Par delà la fausse dichotomie Descartes/matérialisme, Thomas d’Aquin et Bergson

Marie la rêveuse éveillée
13 min readApr 27, 2023

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L’ignorance nous pousse trop souvent à réduire le dualisme (l’idée d’une irréductibilité du mental au physique) à sa variante la plus connue, la version cartésienne.

Et de toutes les variations, c’est sans aucun doute la plus problématique, puisqu’elle pousse le plus loin possible la distinction et donc l’indépendance réciproque de l’âme/conscience et du corps/matière.

La conscience devient pratiquement un spectre dont l’existence comme le fonctionnement sont complétement indépendant d’un corps qu’elle va littéralement hanter, tel un fantôme dans la machine (Ryle)

Conception qui va à l’encontre de la réalité phénoménologique de l’incarnation, à savoir que nous ne résidons pas simplement dans notre corps dans une situation semblable à celle d’un passager sur un bateau, mais que “nous sommes notre corps” dans le monde de notre perception

Conception qui bute également sur les nombreux exemples concrets où le corps affecte l’âme (qu’on pense à l’effet des drogues, des lésions cérébrales, ou encore des altérations du fonctionnement du cerveau par des appareils scientifiques impactant la capacité du sujet à penser)

D’où la fausse dichotomie que bon nombre de matérialistes tendent à dégainer… Le dualisme étant caricaturé comme une conception fantasque en contradiction flagrante avec l’expérience scientifique concrète en plus d’être empêtrés dans ses difficultés…

Et si ce n’était que ça… Mais bon nombre de matérialistes ne comprennent même pas la position de Descartes. Il suffit de voir Churchland caricaturer le dualisme en éctoplasmologie…

D’où sa réponse aberrante à l’argument du moulin de Leibnitz et sa variante contemporaine, l’argument par la connaissance formulé par Jackson

Churchland affirmant que postuler l’existence d’un ectoplasme aux mystérieuses sinuosités générerait les mêmes difficultés vis à vis de la qualia que concevoir l’être humain comme un assemblage d’atomes, ce qui illustre l’incapacité de certains matérialistes à sortir de leur propre perspective, puisqu’ils ne peuvent concevoir les entités que sous une forme composite fonctionnant de manière mécanique.

Le point de Descartes, de Leibnitz et de certains de leurs disciples comme Hasker étant précisément que l’âme doit nécessairement être non composite en raisons des difficultés soulevés par le moulin de Leibnitz, mais bref…

Néanmoins, le point n’est pas de défendre la conception cartésienne, mais de rappeler qu’il y a de la concurrence sur le marché des idées. Descartes and co n’a pas le monopole du dualisme quoiqu’on en dise…

Et le propre des autres variantes, c’est qu’elles n’ont pas les mêmes difficultés que Descartes (et les matérialistes qui partagent implicitement sa conception fondamentale de la matière comme de la conscience)

On peut en citer 3. Le dualisme hylémorphique de Thomas d’Aquin, le dualisme des propriétés (aka le monisme) et enfin le dualisme tout particulier de Bergson…

Le point commun à ces 3 positions est que la connexion de la conscience au corps cesse d’être accidentelle/contingente/contre-nature, comme c’était le cas chez Descartes, au contraire, cette connexion découle de la nature de la conscience

Etudions dans un premier temps le dualisme hylémorphique de Thomas d’Aquin

Pour comprendre la position du docteur angélique, il va falloir un léger (toussote) détour par les problématique de la signification, et notamment la problématique de l’impossibilité de naturaliser la signification

On peut prendre l’exemple classique de Frege. “La neige est blanche” “Snow is white” et “schnee ist weiss” ont tout trois la même signification. Signification indépendante des symboles matériels qui l’exprime.

(Peu importe que ces symboles prennent la forme de pixels sur un écran, de tâches d’encre sur un papier, de gravures sur du marbre, de lignes sur du sable, ou de vibrations dans l’atmosphère, aka des mots)

Le simple fait que le même énoncé puissent être exprimé par une multitude de symbole différents les uns des autres, cela démontrent l’indépendance de cet énoncé par rapport aux symbole en question.

Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait qu’un seul type de symbole matériel pour exprimer l’énoncé.

Ce que Frege exprimait par l’idée d’une irréductibilité de nos pensées aux phrases (sentence)qui les expriment, et qu’il formulait également par la distinction entre proposition et phrase. Un anglais et un français exprimeraient la même proposition par deux phrases différentes (“snow is white” et “la neige est blanche”), cette proposition ne peut donc pas être identique à l’une ou l’autre phrase…

Mais renversons maintenant la perspective…

Est-ce que je pourrais exprimer le même énoncé sans recourir à des symboles? La réponse est non, il faut nécessairement un support matériel pour que l’énoncé existe (en l’occurrence qu’il soit signifié et compris par une conscience)

Pour citer Frege lui même, “La pensée, en elle-même immatérielle, se drape dans les oripeaux d’une phrase (sentence) pour nous devenir compréhensible.”

C’est le cœur même du différend entre Platon et Aristote. Platon pensait qu’il pouvait y avoir une élasticité indépendante de l’existence de tout corps élastique, Aristote rétorquait qu’on ne pouvait pas balancer l’élasticité absolue contre un mur pour qu’elle rebondisse…

Quid des rapports Ame/corps dans tout ça? On y arrive. Thomas d’Aquin, ironiquement dans la continuité des positions de Platon exprimé dans le Phédon, démontre remarquablement bien que l’âme est immatériel, parce qu’elle a la capacité de contenir des énoncés non matériel

Des énoncés tel que Snow is white/La neige est blanche. Pourquoi ces énoncés sont-ils nécessairement immatériels? Parce que, comme nous l’avons-vu, les symboles matériels peuvent tout signifier, et donc, ne signifient finalement rien de précis, or nos pensées ont des significations précises et déterminées. (pour une exploration plus approfondi de cette question, je renvoie à mon article sur Searle et Krippke)

Mais, et la nuance va être là, ouvrant un gouffre entre Thomas d’Aquin et Descartes, si l’âme est immatérielle, tout comme les énoncés, elle ne peut pas fonctionner SANS support matériel.

Tout comme La neige est blanche/Snow is white a besoin de symboles matériels pour s’exprimer et donc exister, l’âme humaine, tout immatériel qu’elle soit, a besoin d’un support matériel pour penser…

Et c’est le rôle du cerveau, et de manière plus large, du corps, dans le thomisme. C’est l’équivalent de mes pixels pour Snow is white, sans ce cerveau, l’âme immatériel existerait encore, mais serait dans l’incapacité de penser…

C’est de cette manière que le docteur angélique concevait la survie post mortem. Suite à la mort du corps, notre âme existe tout court, mais dans une forme de limbes mentales, incapable d’imaginer sans corps, et de penser sans images sur laquelle projeter des signification

D’où la nécessité, à terme, d’une résurrection des corps, qui redonnera à cette âme la capacité de penser. Et c’est là toute l’élégance de la chose, cette âme immatériel étant indépendante de la matière du corps qu’elle anime, peu importe que la matière (les atomes) qui formeront notre nouveau corps, après le jugement dernier, soit identique ou non, à celle qui formait notre corps de notre vivant.

Ce qui permettra à Thomas d’Aquin comme à ses disciples, d’esquiver les problématiques soulevés par Derek Parfit (et bien d’autres) sur la survie de l’identité si jamais la matière composant notre corps venait à être intégralement remplacé…

Le support de notre identité étant une âme, distinct d’un corps, mais qui par nature, doit s’incarner dans un corps matériel.

C’est d’ailleurs pour ça qu’on parle de dualisme hylémorphique, l’âme étant la forme de la matière (Hyle) de notre corps.

Conception qu’on peut également illustrer de la manière suivante. Digérer une chose, c’est assimiler sa matière, pas sa forme, penser/percevoir une chose, c’est assimiler sa forme, pas sa matière.

