Jeu d’aventure pour les enfants en vacances

Frédéric Bouchery
7 min readJul 29, 2019

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Je ne pratique pas les jeux de rôle, et je n’en ai qu’une vision très partielle, mais hier, pour occuper mes enfants (6 ans et demi, 9 ans et 12 ans), j’ai improvisé quelque chose qui pourrait y ressembler, et ils ont visiblement très apprécié. Je vous livre donc ici, les éléments pour reproduire vous même cette expérience.

Donnez un rôle à chaque enfant (j’évite de les laisser choisir leur rôle, car ils sont capables de se chamailler rien que pour cela) :

  • Nain : 3 points de force, 3 points de magie et 3 vies
  • Elfe: 1 point de force, 5 points de magie et 3 vies
  • Chevalier : 5 points de force, 1 point de magie et 3 vies

J’avais proposé aux enfants de se choisir un nom, mais « Frangipane », « Bloom » et « Sharky », ça me semblait pas trop coller à la thématique, et puis de toutes façons, par la suite, je les appelais à chaque fois par leur prénom.

Le principe, quand on doit utiliser la force ou la magie (contre un troll, un sorcier ou la serrure d’un coffre), on utilise une pièce, et on a le droit à autant de lancés que son niveau. Pour gagner, il faut donc faire un certain nombre de cotés face, en fonction de la difficulté. Par exemple :

  • Un troll endormi ou un petit troll : 2 cotés face (force)
  • Un gros troll : 4 cotés face (force)
  • Ouvrir un coffre magique : 3 cotés face (magie)

De plus, le groupe dispose de 4 potions de clairvoyance, et d’une potion de guérison. Au début de la partie, je n’avais pas parlé de la potion de guérison, mais voyant que l’un d’eux était en difficulté, j’ai dit « Au fait, vous pouvez utiliser une potion de guérison de niveau 2 pour soigner Axel qui n’a plus qu’un point de vie ! »

Pour utiliser une potion de clairvoyance, l’enfant n’a le droit qu’à un seul lancé de pièce. Si c’est face, vous lui donnez un indice sur le bon choix à faire.

L’objectif de ce jeu d’aventure étant que les enfants s’amusent et aient envie de recommencer, il est vraiment important d’adapter votre histoire en fonction de leur progression, et de donner des petits coups de pouce avec des amulettes ou des potions qu’ils trouvent (comme par hasard !), et qui permettent d’être un peu plus fort, ou d’avoir de nouvelles potions de clairvoyance.

A vous ensuite de créer une ambiance, d’y mettre des bruitages, de les surprendre, de les faire rire, etc.

Voici le labyrinthe que j’avais imaginé :

Reproduisez le sur une feuille de papier, ou imprimez le. Vous le cacherez ensuite derrière un livre pour pouvoir noter au fur et à mesure l’emplacement où ils se trouvent et proposer des actions.

Le « T » sera un troll, le « P », une potion, le « S » un sorcier et les zigzags sont des portes.

Leur objectif était de trouver le trésor qui ne pouvait s’ouvrir qu’avec la clef. Pour passer devant le sorcier, il fallait donner un mot de passe qui était proposé sous la forme d’une énigme.

La tache de sang au sol était juste un point de repère pour leur faire comprendre qu’ils venaient de faire une boucle (je l’ai ajoutée en cours de jeu).

Voici ce qui s’est passé durant notre partie. Les enfants arrivent au pied d’une gigantesque montagne où se trouve une lourde porte en pierre qui s’ouvre sur un labyrinthe.

A chaque croisement, je décrivais :

« Devant vous et sur votre droite, se trouvent deux couloirs. Lequel suivez-vous ? Voulez-vous utiliser une potion de clairvoyance ? ».

Ils ont été tout droit et sont tombés sur le sorcier :

« Le sorcier vous demande le mot de passe. Si vous vous trompez, il vous transformera en crotte de troll ! Vous faites quoi ? Vous lui donnez un mot au hasard ? Vous l’attaquez par la force, il est de niveau 5 ? Vous lancez un sort sur lui, mais il est aussi de force magique 5 ? Vous faites demi-tour ? » En gros, vous pouvez pas passer et si ils utilisent la clairvoyance, je leur dis simplement « faites demi-tour ».

En fonction de leur progression, je décrivais parfois des couloirs sombres avec des torches qui s’allumaient à leur passage pour ajouter un peu de tension. Je décrivais les portes : petites, très sale, lourde et ouvragé, etc.

Ils sont tombés rapidement sur l’énigme qui était :

« Je suis immobile toute ma vie, mais lorsque je meurs, je peux enfin me promener ! » (réponse « feuille »). Voyant qu’ils ne trouvaient pas, je les ai invités à explorer la pièce et je leur ai décrit 4 tableaux au mur, représentant les 4 saisons, et mon fils de 12 ans a percuté sur la solution. A vous de créer des énigmes adaptées à vos enfants, par rapport à leur centre d’intérêt, leur age, etc.

