Le journal d’un pèlerin — 45

El Burgo Ranero

Gab Loignon
Gab Loignon
4 min readFeb 18, 2017

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Merci de me lire, j’aime tellement partager mes pages avec toi.

Je suis parti à jeun ce matin… je crois que c’est la première fois. J’ai marché vite heureusement, mais ça me semble devenir de plus en plus illogique de calculer… l’important n’est pas là. Tant que j’avance, c’est ça qui compte. En fait… tout compte. Suffit de garder la conscience de qui je suis. Je me débrouille et j’improvise beaucoup plus en Espagne qu’en France. J’apprécie bien mon chaos organisé.

Hier, j’ai vu un groupe de trois personnes, deux gars et une fille. Étant peu social cette journée-là, je me suis pris à les observer et à les juger… j’ai vu la fille en top de bikini dans le jardin quand je faisais ma lessive et à voir son attitude, je l’ai tout de suite étiqueté comme étant une allumeuse ou une croqueuse d’homme… Elle m’a semblé bossy et les gars faisaient un peu les chiens de poche. J’ai recroisé ce groupe ce matin, au petit déj… même feeling… Par contre, comme ils partent, je la vois enfiler un manteau du style des athlètes des jeux olympiques avec CANADA d’écris dessus. J’me suis dit qu’elle devait être canadienne, mais j’étais pas sur à cause de son espagnol qui était excellent. J’me suis dis que si je la recroise, je lui demanderais. Je juge, mais je suis prêt à aller au-delà de ça, quand même… Au cas où j’aurais tord… Y s’adonne qu’elle est Australienne et qu’elle a trouvé le manteau par hasard, elle avait rien pour le froid sinon! (Y fait quand même frette le matin). Elle parle anglais, espagnol, hébreux et français. Elle étudie pour être infirmière sans frontière, elle est prof de yoga et de freedive (plongé en apnée). Elle a fait une retraite de méditation vipassana et a visité et vécu dans de nombreux pays différents! Elle a une tête sur les épaules et à 100 lieux de l’image que je m’en suis fait… Leçon du chemin pour moi. On a discuté pendant un bon 10km en trois langues (je pratiquais mon espagnol et elle sont français). J’ai beaucoup aimé parler avec Kiki. Elle m’a fait voir la réalité d’une voyageuse du monde. Je sais pas si c’est quelque chose que je me verrais faire, mais y’a définitivement des expériences que je veux faire. Genre pour être prof de yoga, elle a été étudier six semaines en Inde. Elle dit que le certificat était bien, mais qu’elle a beaucoup grandit personnellement en faisant la formation. Ça je le vois plus pour moi. Un peu comme servir ou faire du bénévolat. Être dans l’action et dans l’ouverture face aux possibilités. Je veux voyager.

On s’est quitté après le diner, short and sweet comme rencontre. Je m’arrêtais pas longtemps après de toute façon. Mes étapes sont un peu spéciales, à cause de l’Albergue verde qui s’en vient (un gîte végane!). J’ai hâte de la voir!

Y’a une chose que Kiki a dit et qu’Alan Watts amènent aussi comme idée… la polarité entre les choses: bonne ou mauvaise, on ou off, etc. Elle disait que la vie pour elle c’est la plage en bikini, et pas de travailler pour gagner de l’argent. Par contre, elle dit être super reconnaissante des gens qui travaillent pour faire de l’argent. Parce que sinon, on ne pourrait pas avoir de route, de maison, ou de service par exemples. Je comprend l’essentiel de l’idée, mais ce que j’ai du mal à voir, c’est quand on est du mauvais côté de l’équation… quand on est exploité par exemple… J’ai du mal à voir comment on peut être reconnaissant de ça… C’est un déséquilibre peut-être… une histoire de karma? Peut-être qu’on peut toujours être reconnaissant d’être humain et pas un ver de terre aussi… Je vais devoir réfléchir à ça, mais pas trop décoller mes pieds du sol! Equanimous… (dirait S.N. Goenka)

Hier, une dame française pensait que je travaillais dans les médecines douces — j’ai aimé ça… une intuition.

Les Coréens sont de retour, on va surement partager le repas ce soir. Y sont vraiment sympas et semblent bien m’aimer. Y me font des bye bye à deux mains avec de grands sourires à chaque fois. “Hooooon! Gaburiel!” (Imitation faite en toute gentillesse bien évidemment!)

On a mangé du bibimbap. C’tais ultra bon. Y’a un nouveau Coréen aussi, il est super. J’ai appris un peu d’histoire et l’alphabet Coréen.

C’est vraiment tough le Coréen.

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