Comment un réseau de désinformation a manipulé l’opinion publique pendant la pandémie de COVID-19

Esteban.
14 min readOct 16, 2023

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Pendant la pandémie, j’ai replongé dans mes tendances complotistes. J’ai été séduit par les déclarations du professeur Didier Raoult de l’IHU de Marseille, et j’ai commencé à promouvoir ses idées en affirmant que le refus de son traitement révolutionnaire était le résultat d’un complot ourdi par le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques. Mon soutien au professeur Raoult m’a valu une notoriété fulgurante au sein de la communauté complotiste. En quelques mois seulement, mon nombre d’abonnés sur le réseau social Twitter est passé de 200 à 20 000.

Au cours de cette période de pic de popularité, j’ai fait la connaissance d’un individu se cachant sous le pseudonyme “Olive”. Olive avait lui-même peu d’abonnés, mais il était célèbre pour son comportement de harceleur sur Twitter. Il ciblait de manière virulente un médecin nommé “Damien Barraud” simplement parce que ce dernier critiquait le traitement du professeur Raoult. Étonnamment, Olive s’est montré très amical à mon égard. Il était toujours disponible pour discuter de tout et de rien, et il m’a interrogé en profondeur sur ma vie et mon parcours, sans que j’aie réellement d’informations sur son identité, tout en partageant moins que je ne le faisais sur moi. À ce moment-là, je n’avais pas conscience que je passais en réalité un genre d’entretien d’embauche à mon insu.

Processus de recrutement

J’étais tout récemment parvenu à atteindre les 5000 abonnés en seulement 4 mois. C’est à ce moment-là qu’Olive m’a contacté en message privé pour me féliciter pour le “travail” que je fournissais. Cependant, il a rapidement ajouté une note d’inquiétude en m’informant que les “nofakemed” (des personnes qui dénonçaient le faux traitement du professeur Raoult) pourraient essayer de pirater mon compte, car il devenait de plus en plus populaire et gênant pour eux. Il insistait vivement sur la nécessité de protéger mon compte en activant la double authentification. Olive insistait beaucoup.

J’ai trouvé cela très suspect, d’autant plus qu’il m’a demandé des captures d’écran comme preuve de l’activation de la double authentification par SMS, ce que j’ai fini par lui montrer. Suite à cela, Corinne Reverbel, l’un des comptes les plus influents à l’époque en soutien au professeur Raoult, m’avait ajouté à un groupe de discussion nommé “CIA New Groupe.” Ce groupe comprenait de nombreux autres profils influents de l’époque, mais pas seulement. On y trouvait également le directeur de publication de FranceSoir, un blog complotiste très populaire pendant la pandémie, le chargé de communication de Didier Raoult, Yannis Roussel, et bien sûr Olive.

Corinne Reverbel a pris la parole pour m’expliquer que le groupe souhaitait que j’active la double authentification afin d’éviter d’être piraté. De plus, elle a précisé que ce groupe devait rester secret, que personne ne devait connaître son existence ni son objectif. J’ai été choisi en raison de mon nombre d’abonnés et de mon influence sur les réseaux sociaux. Le but annoncé de ce groupe était de vérifier les informations afin de ne pas propager de fake news.

À ce stade, j’ai trouvé cela positif, car j’appartenais désormais à un groupe engagé dans une cause louable, la vérification des informations. Cependant, une question me taraudait : pourquoi garder ce groupe secret alors que sa mission était noble ? Cela ne devrait pas être dissimulé, mais je n’ai jamais reçu de réponse à cette interrogation. Plus tard, j’ai compris que ce groupe n’était pas du tout ce qu’il prétendait être. En réalité, il s’agissait d’un réseau organisé de désinformation visant à influencer l’opinion publique, y compris les médias télévisés.

Organisation du groupe

On m’a expliqué que ce groupe regroupait les comptes Twitter les plus influents, destinés à partager massivement l’information sur les réseaux sociaux, c’est pourquoi j’y étais présent. Il comprenait également des comptes Twitter de pseudo-scientifiques, tels que des radiologues, biologistes, etc., dont la responsabilité était de vérifier les informations avant que des comptes influents dans la sphère complotiste ne les partagent.

