En 2019, on crée des cœurs avec des imprimantes 3D mais on fait encore son budget sur Excel

Delphine Pinon
5 min readJul 11, 2019

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Il parait que pour entreprendre il faut être amoureux du problème que l’on veut résoudre. C’est mon cas. Sauf qu’il semblerait que je sois la seule à vouloir le résoudre.

Mon obsession à moi c’est le budget 💸 Je fais des budgets pour tout.

Je n’ai pas toujours été du genre “budgétophile”. Avant je gérais mes comptes “au feeling”, comme beaucoup de gens en fait. Alors que mes parents ont toujours fait leurs comptes scrupuleusement à toutes les périodes de leur vie, peu importe leur niveau de revenu.

Quant à moi, avec l’entrée dans la vie active, le départ de chez mes parents, les fluctuations de revenus, et des projets à n’en plus finir, j’ai dû commencer à mettre de l’ordre dans ma vie financière.

“Faire un budget” ? De quoi parle-t-on ? 🤷‍♀️

On croit à tort que gérer son argent c’est simple et inné. Je dis FAUX.

Faire un budget est un ART, celui d’aligner ses dépenses avec ses objectifs, en planifiant la répartition de ses revenus entre des dépenses ou de l’épargne. Pour faire cette répartition, je dois obligatoirement me projeter dans le futur pour savoir de combien j’ai besoin maintenant et de combien j’aurai besoin plus tard pour :

A : couvrir mes dépenses fixes

B : assurer mes dépenses variables

C : réaliser mes projets

D : assurer un matelas de sécurité “au cas où”

Prenons un exemple. Je veux à la fois partir en vacances cet été, changer ma machine à laver à la rentrée, et financer mon permis moto avant la fin de l’année sachant que mon dernier enfant arrête la nounou à la fin de l’été et que j’ai une échéance de prêt immobilier qui se termine en octobre.

Comment est-ce que je fais pour calculer l’impact que ça peut avoir sur mes finances actuelles ? Dois-je réduire mon budget vacances ? Me passer de faire les soldes ? Ou renoncer à mon abonnement Netflix ?

Mon cerveau n’est pas capable de gérer tous ces paramètres. Comment fait-on alors ? Il y a bien peu d’options :

  1. Excel (ou Google Spreadsheet). Option pratique pour catégoriser ses dépenses passées. Mais quiconque a déjà essayé de faire de la planification avec Excel sait que c’est un enfer !
  2. La méthode “ au feeling”. La méthode de tous ceux qui ont la flemme de faire leur budget, et qui adoptent alors ce que j’appelle des “comportements de survie” :
  • Les “sages”, qui décident d’épargner un maximum en début de mois pour pouvoir faire face à toute situation et dormir tranquille.
  • Les “épicuriens”, qui dépensent, parfois plus qu’ils n’ont et attendent d’être à découvert ou presque pour faire attention. YOLO.
  • Les “attentifs”, qui épargnent en fin de mois ce qu’ils n’ont pas dépensé, c’est-à-dire peu.

3. Le planificateur budgétaire de Blinq 😉 Il vous aidera à définir les montants précis que vous avez besoin d’épargner mois par mois et ce qu’il faudra ajuster dans votre schéma de dépense pour y arriver.

En 2019, on ne fait pas mieux qu’Excel pour faire son budget ?

Je croyais pouvoir trouver mon bonheur avec des applis dont la promesse est de m’aider à “gérer mon argent” : Bankin’, Linxo, Yolt… (je les ai toutes essayées). J’ai été vite déçue. Ces applications permettent de consulter ses comptes, de catégoriser ses dépenses (presque) automatiquement et d’être alerté en cas de risque de découvert. Mais impossible de faire de la planification à plus de 30 jours, impossible de calculer l’impact de mes futures dépenses/rentrées sur ma trésorerie actuelle, ou encore impossible d’étudier la faisabilité de mes projets de dépense. Avec une approche centrée sur le “solde” bancaire, et ancrée dans une “gestion” au mois le mois, ces applis m’ont semblé totalement “GADGET” quand on veut gérer son argent.

Pourquoi ?

En matière de finances personnelles, il faut pouvoir combiner une approche court-terme centrée sur la “trésorerie” (combien j’ai sur mes comptes à un instant T) avec une approche “budgétaire” portée sur le long-terme qui permet une planification sur plusieurs mois/années (comme sur mes graphs ci-dessus). Les applis bancaires, comme celles que j’ai citées, se concentrent sur la 1ere approche, au détriment total de la 2e. Sauf que l’on peut tout à fait avoir de l’argent sur son compte en banque à un instant donné et pourtant ne pas être à l’équilibre, voire même dépenser plus que ce que l’on gagne, ou prévoir de dépenser plus que ce que l’on épargne. Tout le monde (ou presque) a connu ça.

Pourquoi résoudre ce problème n’intéresse personne ?

La Fintech regorge d’offres innovantes pour les pros mais les offres B2C peinent à émerger. D’un côté, les néobanques comme Revolut et N26 se battent sur le terrain de l’acquisition d’utilisateurs tout en réinventant les services bancaires traditionnels. De l’autre, les acteurs comme Bankin’, Linxo etc. qui offrent des services innovants en sur-couche des offres bancaires classiques, sans nécessité pour l’utilisateur de changer de banque. Or, ces derniers sont pris en étau entre :

  1. Des contraintes technologiques fortes et couteuses liées aux technologies d’agrégation de données.
  2. Le rattrapage des acteurs bancaires qui transforment des innovations payantes de la Fintech en commodités gratuites en les rendant accessibles au plus grand nombre.
  3. La nécessité de trouver de nouvelles sources de revenus qui pousse à se tourner systématiquement vers le B2B. C’est le cas de Budgea, Linxo et Bankin’ qui a d’ailleurs récemment levé 20M€ pour renforcer son modèle B2B.

Mais où est passée l’innovation de service pour les utilisateurs dans tout ça ? Elle n’a plus de place du tout. Comprenez bien, dans la conjoncture que je viens de décrire, plus aucun acteur n’a d’intérêt à développer de nouvelles interfaces de gestion budgétaire pour les utilisateurs finaux. La priorité est d’allouer des moyens à développer les produits et services commercialisés en B2B.

Pourquoi j’ai décidé de résoudre un problème que personne ne veut résoudre

De mon point de vue, je vois :

  1. Un marché énorme d’utilisateurs en déficit d’éducation budgétaire qui sont confrontés à une expérience pénible de gestion de budget (Hello Excel 👋)
  2. Des acteurs concentrés sur d’autres priorités (que l’on parle des acteurs bancaires ou de la Fintech)
  3. Un challenge à relever, avec PASSION.

Et surtout je crois qu’il y a encore une place pour l’innovation au service du plus grand nombre. Permettre à tout un chacun de maitriser son budget et/ou de sortir de l’endettement ce sera la mission de Blinq. Bientôt, vous pourrez sereinement faire des projets sans sacrifier votre quotidien, et adopter enfin le budget qui colle à votre mode de vie, sans jugement.

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