Pour le docteur angélique, la qualia, qui fait couler tant d’encre de nos jours, était un non-problème puisqu’il ne se posait même pas dans le paradigme aristotélicien. En effet, la qualia est une énigme qui s’est posé à partir de la rupture avec la vision d’Aristote

Le problème de l’intentionalité ne lui serait pas venu à l’esprit non plus, pour la simple et bonne raison que dans son paradigme, la téléologie et donc l’intentionalité, sont inhérentes à la matière. Ce n’est donc pas un argument dualiste dans ce cadre.

Qu’est ce qui justifiait le dualisme pour notre philosophe médiéval? Nous l’avons vu, notre capacité à avoir des pensées abstraites et surtout avec une signification déterminée…

Bref, l’argument par la raison, que James Ross, disciple d’Aristote, à reconstruit dans le cadre de la philosophie analytique en l’illustrant à travers Kripke, Quine et Goodman, chacun d’eux pointant l’indétermination du monde physique

Mais le point intéressant ici est que du point de vue de Thomas d’Aquin, enraciné dans la pensée d’Aristote, le divorce cartésien entre l’âme et le corps était inconcevable…

L’âme étant l’idée du corps, non pas au sens spinoziste mais au sens où c’est la forme (idea) de notre corps, celle qui fait de la matière qui nous compose notre corps à proprement parler plutôt qu’un potentiel indéterminé.

Il y a eu des assimilations superficiel du thomisme au fonctionnalisme, mais c’est un contre-sens. Thomas d’Aquin ne pourrait pas assimiler la conscience au cerveau conçu comme un ordinateur…

Pour les raisons que nous avons longuement évoqué à travers Searle, Popper, Putnam, Kripke, Lewis et Ross… De manière générale, les fonctionnalistes ont une conception moderne de la matière, la forme pour eux est une simple configuration externe d’éléments isolés.

L’âme est immatérielle pour le docteur angélique parce qu’elle peut penser des énoncés immatériels, (argument qui fût formulée par Platon dans le Phédon et qui conserve sa fécondité, on l’a vu)néanmoins, et c’est ce qui distingue Thomas de Descartes, si les énoncés abstraits ne peuvent être réduit à des entités physiques de par l’indétermination de ces dernières, en revanche, l’âme ne peut pas penser SANS support physique.

Pour approfondir l’irréductibilité des concept aux symboles qui les expriment, reprenons, tendre ironie, l’argument de Descartes sur l’indétermination des images. Nous pouvons concevoir intellectuellement une figure géométrique à 1000 côtés, mais il nous est impossible de l’imaginer…

Si nous nous prêtions à l’exercice, nous imaginerons une figure semblable à un dé de jeu de rôle avec beaucoup de côtés, mais elle demeurerait au fond fort vague… Même imaginer une figure avec 100 côtés différentes serait au delà de nos capacités…

L’image mentale d’une figure à 100 côtés serait donc pratiquement indistinguable de l’image d’une figure à 1000 côtés, alors que conceptuellement, nous n’avons aucun problème à faire la distinction entre les deux, preuve que les concepts ne sont pas réductibles à une image mentale.

Notre conscience a effectivement besoin de symbole pour s’exprimer, et même penser en premier lieu… Nous ne pourrions pas avoir de pensées abstraites sans langage, et de langage sans mots… et ces mots ont une nature corporelle.

Qu’ils se manifestent comme tâche d’encre sur du papier, gravure sur du marbre, tracées sur le sol, vibrations dans l’atmosphère (sons), pixels sur un écran, ou réactions physiques de nos neurones…

Le cerveau, dans ce cadre, est donc un outil de production de symbole, indispensable à la pensée. En conséquence, que notre pensées ait des contreparties dans la matière du cerveau ou qu’une lésion du cerveau/altération du cerveau par des drogues aient un impact sur notre capacité à penser, cela ne constitue pas une contradiction du dualisme hylémorphique mais au contraire, sa confirmation…

C’est paradoxalement une indépendance complète de la conscience par rapport au corps qui serait problématique pour le docteur angélique…

Maintenant que nous avons restitué la position de Thomas d’Aquin, penchons-nous sur celle de Bergson

