Permettez-moi de construire a 4 ans 🎂

Aurélien De Nunzio
15 min readFeb 23, 2020

--

Le 4 fĂ©vrier 2020, Permettez-moi de construire a soufflĂ© sa 4 Ăšme bougie. L’occasion pour moi de reprendre la plume et de dresser non pas le bilan, mais d’écrire et de partager ce qu’est aujourd’hui notre boite.

Jâ€˜Ă©cris trĂšs peu sur MĂ©dium. Au dĂ©but d’une startup, on a souvent tendance Ă  prendre la plume et Ă  expliquer au monde nos rĂ©ussites, nos erreurs et nos apprentissages. Non pas par Ă©go, mais parce que cela doit sans doute avoir le mĂȘme effet qu’un psychanalyste mais en moins cher. Un beau jour, on a de plus en plus de clients, de choses Ă  gĂ©rer, de collaborateurs Ă  recruter, de problĂšmes Ă  rĂ©soudre. Bref, on a une vraie boite et on a plus le temps de partager quoi que ce soit, de participer Ă  des Ă©vĂ©nements et autres afterwork.
Mais c’est Ă  ce moment que ça devient excitant et oĂč la magie commence. Je suis ravi de ne plus avoir le temps d’écrire 😉

Je vais tenter dans cet article, de dresser le portrait de ce qu’est Permettez-moi de construire aujourd’hui, et de comment nous avons fait Ă©voluer notre organisation.

Préface

4 ans auparavant, si quelqu’un m’avait expliquĂ© dans le dĂ©tail ce que signifie entreprendre, j’aurais sans doute eu peur et peut-ĂȘtre renoncĂ©.

Entreprendre, c’est dĂ©sormais synonyme de quelque chose de trĂšs Ă  la mode. Lancer sa start up plutĂŽt qu’aller travailler pour une grande entreprise, lever des fonds auprĂšs d’investisseurs, avoir sa tĂȘte dans la presse, c’est sexy et courageux. Oui, ça n’est pas faux, mais entreprendre est vraiment quelque chose d’autre, quelque chose de grandiose. Une activitĂ© qui vous prend aux tripes, vous habite jour et nuit, chaque jour de la semaine, chaque heure. Entreprendre, c’est sortir ce que l’on a au plus profond de soi, c’est bĂątir brique aprĂšs brique une cathĂ©drale et prendre des rafales violentes en pleine figure. Entreprendre, c’est apprendre et grandir.

Bien-sĂ»r, on n’entreprend pas seul. AssociĂ©s, collaborateurs, investisseurs, partenaires, financeurs, etc. Mais en tant que fondateur, le poids de tout cet univers repose sur vos Ă©paules. Vous ĂȘtes la personne qui n’a pas le droit de douter, qui n’a pas le droit d’ĂȘtre triste ou fragile, qui doit emmener tout le monde vers cette vision. Rester convaincu, confiant et solide . Quelque soit les circonstances ou les difficultĂ©s. C’est ça, mon job.

4 ans Ă  entreprendre, c’est trĂšs court. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir vĂ©cu une multitude de vies condensĂ©es en 4 ans. Contre vents et marrĂ©es parfois, mais toujours avec passion et sous perfusion d’adrĂ©naline. J’ai une certitude aujourd’hui : entreprendre est ma drogue et ma dĂ©pendance est partie pour durer.

Scalable or not scalable ?

Pour ceux qui nous dĂ©couvrent, notre mission chez Permettez-moi de construire est de proposer le meilleur service pour obtenir un permis de construire facilement, et permettre Ă  chacun d’accomplir ses projets de vie.

Pour dĂ©couvrir ce que l’on fait, voici notre site : www.permettezmoideconstruire.fr

Dans un prĂ©cĂ©dent article (notre deuxiĂšme pivot), j’expliquais comment nous avions pris conscience que notre boite n’était que trĂšs peu scalable, et que nous nous Ă©tions rĂ©signĂ©s Ă  l’assumer et Ă  dĂ©velopper un modĂšle d’agence. En relisant cet article aujourd’hui et en faisant le constat de ce qu’est Permettez-moi de construire, j’ai un avis diffĂ©rent. Je m’étais vraiment mis une croyance limitante forte en tĂȘte : notre boĂźte de service ne scale pas. Notre technologie est limitĂ©e, nos actions humaines nombreuses, nos contraintes rĂ©glementaires fortes, sans parler de la rentabilitĂ©.
Bien-entendu, c’est en partie vrai. Notre boite ne scale pas comme Google, nous sommes une boite de service avec tout ce que cela implique.

