Van M
2 min readNov 5, 2017

Comment le dirigeant Libanais a retourné la menace et lancé la première frappe préventive contre le voisin iranien.

Croire qu’au Liban, les assassinats politiques sont des pratiques du passé est faux. Les menaces à l’encontre du Premier Ministre Saad Hariri ont toujours existé.

En effet, durant près de 20 ans, à chaque fois que la politique intérieure libanaise a semblé se stabiliser, les voisins syrien et iranien ont eu recours à ces manœuvres.

Cette stratégie se vérifie aujourd’hui. Pire encore, masquée par cette même stabilité, elle en devient insoupçonnable. Le Premier Ministre Hariri démissionnaire retient plus l’attention que le Premier Ministre Hariri menacé.

Les exemples de Mohammad Chatah, ancien ministre et Wissam Hassan, ancien chef des renseignements tous deux assassinés en 2013 et 2012 alors qu’ils tentaient de discuter avec le Hezbollah et de pacifier la scène politique libanaise, illustrent cette tactique. Des relations normalisées entre les différents acteurs politiques impliquent bien souvent une réévaluation, à la baisse, du niveau de la menace sécuritaire ; créant ainsi les conditions adéquates pour mieux frapper, pour mieux déstabiliser.

C’était sans compter sur cette annonce inédite faite à Riyad. Hariri a pris de court et rompt ainsi avec la tradition qui veut qu’il s’entretienne d’abord avec le président. Il réussit même à attirer toute l’attention internationale. Telle une frappe préventive, cette manœuvre calculée, repositionne le Liban au centre du jeu politique régional et international.

Le remplacer ne sera maintenant plus aussi facile qu’en 2011. En quelques heures, un Premier Ministre à l’influence discutable, souvent vu par Washington comme un partenaire du Hezbollah, devient une figure dans la lutte contre le pouvoir iranien.

La politique de l’Administration Trump contre l’Iran se voit validée par cette démission inattendue. Et la secousse au lendemain des dernières sanctions américaines à l’encontre de l’Iran va très vraisemblablement redessiner les relations, encore fragiles, entre l’Europe et l’Iran.

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Van M

Researcher and Independent Political Commentator