Un sacré morceau ça… Procédons par étape, la pensée de Bergson est construire sur une intuition fondamentale, celle de la durée…

On en revient, une fois encore, à l’analyse de la mémoire et du temps par Saint Augustin…

Récapitulons. Le passé n’existe plus, le futur n’existe pas encore, seul existe le présent. Intuition qui semble aller de soi, mais qui nous plonge dans le vertige quand on s’y penche de trop près…

Le présent, en effet ne peut se réduire à l’année en cours… Cette dernière étant une abstraction composé en majorité de temps déjà écoulé et donc ayant sombré corps et bien dans le passé, les mois précédents…Idem pour les mois eux même, collection de semaines écoulés (donc disparu) et de semaines futures, donc ne s’étant pas encore déroulé… On ne pourrait avoir, par définition, de mois présent…

Ibidem encore pour les semaines, collection de jours défunts ou pas encore nés… Pareil pour les jours, mélange bâtard d’heures disparues et d’heures n’étant pas encore survenues, bref, phantasmagorie once again…

Raisonnement qui peut se dupliquer pour les heures, les minutes, et même les secondes, divisibles en nano ou micro secondes… seul restera l’instant présent dont on se rapproche par asymptote…

Mais cet instant d’une étendue indivisible…sera de zéro… Le temps à précisément disparu au point de sa réalité… Et pour cause, le temps est passage/écoulement…

C’est une zone liminale entre passé et futur, un flux continu qu’on ne pourrait jamais reconstituer par la juxtaposition de points discontinu

Certains se rappelleront des paradoxe de Zenon d’Elée, et Bergson n’a pas oublié, puisqu’il les retourne à son avantage…

Les utilisant comme preuve de la nature continu du temps (aka de la durée, ce qui dure et donc se prolonge et se maintient) qu’il oppose à la position abstraite du temps conçu de manière similaire à l’espace, et donc divisible à l’infini…

Mais comme l’avait pointé Saint Augustin et William James (influence majeure de Bergson) l’écoulement du temps ne pourrait exister en premier lieu sans un médium qui retient le temps passé, le prolonge, conserve son écho, pour tisser le temps présent qui passe…

Ce qui est visible de manière limpide à travers les objets temporels, ne pouvant exister en dehors du temps. Un film, une mélodie, un événement, un discours, une phrase et même un mot… Sans cette conservation du passé immédiat, le mot se dissoudrait en syllabe isolées…

Des syllabes dépourvues de sens car elles ne renverraient à rien d’autre qu’à elles mêmes… Et ce sera le propre de la conscience pour Bergson, d’être cette conservation du passé qui rend possible l’écoulement du temps.

D’où l’importance cruciale de la mémoire au sens large. Notre perception du monde est encastré dans nos souvenirs du passé qui lui donne ses contours et sa coloration…

La perception pure est une abstraction, nous ne percevons qu’à travers les lentille de nos expériences passés.

Notre caractère sera la synthèse de nos expériences passé qui se prolonge continuellement dans le présent. La conscience n’est pas figé, c’est un prolongement constant qui s’enrichit en permanence, le passé qui perce le présent pour creuser son sillon…

D’où la conception subtile et paradoxal de la liberté pour Bergson, nous sommes d’autant plus libre que nos actes sont déterminés… par notre propre passé, irréversible, non réductible aux incitations du présent, qui change constamment de ce qu’il dérobe au présent.

(On ne peut comprendre la conception de la liberté par Sartre que par rapport à l’influence de Bergson, soit dit en passant)

Et le corps dans tout ça? Il jouera un rôle clé pour Bergson, celui d’instrument de sélection… Un instrument avec une orientation particulière, celle de l’action

Il y a un infini de la mémoire, mis en lumière par Saint Augustin, William James et également Hayek. Notre conscience actuel n’est qu’une lampe torche braquée sur un univers qui la surpasse de toute part, celui de nos souvenirs…

La quantité d’information stockée dans notre mémoire excède ce que notre moi conscient peut contenir, un véritable océan qui nous prolonge mais que nous ne pouvons appréhender d’un coup…

