Capitalisme, socialisme et démocratie IV : Comment le Capitalisme se désenchante lui même après avoir désenchanté le reste du monde…

Marie la rêveuse éveillée
12 min readMay 2, 2023

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Ayant étudié les forces et les accomplissements du Capitalisme selon Schumpeter, penchons-nous à présent sur les faiblesses qui aboutiront à terme à sa dissolution.

En premier lieu, comme le note notre économiste, si l’humanité parvenait un jour à la satiété, c’est à dire la satisfaction totale de ses besoins, alors effectivement, le Capitalisme, de fait perdrait sa raison d’être et transitionnerait directement vers le socialisme…

Dans une configuration où il n’est plus nécessaire d’introduire de nouveaux produits et services, ou d’améliorer la production de ceux dont nous disposons déjà, les possibilités d’investissement se retracteraient au simple entretien/renouvellement de l’appareil productif actuel

Les entrepreneurs, âmes et moteur du Capitalisme, se retrouverait dans une situation analogue à celle des généraux ou des soldats héroïque dans une société humaine qui aurait finalement atteint l’ère de la Paix perpétuelle entre nations…

Reliques inutiles d’un ancien monde, qui n’ont plus leur place dans le nouveau. La classe bourgeoise, de son côté, perdrait également toute utilité au système, le rôle qu’il leur resterait se réduisant à celui d’une administration de la production qu’on pourrait fonctionnariser

Du point de vue de Schumpeter, non seulement nous sommes loin de cette utopie, mais il y a peu de chance que nous nous y acheminions, un jour, même de manière asymptotique, en vertu de l’hétérogonie des objectifs…

Des besoins qui apparaissaient comme inaccessibles ou lointain deviennent disponibles à portée de main, avant de devenir finalement essentiels, et d’autres naissent automatiquement pour prendre le relais (personne ne rêvaient de jeux vidéos au XIXéme siècle par ex)

Néanmoins, si la situation hypothétique d’une satiété de l’humanité n’est guère envisageable, il y a une autre manière pour le Capitalisme d’être victime de son succès…

A savoir, si le besoin d’innovation et de découverte auquel réponds l’entrepreneur, peut être satisfait par des processus non plus individuel mais automatique et impersonnel. Les départements de Recherche&devellopement

L’entreprenariat connaîtrait ainsi une évolution (déclin?) similaire à celui de l’activité militaire. En effet, au moyen âge, l’art de la guerre était hautement individualisé et auréolé de prestige, on pouvait passer son existence entière à l’acquérir et le perfectionner, au point que ces praticiens formaient une classe sociale au sens fort, l’une des plus puissantes et les plus prestigieuses, socialement et politiquement…

Une ère qui s’est achevé avec la modernité, l’invention des armes à feu, des armées de masses, de la conscription et de la rationalisation grandissante de la stratégie…

Le général, figure héroïque des champs de bataille de jadis, est devenu d’avantage semblable à un employé administratif à l’arrière-front, loin des combats, et au fond interchangeable et fongible… Il en va de même des entrepreneurs de la guerre économique capitaliste

Or, sans être une classe sociale à part entière, les entrepreneurs/innovateurs étaient le sang neuf qui s’injectait constamment au sein de la classe bourgeoise, lui évitant la décadence en plus de légitimer son existence

La Rationalisation capitaliste du monde, aboutissant à son désenchantement selon Max Weber, désenchantera l’activité capitaliste elle même, la part de romantisme et d’aventure inhérente à la destruction créatrice s’automatisant au point de quasi se fonctionnariser

En vérité, cette auto-dissolution du capitalisme, qui asphyxie ses propres supports d’existence, est multiforme du point de vue de Schumpeter, même s’il y a une grande cohérence dans son analyse, tâchons néanmoins d’en restituer quelques points essentiels…

C’est une analyse qui porte la marque de son temps, mais qui n’en reste pas moins pertinente et intéressante, mais Schumpeter, nous l’avons vu, considère que la concentration progressive des entreprises en une poignée de consortiums gigantesques n’est pas une dégénérescence…