NĂ©anmoins, nous avions quand mĂȘme l’intuition que nous pouvions rĂ©ussir Ă  trouver notre propre modĂšle de scalabilitĂ©. Fin du premier trimestre 2019, nous prenons conscience avec mes associĂ©s qu’il Ă©tait tant d’arrĂȘter de faire de l’artisanat, si nous voulions scaler.

Un beau jour est arrivĂ© dans ma vie, Oussama Ammar fondateur de « The Family » et Valentin Richard CEO de Koudetat. Ils dĂ©cident de lancer une formation en ligne nommĂ©e « Anyone can scale ». Avec la promesse de faire prendre conscience aux boites les moins scalables, qu’elles peuvent s’inspirer et appliquer les mĂ©thodes des plus grandes boites tech, pour trouver leur propre modĂšle de scalabilitĂ©. Pour Oussama Ammar, la scalabilitĂ© n’est pas binaire. Elle est au 21e siĂšcle ce que l’industrialisation Ă©tait au 20e siĂšcle. Je les contacte sans attendre. Il se trouve que c’est justement l’enjeu pour Permettez-moi de construire Ă  ce moment-lĂ  !
Ni une ni deux, cette formation est mise au panier dans sa phase de prĂ©vente et j’ai l’opportunitĂ© d’apporter ma pierre Ă  l’édifice.

Koudetat X — AurĂ©lien De Nunzio

Nos croyances limitantes alors brisĂ©es, c’est lĂ  que la magie commence.
Commence alors de nombreux chantiers pour rendre notre organisation scalable et en faire une vraie boite en croissance.

Ce que vous allez lire, est un peu la secret sauce de Permettez-moi de construire. đŸ’đŸŒâ€â™‚ïž

Forfaitiser le coût de notre service et baisser le prix

Jusqu’ici, le coĂ»t de notre service Ă©tait sur-mesure Ă  chaque client avec un positionnement prix plutĂŽt haut de gamme. Nous avions dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre sur un positionnement prix Ă©gal, voir supĂ©rieur Ă  celui des architectes (acteurs pouvant ĂȘtre pris comme comparables sur notre marchĂ©). ConsidĂ©rant que le service que nous proposons a beaucoup plus de valeur et l’expĂ©rience proposĂ©e beaucoup plus qualitative, spĂ©cialisĂ©e et complĂšte. Ce qui est toujours vrai. NĂ©anmoins, nous n’arrivions pas Ă  convaincre suffisamment de particuliers de souscrire Ă  notre service et notre cycle de vente Ă©tait beaucoup trop long.

Nous avons dĂ©cidĂ© de faire de notre service un service juridique et administratif, pour adresser une partie de la “douleur” qu’ont les particuliers dans un projet d’habitat : les procĂ©dures lĂ©gales d’urbanisme et non pas de nous positionner comme un acteur de l’architecture.

Les architectes ne touchent que 4 % des particuliers en France. Le coĂ»t trop Ă©levĂ© est l’une des raisons en plus de la non-adĂ©quation de la rĂ©ponse avec le besoin de ces particuliers. Nous avons crĂ©Ă© notre service pour rĂ©pondre Ă  un besoin qui n’était jusqu’alors pas comblĂ© : nos clients n’en ont que faire de recevoir des conseils architecturaux et n’ont pas le “profil” de clients qui s’offrent les services d’un architecte. Ils ont une idĂ©e prĂ©cise de leur projet, la plupart du temps, ces projets sont assez simples. Ils rĂ©alisent tout ou partie des travaux eux-mĂȘmes et cherchent un service simple et efficace pour les aider Ă  obtenir le prĂ©cieux sĂ©same : l’autorisation d’urbanisme.

Nous avons alors dĂ©cidĂ© de forfaitiser le coĂ»t de notre service pour le rendre accessible au plus grand nombre. Nous faire gagner en clartĂ© du discours, productiser notre offre et rĂ©duire notre cycle de vente. Nous sommes dĂ©sormais 60 % moins cher qu’un architecte et proposons un service qui rĂ©pond vĂ©ritablement Ă  un besoin prĂ©cis des particuliers.

