Un nouveau site pour CrossWorlds : « Le culot, c’est vous qui nous l’offrez »
En 2013, Clara Wright lance la première édition de CrossWorlds. Cinq ans plus tard et à l’occasion de notre #CROSSFUNDING, notre fondatrice et rédac’ chef revient sur ce Voyage virtuel.
3 octobre 2013, jour du lancement de CrossWorlds. Nous avions un site, confectionné pendant l’été, une équipe de jeunes rédacteurs, un photographe et une illustratrice. Il ne nous restait « plus que » les lecteurs. Nous les attendions avec cette impatience anxieuse, rencontre voulue et redoutée. Et si, nous n’intéressions pas les internautes ?
Heureusement, vous avez prêté l’oreille.
Nous voulions vous ouvrir la porte de nos nouveaux chez-nous, nous, huit étudiants reporters, français, tout fraîchement expatriés en Allemagne, en Angola, au Canada, en Israël, en Malaisie… Vous avez tenté le coup de nous suivre en aimant notre page Facebook, en vous inscrivant à notre newsletter. Vous nous avez donné notre chance alors que nous avions comme ambition de vous parler d’objets supposés banals, sans intérêt, qui ne font pas « la news » usuellement. Mais nous vous l’avions promis : ce serait stimulant.
Pourquoi ce choix éditorial ?
Le Monde, Libération, Le Figaro… traitaient déjà très bien de l’actualité. Nous n’avions pas la prétention de pouvoir le faire avec plus d’acuité que des professionnels ; mais nous souhaitions apporter d’autres voix et d’autres sujets. Regarder de nouveau ce que l’on croyait déjà connaître en France, trouver l’angle pertinent, original et détonnant qui susciterait votre curiosité, donnerait voix à des récits que l’on entend moins, et ferait émerger de nouvelles problématiques et de nouvelles solutions.
L’idée de croiser les perspectives de pays différents sur un même objet du quotidien m’est venue dans un taxi. J’allais partir vivre au Canada et je discutais avec mon chauffeur. Je me suis demandée quelle serait ma première conversation, ma première rencontre avec mon futur pays d’accueil. Et j’ai pensé aux chauffeurs de taxi, à la sortie de l’aéroport.
Quelle vie au volant allais-je découvrir ?
À Vancouver, l’un de mes premiers reportages commencera par une discussion avec un Sikh, devenu conducteur de taxi par défaut. Il avait été, selon lui, déqualifié au tournant, son diplôme de médecin obtenu en Inde n’étant pas reconnu au Canada. À São Paulo, les taxis volent pour une classe de Brésiliens plus aisée. En Israël, ils sont les ambassadeurs de la ville. Au Liban, ils tracent la route d’un Beyrouth retrouvé.
Sur le siège passager des taxis empruntés par nos reporters ? Vous.
Grâce aux outils d’analyse du web, nous suivions votre pérégrination dans les huit pays où nous étions alors présents : les articles que vous lisiez avec attention, ceux que vous partagiez, ceux au contraire que vous zappiez… Incroyable que d’être lus. Quelle responsabilité. Notre détermination à satisfaire votre soif de rencontres n’a fait que s’accroître au fil des ans.
Franchir des étapes rythme cette aventure galvanisante, parfois étourdissante, qu’est la création de CrossWorlds. Après la naissance, il faut solidifier la ligne éditoriale, dynamiser les équipes, garder l’intérêt des lecteurs, aspirer à mieux, se remettre en question, se renouveler tout en gardant notre identité…
Il y a eu notre premier renouvellement d’équipe. Notre première édition s’était bien passée, nous étions de retour en France, allions-nous continuer ? Attablés autour d’une bière, Paul Divet, ancien correspondant au Brésil, m’a dit qu’il me suivrait. Nous allions ensemble lancer notre deuxième saison, puis une troisième, quatrième, cinquième.
Il y a eu nos premiers soutiens médiatiques. Comme Libération qui a consacré un article à notre lancement. Notre première parution sur papier, grâce au Journal des Grandes Ecoles qui nous a permis d’être publiés dès notre première édition. Nos premiers partenariats en ligne, avec Rue89 qui a publié notre Regard Croisé sur les téléphones, mais aussi en kiosque, avec nos deux double-pages dans le hors-série du magazine Causette sur l’impact des faits divers dans les pays de nos correspondants et nos contributions à un autre de leurs numéros qui s’attaquait aux complexes physiques.
À chaque nouvelle étape, une appréhension. Pourquoi changer ? Pourquoi se risquer ?
Quand on est à la tête d’un projet, il faut savoir le faire vivre, fort. Pour honorer ses lecteurs, mériter la confiance que de nouveaux reporters attribuent à CrossWorlds en postulant pour rejoindre l’équipe, stimuler la volonté et l’inventivité qui animent depuis cinq ans les membres du bureau de notre jeune rédaction.
Ce culot, c’est vous qui nous l’offrez.
Vous nous autorisez à être audacieux, à croire en notre projet, à le questionner pour l’améliorer, vous nous poussez à être toujours plus rigoureux, plus exigeants, plus créatifs.
En nous aidant à financer notre nouveau site, vous continuerez d’accompagner notre mue, cette transition d’une idée d’étudiante à l’investissement d’une équipe d’une trentaine de membres, dont une vingtaine de correspondants dans 17 pays, pour raconter des sociétés dans l’intimité de leur usage du monde, avec curiosité, honnêteté, fraîcheur et profondeur.
✍️ Clara Wright
Fondatrice et rédac’ chef
#CROSSFUNDING : Cinq ans à croiser les regards sur 27 objets du quotidien dans 46 pays grâce aux yeux d’une centaine de correspondants. Aidez-nous à poursuivre le Voyage en contribuant au financement participatif de notre nouvelle plateforme ! D’avance un immense merci depuis les 17 coins du monde 🚀
