La Réalisation de “20:30 Bruxsels Talks”

Une fiction à venir

BrusselAVenir
9 min readDec 16, 2019

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La traduction néerlandaise suivra sous peu

En réponse à l’exploration initiée par BrusselAvenir: “ Comment la transition climatique sera-t-elle juste pour tout le monde à Bruxelles en 2030?”, une histoire fictive (du) futur(e) est en cours d’élaboration. «20:30 Bruxsels Talks» informera les bruxellois des avantages de la transition climatique pour tous. Pour ce faire BrusselAVenir s’est associé à BNA-BBOT, une organisation basée à Bruxelles qui explore et présente l’histoire et sa trame sonore comme partie intégrante du tissu urbain. Ensemble, BrusselAVenir et BNA-BBOT ont conçu un atelier dédié à l’avenir de la radio.

En novembre, divers citoyens (chargés de cours en prospective, ingénieurs du son, étudiants en innovation, réalisateurs et animateurs radio,…) ont été invités chez BNA-BBOT. Les participants ont été sélectionnés dans nos réseaux étendus afin d’offrir une multitude de perspectives sur l’évolution à venir de la radio, en fonction de son histoire, des tendances actuelles et des souhaits des usagers. Ce premier atelier visait à envisager le rôle de la radio dans le futur paysage médiatique de 2030, en tenant compte de la manière dont le média se formera spécifiquement dans cette ville, tout en tenant compte des objectifs de durabilité éco-sociale.

Mais pourquoi la radio?

À une époque où il est de plus en plus difficile de distinguer les informations « fausses » et « réelles/vraies », des canaux médiatiques qualitatifs tels que la radio, pensons-nous, revêtent une importance capitale pour le partage d’informations publiques fiables. Ces canaux ont la capacité d’informer de manière positive les gens sur les changements qui se produisent ou doivent se produire dans la société, ainsi que d’offrir le soutien nécessaire pour accompagner et galvaniser les transitions sociales pertinentes. Pour citer Séverine Janssen of BNA-BBOT,

Le son est un vecteur historique majeur permettant de rendre compte d’une réalité infra-visible, partagée et hyper personnelle.

Ainsi, s’il est important que des questions urgentes telles que le changement climatique et l’égalité sociale soient au premier plan du discours social, il est également important de considérer les supports par lesquels nous partageons et discutons des informations sur ces sujets. En raison de sa double capacité à captiver des auditeurs individuels tout en ouvrant une plateforme pour un engagement interpersonnel, il est évident que la radio aura un rôle considérable à jouer dans le déploiement d’un avenir collectif.

Médiation du passé, du futur et des tendances actuelles

Lorsque nous avons discuté de ce que l’avenir de la radio représentait, nous avons examiné une multitude de facteurs susceptibles d’influencer l’évolution du média. Celles-ci couvrent un certain nombre de points de vue, tels que les demandes actuelles de l’industrie, les développements technologiques, le statut historique de la radio à Bruxelles, son objectif d’utilisation, le contexte local et le soutien financier, etc. Pour les besoins de cet atelier, nous avons décidé de mettre en œuvre un outil méthodologique de prospective, appelé «Futures Triangle», afin de faciliter l’identification et la prétention de futurs plausibles. Le «Futures Triangle» divise la totalité des facteurs d’influence, tels que ceux mentionnés ci-dessus, en trois classifications distinctes:

L’attraction de notre avenir imaginé (ce que l’on souhaite), la force des facteurs contextuels contemporains (ce qui est en train de se passer), et le poids des barrières historiques et des limitations traditionnelles (le passé). En analysant de manière croisée le contenu de chacune de ces classifications, les participants à notre atelier ont été dotés des informations nécessaires pour envisager des scénarios plausibles pour la radio.

Les participants au brainstorming ont déployé une myriade d’idées inspirantes et créatives : des données scientifiques tirées des ondes quantiques automatisées qui permettront aux émissions de radio d’être directement transmises à nos cerveaux, des chaînes de radio inter-personnalisées qui s’appuieront sur un large éventail de données extraites de l’Intelligence Artificielle pour fournir une voix de confiance, encourager les niches communautaires à se connecter les unes aux autres, … les futures conceptions de la radio étaient très foisonnantes. Il existe également des points importants sur le besoin d’une référence crédible et d’une voix de confiance dans la société future. Peut-être la future radio ouvrira-t-elle le discours et le débat de manière pertinente sur ce sujet.

