Utopies/dystopies: Politikus

Frederic Dupont
13 min readOct 29, 2023

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Partie 1: Alex, l’inventeur

Le bourdonnement des ordinateurs est le seul bruit de la pièce. Un tableau blanc couvert de formules complexes et de schémas innovants occupe un mur entier, mais Alex ne le regarde pas, absorbé par l’écran devant lui. À seulement 24 ans, ce jeune homme, déjà milliardaire, demeure hors du temps.

Après avoir révolutionné le monde des jeux vidéo grâce à des simulations de romances et de familles basées sur des IA type “Chat GPT,” Alex est en quête d’un défi qui dépasserait les limites conventionnelles du jeu.

Il travaille maintenant sur son projet le plus audacieux à ce jour : Politikus. Ce ne serait pas seulement une simulation politique, mais une récréation numérique du monde réel à une échelle sans précédent. La phase solo du jeu suivrait l’histoire de l’humanité depuis les premières civilisations jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, donnant aux joueurs la possibilité de changer le cours des événements majeurs.

L’enjeu est énorme. Les ressources nécessaires pour simuler chaque acteur, qu’il soit politique, social ou économique, sont colossales. Alex prévoit de créer des IA spécialisées pour refléter les diverses cultures et idéologies du monde, le tout géré par un moteur physique plus avancé pour simuler des ressources comme l’énergie, la nourriture et l’économie.

Ce passage à l’échelle ne sera pas une simple amélioration ; c’est une révolution en soi. “Il faudra un mélange d’optimisation du code et de puissance brute pour y parvenir,” pense-t-il en observant les simulations tourner sur ses écrans.

Alex est conscient de l’ampleur du défi, mais il est excité à l’idée du potentiel qu’il détient. “C’est le projet de ma vie. Je suis prêt à y mettre tous les moyens nécessaires. Je veux savoir si on peut trouver des solutions aux principales guerres de notre histoire en utilisant simplement les moyens d’action d’un individu, d’un politicien au sens noble du terme,” pense-t-il.

Pour motiver les participants et attirer l’attention du monde, il propose une récompense de 1 million d’euros pour toute personne capable d’éviter toutes les guerres de l’histoire de l’humanité ce serait vraiment une “victoire parfaite”!

Partie 2 : Chloé, la joueuse

Dans une petite chambre aux murs cohabite les photos de la voie lactée et des reproduction de tableau de Picasso, Chloé, 19 ans, est assise devant son écran d’ordinateur. Des romans d’Isaac Asimov et d’autres chefs-d’œuvre SF sont empilés sur son bureau en désordre. Son visage est éclairé par la lumière bleutée de l’écran qui affiche le logo de Politikus.

Elle ajuste ses lunettes et se parle à elle-même, réfléchissant à haute voix. “Bon, le dernier niveau était difficile, mais j’ai réussi à éviter l’effondrement de l’Empire romain. Qu’est-ce qu’ils ont ensuite? Les Croisades? Le Moyen Âge? Bring it on.”

Son téléphone vibre avec un message de Laura sa meilleure amie : “Chloé, tu viens ce soir ? Tout le monde sera là !”

Elle hésite un instant et répond : “Désolée, je suis en mission pour sauver le monde. Un autre jour ?”

Sa meilleure amie rétorque aussitôt : “Rêve pas, tu ne gagneras jamais le million.”

Chloé sourit et répond : “Tu ne peux pas comprendre.”

Chloé se replonge dans le jeu. À ce stade, chaque décision qu’elle prend pourrait avoir des répercussions majeures. Elle a entendu parler de joueurs qui ont déclenché des catastrophes virtuelles en choisissant les mauvaises politiques ou en ignorant les avertissements de leur IA. Mais Chloé est déterminée; elle a fait ses devoirs, elle a étudié la théorie des jeux, elle a même révisé des modèles de négociation diplomatique. Rien ne peut la préparer à ce qui l’attend, mais elle est aussi prête qu’elle ne le sera jamais.

“Chloé, le dîner est prêt!” crie sa mère depuis le bas des escaliers.

