Emery Doligé
3 min readApr 21, 2016

Le Community Manager est-il mort ?

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Si l’évidence oblige de constater que le Community Manager (CM) est passé du geek (celui qui connaît et sait faire des trucs avec un ordinateur) à ouvrier lîde la communication et du marketing, il faut essayer de comprendre si le Community Manager a un avenir.

Tout est parti de la logique des effets de transition. Les pure players ont incité les sociétés déjà existantes à passer aux numériques parce que les clients étaient au rendez-vous de cette transformation, et l’incitaient. Quelques pure players ont tenu, un dans chaque catégorie, voire même, comme Facebook ou Google, sont devenus leaders.

Dans les nouveaux métiers du digital, c’est pareil. Le premier d’entre eux est le Community Manager. Il n’existait pas il y a dix ans ou bien on l’appelait Webmaster. La technologie devenant simple, il y avait encore des réflexes à avoir, le community manager était né. Mais quel est l’avenir de ces réflexes ?

Si le digital c’est de l’agilité avant tout, c’est aussi de la proximité et de la rapidité. J’ai longtemps cru que le Community Manager était l’antichambre de Chief Digital Officer, en fait non, il faudrait davantage regarder du côté des marketeurs digitaux…

Le CM perd du terrain en fonction de l’avancée de la technologie. Le CM n’a rien d’un manager et il n’a de communauté que celle qui le temps d’un instant se pose sur une page mais repart aussitôt. Une communauté hyper volatile, non manageable donc.

De plus, qu’elle soit chatbot, intelligence artificielle ou prédictive, la technologie transforme le travail du CM comme les robots ont modifié les journées de l’ouvrier des chaines de production. Le CM passe d’aiguillon à serviteur d’un algorithme voire d’une machine. Il doit assurer que tout fonctionne correctement, comme le webmaster à son époque, comme l’ouvrier sur sa chaine.

La dévalorisation du métier de CM se confirme aussi dans son manque de mutation. Un métier, comme une offre, qui n’a pas de mutation possible meurt ou est relayé au tache répétitive que la machine ne fait pas encore, voire à un rôle de superviseur de machine. A l’évidence, les CM seront moins nombreux dans peu de temps. Et surement plus vite qu’on ne le pense. Le CM doit donc vite comprendre qu’il faut qu’il change de métier ou qu’il ouvre son activité à d’autres dimensions orientées « contenu » : le journalisme, le marketing, la communication, la production etc… et retrouver ainsi une vraie valeur ajoutée.

Si vous voulez embaucher un CM, validez son potentiel d’évolution, si vous êtes CM, posez vous la question de votre prochaine étape.

Vite.