Standardiser nos opérations

Pour gagner en productivitĂ©, en rentabilitĂ© et en efficience. Par exemple, dĂ©finir des processus clairs et uniques utilisĂ©s par chacun des collaborateurs, dĂ©finir un nombre d’allers-retours maximum avec nos clients, utiliser des formulaires pour collecter des informations et standardiser leur collecte, etc.

L’artisanat, c’est magnifique (je suis un ancien artisan peintre dĂ©corateur) mais l’artisanat ne scale pas. Standardiser ses opĂ©rations et son approche ne veut pas dire proposer une moins bonne expĂ©rience, adaptĂ©e et rĂ©pondant aux besoins de chacun.
Pour paraphraser Oussama Ammar, l’iPhone est le parfait exemple de produit le plus standardisĂ© du monde. Pourtant, personne ne s’en plaint, personne ne demande Ă  avoir un iPhone diffĂ©rent Ă  un vendeur dans un Apple Store. Mais personne n’a non plus le mĂȘme iPhone.

Automatiser toutes les opĂ©rations qui peuvent l’ĂȘtre et mettre les robots au service des humains

Pour augmenter les humains, rĂ©cupĂ©rer notre temps et mieux l’investir. Le temps est notre ressource la plus prĂ©cieuse. Il est sans aucun doute mieux investi dans notre relation client, que dans des opĂ©rations manuelles et rĂ©pĂ©titives, que les robots peuvent faire mieux que nous. Nous Ă©tions persuadĂ©s que notre mĂ©tier Ă©tait tellement complexe et personnalisĂ© Ă  chaque client, qu’il Ă©tait impossible d’automatiser quoi que ce soit. Faux. Nous n’avions juste pas cochĂ© la condition prĂ©alable, nĂ©cessaire avant d’automatiser : standardiser.

Grùce à la standardisation, nous avons automatisé plus de 60 % de nos opérations.

Déléguer certaines tùches à nos clients

Quelqu’un s’est dĂ©jĂ  plaint de devoir dĂ©barrasser son plateau au Mac Donalds ou de devoir monter lui-mĂȘme son meuble Ikea ? Non. Car cela fait partie du modĂšle Ă©conomique. Cette Ă©tagĂšre KALLAX est moins chĂšre car vous ne payez pas la main d’Ɠuvre pour l’assembler. Vous ĂȘtes la main d’Ɠuvre.

Chez Permettez-moi de construire c’est un peu pareil. Pourquoi envoyer quelqu’un sur les lieux de chaque projet en France pour prendre des mesures et des photos quand nos habitants sont tout Ă  fait capables de le faire et le font trĂšs volontiers ? Cela leur permet de payer le service moins cher que ce qu’il serait sans cette participation et d’ĂȘtre acteur de la rĂ©ussite de leur projet. Un travail d’équipe avec Permettez-moi de construire.

RĂ©-organiser l’ordre de nos opĂ©rations

Dans notre cas, nous avons modifiĂ© l’ordre de certaines de nos opĂ©rations et remis Ă  l’endroit tout ce qui ne l’était pas.

Un exemple simple pour comprendre l’idĂ©e :

Avant :

Auparavant, nos commerciaux contactaient par tĂ©lĂ©phone les habitants ayant demandĂ© des informations sur notre service via le site web. Ils dĂ©roulaient leur argumentaire commercial et avant de contracter la vente, confiaient au prĂ©alable Ă  notre juriste en urbanisme, une Ă©tude juridique du projet (le but Ă©tant de dĂ©terminer trĂšs en amont si la rĂ©glementation locale d’urbanisme permet un projet ou non). Si cette Ă©tude s’avĂ©rait favorable, le commercial pouvait recontacter son prospect et contractualiser. Si cette Ă©tude s’avĂ©rait dĂ©favorable, le commercial contactait son prospect pour l’en informer et la contractualisation n’avait pas lieu. Le rĂ©sultat de l’étude juridique lui Ă©tait envoyĂ©e par e-mail dans tous les cas.