“J’arrive, maman!” Chloé met le jeu en pause et se lève, étirant son dos et ses bras. Elle jette un dernier regard à l’écran avant de sortir de sa chambre. Elle note sur une feuille de papier Education qu’elle souligne 2 fois, “ce soir j’essaye une approche originale” pense-t-elle.

Elle descend les escaliers, son esprit déjà en train de calculer les mouvements suivants dans le grand échiquier virtuel de Politikus.

Partie 3: Alex et le défi du 20ème siècle

Dans un espace de travail futuriste qui ressemble plus à une salle de contrôle qu’à un bureau, Alex se tient devant un mur d’écrans affichant des analyses de données en temps réel. “Les résultats sont excellents,” déclare-t-il à son équipe rassemblée autour de lui. “Notre phase initiale a dépassé toutes mes attentes. Les nouvelles trames d’IA — du Siècle des Lumières à la Renaissance industrielle — fonctionnent impeccablement.”

Il dirige son regard vers les graphiques, puis ajoute: “Maintenant, nous sommes face au véritable défi du 20ème siècle. Avec la croissance démographique mondiale, la complexité de nos défis augmente exponentiellement. Ces nouveaux algorithmes, notamment la version 12.3 des IA que je vous ai présenté, nous permettra de briser ce mur de complexité.”

Son smartphone vibre, mais il le met en sourdine. “Vous allez créer des IA spécifiques pour chaque culture. Ce n’est pas seulement une question de puissance de calcul, mais d’adaptation culturelle et sociale.”

Un ingénieur l’interrompt: “Tu es sûr que nos serveurs peuvent supporter cette montée en complexité?”

Alex sourit. “Seulement quelques dizaines de joueurs ont atteint la renaissance dans le jeu. la majorité des joueurs sont toujours bloqués dans l’Antiquité romaine. La puissance de calcul total nécessaire reste sous contrôle.”

“Même sous contrôle le cout des serveur est astronomique, ne devrais-t-on pas borner les dépenses de serveur ?”, demande un autre membre de l’équipe.

“Réduire la puissance de calcul baisserais le réalisme du jeu. C’est le projet de ma vie, et j’en ai les moyen” coupe Alex, éteignant tout débat sur les ressources financières.

Après quelques instants de silence, absorbant l’impact de ses paroles, Alex ajoute: “La véritable partie commence maintenant.” Il éteint les lumières et se dirige vers la sortie, les échos de ses ambitions résonnant encore dans la salle, tandis que chaque membre de son équipe se met au travail, électrisé par le défi.

Partie 4: Chloé, Le 20e siècle

Chloé s’installe à nouveau devant son ordinateur, le regard brillant de détermination. Sa chambre, ne ressemble plus vraiment à une chambre, elle s’est transformée en un véritable centre de commandement. Des cartes géographiques de l’Europe couvrent les murs, des flèches tracées à la main indiquent les mouvements de troupes hypothétiques et des zones de tension. Un portrait de Jules Ferry trône fièrement à côté de son écran, comme un rappel constant de l’importance de l’éducation dans le maintien de la paix.

Ce changement dans la décoration n’est pas anodin; il reflète les choix stratégiques qu’elle a faits pour éviter la Première Guerre mondiale dans la simulation. En s’appuyant sur l’idée de l’éducation universelle, elle a réussi à éduquer les populations contre la haine et l’endoctrinement, et donc à éviter une grande guerre.

Son téléphone vibre sur le bureau, la distrayant momentanément. C’est un message de Laura.

“Je viens de commencer à jouer à ce jeu, et c’est incroyablement difficile ! J’en suis toujours à la période égyptienne, et franchement, c’est comme si je n’avais aucun pouvoir. Tu as des conseils ?”

Chloé sourit tout en répondant, sans quitter des yeux la carte d’une Europe en tension sur son écran : “Le jeu est conçu pour être ultra-réaliste. Ce n’est pas comme les autres jeux de gestion où tu peux tout contrôler. En Égypte, concentre-toi sur l’agriculture et la gestion des ressources en eau du Nil. Ça t’aidera à créer un empire stable et à passer à l’ère suivante.”

Laura demande: “Où en es-tu, toi ?”, mais Chloé a déjà raccroché et replongé dans sa partie. L’année est 1933, la Grande Dépression a frappé et les tensions internationales montent dangereusement. Consciente que ses choix dans cette période seront déterminants, elle prend chaque décision avec le plus grand soin.