A feathure, not a bug, pourrait-on dire… Et même si Schumpeter a considérablement affaibli les critiques habituelles à l’égard des monopoles/oligopoles, ou la fétichisation d’une certaine conception de la concurrence, le phénomène demeure fossoyeur du capitalisme pour lui

En premier lieu, face à ces géants de l’industrie et de la production, les petites et moyennes entreprises déclineront, les classes moyennes indépendantes finiront donc phagocyté en employés des grandes entreprises…

Or, ces classes moyennes, fières de leur indépendance, formaient un électorat et un support pour le régime capitalisme bien plus solide, à court comme à long terme, que les employés des grands groupes…

Entre autres choses parce que le patriotisme à l’égard d’une superstructure impersonnelle se génère beaucoup moins facilement, on y est littéralement moins attaché, puisqu’au fond, elle ne nous appartient pas, notre histoire n’est pas la sienne, et nous sommes fongibles à ses yeux

Idem pour les propriétaires des grands groupes en questions eux même, avec l’essor des sociétés anonymes…l’actionnaire ne ressent pas le même attachement à sa propriété qu’un entrepreneurs avec des visées dynastiques…

La propriété de manière générale devient de plus en plus abstraite et impersonnel, les dirigeants des grands groupes étant perçu et se percevant eux même comme des employés du même groupe plutôt que son capitaine ou son propriétaire…

De plus, en détruisant les guildes, corporations, privilèges et autres corps intermédiaires, le Capitalisme a dépouillé bon nombre de ses agents de toute protection face à l’ouragan de la destruction créatrice, leur vendant la corde individualiste avec laquelle se pendre ou ce qui vaut à peine mieux, une relation de dépendance à l’égard d’une structure anonyme, impersonnel et bureaucratique…

Pour couronner le tout, si on peut dire, le Capitalisme comme la bourgeoisie sont prosaïque et anti héroïque par excellence…et la clé de leur succès économiques est aussi le handicap qui les dépouillent de toute forme de prestige particulièrement si on les compare à l’aura des anciennes noblesses et aristocraties militaires, le Capitaliste comme le capitalisme ne font pas rêver…A fortiori s’il dépouille de la figure symbolique forte de l’entrepreneur pour en faire un quasi fonctionnaire/mercenaire

“L’évolution capitaliste, en substituant un simple paquet d’actions aux murs et aux machines d’une usine, dévitalise la notion de propriété.

Elle relâche l’emprise, naguère si forte du propriétaire sur son bien, d’abord en affaiblissant son droit légal et sa possibilité d’en jouir comme il l’entend.

Ensuite parce que le possesseur d’un titre abstrait perd la volonté de combattre économiquement, politiquement, physiquement pour “son” usine, pour le contrôle direct de cette usine, et s’il le faut, de mourir sur son seuil. Or cette évaporation de ce que nous appelons la substance matérielle de la propriété-sa réalité visible et palpable-affecte non seulement l’attitude des possédants, mais aussi celle des travailleurs et du public en général.

L’appropriation dématérialisée, défonctionnalisée, et absenteiste, ne provoque pas, comme le faisait la propriété vécue de naguère, une allégeance morale.

Finalement, il ne restera personne pour se soucier de réellement la défendre, personne à l’extérieur et personne à l’intérieur des enceintes des sociétés géantes”

On notera d’ailleurs les parallèles intéressants avec Ropke et Hayek qui s’inquiétait également de la manière dont la bureaucratisation et l’abstraction grandissante de l’économie la dévitaliseraient de par l’image grisâtre et abstraite qu’elle renvoyait de l’économie elle même

Comment le capitalisme génère-t-il sa propre force d’opposition qui le minera de l’intérieur?

