Des outils pour décider
Prendre des décisions est toujours difficile. C’est le cas quand il s’agit de décisions banales et quotidiennes, transactionnelles, opérationnelles ou tactiques. C’est difficile, mais en général on y arrive, et si on se trompe, les conséquences ne sont pas dramatiques.
Mais c’est différent quand il s’agit de décisions stratégiques importantes. Que ce soit dans un contexte d’entreprise ou personnel, les grandes décisions, celles qui sont game changing, qui influencent le court des choses à long terme, celles qui impliquent un changement de paradigme, celles qui comportent des grands risques, font peur. Parfois même au point de paralyser.
Je suis arrivé à la conviction que pour sortir gagnant de situations qui demandent de telles décisions, il est essentiel d’avoir un cadre réfléchi à l’avance.
Un genre de vade mecum orienté sur la prise de décisions, basé sur des principes ou des convictions profondes. Ça facilite grandement l’analyse rationnelle, technique, cartésienne, qui doit être faite devant toute grand décision. Et ça permet surtout de libérer du temps et de l’énergie pour traiter les aspects intuitifs, aussi essentiels dans ces moments là (et d’ailleurs, l’intuition, c’est probablement juste la capacité d’analyser de façon cartésienne une situation de façon instantanée, subtile, et sans se rendre compte qu’en réalité, on utilise nos schémas de pensée et nos cadres décisionnels implicites).
Ces idées là — celles du cadre de décision, du vade mecum — me trottent dans la tête depuis des années. Sur le plan personnel, j’ai implanté cela de deux façons
- quelques notes, sur forme de mindmap, qui correspondent aux niveaux supérieurs (30000, 40000, 50000 pieds) du modèle des niveaux de perspectives de David Allen ;
- une documentation (publique) de mes façons de fonctionner et de réfléchir, et de certaines de mes aires d’intérêts, sous la forme d’un codex vitae, une idée empruntée à Buster Benson.
Du côté professionnel, ça peut prendre plusieurs formes. J’ai déjà travaillé avec un outil simplissime qui avait beaucoup d’impact: trois critères de décision, annotés pour en préciser le sens, présentés de façon humoristique pour qu’ils nous imprègnent et que l’outil ne soit pas trop drabe. Cette liste était partagée avec mes partenaires et nous était utile à chaque fois qu’une question stratégique se présentait. Ça devenait facile de réfléchir ensemble en s’interpelant sur un ou l’autre des éléments de la liste.
