Alpsman 2024

Gabriel
15 min readJun 10, 2024

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Récit de ma course

Me revoilà 1 an après une première tentative où j’ai abandonné au 12eme km de la course à pied pour tenter de nouveau de sonner cette cloche et grimper ce Semnoz. La particularité de cette course est de devoir sonner une cloche au 25ème km de la course à pied avant 12h de course pour avoir le droit de finir en haut du Semnoz plutôt que de continuer à tourner à côté du lac.

Il faut être honnête ma performance au Frenchman il y a 1 mois où j’ai battu tous mes records vélo en 5h (plutôt bien) et course à pied en 8h (pire que lamentable), me laisse dubitatif sur ma capacité à sonner la cloche cette année…

Si l’année dernière j’avais fait quelques sorties de 180 km avec du D+ avoisinant les 4000m en île de France, cette année je n’ai pas eu cette envie. Ma grosse sortie avec du D+ aura été Liège Bastogne Liége, il y a un mois et demi, qui avec 4500m sur 260km n’a rien à voir avec les cols de demain (j’écris ça avant la course). Ce matin j’ai fait un petit tour 30km 800m de D+ pour voir un peu ce que ça donnait… et ça donne mal aux ischios.

Niveau puissance, je sens que je vais avoir du mal, comme d’habitude, quand je suis frais, je pars sur 3.6w/kg alors que 75% de ma FTP donnent plutôt 3.25 (la FTP est la puissance maximum qu’on peut soutenir pendant 1h)… mais à 3.25 j’ai une impression de lenteur, je réduis la cadence pour avoir un peu de résistance et au final rien ne semble naturel…. Mais je sais que si je part à 3.6w/kg je vais transpirer, mon cœur va être un peu haut et je vais avoir du mal à m’alimenter… et vu la chaleur annoncée mon principal souci va être l’hydratation.

Après l’échec sur le Frenchman, je tente autre chose niveau hydratation. Cela fait une semaine que je bois un bidon d’électrolyte par jour, 2 aujourd’hui (mais j’ai roulé ce matin). Je vais boire des électrolytes, j’ai essayé deux marques, overstim semble être la moins dégueu. Et une boisson énergétique (roctane) au goût de bonbon que j’ai l’impression d’apprécier (malheureusement testé juste une fois sur une sortie d’une heure…) tout cela est un peu aventureux, mais l’eau claire ça ne marche pas alors il faut essayer autre chose !

L’autre truc dur sur cette course, c’est le départ à 5h30, avec un embarquement dans le bateau à 4h15… ce qui m’impose un levé vers 2h30 du matin…. Depuis une semaine je décale mon réveil… ce matin levé à 4h30, petit dej à 5h, dej à 9h, dîner à 16h et j’espère être au lit à 20h30… si le briefing ne s’éternise pas…

La course est passée quand je reprends le clavier. Le briefing ne s’est pas éternisé, le temps était incertain hier soir mais on a pu y assister dehors. Rien de particulier, si ce n’est quelques contraintes de feus rouges à respecter impérativement sous peine de disqualification sur le parcours vélo, et l’insistance à ne pas trainer pour monter après avoir sonné la cloche.

Je rentre et je suis au lit à 21h. A 2h je me réveille naturellement avec un peu d’avance sur mon réveil ce qui me permet de prendre mon temps pour manger et me mettre en tenue. Les caisses de transitions sont prêtes depuis la veille, je pars à 3h pour le parc à vélo sans trop de stress.

De la pluie avait été annoncée pendant la nuit, mais là il ne pleut pas. Je débâche mon vélo, installe les bidons, la sacoche, positionne mes caisses de transitions en m’assurant que les chaussettes et les mitaines sont à l’endroit (j’ai déjà fait ce genre d’erreur qui fait perdre du temps pour rien). Tout le monde s’affaire dans le parc, la nuit est calme, j’aime bien cette ambiance pré-course. Quelques retardataires arrivent toujours au dernier moment un peu en panique, mais pour moi tout semble bon et je monte dans le premier bateau d’où nous sauterons à 5h15.