Partie 5 : Alex

Dans sa cuisine minimaliste, café en main, Alex oscille entre émerveillement et incrédulité. Sur son smartphone, il scrute les statistiques des joueurs de Politikus, observant comment ils abordent divers conflits et défis. Un résultat retient particulièrement son attention : une joueuse de 19 ans a empêché la Première Guerre mondiale grâce à une stratégie axée sur l’éducation universelle.

“C’est brillant,” murmure-t-il, “elle a peut-être ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout.”

Un sentiment d’urgence s’empare de lui. Si des joueurs parviennent à des solutions aussi innovantes en solo, il doit accélérer ses préparatifs pour la phase multijoueur.

Il grimpe l’escalier et s’assoit à son bureau.

Il ouvre une nouvelle fenêtre sur son ordinateur et commence à coder. Les serveurs de simulation ont été poussés à leurs limites pendant la phase solo ; passer à une simulation plus complexe représentera un défi colossal en termes de puissance de calcul. Alex le sait : pour la prochaine étape, l’IA seule ne suffira pas. Il faudra ajouter de l’intelligence humaine à une échelle jamais atteinte auparavant. Le pari d’utiliser les joueurs de Politikus pour combler les lacunes de l’IA et apporter plus de réalisme est risqué. L’infrastructure a passé les tests à petite échelle, mais la question demeure : est-ce que le public des joueurs suivra ?

Il s’arrête à nouveau , pensant à la joueuse de 19 ans qui a trouvé une solution si élégante à un problème historique complexe. “L’humanité est vraiment surprenante” pense-t-il, un sourire se dessinant sur son visage. Alex se replonge alors dans le code, qu’il a déjà testé plus de dix fois à la recherche de la moindre erreur.

Son écran s’illumine avec des lignes de code, des modèles de simulation et des stratégies pour la prochaine étape.

Partie 6: Chloé,

Chloé est à nouveau dans sa chambre, une pièce transformée en sanctuaire de la stratégie et de la diplomatie. Les posters de mouvements de troupes ont été remplacés par des tableaux de théories complexes et des fiches sur des personnalités historiques clés. Un nouveau portrait attire l’œil: celui de John Nash, le mathématicien fondateur de la théorie des jeux. À côté, une citation de Marshall Rosenberg, le créateur de la communication non-violente.

“La Seconde Guerre mondiale…,” murmure-t-elle en observant les données à l’écran. “Il ne suffira pas de prévenir l’endoctrinement cette fois-ci. Il faut une solution plus complexe.”

Inspirée, elle plonge dans la simulation. Utilisant son influence politique fictive, elle commence à injecter dans la société deux innovations cruciales des décennies à venir : la théorie des jeux et la communication non-violente. Elle introduit d’abord la théorie des jeux dans les cercles académiques, en espérant que cela mènera à des stratégies de négociation plus efficaces au niveau international. En parallèle, elle utilise son pouvoir politique pour promouvoir la communication non-violente dans l’éducation et les médias, visant à dissoudre les tensions sociales et raciales qui pourraient alimenter le conflit.

Et ça fonctionne. Les politiciens et les diplomates adoptent la théorie des jeux dans leurs négociations, trouvant des solutions gagnant-gagnant qui évitent la montée vers un conflit mondial. Simultanément, la communication non-violente commence à transformer les dialogues publics, érodant lentement mais sûrement les bases de haine et de méfiance qui auraient autrement mené à la guerre.

La simulation avance, et la date fatidique de 1939 arrive et passe sans déclenchement de guerre mondiale. Chloé retient son souffle en regardant les chiffres défiler. Le monde qu’elle a façonné a survécu à l’épreuve ultime.

“J’ai réussi,” se dit-elle, un sourire éclairant son visage fatigué mais déterminé. “J’ai vraiment réussi.”

Son regard se pose sur les portraits de Nash et Rosenberg, et elle ressent une immense gratitude envers ces figures qui ne sauront jamais à quel point leurs idées ont changé le cours de l’histoire — du moins, dans une simulation. Soudainement, le message “Game Over” s’affiche à l’écran. Chloé connaît malheureusement trop bien ce message, qui lui rappelle tous ses échecs passés. Mais cette fois, elle remarque une différence : “Perfect Clear”. Un autre message suit : “La phase solo est terminée pour vous. Félicitations, Politikus vous contactera prochainement.”