Ils sont vite repartis vers le sorcier pour donner le mot de passe. J’ai pris une grosse voix en disant d’un air méchant : « Vous êtes sûr de vous ?? » et avant qu’ils aient pu se raviser, j’ai dit d’une petite voix enfantine « ok, vous pouvez passer ! ».

Ils sont ensuite tomber sur leur premier troll (celui en haut à droite), après un long parcours dans un couloir tout noir pour faire monter la tension. Celui-ci était endormi sur une chaise et j’ai proposé :

« Voulez-vous l’attaquer dans son sommeil (sans donner son niveau de force) ? Voulez-vous le réveiller ? Voulez-vous utiliser une potion de clairvoyance ? ». Ils ont décidé de le réveiller et là, je leur ai dit que c’était un troll méchant de niveau 4 et qu’il fallait se battre contre lui. « Si vous l’aviez attaqué dans son sommeil, il aurait été de niveau 2 ». Ils ont perdu contre le troll et le chevalier qui l’avait attaqué a perdu un point de vie ainsi qu’un point de force. Je leur ai proposé d’attaquer une nouvelle fois ou de s’enfuir, et ils ont proposé de combattre à nouveau. Ils ont encore perdu (sans perte de force, mais en perdant un point de vie) et c’est là que j’ai proposé à l’elfe d’utiliser une potion de guérison. Après récupération de tous les points de vie et de force, ils ont à nouveau attaqué (ils sont têtus) et là, ils ont gagné (nous avons mimé le combat entre le chevalier et le troll, et j’ai simulé une mort à la Marion Cotillard!).

En récompense, j’ai indiqué aux enfants que sur le corps du troll, il y avait dans ses poches, 2 potions de clairvoyance (ils n’en avaient plus qu’une) et je leur ai proposés de partir ou de fouiller le corps du troll). Ils ont fouillé et trouvé une amulette qui donne pour une seule attaque, un bonus de 2 lancés supplémentaires. J’ai proposé de partir ou de fouiller, et ils ont voulu continuer à fouiller. Là, pour faire comprendre qu’il ne faut pas toujours être « gourmand », j’ai dit « Vous regardez dans sa botte, mais une odeur très forte vous repousse, vous tombez tous et l’amulette de force se brise !

Ils ont fait demi-tour, et ils ont trouvé une potion d’union, qui permet de regrouper la force ou la magie de 2 personnages.

Ils ont trouvé le coffre, mais comme ils n’avaient pas la clef, je leur ai proposés d’utiliser la force pour briser la serrure (niveau 7) ou de lancer un sort de niveau 7 également. Bien évidemment, ils n’ont pas essayé et sont revenus visiter la première partie du labyrinthe pour trouver la clef. Ils ont trouvé une nouvelle potion de guérison et affronté un petit troll assez facilement (oui, ça faisait déjà une bonne heure qu’ils jouaient, je ne voulais pas que ça soit trop long).

Petit précision, ils sont repassé 2 fois devant le sorcier, et j’ai improvisé un personnage qui commençait à s’agacer de les voir passer et qui redemandait le mot de passe à chaque fois.

De même, quand ils passaient devant la grande porte d’entrée, je leur disais « Voulez-vous emprunter le couloir ou sortir du labyrinthe ? » Avec une voix insistante pour leur faire comprendre que sortir ne serait pas une bonne idée.

Quand ils eurent trouvé le coffre, cela faisait une heure et demi qu’ils jouaient sans se lasser (même si le petit de 6 ans et demi était moins attentif). Ils m’ont demandé ce qui se serait passé s’ils avaient ouvert le coffre par la force et je leur ai fait comprendre que le trésor aurait été détruit. De même, s’ils étaient sortis du labyrinthe, la porte se serait définitivement fermée et l’aventure se serait terminée là. Mon objectif en précisant tout cela, c’était de prévoir leur bon comportement dans de future partie, et s’ils avaient vraiment forcé le coffre (ou autre truc du genre), j’aurais proposé une alternative pour qu’ils puissent continuer et gagner (le coffre ne se serait pas ouvert, ou il y aurait eu un autre coffre à l’intérieur encore plus dur à ouvrir sans une clef).

Soyez imaginatif, improvisez, mais surtout, laissez les gagner au début. Laissez-moi vos commentaires si vous avez d’autres idées, des améliorations, des retours d’expériences, etc.

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Frédéric Bouchery

Techno-addict, lead-developer, conférencier, intéressé par la sociologie, la médecine, la philosophie, les sciences, etc.