Comment va s’opérer cette sélection dans la lisière de la jungle de notre inconscient, bibliothèque de Babel dont nous sommes les archivistes dépassées? Pourquoi tel souvenirs reviendra nous hanter plutôt qu’un autre? C’est là que le corps intervient

Nous ne sommes pas des être contemplatifs mais agissants, projeté dans un monde plein de danger et de promesses, le corps va donc opérer une sélection, que ce soit dans notre environnement ou notre mémoire, il discernera ce qui nous concerne directement

C’est ce fil rouge qui sera le fil d’Ariane de notre perception du monde comme de notre propre passé. Et perception du monde/souvenir du passé ne sont pas deux choses séparés, mais sont unis, là encore, dans la même ligne continu

Un processus dynamique, c’est à travers le circuit réciproque entre perception et souvenirs, l’une se construisant à partir de l’autre, que Bergson mettra à jour la nature de notre conscience comme celle de la Vie s’insérant dans la matière

La vie étant surgissement de l’imprévisible et son prolongement dans la matière (marqué par le pur présent et le mécanismes, y compris sous la forme d’habitudes ou de reflexes nerveux)

D’où un dualisme très particulier entre le vivant/la durée et la matière/répétition mécanique/inertie. Et le corps comme point de jonction entre ces deux mondes…

Le cerveau sera, dans ce cadre, un outil de sélection dans le flux des souvenirs et de la perception présente, d’où le fait que même si notre mémoire n’est pas réductible à ce dernier, elle ne peut fonctionner sans lui…

Réflexion lumineuse de Bergson, la seule manière de faire du cerveau le réservoir de nos souvenirs serait de réinstaurer la téléologie au sein de la matière…

Téléologie, qui chez lui se manifesterait par la prolongation du passé dans le présent (la matière étant confinée dans le pur instant présent qui ne pointe vers rien d’autre que lui même, dans une conception post-aristotélicienne)

Dans la pensée de Bergson, le passé n’a pas cessé d’exister, il a cessé d’être utile, et le présent n’est pas ce qui est, mais ce qui se fait. Nuances essentielles.

“La conscience éclaire donc de sa lueur, à tout moment, cette partie du passé qui, penchée sur l’avenir, travaille à le réaliser et à se l’adjoindre.”

Sa critique de l’associationnisme (et par delà, de la réduction de la conscience au cerveau) est proche, non seulement de la théorie des traces de John Heil mais également de la critique de la conception causale de l’esprit par Popper et Putnam

Toute idée pouvant être conçue comme ayant une ressemblance avec une infinité d’autres idées, les affinités associatives ne pourraient pas expliquer pourquoi tel idée ressurgit de la mémoire plutôt qu’une autre face à l’élément déclencheur dans le présent

Par certain côté, la position de Bergson se rapprocherait d’un monisme neutre comme celui de Bertrand Russel puisqu’il rétablit une continuité entre la matière et les perceptions, tout en remettant en perspective la construction abstraite que constitue l’image scientifique

Mais à la différence de Russel, il défend une philosophie vitaliste, centré sur l’action, et donne une inflexion particulière à son dualisme en le structurant autour de la notion de durée continu par opposition au reconstitution abstraite et mécanique.

Il y a des similitudes troublantes avec la pensée de Nietzsche d’ailleurs (que ce soit les convergences élan vital/will zur macht, et la généalogie de nos idées dans les pulsions vitales)

Pas étonnant que Daniel Colson ait accordé tant d’importance à Bergson (et par extension à William James) dans son Petit lexique philosophique de l’anarchisme. Pas étonnant non plus que Thomas Nagel fasse de Bergson une piste de réflexion à creuser pour résoudre les difficultés à concilier la réalité concrète de la conscience (qualia, rationalité) avec une image scientifique du monde qui ne parvient pas à l’expliquer…

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Marie la rêveuse éveillée
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Written by Marie la rêveuse éveillée

Une personne qui s'égare souvent parce qu'elle passe son temps à se chercher...

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