Henri Tron, parcours d’une vie au sein de la Manurhin

Céciliou Goguillon
3 min readJan 22, 2015

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Manurhin, la société d’armement fondée à Mulhouse en 1919, s’est installée dans l’agglomération de Vichy en 1936 et a fermé ses portes en 2006. De très nombreux Vichyssois et Vichyssoises ont travaillé au sein de cette entreprise. Henri Tron, directeur de production de l’usine, en fait parti. Il y est entré en 1973 et est resté dix ans. Témoignage.

Comment votre vie au sein de l’entreprise Manurhin a t-elle débuté ?

Je suis entré à Manurhin en 1973 et j’y suis resté dix ans. J’avais mon bureau à Cusset mais dans les dernières années l’ensemble des deux sites de Cusset et Bellerive-sur-Allier étaient placés sous ma responsabilité. J’ai été embauché comme directeur de production de l’usine de Cusset et je suis devenu responsable de la production de l’ensemble des deux sites, puis directeur industriel de l’ensemble de la société Manurhin qui avait également un établissement à Mulhouse.

En quoi consistait votre travail? Quel était votre spécialisation?

Ma spécialisation apparaît dans les fonctions que j’ai occupées. Ancien élève de l’Ecole Polytechnique, j’ai acquis les bases de la formation scientifique. Devenu ingénieur de l’armement et donc employé du Ministère de la Défense, j’ai appris les éléments des techniques de conception et fabrication des matériels militaires: la mécanique, la chimie des explosifs, la gestion des projets et des ateliers. J’ai découvert l’usage de l’électronique et de l’informatique dans la conception des matériels, l’automatisation du fonctionnement des machine-outil et la gestion de production. J’ai réalisé à une époque où beaucoup pensaient que :”l’informatique était une mode qui passerait”, qu’il s’agissait d’une évolution fondamentale dans la vie des entreprises comme de la société en générale. Tout ceci m’a guidé dans mon activité chez Manurhin.

Quelles relations entreteniez vous avec vos collègues?

Mes relations avec mes collègues étaient fondées sur le respect et l’écoute mutuelle. Nous avions des échanges sur la vie des entreprises en général et celle de Manurhin en particulier. Ceci en partageant la connaissance et le respect de l’histoire et des traditions de la société. Le nombre d’heures passées avec mes collègues avait comme conséquence naturelle d’introduire une dimension affective dans nos relations. Mais si on peut exprimer cette réalité en disant qu’ils constituaient une seconde famille il convient de préciser que le mot “famille” n’a pas exactement le même sens dans les deux cas.

Le site de Montpertuis en 2014.

Comment pourriez-vous résumer la vie au sein de l’entreprise ?

Activité conviviale centrée sur le travail, bien fait pour la satisfaction des clients, mais en respectant avant tout la sécurité du personnel: quand on produit des matériels faits parfois pour tuer, il convient d’être prudent.

Avez-vous encore des contacts avec ceux qui ont travaillé à vos côtés ?

Plus de trente ans après mon départ, je garde en effet des relations avec ceux qui ont travaillé à Manurhin. J’ai conservé la propriété de la maison que nous avons acquise avec ma femme dans les années 1970 et nous y revenons souvent. L’un de mes anciens collègues habite juste à côté. Lorsque nous sommes à Bellerive , il vient nous rendre visite quatre fois par semaine. J’échange aussi régulièrement des courriers sur internet avec quatre autres de mes anciens collègues. Enfin, au hasard, lors de mes déplacements dans l’agglomération, je rencontre d’anciens employés de Manurhin. Nous nous saluons toujours avec plaisir et courtoisie

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