Le ou la blockchain ?
Cet article est tiré des dossiers de CryptoFR
Est-ce que l’on dit “le blockchain” ou “la blockchain” ? C’est une question qui revient de plus en plus depuis que le “mainstream” s’intéresse à cette technologie, et en particulier le milieu bancaire. Ce mot anglais que l’on peut traduire simplement par “chaîne de blocs”, semble avoir du mal à trouver son genre dans la sphère francophone.
Pourquoi a-t-on tendance à dire blockchain et non chaîne de blocs ?
Bien que la traduction littérale française soit très présente, comme on le voit dans cet article de wikipédia, elle est rarement utilisée tout du long dans un article. Etant compliquée à utiliser par sa longueur, on aurait vite fait de perdre l’audience. Pour faire un parallèle, on parle rarement d’Acide désoxyribonucléique hors des milieux scientifiques, généralement le terme utilisé est ADN.
Il y a également un autre argument contre la traduction littérale : elle semble insuffisante. En effet, une traduction explicite de la technologie devrait être ”chaîne de blocs liés par hachage”. Ce qui importe dans cette “révolution”, comme beaucoup se plaisent à dire, c’est que pour chaque bloc de la chaîne, il est possible de remonter jusqu’au bloc originel par ce système de hash, et donc de prouver l’intégrité de la chaîne.
Face à ce caractère peu explicite et peu sexy de la traduction française, il a été communément accepté de faire un anglicisme en utilisant le néologisme anglais “blockchain”.
Taux d’utilisation de chaque forme
La question du genre, nous pouvons d’abord la proposer à google. Le nombre de résultats étant symptomatique de l’utilisation d’une forme ou de l’autre.
Le résultat de la recherche google est clair, le genre féminin est très largement préféré au genre masculin (un rapport de x8).
Face à ce constat, le consensus semble donc d’être tombé sur “la blockchain”.
Pour Bing le rapport est encore plus élevé, avec 2 150 “le” contre 33 200 “la”
“la” blockchain
L’argument le plus important à l’utilisation du féminin, est amené par l’académie française :
Le genre d’un sigle ou d’un acronyme est déterminé par le genre du noyau du groupe nominal que le sigle ou l’acronyme formait avant la réduction
(merci à @ariel elkin pour le lien)
En effet si l’on considère blockchain comme un acronyme formé de block et chain, le noyau du groupe nominal est chain (c’est une chaîne de blocs et non un bloc de chaînes). L’intérêt de cette technologie repose d’ailleurs principalement dans la chaîne, et non dans le bloc (c’est la chaîne qui prouve l’existence et l’incorruptibilité, le bloc sert principalement à la sécurisation et l’émission de monnaie).
D’ailleurs certains projets comme IOTA souhaitent même se débarrasser du bloc.
Une autre solution serait d’utiliser une forme abrégé de “Chaine de Blocs Liés par Hachage”, et dire “la CBLH” par exemple. Mais cela devient tout de suite moins facile à prononcer. Et je vous laisse deviner la problématique de la version abrégé de “Chaîne de Blocs” …
Conclusion
Le consensus et la logique portent donc à dire “la blockchain”.
nb: Pour ceux qui voudrait pousser la francisation du mot, on pourrait par exemple franciser le mot et parler de “blockchaine”.
Même si cet avis est partagé par une grande partie de la communauté francophone, il n’est pas censé faire jurisprudence. J’attends évidemment en commentaire des arguments en faveur du genre masculin, ou de l’utilisation d’une forme francisée.