RĂ©sultats : un cycle de vente trĂšs long, des prospects pas engagĂ©s Ă  nous donner les informations nĂ©cessaires Ă  l’étude de leur projet car pas encore clients, un taux d’étude dĂ©favorable et donc de ventes ratĂ©es de plus de 30 % (par manque d’informations, de mĂ©thodes et de temps pour traiter tous les prospects)

AprĂšs :

AprĂšs changement, le modĂšle de vente Ă©volue sur un modĂšle de “prĂ©vente” : le commercial contacte un prospect, dĂ©roule son processus de vente et son argumentaire (le mĂȘme pour tous et trĂšs cadrĂ© : standardisation). Il contractualise avec son client et celui-ci reçoit automatiquement un formulaire dit “d’on-boarding”, standardisant la maniĂšre de collecter les informations nĂ©cessaires Ă  l’étude de son projet. Ensuite est rĂ©alisĂ©e l’étude juridique dont le rĂ©sultat est automatiquement envoyĂ© au client. Si cette Ă©tude est favorable, le client passe Ă  l’étape suivante du service. Si elle est dĂ©favorable, le service s’arrĂȘte et une seule partie lui est facturĂ©e.

RĂ©sultats : un cycle de vente trĂšs fortement rĂ©duit, le commercial Ă©tant libĂ©rĂ© de toutes contraintes pour contractualiser. Un nombre de prospects traitables par commercial qui augmente fortement et donc un besoin de recruter de nouveaux commerciaux qui chute. Un taux d’études dĂ©favorables qui tombe Ă  5 %. Les ventes sont multipliĂ©es par 5.

Illustration de notre entreprise ces derniers mois

Externaliser une partie de nos opérations

Le service que nous dĂ©livrons est complexe. Le mĂ©tier de facilitateur Ă©tait jusqu’ici composĂ© de plusieurs facettes, toutes aussi importantes les unes que les autres. Les voici :

  • La production graphique :conception de plans 2D et 3D demandĂ©s par l’administration dans le cadre d’un dĂ©pĂŽt de permis de construire. C’est la partie la plus complexe et chronophage de notre service (entre 8 et 15 heures de travail par dossier)
  • La relation client : les Ă©changes directs avec chaque habitant sur son projet, par e-mail, tĂ©lĂ©phone, chat, etc.
  • Les relations avec l’administration : les Ă©changes avec les services d’urbanisme ou d’instruction, l’envoi de documents complĂ©mentaires Ă  la mairie, etc.
  • Le droit de l’urbanisme et l’expertise juridique : la connaissance du droit de l’urbanisme, l’analyse de PLU, la connaissance des Ă©tapes d’une procĂ©dure de permis de construire, etc.
  • La logistique : l’envoi et le suivi des dossiers, des panneaux rĂ©glementaires d’affichage, etc.

La 1 Ăšre version (2017 Ă  mi-2018) :

Le facilitateur est un Freelance, dessinateur projeteur ou architecte de mĂ©tier. Permettez-moi de construire dĂ©veloppe un rĂ©seau national de ces facilitateurs et se positionne en apporteur d’affaires Ă  ces freelances (rĂ©seau qui est montĂ© Ă  une centaine de personnes). Ils sont chargĂ©s de se rendre sur les lieux de chaque projet, de procĂ©der Ă  des prises de mesure, d’échanger avec l’habitant sur son projet puis de concevoir les piĂšces graphiques du dossier en bureau d’études. Permettez-moi de construire se chargeait uniquement de la logistique, de l’apport d’affaires et de la facturation.

Analyse :

  • Énormes difficultĂ©s Ă  gĂ©rer ce modĂšle de marketplace (Ă©quilibre de l’offre et de la demande)
  • DifficultĂ©s Ă  dĂ©velopper ce rĂ©seau, Ă  l’animer et Ă  obtenir de la rĂ©currence dans nos apports d’affaires Ă  chaque freelance.
  • Aucune maitrise de l’expĂ©rience proposĂ©e Ă  nos clients.
  • Impossible de standardiser le coĂ»t du service (en fonction des freelances
)
  • ModĂšle Ă©conomique pas viable (10 Ă  15 % de commission prĂ©levĂ©e sur chaque apport d’affaires, pas de rĂ©currence ni de volume)

La 2 Ăšme version (mi-2018 Ă  mi-2019) :

Nous dĂ©cidons d’intĂ©grer nos facilitateurs en recrutant plusieurs profils de dessinateurs-projeteurs, que nous formons sur les autres pans du mĂ©tier (relation habitant, logistique, etc). Chaque facilitateur gĂšre alors lui-mĂȘme l’élaboration des dossiers de permis de construire et son portefeuille d’habitants.