Examinons à présent l’analyse de la mentalité anticapitaliste par Schumpeter

En premier lieu, le Capitalisme part avec un handicap de taille, ses effets positifs sur la majorité de la population se récoltent sur le long terme… La connexion entre le système économique et ses plus grand succès n’est pas visible directement…

Au point qu’on disjoint croissance et progrès scientifique, technique et sociaux du système qui les génère, les traitant comme une ressource quasi naturelle que nul n’a produit (il y aurait un parallèle à faire avec le diagnostic similaire d’Ortega Y Gasset)

En revanche, les effets négatifs du système à court termes sont pleinement visibles (fermetures d’entreprise, crises économiques, chômage, inégalités, gaspillage, pratique anticoncurrentielle, etc…)

Il faudrait donc une certaine dose d’abnégation pour défendre le système, A fortiori se battre pour son maintien… d’autant que sur le long terme, pour reprendre la litanie de Keynes, nous sommes tous morts…

Qui plus est, de sa propre nature, le capitalisme va scier la branche sur laquelle il est installé, que ça soit en dispersant ses défenseurs potentiels, en détruisant la légitimité des soutiens extra-capitalistes d’ancienne institutions comme la noblesse ou les corporations, et surtout en dissolvant, par sa rationalisation et son désenchantement du monde, les attaches émotionnelles, spirituelles et sociales qui pourrait le connecter à ses acteurs

Si on ajoute que le Capitalisme comme le capitaliste, en pleine phase de maturité, sont prosaïque, terne et anti héroïque au possible, on peut facilement comprendre qu’il ne fasse pas rêver, ni qu’il puisse exiger ou susciter l’abnégation…

D’autant plus que la nature humaine étant ce qu’elle est, nous avons tendance à blâmer les vicissitudes et les déboires de notre existence sur des causes extérieurs, et le système au sens large…

Un attachement émotionnel à l’ordre social peut contrebalancer ce facteur, mais nous avons vu que, pour Schumpeter, le capitalisme est justement impuissant à produire ce type d’attachement, détruisant au contraire les anciennes connexions qui avaient permis son essor

Et enfin, le propre du Rationalisme, indissociable du Capitalisme puisque c’est son âme même comme son principe de fonctionnement, c’est d’aboutir à terme à la mise en questions de toutes les autorités, coutumes et institutions…

Ce n’était donc qu’une question de temps avant que la liberté économique comme la propriété fasse à leur tour l’objet d’une dénaturalisation et d’une remise en question de leur légitimité..

Néanmoins, si le Capitalisme est incapable de susciter l’adhésion, et tend à miner de lui même, les conditions d’un attachement à ce système, cette hostilité qu’il produit à son propre égard n’est pas suffisante pour générer son effondrement…

Le véritable point de rupture viendra du fait que le capitalisme va générer et subventionner une classe sociale qui intensifiera cette hostilité et l’utilisera comme levier pour renverser les institutions en place : Les intellectuels.

Groupe social que Schumpeter définira ainsi “…des gens qui manient le verbe, écrit ou parlé, et qui se différencient des autres écrivains et orateurs par le fait qu’ils n’assument aucune responsabilité directe concernant les affaires pratiques.”

Dernière caractéristique qui en implique mécaniquement une autre, l’intellectuel, en général, ne dispose d’aucune des expériences de première main que procure l’expérience.

Si les intellectuels ont existé de tout temps, c’est véritablement le Capitalisme qui va provoquer leur essor. D’abord via l’imprimerie et autres outils de diffusions de masse qui rendront leur paroles audibles à un plus large public et surtout en constituant un public en mesure de les financer comme de leur donner influence et autorité, et un public distincts des puissants, le public bourgeois, qui ira en s’élargissant avec la croissance économique

De manière générale, la bourgeoisie offrira un refuge et une protection aux intellectuels traqués par le régime qu’ils critiquent, d’autant que les intérêts des intellectuels se confondront souvent avec ceux de la classe bourgeoise, constituant une forteresse pour eux

La bourgeoisie, en effet, a besoin, pour prospérer, d’un minimum d’état de droit et de limitation de l’arbitraire du pouvoir, qui doit se montrer assez puissant pour mater les révoltes populaires, mais pas suffisamment pour menacer les intérêts des classes supérieures.