Cette année, je reste à l’intérieur, l’année dernière j’étais sur le pont, j’ai un peu peur du choc thermique quand je sauterai dans l’eau, mais finalement ca se passera bien. Je prends un gel et un bidon de roctane pendant l’attente comme me l’a recommandé Anthony et je saute au dernier moment pour ne pas avoir froid dans l’eau. Le bateau s’est arrêté un peu loin de la ligne, j’ai à peine le temps de la rejoindre avant le départ. L’eau est calme, le ciel un peu couvert mais pas de brume, on voit assez bien, ou j’ai mieux nettoyé mes lunettes que l’année dernière.

Je fais le choix de partir du côté droit alors que l’année dernière j’étais parti côté gauche et je m’étais un peu perdu… côté droit c’est l’intérieur, c’est plus court mais comme je respire à droite je ne vois pas les autres nageurs. Je n’arrive pas à nager dans la masse, je suis tout le temps gêné, je fais donc l’extérieur droit et cela me semble un bon choix. J’arrive finalement bien à m’orienter cette année, il y a juste une bouée où je suis trop à droite ce qui m’oblige à vraiment obliquer ce qui n’est pas le cas de tous les nageurs, plusieurs qui nageaient avec moi continuent tout droit et coupent le fromage devant un canoé qui ne dit rien. Ce n’est pas très équitable, mais bon je ne joue pas un podium et personnellement je veux faire le truc complétement.

Comme toujours la natation me semble longue, et sans sortie à l’australienne, j’ai du mal à savoir quand on a passé la moitié. On nous a dit qu’il y aurait 2 bouées rouges cubiques à la moitié, on passe un tétraèdre rouge, j’ai un doute… je ne vois jamais ces 2 cubes… je ne me suis peut être pas aussi bien orienté que je le crois (je n’ai pas la trace, le GPS de ma montre n’ayant jamais capté un satellite !). Vers la fin, je commence à avoir des crampes aux mollets… j’ai du mal à comprendre d’où viennent ces crampes alors que je bats à peine des jambes ! Un mec qui semble persuadé qu’il faut aller à droite me passe dessus et m’arrache mes lunettes, je suis obligé de m’arrêter pour les remettre… et le mec s’aperçoit de son erreur et semble maintenant vouloir me repasser dessus pour aller à gauche… j’essaie de prendre de la distance. Je passe ensuite un long moment pris en sandwich entre deux nageurs, au moins ça me fait aller droit même si je préfère avoir plus d’espace. Je suis coincé entre les deux sans être complétement sûr de la direction et du fait qu’eux ne sont pas en train de croire que c’est moi qui sait où on va… finalement je les laisse filer pour m’assurer de la direction… on était bon, dommage.

On voit enfin la plage d’arrivée, un dernier virage et tout droit vers l’arche. Je nage jusqu’au bout car il y a des cailloux sous l’eau. Malgré l’heure, le public est présent et nous encourage, j’aime bien cette ambiance. 1h17, à peu prêt comme l’année dernière je crois, ce n’est pas formidable mais je n’ai pas fait d’effort pour faire mieux, mon but c’est juste sortir de l’eau aussi frais que j’y suis rentré, ca me semble être le cas.

J’attrape ma caisse et file me changer. Pas trop de place sur le banc. Comme d’habitude je ne suis pas un rapide… je me sèche les pieds avant de mettre mes chaussettes qui s’enfilent mal car mes pieds sont quand même humides… je mets des manchettes, des mitaines, une ceinture de trail au dessus de la trifonction pour mettre mon portable et mon coupe vent… 8 minutes pour enfiler tout ca quand d’autres ne mettent que 3 minutes ! Je croise Pierre Henri de mon club qui sort de l’eau après moi mais repart bien avant !

Je cours avec mes chaussures aux pieds sur le chemin un peu caillouteux et au moment de monter sur le vélo ma chaussure ne clipse pas… mes calles sont toutes usées, je le sais, il faudrait les changer mais j’ai eu peur de le faire juste avant la course alors que ca clipsait encore… et bien sur le jour J ca clipse plus ! bon en insistant au bout de 500m ca semble être bon. Je pars super tranquille pour avoir le temps d’avaler une barre de céréales avant que ca ne commence à monter.

