Aymeric de Fleurian
3 min readJan 17, 2018

Fragment 1#2#2 — Représentation/Croyance/Écoute

« The beliefs that become mindsets transcend preferences, learned facts, or intellectual opinions. They are core beliefs that reflect your philosophy of life. (…) All of these beliefs have the potential to shape how you interpret experiences and make decisions. »*1 Kelly McGonigal, The Upside of Stress, 2015

Sommes-nous maîtres de notre perception du monde ?

Nos représentations se construisent au travers de notre expérience de vie. Elles se structurent au fil du temps et organisent notre perception du monde. Elles agissent comme des filtres perceptifs.

Elles s’organisent en croyances. Ces croyances nous permettent de donner un sens à ce qui nous entoure. Les concepts liés à nos croyances nous sont facilement accessibles. Les utiliser est peu couteux sur le plan cérébral et notre cerveau aime ce qui est peu couteux.

Or nos représentations, les croyances qu’elles structurent et les états d’esprit qui en découlent ont un impact fort sur notre vie. La façon dont nous voyons le monde modifie notre manière d’y engager des interactions mais aussi la manière dont le corps s’organise et se régule pour s’y confronter.

Il est nécessaire de prendre conscience de l’impact de nos croyances sur nos états émotionnels et notre état physique.

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses. (…)Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n’en accusons jamais d’autres que nous-même, c’est-à-dire nos propres jugements. Il est d’un ignorant de s’en prendre à d’autres de ses malheurs ; il est d’un homme qui commence à s’instruire de s’en prendre à lui-même ; il est d’un homme complètement instruit de ne s’en prendre ni à un autre ni à lui-même. » Epictète

Comment complexifier nos représentations et lutter contre les biais ?

Nous avons tendance à interpréter le monde avec les outils cérébraux les plus simples et les plus accessibles. Nous sommes alors à risque de biais cognitifs (schéma erroné, spécifique et prédictible de la pensée humaine) si nous n’y prêtons pas attention.

Pour ne pas se perdre dans ces bais cognitifs, il est indispensable d’accepter le fait qu’ils sont présents et que notre pensée intuitive tend à nous tromper.

Pour que nos représentations ne soient pas maitres de nous, nous pouvons :

· Accepter que l’on puisse enrichir et complexifier nos représentations.

· Accepter la valeur de nouvelles idées, particulièrement si elles sont contradictoires avec les nôtres.

· Accepter de s’ouvrir à la pensée de l’autre avec naïveté.

· Accepter que l’autre est au centre de cette expérience de clarté.

L’écoute de la pensée de l’autre est le chemin d’intégration d’une plus grande complexité de nos représentations. C’est le chemin d’une plus grande lucidité dans notre perception du monde.

Comment écouter ?

· Être attentif à l’autre plutôt que de chercher à prouver la valeur de notre propre représentation.

· Être pleinement présent dans l’écoute. Ne pas anticiper sa réponse. Soutenir l’autre dans la clarification de sa pensée par des questions.

· Cultiver la culture de la contradiction, s’intéresser à l’inverse de ce que l’on pense même si cela est plus couteux psychiquement.

Prendre la peine d’écouter l’autre et de complexifier nos représentations nous permet de croitre psychiquement et de ne pas être subordonné à nos croyances.

Si vous souhaitez me retrouver, c’est par ici.

*Les croyances qui deviennent des états d’esprit transcendent les préférences, les faits appris et les opinions intellectuelles. Elles sont des croyances fondamentales qui reflètent votre philosophie de vie. (…) Toutes ces croyances ont le potentiel de modeler la façon dont vous interprétez vos expériences, et vos processus décisionnels.

Aymeric de Fleurian

Médecin spécialisé en psychiatrie, observateur et théoricien du psychisme humain et des organisations humaines. www.mind-ontology.fr