À ce moment, son téléphone sonne. C’est Alex.

“Chloé, c’est Alex, félicitations pour avoir terminé la phase solo. Nous allons avoir besoin de temps pour analyser les données de vos parties. Je vous conseille de vous reposer et de garder le secret sur vos succès. La célébrité n’est pas toujours une bonne chose,” lui dit-il, sa voix empreinte de sérieux mais aussi de respect.

“Alex… le fondateur de Politikus ?” bégaie-t-elle, encore sous le choc de qui vient de l’appeler.

“Oui Chloé, c’est moi. écoutez moi bien, d’après nos relevés, vous venez de finir un marathon de 32 heures de jeu. Alors je vais vous donner 2 consignes simples, Garder le secret et reposez-vous, vous l’avez bien mérité,” répond Alex avec un ton encourageant.

Chloé raccroche, son esprit en ébullition. Elle n’arrive pas à croire qu’Alex, le fondateur même du jeu qui a absorbé tant de son temps et de son énergie, vient de la féliciter personnellement. Le conseil de se reposer résonne dans sa tête, mais l’excitation de l’instant rend toute idée de repos impossible. Pourtant, consciente de la sagesse derrière les mots d’Alex, elle décide de suivre son conseil et de s’accorder un moment de repos, tout en ruminant sur l’énormité de ce qu’elle vient de vivre.

Partie 7: Alex

Alex est dans le jardin de la maison familiale à la campagne, un endroit paisible où il a passé de nombreux étés pendant son enfance. L’air est frais, et les arbres bordant la propriété sont le théâtre d’un ballet d’oiseaux chantant. Sa mère est assise sur une chaise en osier à côté de lui, une tasse de thé à la main.

“Quelque chose te tracasse, Alex ?” demande-t-elle, percevant son hésitation.

Alex soupire. “Oui, Maman. Le jeu a enfin une gagnante en phase solo. Elle a 19 ans, et a réussi une victoire parfaite. Mais il y a un hic.”

“Quel est le problème ?” demande sa mère, attentive.

“Elle a utilisé la théorie des jeux et la communication non-violente pour résoudre la Seconde Guerre mondiale. Ces théories n’ont été formalisées qu’après la guerre. C’est presque comme si elle avait triché.”

Sa mère réfléchit un moment puis répond : “N’est-ce pas le but, Alex ? Utiliser les connaissances et l’intelligence pour résoudre des problèmes insurmontables ? Si elle a trouvé un moyen de le faire, alors elle a parfaitement joué le jeu.”

Alex le considère, ses sourcils se décontractant progressivement. “Tu as raison, Maman. Ce n’est pas de la triche. C’est précisément l’essence du jeu.”

Satisfait, il prend son smartphone et tape quelques commandes pour activer la phase multijoueur. “C’est fait,” dit-il, un poids semblant s’être levé de ses épaules. “La phase multijoueur est lancée.”

Partie 8: Chloé

Chloé est assise dans sa chambre, devant son ordinateur. Elle observe l’écran, son visage reflétant un mélange d’étonnement et de sérieux. À côté d’elle, sur son bureau, trône une lettre ouverte estampillée du logo de Politikus Politikus.

Son téléphone sonne, rompant le silence. C’est son amie, Laura.

“Salut, tu vas bien?” demande Chloé en répondant.

“Ouais, ouais, mais tu as vu le jeu ? Ils ont annoncé un gagnant en phase solo, mais ils ne disent pas qui c’est ! Et maintenant, ils veulent qu’on réponde à des sondages bizarres,” se plaint Laura.

“Ah oui, les sondages. C’est pour améliorer la précision du jeu, tous les joueurs doivent le faire,” explique Chloé, son regard flottant vers la lettre à côté de son ordinateur.

“N’empêche, c’est frustrant. Mais devine quoi ? J’ai enfin passé les Croisades ! Je commence à bien avancer. Ce jeu est plus sympa que ce que je pensais, même sans la récompense” dit Laura en riant.