Le «Futures Triangle»

Différents facteurs d’incitation actuels inspirent la manière dont les avancées technologiques seront mises en œuvre à l’avenir. La popularité moderne des applications de lecture à la demande et des archives de bibliothèque a créé une attente d’autonomie et de choix parmi les consommateurs d’aujourd’hui, une chose qui pourrait potentiellement être transcrite dans le domaine de la radiodiffusion en direct, ouvrant la voie à un choix sans précédent et à une variété de modes de consommation radio. Les frontières entre la radio et la télévision deviennent également de plus en plus floues, les vidéos d’émissions de radio devenant de plus en plus populaires en raison des plates-formes multimédia. Quel impact cela aura-t-il sur la production radiophonique en 2030? Peut-être que l’essor de la radiodiffusion audionumérique (DAB) devrait en définitive influer sur notre consommation future de la radio en raison de sa capacité de diffusion multimédia, de son accessibilité généralisée et de sa démocratisation. Le contenu de la chaîne doit également être pris en compte. Nous devons non seulement envisager la manière dont la radio sera diffusée, mais également réfléchir à ce qui sera diffusé. Nous vivons actuellement dans un monde de notes vocales virales non vérifiées et de mèmes audio anonymes.

La radio peut-elle devenir une plate-forme officielle de discussion, et donc de vérification de cette viralité? La radio pourrait-elle devenir le facteur d’influence le plus dominant et l’arène dans laquelle le discours de la société pourrait faire preuve de souplesse et examiner toutes les questions pertinentes du débat contemporain?

Bien que tous ces facteurs incitatifs pour la radio proposent un avenir prometteur pour le média, certaines conditions, en particulier au niveau local, peuvent créer des limitations ou des obstacles à ces perspectives. Ici, à Bruxelles, nous avons un mélange remarquable de langues et de cultures. Comment nos futures chaînes de radio multi-interactives et multiconfessionnelles, toutes inclusives, pourront-elles surmonter ce défi potentiel? Ou qu’en est-il de l’influence politique? La radio est déjà une industrie si compétitive… Les programmes et la propagande mal intentionnés auront-ils encore la possibilité d’influencer de manière subliminale les masses en apportant un soutien financier considérable? Si tel est le cas, cela empêchera sûrement les gens de s’appuyer sur la radio en tant que source d’information non partisane.

Extraits du futur

Quel sera le rôle de la radio dans le paysage médiatique de 2030?

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblerait un talk-show radio en 2030? Dans une émission-débat, un sujet de discussion en lien avec les problèmes urgents de la société serait lancé. Ce sujet serait autorisé à évoluer à mesure que nous explorerions ses multiples facettes en impliquant une multitude de personnes, des plus expertes au plus amateures. Le modèle de choix et de sélection de la radio futuriste permettrait également à l’auditeur de suivre un fil particulier qui l’intéresse le plus. Ainsi, dès le début du spectacle, chaque auditeur suivrait une voie de discussion différente, reliées entre elles par des arguments, des accords et des désaccords concordants ou opposés.

Ce concept de chaîne radio ne reposerait pas nécessairement sur des algorithmes de codage pré-ordonnés, ainsi que c’est le cas aujourd’hui avec les outils de découverte et les menus de suggestion pour nos applications. Au lieu de cela, il incomberait aux auditeurs de choisir leur propre chemin en fonction du contenu diffusé. La méthodologie utilisée pourrait s’appuyer sur une multitude d’avancées technologiques, de la reconnaissance et du contrôle de la voix à l’analyse des ondes cérébrales et des émotions, créant ainsi une sorte de flux ou réseau de consciences multiconnectées, une évolution technologique passionnante et prospère par rapport à nos méthodes actuelles de diffusion radio.

Bien que les mérites de cette ‘Chain Radio’ soient indéniablement attrayants, la manière dont elle sera gérée a fait l’objet d’un débat lors du premier atelier. Certains participants ont tenu à en faire un lieu de débat et de discussion entièrement contrôlé par les citoyens. Cette approche ascendante exposerait les véritables convictions et les consensus silencieux des sociétés dans lesquelles nous vivons. D’autres participants étaient plus favorables à la présence d’au moins un modérateur ou d’une équipe de production directive contrôlant, dans une certaine mesure, le débat. L’argument sous-jacent était que, même si une partie de l’autonomie proposée par la base serait sacrifiée, il serait utile de maintenir un certain niveau de contenu soigneusement sélectionné ainsi que d’orienter afin d’éviter les arguments cycliques et de réduire le risque d’attaques ad hominem, de discours de haine, de blasphèmes ou de conspirations. Néanmoins, le rôle de modérateur ou de l’équipe de production ne ferait peut-être que multiplier les possibilités de propagande et même, compte tenu de la technologie proposée d’interaction des ondes cérébrales, de techniques de lavage de cerveau hyper-induites pour endoctriner et contrôler le public à grande échelle. Il va sans dire qu’il reste encore quelques plis à réfléchir pour notre ‘Chain Radio’ d’ici 2030, mais c’est indéniablement une perspective prometteuse pour l’avenir de la radio…

A quoi ressemblera la radio Bruxelloise de 2030?