Le ciel s’est un peu dégagé mais ca ne dure pas, les premiers lacets passés, le ciel se couvre et là je sais que ma trifonction ne va pas sécher. J’hésite à mettre tout de suite le coupe vent, mais je ne le fais pas, il faudrait que je m’arrête (j’ai du mal avec les acrobaties à vélo) et je ne veux pas perdre de temps. Assez rapidement je rattrape Pierre Henri que je pensais derrière moi, il semble mal, apparemment il a vomi, il pensait mettre 7h au vélo, ca va être compliqué. Je lui souhaite bon courage et je continue. Je discute avec quelques mecs que je double, cette année, j’ai mon capteur de puissance alors je ne monte pas au feeling mais au capteur et au cardio. Maximum 3.25 w/kg minimum 3 tout en gardant le cardio sous les 140. Je double mais pas trop, alors que l’année dernière je doublais comme on enfile des perles… Le premier col se passe bien, une petite descente et on attaque le gros morceau le Semnoz, les pentes sont plus raides. Je rattrape Cyril qui après une bonne natation semble avoir déjà renoncé à sonner la cloche… Quand on approche du sommet, les arbres se font rares et le vent souffle tellement que je n’attends pas le sommet, je m’arrête un instant pour enfiler mon coupe vent.

Je respecte mon plan d’alimentation et d’hydratation que j’ai scotché à la potence avec les objectifs de temps à chaque ravito. En haut du Semnoz, j’ai mangé 1 barre, 1 gel, bu un bidon de roctane et presqu’un bidon d’electrolyte, on en est à 1h50 de vélo ce qui doit m’amener en 7h30 à la fin, pile poil le plan. Sur le Semnoz, c’est 10 minutes plus lent que l’année dernière mais le but est de ne pas exploser et de rester à un niveau d’effort qui me permette de m’alimenter et de m’hydrater.

La descente du Semnoz est pour moi le truc dur de la journée. Ca tourne beaucoup, il y a du vent et la route ne me semble pas super sèche. Je n’arrive pas à dépasser le 50km/h, sans visibilité au moindre virage je freine, je me fais beaucoup doubler et comme l’année dernière mes plaquettes sentent le brulé et couinent sur la fin de la descente. Mais j’arrive vivant en bas ! C’est plat et vent de face, je redouble les petits gabarits qui semblent ne pas avoir besoin de freiner dans les virages de la descente mais qui sont vite en difficulté face au vent ! Je crois que sur le plat, je fais moins attention aux watts, de toute façon sur le plat les watts dépensés me semblent plus utiles car avec l’inertie ils ont un effet plus long qu’en montée ! je contrôle juste le cardio.

Après avoir traversé quelques villages, où la circulation et les nombreux ralentisseurs cassent un peu le rythme on arrive à la boucle qui commence par le col de Plainpalais. C’est plus facile que le Semnoz avec quelques parties roulantes au milieu. Il pleut, je me dis que j’ai de la chance ! Je suis plus performant quand il fait frais… Le col se passe vite, juste obligé de piquer un petit sprint pour passer un feu de circulation alternée au vert pour ne pas risquer la disqualification ! En haut je suis toujours dans les temps prévus, tout va bien, mais je sais que ca ne sera qu’au second tour que j’aurai une meilleure idée de comment va se dérouler la suite de la course.

Le second col de la boucle est très roulant, on ne sait pas bien quand on a passé le sommet, je le monte sur le grand plateau et quasiment tout le temps sur les prolongateurs. Les descentes sont rapides et relativement facile, même pour moi, je me fais doubler dans les rares virages mais reprend vite ma place dès que la route devient droite et que je peux mettre des watts, je monte à plus de 65 km/h ce qui est la limite où je me sens en sécurité quand ca va tout droit. La route est mouillée, j’ai quand même un peu peur de la glissade en cas de freinage. Il y aura plus d’une dizaine de chutes ayant pour conséquence l’abandon des malheureux imprudents…

Sur la fin de la boucle, je me fais doubler par Gabin Mantulet en tête du half, il passe comme une fusée. Je crois que c’est le seul du half que je vois passer.

