Extrême-droite au second tour : les candidats se rejettent mutuellement la faute
La présence de Jean-marie Le Pen au second tour à poussé bon nombre de candidats à trouver le ou les fautifs de ce résultat.
Le choc des résultats passé, l’heure est la recherche des responsables d’une telle surprise. Directement après l’annonce des résultats les candidats et leurs soutiens n’ont eu de cesse de se rejeter mutuellement la responsabilité de présence de Jean-Marie Le Pen au second tour. Certains, comme Jean-Louis Borloo soutien de François Bayrou (UDF), sont allés jusqu’à appeler à la “remise en cause des politiques”. Une faute de l’ensemble des politiques et des gouvernements successifs que dénonce également François Bayrou candidat pour l’UDF (Union pour la démocratie française). Ce dernier regrette l’alternance de gouvernement gauche-droite. Selon lui c’est “Parce que l’exaspération et le désespoir des Français n’ont cessé de grandir depuis 20 ans avec des gouvernants lointains, sûrs d’eux-mêmes et sourds aux problèmes du peuple”.
Incapacité de la gauche
Mais pour beaucoup c’est la gauche qui est responsable de ce duel inattendu. Evidemment Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, regrette la deuxième position de M. Le Pen. Selon elle “Les socialistes ont récolté ce qu’ils ont largement semé, en étant sourds aux inquiétudes des Français, qu’il s’agisse de la sécurité, des retraites ou du chômage”. Même au sein de la gauche, le constat d’un échec à mener correctement la campagne semble partagé par de nombreuses personnalités. Dominique Strauss-Kahn, député PS, juge que “le résultat est dû au thème de campagne sur l’insécurité et à la division de la gauche” appelant à la reconstruction de la gauche. Ils sont nombreux comme Noel mamère, candidat Les Verts, à affirmer que les candidats de gauche n’ont “pas su apporter des réponses efficaces à l’insécurité et à la précarité qui minent notre pays”.
Lionel Jospin entièrement responsable
Constat confirmé par Marie-George Buffet, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), qui pointe les dysfonctionnements de la gauche en affirmant, “Nous n’avons pas réussi à apparaître comme la force utile à gauche”. Quant à elle Corinne Le Page, présidente de Cap 21 et candidate à l’ élection présidentielle accuse, les verts et la gauche qui, selon elle, ont fait le mauvais choix de parler du droit de vote des immigrés “sujet sensible” en ce moment et qui aurait favorisé le Front National.
Mais l’image de Lionel Jospin n’échappe pas à ces accusations. Un certain nombre de candidats et personnalités politiques expliquent ce résultat par la politique du gouvernement incarnée par sa personne. Pour Olivier Besancenot, candidat de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) qui a rassemblé 4,8% des suffrages la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour est dû au fait que “Le gouvernement s’est coupé dramatiquement des couches populaires dans ces élections”. Certains vont plus loin. Pour Arlette Laguiller, Lionel Jospin est “entièrement responsable” de sa défaite, “A force de tourner le dos aux intérêts des travailleurs, il a déçu l’électorat populaire. C’est une défaite lamentable dont il est entièrement responsable”. Cette dernière tient à affirmer que la probable ligne de défense de Jospin, la multiplication des candidatures à gauche, n’est pas valable car également présente à droite.
Le principal intéressé se défend en dénonçant la démagogie de la droite et dispersion de la gauche. Mais signe d’une forme de culpabilité il déclare assumer “pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conséquences en me retirant de la vie politique après la fin de l’élection présidentielle”…