En répondant à la question de savoir comment la radio se formera à Bruxelles en 2030, le groupe a proposé l’idée d’une «coopération entre stations». En s’attaquant aux défis susmentionnés des divisions linguistiques et des cultures parallèles, la station de coopération entend créer des opportunités d’unir Bruxelles en tant que ville. En supposant que Bruxelles soit toujours une ville très diversifiée en 2030, ce sera un moyen de donner un espace de développement à un dialecte multiculturel et d’encourager les gens à apprendre de nouvelles langues et à interagir avec les gens et la musique en dehors de leur territoires propres d’attributions habituelles. Chaque communauté ayant sa propre identité aura sa propre station de radio qui la représente le mieux. Cependant, chacune de ces stations appartiendra à une coopération de programmation partagée (partage de sujets et de contenus) et partagera un canal. Les citoyens peuvent alors choisir d’écouter la station de radio locale ou partagée, en modifiant les angles et les perspectives du contenu diffusé. Le concept encouragerait également les citoyens locaux à participer à la radio, ce qui créerait de plus en plus d’opportunités d’apprentissage pour les auditeurs qui écoutent les différentes perspectives de la ville dans laquelle ils vivent.

«Station Cooperation» — un scénario résultant de l’utilisation du triangle des futurs

Le contenu de la station de coopération serait influencé par différentes sources, notamment des artistes, des personnalités publiques, des influenceurs et des citoyens. Chacun de ces conteurs pourrait inspirer de nouveaux sujets de débat, de discussion et d’appréciation culturelle et artistique. Ce concept de la radio en tant que plateforme sociale de propriété citoyenne pose encore des problèmes similaires à ceux mentionnés précédemment. Qui contrôle finalement cette station et faut-il un modèle descendant ou ascendant (avec des citoyens livrés à eux-mêmes sur les ondes)? Bien que les deux groupes aient eu du mal à trouver une solution à cette question, il a été convenu que la station de coopération pourrait mettre en œuvre la méthodologie de ‘Chain Radio’, car les sujets de discussion pourraient être abordés et s’engager avec les différentes couches de la société civile de Bruxelles. La chaîne pourrait également être utilisée pour promouvoir tout ce qui concerne Bruxelles, comme les entreprises et les économies locales, ainsi que des questions importantes allant des développements politiques aux manifestations et à l’organisation de masse. La ‘Station Cooperation’ s’appuierait sur la méthodologie de la radio interactive pour relier les citoyens bruxellois à divers niveaux et sujets.

Avec toutes ces questions et influences à l’esprit, les résultats produits par chaque groupe étaient non seulement excitants, mais se complétaient également de manière satisfaisante et rythmée. Il est intéressant de noter que les deux groupes ont conçu l’avenir de la radio comme une plate-forme d’inclusion et d’interactivité, s’écartant du concept traditionnel selon lequel la radio constitue un moyen à sens unique de producteur et de consommateur. Il était également intéressant de noter que les deux groupes avaient tendance à se concentrer davantage sur l’aspect discussion de la radio, où les talk-shows et les débats étaient primordiaux, par rapport à la musique. En fin de compte, notre atelier a permis aux participants de réfléchir et de discuter des multiples possibilités pour l’avenir de la radio. Bien que de nombreuses questions demeurent ouvertes et qu’autant de défis doivent être relevés, nous avons réussi à soulever le couvercle pour jeter un coup d’œil à ce que l’avenir pourrait potentiellement réserver à la radio à Bruxelles.

ANNONCE DU LIVE SHOW

“20:30 Bruxsels Talks” est un talk-show scénarisé et produit par BrusselAVenir et BNA-BBOT qui se déroule en 2030, interprété par des acteurs et produit dans un format d’avenir.

L’émission sera publique, en direct du Beurscafé, le 23 janvier à 20h30. Vous pourrez également l’écouter en direct sur BX1.

Langue: multilingue avec résumés en FR / NL
Durée: 1h30

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BrusselAVenir

Collectively imagining future stories, with and for Brussels citizens