En réalité, ces scientifiques avaient tous quelques casseroles/travers à leur actif: Certains étaient impliqués dans des controverses liées à la maladie de Lyme chronique, d’autres avaient participé à des essais sauvages et non éthiques mettant la vie des patients en danger. Cependant, nous n’en étions pas informés, et je n’ai découvert celà qu’après avoir quitté ce groupe. Lorsqu’un de ces pseudo-scientifiques affirmait qu’une information était fiable, sa parole n’était jamais remise en question au sein du groupe. Leur parole était considérée comme autoritaire, et nous partagions ces informations sans hésitation. Étonnamment, à aucun moment l’un de ces pseudo-scientifiques n’a déclaré qu’une information était fausse. Tout ce qu’ils présentaient était systématiquement considéré comme une information vraie.

Deux comptes se démarquaient au sein de ce groupe : celui de Y Roussel, chargé de communication de D Raoult, et celui de E Chabrière, professeur de biochimie. Le premier était présent dès le début de groupe, initialement en retrait, et prenant au fur et à mesure de plus en plus d’importance. Le second a rejoint le groupe un peu plus tard, à la création de son compte. Je reviendrai sur ces personnes ultérieurement.

Il y avait également Xavier Azalbert, le directeur de publication de FranceSoir — devenu un blog complotiste qui nous sollicitait régulièrement pour écrire des articles sur son blog complotiste, relatant la synthèse ce qui se disait au sein de ce groupe pour en fait un article de désinformation. le fameux “collectif citoyen” de FranceSoir.

Trafic d’influence

Comme je l’ai mentionné précédemment, Yaniss Roussel était présent dans le groupe depuis le début, mais il y était très peu actif. Eric Chabrière, quant à lui, n’avait pas de compte Twitter au moment où j’ai rejoint le groupe. Quand il a créé son compte, plusieurs mois plus tard, il a immédiatement été ajouté, ce qui a marqué un tournant significatif.

Eric Chabrière nous a proposé de visiter l’IHU-M. Certains membres du groupe s’y sont rendus, ont pris des photos, notamment Corinne Reverbel, Xavier Azalbert et d’autres utilisateurs de Twitter. Ils ont eu l’occasion de rencontrer le professeur Raoult et de discuter avec lui. Pour ma part, cela ne m’était pas possible à l’époque en raison de mes troubles sociaux, qui rendaient difficile pour moi de fréquenter des lieux avec beaucoup de monde, même s’ils étaient proches de chez moi.

Avant cette visite, nous étions déjà engagés dans la défense de Didier Raoult, mais cette visite avait un objectif précis : nous faire sentir spéciaux, privilégiés, pour renforcer notre fanatisme et nous fidéliser, afin que nous continuions à propager de fausses informations.

Yaniss Roussel, avec la complicité d’Eric Chabrière, continuait dans la même veine en partageant certains résultats de l’IHU avant même la vidéo hebdomadaire du Professeur Raoult. Par exemple, nous avions accès aux résultats de la charge virale des eaux usées avant tout le monde. Parfois, on me fournissait des informations sur ce que Raoult allait précisément dire trois jours plus tard dans sa vidéo, afin que je puisse rapidement préparer l’extrait et le publier sur Twitter, afin que les autres comptes influents du groupe puissent aussi la reprendre et ainsi générer du trafic et de l’influence.

Un réseau organisé

En effet, il était de mon rôle de découper des extraits vidéo pour les publier sur Twitter, dans le but de propager la désinformation et les discours complotistes. C’est ainsi que j’ai pris conscience que cette action ne se limitait pas uniquement aux membres présents dans ce groupe, mais qu’elle constituait un vaste réseau, dont les ramifications pouvaient être suivies jusqu’à certaines personnalités complotistes qui apparaissent dans les médias. En réalité, certains membres du groupe CIA entretenaient des liens étroits avec des personnalités telles que Louis Fouché, Alexandra Henrion Caude, Christian Perrone et Fourtillan, que l’on voyait fréquemment à la télévision sur CNEWS ou à la radio Sud Radio.