Analyse :

  • Nous dĂ©couvrons que nous sommes capables de travailler Ă  distance et que nous n’avons plus besoin de faire dĂ©placer quelqu’un sur les lieux du projet.
  • Nous maitrisons beaucoup mieux l’expĂ©rience que nous proposons et avons un contact direct et constant avec nos habitants.
  • Nous ne devons plus Ă©quilibrer notre offre et notre demande comme le nĂ©cessitait le modĂšle de marketplace.
  • Le modĂšle Ă©conomique est beaucoup plus intĂ©ressant : 100 % de la valeur est conservĂ©e (versus la commission prĂ©levĂ©e jadis). Cependant, la partie production graphique est trĂšs chronophage (entre 8 et 15 heures de travail par dossier), nos facilitateurs sont capables de dĂ©livrer plus de 9 dossiers par mois. Notre besoin de recrutement est alors Ă©norme et nous avons d’énormes difficultĂ©s Ă  recruter des profils techniques.

La 3 Ăšme version (mi-2019 et toujours en place) :

Nous dĂ©cidons de faire un mix des deux prĂ©cĂ©dents modĂšles. Le facilitateur devient une sorte de pilote, de chef de projet, de tiers de confiance entre les habitants et l’administration. Il gĂšre son portefeuille de clients, les Ă©changes avec l’administration, la logistique, etc. En revanche, la partie production graphique, pan principal de son mĂ©tier, est externalisĂ©e Ă  une Ă©quipe sous-traitante que nous avons montĂ©e (20 personnes Ă  temps plein sur la production graphique)

Analyse :

  • Nous sommes en capacitĂ© de traiter beaucoup plus de clients. Le facilitateur passe de 8 clients par mois Ă  50 sous gestion.
  • Notre Ă©quipe de production graphique externe permet de scaler notre modĂšle et d’augmenter notre nombre de clients sans faire exploser le besoin de recrutement. Bien entendu, cette Ă©quipe de production graphique est formĂ©e, pilotĂ©e chaque semaine, respecte des processus bien dĂ©finis et des opĂ©rations standardisĂ©es.
  • L’externalisation de cette partie “production” nous permet de trouver des leviers d’automatisation dans le traitement de nos clients, (envois automatiques des projets en production, mises Ă  jour de statuts, etc.) 60 % de notre processus a Ă©tĂ© automatisĂ© suite Ă  l’externalisation de cette partie majeure.
  • Nos facilitateurs rĂ©cupĂšrent une Ă©norme partie de leur temps qu’ils peuvent dĂ©sormais investir dans leur expertise et la relation client.
  • Les profils des facilitateurs changent : (de dessinateur projeteur Ă  chef de projet). Certaines personnes de notre Ă©quipe nous quittent, d’autres s’adaptent Ă  ce “nouveau” mĂ©tier. Nous redĂ©finissons alors le type de profils nĂ©cessaires et recrutons des personnes ayant de l’expĂ©rience en relation client, gestion de projets et support. Exemple parfait de transformation du mĂ©tier de facilitateur : nous recrutons une personne qui exerçait au support client chez Airbnb. Rien Ă  voir donc avec la choucroute et c’est dĂ©sormais un facilitateur hors pair. Certains facilitateurs dont le mĂ©tier de base Ă©tait celui de dessinateur projeteurs, s’adaptent Ă  ce nouveau mĂ©tier et apportent leur savoir technique aux autres.

Tous ces chantiers ont eus pour consĂ©quence de fortement augmenter notre nombre de clients, nos revenus, notre rentabilitĂ©, notre efficience, notre agilitĂ©. Permettez-moi de construire a aujourd’hui trouvĂ© son propre modĂšle de scalabilitĂ© et peut dĂ©sormais envisager une accĂ©lĂ©ration saine.