Bref, la bourgeoisie peut tolérer un pouvoir qui tirera dans la foule des grévistes, plus difficilement un pouvoir qui s’autoriserait à faire des rafles d’intellectuels, surtout s’il ne les relâche pas séance tenante, le lendemain…

Schumpeter n’idéalise en aucune manière la bourgeoise, bien au contraire, il concède partager les sentiments de Marx à ce sujet, il observe simplement une chose…

La bourgeoisie protégera la liberté de ses enfants terribles, les intellectuels, car elle sait que sa propre liberté tombera avec la leur. Seul un gouvernement et une idéologie non bourgeoise pourront restreindre efficacement la liberté de parole, mais ce faisant, il doit transformer des institutions bourgeoises, et restreindre les libertés individuelle de toutes les classes de la société, et aucune chance pour qu’un gouvernement de ce type s’arrête gentiment au seuil des entreprises

Bref, la société capitaliste/bourgeoise ne peut réfréner les critiques à son égard que jusqu’à un certains points, d’autant plus que la liberté de pensée et le rationalisme, qu’elle suit comme une ombre, sont part intégrante de son idéologie.

Cette société se retrouve donc la situation unique de favoriser et d’encourager une remise en questions, non pas simplement des membres actuels de la classe dirigeante/possédantes, mais de ses propres institutions fondatrices…

D’autant plus que les intérêts à court terme de certains capitalistes peuvent les amener à véhiculer une propagande à l’encontre de leur intérêt de classe. L’anticapitalisme est une marchandise rentable, comme peut le constater n’importe quel observateur lucide…

Un autre facteur va jouer, là encore, consubstantiel au développement des sociétés capitalistes, l’expansion de l’appareil éducatif, y compris dans l’enseignement supérieur, qui aboutira à une surproduction d’intellectuel par rapport aux postes à pourvoir en la matière

La résultante sera la production d’une armée grandissante d’intellectuels occupant des positions moins gratifiantes socialement et financièrement que des individus moins diplômés, voir carrément au chômage…

D’autant plus qu’un enseignement supérieur pourra rendre bon nombre d’entre eux “psychiquement inemployable” à des postes jugés subalternes ou peu valorisants… (de nos jours encore, le mépris de classe inhérents aux intellectuels fleurit périodiquement pour nous éclabousser)

En conséquence, le système va engendrer une avant-garde qui lui est naturellement hostile, dont le fond de commerce est la critique des institutions en place qui sera au final fort peu en butte à la censure (d’autant plus que l’opposition à cette dernière se pare d’un cachet romantique), et qui disposera de plus de moyens que jamais pour diffuser une propagande invitant au renversement du système qui les (re)produit

Nous aurons l’occasion d’étudier l’analyse schumpetérienne de la production de l’opinion publique en son temps, bornons-nous à constater que cette avant garde rentrera en synergie avec l’hostilité que le Capitalisme génère naturellement

Comme on peut s’y attendre, une forme d’union va se créer entre les intellectuels et les mouvements représentants les intérêts de la classe des travailleurs, syndicat ou parti ouvriers…

Néanmoins, un gouffre demeurera toujours entre l’intellectuel et le prolétaire, source d’une hostilité et d’un rejet potentiel que l’intellectuel se devra d’exorciser par la surenchère, la démagogie, l’incitation à la radicalisation, etc…

Ce qui ne manquera pas d’imprimer sa marque sur les mouvements de travailleurs, leurs revendications comme leurs objectifs… Schumpeter n’avait-il pas dit de Marx qu’il avait offert aux ouvriers ce qu’il pensait avoir découvert, la conscience de classe?

Pourquoi les capitalistes eux mêmes finissent par ne plus trouver le moindre attrait au capitalisme…

Dernière ligne droite de l’analyse du processus de décomposition inhérent aux capitalisme selon Schumpeter. La manière dont ce système dissout les mobiles de ses élites.

Nous avions déjà vu précédemment comment l’évolution du Capitalisme avait abouti à désincarner la propriété, le dirigeants d’entreprises devenant un gérant employé plus qu’autre chose, et l’actionnaire ne ressentant qu’une connexion toute abstraite avec sa propriété.