De manière régulière, je recevais des messages directs de personnes me signalant : “Louis Fouché m’a appelé, il va passer sur CNEWS dans 5 minutes, il va dire ceci, cela, enregistre-le.” J’avais ainsi une connaissance précise de son horaire de passage, du contenu de son discours, et de ce que je devais enregistrer pour partager rapidement la vidéo sur mon compte Twitter. Ensuite, tous les autres comptes influents du groupe reprenaient la vidéo, ce qui contribuait à propager la désinformation de manière plus rapide.

Les membres en relation avec ces personnalités publiques étaient également chargés de les tenir informées des discours des complotistes sur les réseaux sociaux. Ainsi, lors de leurs prochaines interviews, ils pouvaient adapter leur discours aux nouvelles théories conspirationnistes en vogue pour ne pas rentrer en contradiction avec celle-ci.

Pour vous démontrer la relation qui existe entre ces réseaux, je vais vous présenter un exemple de désinformation largement diffusée et reprise, provenant directement du groupe CIA, dont je faisais partie.

Le 6 octobre 2020, en parcourant mon fil Twitter, j’ai découvert un tweet affirmant que le bras HCQ (le célèbre traitement du professeur Raoult) avait été interrompu dans le cadre de l’étude “Discovery”, alors que ce traitement commençait à montrer des preuves d’efficacité.

Ce tweet avait été publié initialement par un médecin du nom de Nathan Peiffer-Smadja, qui avait travaillé sur les résultats préliminaires de l’étude. Malheureusement, ce tweet avait été détourné par un utilisateur de Twitter dépourvu de compétences scientifiques, cherchant à insinuer des éléments non vérifiés. Étant moi-même dépourvu de compétences scientifiques, j’ai été surpris par ce tweet et l’ai partagé dans le groupe CIA, où tous les membres ont été choqués. Il semblait s’agir de la preuve d’un véritable complot visant à discréditer le traitement du professeur Raoult. Yaniss Roussel m’a félicité et m’a demandé la source de ce graphique. Je lui ai expliqué qu’il s’agissait des résultats préliminaires publiés par le médecin Nathan Peiffer-Smadja. Il a alors décidé de montrer ces résultats au professeur Raoult, et plus tard dans la journée, le compte du professeur Raoult a publié ce tweet, lançant ainsi le récit.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le groupe a rédigé un article sur FranceSoir, y intégrant l’étude “Hycovid” pour renforcer la théorie du complot, qui a été publié le 7 octobre 2020, le lendemain. Vous pouvez le lire ici : lien vers l’article.

Le 9 octobre 2020, lors d’une émission avec Morandini, Didier Raoult a diffusé en direct la théorie du complot sur CNEWS. À partir de ce moment, Didier Raoult n’a cessé de mentionner ces études (Hycovid et Recovery) pour semer le doute dans l’esprit du public, prétendant qu’il fait l’objet d’un complot et affirmant qu’un média avait fait l’enquête, ce média est le blog complotiste, FranceSoir https://twitter.com/Esban_/status/1314533779839619076

Harcèlement massif

La désinformation n’était pas l’unique pratique de ce groupe. En effet, leur principal objectif était de promouvoir le discours de Didier Raoult. Cependant, certaines voix dissidentes venaient perturber cette promotion, et il était impératif de les faire taire. Plusieurs membres du groupe partageaient ainsi des tweets de détracteurs de Didier Raoult, puis commentaient pour harceler ces personnes. Certains ont même été victimes de harcèlement plus ciblé. Un exemple notable est celui d’une médecin se faisant appeler “Amélie For You” sur les réseaux sociaux. Son discours dénonçant les pratiques de Didier Raoult a été très mal reçu au sein du groupe CIA. Par conséquent, les membres ont tenté de découvrir l’identité de cette personne, en utilisant divers moyens pour accéder à sa vie privée, dans le but de la harceler constamment, de la pousser à bout, de la déstabiliser, voire de l’intimider pour la faire taire. D’autres médecins et scientifiques ont également été victimes de harcèlement, tels que Karine Lacombe et Damien Barraud, les premiers à avoir dénoncé Didier Raoult.

De faux comptes ont été créés pour donner l’impression d’un soutien massif, alors qu’il paraissait évident que nombreux de ces comptes étaient gérés par la même personne.