People

Sans doute parce que ces chantiers Ă©taient nombreux et simultanĂ©s, les consĂ©quences ont Ă©tĂ© des difficultĂ©s d’organisation, de qualitĂ©, de collaborateurs perdus face Ă  ce big bang, de clients mĂ©contents, d’avis nĂ©gatifs qui fleurissent, de contentieux, de changements trop rapides.
Mais Ă  force de travail, d’apprentissages, d’évolutions et de problĂšmes rĂ©glĂ©s un par un, les rouages s’imbriquent les uns dans les autres et tout s’amĂ©liore peu Ă  peu.

Tout ça a Ă©galement eu pour consĂ©quences des difficultĂ©s au sein de notre Ă©quipe. Si chacun des collaborateurs de l’entreprise ont toujours Ă©tĂ© au fait que l’organisation pouvait changer voir mourir du jour au lendemain, il n’en est pas moins avec du recul, qu’un meilleur management du changement aurait Ă©tĂ© de rigueur. Mais chacun et chacune apprend un mĂ©tier qu’il n’a encore jamais exercĂ©. C’est Ă©galement valable pour moi, CEO et pour les managers de l’entreprise. Tout le monde n’est pas prĂȘt Ă  faire face Ă  tous ces changements. Certains ont littĂ©ralement changĂ© de mĂ©tier et se sont adaptĂ©s, d’autres sont partis ne s’y retrouvant plus ou prĂ©fĂ©rant l’artisanat Ă  l’industrialisation. La casse a Ă©tĂ© limitĂ©e mais ce big bang a nĂ©anmoins fait passer l’entreprise par une pĂ©riode compliquĂ©e. Le bon cĂŽtĂ© des choses : l’apprentissage pour nous fondateurs, pour le management et pour les collaborateurs a Ă©tĂ© Ă©norme. Et puis c’est ça une startup, c‘est sauter de la falaise et se construire un parachute pendant la chute.

Nous avons beaucoup appris sur la gestion des ressources humaines. Sur l’importance de la communication interne, sur la dĂ©finition des valeurs de l’entreprise, du processus de recrutement, de l’importance d’avoir des processus bien dĂ©finis, clairs et comprĂ©hensibles de tous.

Nous avons de toute Ă©vidence fait certaines erreurs de recrutement, par nĂ©gligence et prĂ©cipitation mettant en pĂ©ril l’équilibre d’une organisation et d’une Ă©quipe soudĂ©e en laissant s’introduire des personnes pas en phase avec les valeurs de l’entreprise et celles de ses collaborateurs.

Aujourd’hui et aprĂšs ces apprentissages, l’équipe Permettez-moi de construire est plus soudĂ©e que jamais. Elle est entremĂȘlĂ©e de personnes ayant les connaissances techniques de base de notre mĂ©tier et d’autres personnes novices en la matiĂšre qui apportent d’autres compĂ©tences essentielles.

L’équipe est dĂ©sormais composĂ©e de 23 personnes rĂ©parties en plusieurs Ă©quipe : le marketing et growth, la vente, la tech et la facilitation.

Lâ€˜Ă©quipe Permettez-moi de construire

Service et produit

Si le service que nous proposons a commencĂ© sur le modĂšle d’un bureau d’études / d’une agence, cela a radicalement changĂ©. Toutes les Ă©volutions que j’ai dĂ©crites dans la partie prĂ©cĂ©dente ont participĂ© Ă  productiser notre approche.

Nous avons toujours privilĂ©giĂ© la commercialisation et le marketing Ă  la technologie pour mettre notre service sur les rails et lui faire rencontrer son marchĂ©. Nous n’avons pas dĂ©veloppĂ© de technologies rĂ©volutionnaires mais avons toujours utilisĂ© des technologies existantes pour construire et fluidifier l’expĂ©rience que nous proposons. Depuis quelques mois et la scalabilitĂ© du modĂšle trouvĂ©e, la place de la technologie dans notre organisation a fait un vĂ©ritable bon : automatisations, scale de nos outils, CRM, dĂ©veloppements d’applications internes, croisements de donnĂ©es d’urbanisme, dĂ©veloppement d’interfaces clients, etc.

C’est en ce dĂ©but de mois de fĂ©vrier, que nous avons mis en ligne notre plus gros morceau technologique : le tableau de bord habitant. Il ne s’agit pas uniquement d’une interface client comme il en existe tant, mais le passage Ă  nouvelle version du service que nous proposons. Ce tableau de bord est accompagnĂ© d’une multitude de changements organisationnels dont il est le socle.