Ce n’est cependant que la partie émergé de l’iceberg, la rationalisation du monde, inséparable de son désenchantement, va miner les fondations plus en profondeur en retirant tout attrait à un de ses mobile majeur, la fondation d’une dynastie…

Lignée justifiant la constitution d’un patrimoine à transmettre à ses enfants pour qu’il perdure à travers eux. Or, le propre du rationalisme est de pousser chacun à évaluer froidement ses décisions selon un calcul coût/bénéfice…

Et dans ce prisme, en dehors de certaines classes défavorisés, les enfants cessent d’être des actifs financiers pour devenir surtout des responsabilités à endosser, des sacrifices à effectuer, une perte de liberté…

Dans une société qui, par nature, encouragera à l’individualisme et à la quête du bonheur personnel, un gouffre va s’engendrer… d’autant que les liens familiaux, soumis à l’acide de l’esprit critique, seront dévalorisés comme source d’aliénation/instrument de domination ou relique d’une période barbare exigeant soumission et sacrifice d’une moitié de l’humanité au profit de l’autre.

N’oublions pas que pour Schumpeter, le féminisme était bel et bien un produit de l’évolution capitaliste et de la mentalité rationaliste critique qui lui est inhérente

La contraception, autre produit naturel du rationalisme, tout comme la facilitation de sa mise à disposition, achèveront d’enfoncer le clou…

L’individu n’a plus à être dupe des pulsions de survie de l’espèce, et peut avoir le plaisir de semer, sans avoir la corvée de récolter les fruits de ses plaisirs d’une nuit…

Qui plus est, la remise en question de l’autorité parentale comme de la légitimité des obligations familiales, once again, encourage par le système, accentueront le peu de rentabilité des enfants en tant qu’investissements…

Bref, la propriété devenant déjà abstraite et disjointe de l’exercice des responsabilité, si la nécessité de fonder ou de prolonger une famille n’exerce plus d’attractivité, le désir de constituer un patrimoine, bref la tendance à l’accumulation va se tarir…

Si on ajoute que la différence entre l’employé d’une entreprise géante (situation majoritaire en pays capitalistes et auquel on peut ajouter les fonctionnaires) et le citoyen d’une économie socialiste devient des plus abstraite, elle-aussi, le fruit est bien mûr pour tomber, ou à tout le moins, transitionner…

Ce diagnostic des plus pessimistes, formulé par un auteur qui rappelait à qui voulait l’entendre qu’il n’était pas là pour jouer les prophètes, on voit qu’il a fini par divorcer d’avec la réalité effective de l’évolution des sociétés capitalistes…

Il serait fort intéressant de se demander les raisons de cet échec…aussi complexe que puissent être la réponse à cette question. Néanmoins, l’essentiel (ou à tout le moins, un point essentiel) me paraît avoir été formulé par Denis Colombi…

C’est une ironie quelque peu savoureuse, mais le plus grand théoricien de la destruction créatrice, qu’il considérait consubstantiel au capitalisme lui même et inséparable de l’innovation constante, n’avait pas envisagé qu’elle puisse également fonctionner sur le plan idéologique. Car le Capitalisme est effectivement une mécanique redoutable quand il s’agit de se (re)produire et surtout de se réinventer comme système, offrant de nouvelles sources de motivations à ses agents, en plus de se donner de nouvelles rationalisation à sa légitimité.

Mais je renvoie aux analyses de Colombi, qui gagne un surcroit de pertinence quand on les complète par celles de Schumpeter

Bien évidemment, d’autres facteurs ont joué, ne serait-ce que l’édification des Etats-providence et des social démocraties d’après guerre, ou l’échec du socialisme réel à tenir ses promesses… mais Schumpeter est semblable à Marx, anyway.

Nous avons beaucoup à apprendre de lui, y compris sur les points où son analyse s’est avéré fausse…

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Marie la rêveuse éveillée
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Written by Marie la rêveuse éveillée

Une personne qui s'égare souvent parce qu'elle passe son temps à se chercher...

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