La situation a pris un tournant plus grave lorsque la méta-analyse “Fiolet & Al” a été publiée. Cette méta-analyse, réalisée par des francophones, a mis un terme définitif au traitement préconisé par le professeur Raoult. C’est à ce moment que Xavier Azalbert, le directeur du blog FranceSoir, a créé un nouveau groupe “secret” intitulé “Méta-analyse à Analyser”. Bien que le nom du groupe suggérait une analyse approfondie de l’étude “Fiolet & Al”, il s’est rapidement transformé en un groupe de harcèlement massif envers les auteurs de l’étude. Les membres ont lancé une campagne massive, envoyant des lettres aux éditeurs, s’attaquant à leurs physiques et tentant de fouiller leur vie personnelle. Ils auront un seul objectif : les harceler constamment et sans relâche, dans l’espoir de saisir le moindre faux pas, qu’ils pourront alors utiliser pour prétendre qu’il y a un complot.

Fanatisme et embrigadement

Il est essentiel de ne pas chercher à atténuer ce qui constitue un harcèlement massif. Cependant, je tiens à replacer ces actions dans leur contexte, sans pour autant exonérer ma propre responsabilité ni celle des autres membres du groupe CIA. Expliquer ne signifie pas excuser, mais il est important de comprendre les motivations sous-jacentes à de tels comportements.

Plusieurs raisons peuvent être évoquées, la plus évidente étant le fanatisme. Au sein du groupe, le professeur Raoult était adoré de manière presque idolâtre. Beaucoup citaient son CV en s’extasiant sur ses réalisations, le considérant comme une figure quasi prophétique. Lorsqu’il s’exprimait, ses paroles étaient incontestables. Dans ce groupe, il y avait à la fois ceux qui étaient manipulés, tels des marionnettes, et ceux qui les manipulaient, les marionnettistes. Certains étaient parfaitement conscients de la gravité de leurs actes, tandis que d’autres étaient tellement aveuglés par leur fanatisme qu’ils ne se rendaient pas compte de l’ampleur de leurs actions.

Il est indéniable qu’un culte de la personnalité quasi sectaire, s’était développé, et l’idée que Didier Raoult puisse avoir tort était tout simplement impensable. Certains étaient prêts à recourir à la violence pour le défendre. Cependant, le fanatisme n’était pas la seule motivation à l’origine de ces actions.

Manipulation mentale et emprise

Que ce soit moi, Olive, ou certains autres membres du groupe CIA, je ne mettrai pas cela sous le coup du fanatisme. En réalité, c’est bien plus que ça. Je n’étais pas le seul à avoir de nombreux abonnés sur Twitter. Pourquoi ai-je été intégré et pas d’autres ? Pourquoi, avant mon intégration, Olive me demandait des détails spécifiques de ma vie que j’ai découvert plus tard qu’ils avaient répétés au sein du groupe CIA avant mon arrivée ? C’est tout simplement parce qu’ils se sont rendu compte que j’étais psychologiquement instable et facilement manipulable. Je soupçonne également qu’Olive le soit, et qu’il soit lui-même manipulé. L’emprise est ce qui m’a poussé à rester dans ce groupe aussi longtemps, à y participer. J’avais de graves problèmes sociaux, ce qui rendait impossible pour moi d’avoir des amis dans la vie réelle. C’était la première fois que je me sentais appartenir à un groupe, et certains étaient au courant de mes faiblesses et de mon état psychologique instable. Ils jouaient sur cette corde pour me faire culpabiliser. Si je n’étais pas disponible immédiatement quand ils m’appelaient, j’étais tenu pour responsable, considéré comme une mauvaise personne qui contribuerait à la manipulation des gens par la parole du gouvernement, pouvant entraîner leur mort. Et si je n’étais pas présent, plus personne dans le groupe ne voulait me parler, et je me retrouverais seul. Ils menaçaient même de divulguer cette information à mes abonnés, ce qui me laisserait complètement isolé.

Je reconnais que c’était aussi une quête effrénée pour augmenter mon nombre d’abonnés. Je cherchais à avoir un maximum d’abonnés pour essayer de combler mon sentiment de solitude, en vain. Même avec 20 000 abonnés et au sein d’un groupe, je me sentais toujours seul. Cependant, je me disais que ce serait encore pire si je n’avais pas cela.