Pour la premiÚre fois en France, la procédure du permis de construire et son suivi est 100 % en ligne.

Plus de paperasse. Plus de dĂ©placements. Plus d’angoisse.

đŸ‘‰đŸŒ ProcĂ©dure 100 % en ligne : plus de dĂ©placements en mairie

đŸ‘‰đŸŒ Procuration numĂ©rique de dĂ©pĂŽt

đŸ‘‰đŸŒ Transmission des dossiers Ă  la mairie

đŸ‘‰đŸŒ Notifications Ă  chaque Ă©tape de la procĂ©dure

đŸ‘‰đŸŒ Suivi en temps rĂ©el de l’analyse juridique, de la constitution du dossier, de sa transmission Ă  l’administration et de son instruction

đŸ‘‰đŸŒ Tous les documents administratifs de la procĂ©dure digitalisĂ©e et au mĂȘme endroit

Nous devenons un vĂ©ritable mandataire et prolongeons l’experience que nous proposons en nous chargeant dĂ©sormais de la transmission des dossiers Ă  l’administration et du suivi de l’instruction. L’habitant n’a plus un seul contact avec l’administration et nous dĂ©lĂšgue complĂštement cette responsabilitĂ©. Plus aucun dossier papier ne passe entre ses mains. La seule connexion Ă  son tableau de bord lui permet de suivre entiĂšrement sa procĂ©dure.

Valeurs

Les changements qu’a connus l’entreprise ces derniers mois et particuliĂšrement au deuxiĂšme semestre 2019, nous ont montrĂ© une chose : seule une vision claire et des valeurs correctement dĂ©finies, diffusĂ©es et auxquelles toute l’organisation adhĂšre permettent de faire face. C’est ce qui a manquĂ© pendant nos grosses phases de changement et nous avons dĂ©cidĂ© de prendre le sujet Ă  bras le corps.

PremiĂšrement avec mon associĂ© et COO, nous avons entrepris un travail pour identifier nos valeurs, nos ambitions et nos talents en participant Ă  une Value Training avec des spĂ©cialistes du sujet : Valeurs & Valeur Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? Qu’est-ce qui est important pour nous ? Quelles sont nos valeurs ? Qu’est-ce qui nous motive ? Avec quels types de personnes aimons-nous travailler ? Avec quels types de personnes n’aimons-nous pas travailler ?
Nous avons pris conscience que le succĂšs de l’entreprise reposait sur nous et notre vision et qu’il fallait impĂ©rativement pouvoir rĂ©pondre Ă  ces questions pour tenir la barre.

Nous avons ensuite continuĂ© le travail avec nos quatre managers, sur plusieurs journĂ©es, pour redĂ©finir, la vision de l’entreprise, sa mission et ses valeurs.

(Ce post sera mis à jour dÚs que nous aurons diffusé ce travail à toute notre équipe)

Conclusion

Ces derniers mois ont Ă©tĂ© riches en rebondissements (et j’ai passĂ© toute la partie refinancement) mais ils nous ont redonnĂ© confiance dans notre capacitĂ© Ă  bĂątir ce que nous souhaitons bĂątir : le meilleur service pour obtenir un permis de construire facilement. Avec une annĂ©e 2019 riche, nous avons tout de mĂȘme connu une croissance X3 par rapport Ă  l’annĂ©e 2018. Les barriĂšres mentales levĂ©es, la confiance retrouvĂ©e, l’ambition peut prendre toute la place qu’elle mĂ©rite.

  • Consolider notre modĂšle Ă©conomique et le rentabiliser
  • Continuer le travail de scale et multiplier par 5 notre nombre de clients
  • AmĂ©liorer le produit et l’expĂ©rience que nous proposons
  • DĂ©velopper de nouvelles offres pour adresser d’autres types de clients

Bien entendu, nous avons des points d’amĂ©lioration : sur nos dĂ©lais, notre qualitĂ©, notre rĂ©activitĂ©, notre formation interne. Ne pas en avoir serait inquiĂ©tant et ennuyeux.

Merci d’avoir lu ce post et Ă  bientĂŽt ! đŸ™‹đŸ»â€â™‚ïž

--

--