“Et toi, tu vas continuer à jouer ?” demande Laura, curieuse.

“Oh oui, je vais continuer à y jouer,” répond Chloé, un sourire en coin.

“Super, on se parle plus tard alors. Je dois répondre à ce foutu sondage maintenant,” dit Laura avant de raccrocher.

Chloé repose son téléphone et saisit la lettre qu’elle avait reçue plus tôt. Elle la parcourt de nouveau avec attention. Signé par Alex, le courrier la félicite pour sa performance exceptionnelle lors de la phase solo et l’invite à mettre ses talents au service d’un véritable dilemme du 21e siècle : le conflit israélo-palestinien. Chloé réalise alors que l’enjeu a dépassé le cadre du jeu : si elle trouve une solution viable, Alex s’engage à la mettre en œuvre pour opérer un véritable changement dans le monde réel.

Elle prend une profonde inspiration, consciente de la gravité de la tâche à venir.

Partie 9: Annonce des Résultats

Alex est assis dans un studio lumineux, face à une journaliste dynamique qu’il connaît bien. Le ton est à la fois détendu et professionnel.

“Alex, toujours un plaisir de vous avoir ici. Les gens sont dingues de Politikus. Allez-vous enfin nous révéler qui est le mystérieux gagnant ?” lance la journaliste sans perdre de temps.

“Absolument, mais permettez-moi de faire les présentations moi-même,” dit Alex en souriant.

La lumière change de direction et révèle Chloé, qui s’avance vers le plateau sous les applaudissements. Elle s’assoit à côté d’Alex.

“Chloé, vous faites sensation en ce moment. Qu’est-ce qui vous pousse à vous investir dans un jeu aussi sophistiqué et exigeant que Politikus ?” demande la journaliste.

“Je suis attirée par le niveau de défi que propose Politikus, qui se distingue par un réalisme sans égal. Ce n’est pas simplement un jeu, c’est une simulation extraordinairement fidèle de la complexité du monde,” répond Chloé.

“Et comment vous sentez-vous à côté du génie derrière ce jeu ?”

Chloé bégaye légèrement en cherchant ses mots. “C’est un immense honneur, vraiment, une rencontre que je n’aurais jamais imaginée possible.”

“Assistons-nous à la naissance d’un nouveau couple phare ?” lance la journaliste, l’œil malicieux.

Avant que Chloé ait le temps de répondre, Alex intervient.

“En réalité,” commence Alex, “Chloé a accepté une proposition d’une tout autre nature. Elle travaille avec moi sur un projet qui dépasse le virtuel. Et c’est ce que nous sommes venus vous présenter aujourd’hui.”

Le public et la journaliste sont suspendus à ses lèvres.

“Après deux mois de travail intensif, nous avons utilisé les données de la phase multijoueur pour développer une stratégie de résolution pour un vrai conflit mondial : celui entre Israël et la Palestine,” révèle Alex.

Le studio reste silencieux pendant une fraction de seconde, avant que des applaudissements éclatent, mélangés à une émotion palpable. Les implications de cette annonce sont claires : le jeu vient de transcender son propre univers pour avoir un impact dans la réalité.

épilogue

Alex et Chloé sont assis dans une voiture luxueuse, leurs yeux fixés sur les rues illuminées qui défilent devant eux. Le silence dans la voiture est rompu seulement par le doux son de la musique d’ambiance et le bruit occasionnel des notifications sur leurs smartphones.

Chloé feuillette son téléphone, parcourant les réactions en ligne à leur apparition télévisée. Un sourire éclaire son visage.

“Écoute ça, ‘Un nouvel espoir, nous avons encore une chance’. J’aime beaucoup cette réaction,” dit-elle, montrant l’écran à Alex.

Alex hoche la tête, un léger sourire sur ses lèvres. “Ce ne sera pas aussi facile que ça, tu sais,” répond-il, un ton sérieux adouci par l’optimisme dans ses yeux.

Chloé pose son téléphone et saisit la main d’Alex, la serrant affectueusement. “Les dés sont jetés maintenant,” dit-elle.

Leurs regards se croisent, et pour un instant, le poids des attentes du monde semble un peu moins lourd.

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