Le groupe prenait des personnes mentalement vulnérables et les détruisait, oui, les détruisait. J’ai été personnellement détruit par leur persécution, surtout vers la fin, lorsque j’ai commencé à remettre en question les croyances liées à Raoult, ce qui a fini par me plonger dans une dépression reconnue à la fois littéralement et médicalement.

Retrait du groupe et révélation

Au moment où j’ai commencé à douter du traitement du professeur Raoult, je me suis éloigné du groupe, car l’ambiance à l’intérieur n’était plus supportable. J’ai également abandonné toute idée de complotisme. Peu de temps après, j’ai été diagnostiqué avec un trouble dépressif, et j’ai développé le syndrome de Diogène, ce qui a entraîné mon expulsion de mon appartement. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans logement, et j’ai dû passer de foyer en rue.

Pendant cette période, j’ai beaucoup réfléchi et pris du recul par rapport à tout cela. C’est ainsi que j’ai réalisé que j’appartenais à un groupe de désinformation qui avait gravement affecté ma santé mentale et causé beaucoup de préjudice à de nombreuses personnes par le biais de harcèlement ciblé. J’ai ressenti le besoin de raconter mon histoire pour que les personnes qui me suivaient à l’époque prennent conscience qu’elles avaient été manipulées. J’ai donc entrepris cette démarche, mais rapidement, je me suis retrouvé confronté à d’anciens membres du groupe qui m’ont menacé physiquement. Certains sont même venus sonner à ma porte. La situation a dégénéré rapidement.

Intimidation et Procès

Après avoir présenté des preuves de l’existence de ce groupe, exposé ses méthodes et son mode de fonctionnement, j’ai été confronté à une assignation en justice de la part de Xavier Azalbert, le directeur de FranceSoir. Il s’est senti gêné par mes révélations, m’a poursuivi en justice, et a demandé des dommages et intérêts excessifs, tout en étant pleinement conscient de ma situation de précarité et du fait que je vivais dans la rue.

Sa plainte s’est révélée être en réalité une procédure-bâillon visant à m’intimider et à me faire taire. Cela a engendré un niveau considérable de stress, m’obligeant à prendre des médicaments pour faire face à la pression d’un procès. Par chance, un avocat investi dans la lutte contre la désinformation m’a proposé son aide et a accepté de me défendre.

En fin de compte, la justice m’a relaxé, car je n’avais commis aucune faute, et j’avais parfaitement le droit de publier les captures d’écran que j’avais divulguées. Cela confirme la nature de procédure abusive de cette plainte.

Conclusion

Comme mentionné précédemment, au sein de ce groupe, il y avait deux catégories de personnes : les marionnettes et les marionnettistes. Certains étaient complètement manipulés et s’étaient radicalisés dans des théories du complot. Vivre cette expérience m’a permis de prendre conscience des mécanismes de la manipulation mentale, de la manière dont on peut influencer un individu, que ce soit en utilisant de fausses informations, des informations tronquées, ou même en partant d’informations véridiques pour en tirer des conclusions totalement fausses et complotistes. Cette expérience m’a également conduit à remettre en question l’ordre établi, à rejeter l’argument d’autorité souvent utilisé pour clore un débat, à comprendre comment une fausse information peut se propager, et à constater que même les médias, qui invitent souvent des charlatans, ne sont pas immunisés contre ce phénomène.

Cela m’a également permis de prendre conscience des dangers du fanatisme, c’est-à-dire le fait de soutenir inconditionnellement une personne au point de la défendre contre toute critique. J’ai réalisé comment le fanatisme pouvait aliéner les esprits au point de rendre aveugle à toutes les controverses entourant ces individus, détruire l’esprit critique et susciter une campagne de harcèlement massive envers les détracteurs.

Et enfin cela m’a appris qu’un scientifique n’a pas besoin de parler de complot, de parler de liens d’intérêts pour prouver sa thèse, il a juste besoin de la démontrer. Si, ça parle de complot et de liens d’intérêts, c’est qu’il n’a rien à démontrer et qu’il essaye juste de vous entourlouper.

Nous ne sommes pas immunisés contre la désinformation, personne ne l’est; alors il est important de bien vérifier une information, et surtout quand celle-ci est alléchante.

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