On arrive au ravitaillement perso, je refais des bidons de roctane avec la poudre que j’ai emporté, ca me prend un peu de temps, j’aurais du préparer des bidons tout prêts. Deuxième boucle, l’année dernière la deuxième ascension de Plainpalais vers midi en plein soleil avait été dure. Là il ne pleut plus, mais il ne fait pas encore trop chaud, j’enlève le coupe vent et les manchettes. Le col passe sans que je n’ai besoin de faiblir pour garder mon cardio sous 140 bpm. Ce n’est que dans le second col de la boucle que le soleil se lève et commence à sérieusement taper. Je rattrape le dernier du half et le dernier du full à qui je viens de mettre un tour !

Au deuxième ravitaillement perso, je suis toujours dans les temps de mon plan, j’ai juste oublié de prendre un gel car j’ai mis un peu trop de temps à finir ma barre de céréale. J’ai l’impression que ce n’est pas trop grave. Je ne suis ni assoiffé, ni nauséeux et j’arrive encore à boire le roctane, les électrolyte ca devient un peu difficile, le gout du sel me rebute un peu, mais je me force.

Le dernier col n’est pas très raide, mais il semble relativement interminable. En plus ma cale droite ne se clipse désespérément plus et c’est là qu’on se rend compte qu’on tire un peu sur les pédales grâce aux cales… là je ne pédale plus très rond ! La file de coureur c’est assez étendue pour ne plus avoir personne en point de mire, j’ai juste envie que ca se finisse pour voir comment je suis, je sais que sur le vélo je peux avoir l’impression que tout va bien alors qu’en fait je suis déjà trop entamé pour courir.

La dernière descente est un peu compliquée, on est en grande partie en ville, il y a de la circulation, ca me stresse toujours un peu et je me fais rattraper… comme toujours en descente. Arrivé devant le parc à vélo, je prends le temps de m’arrêter au ravitaillement de l’UCPA, pas comme l’année dernière, pour prendre une petite gorgée de coca, le prochain ravitaillement étant dans 4.5 km, et je sais qu’il n’y aura pas de coca à ce ravitaillement là !

Je pose le vélo en 7h27, c’est 20 minutes de mieux que l’année dernière, j’ai 3h pour faire 25 km, normalement ca passe. Normalement… Je perds 5 minutes à changer de chaussettes parce que mes chaussettes de vélo sont trop fines pour mes chaussures de running mais mes chaussettes de running trop épaisses pour mes chaussures de vélo… il y a du temps à gagner là ! Je change de ceinture de trail pour une autre qui contient des gels que finalement je ne toucherai pas… grrr

Je pars sur la course à pied. Je pars relativement vite comme toujours, j’ai l’impression de me trainer mais je cours à 5 minutes au km, c’est trop vite, je le sais. J’ai du mal à ralentir pendant 3 km où mes sensations ne sont pas en adéquation avec la réalité, niveau de fatigue, muscles déjà chaud, il me faut du temps pour remettre les choses en place et me mettre à 5’40 au km. Mon cardio reste par contre bloqué à 140 bpm, c’est trop, je sais que je ne tiendrai pas 3h à 140 en course à pied. Je marche un peu pour descendre vers 130.

Pour l’instant je n’ai pas de nausées, pas de crampes, par contre je ne sais pas ce qui se passe, mais le roctane qui jusque là me faisait envie ne m’inspire plus rien de bon. Au premier ravitaillement, je prends un verre d’eau, j’ai un peu faim, j’hésite et me laisse tenter par une pastèque, c’est frais, j’ai l’impression que ca me fait du bien. Je repars. Comme l’année dernière, après le ravitaillement, la réalité me rattrape et je ne cours plus à 5’40. J’alterne marche et course, pour rester sous les 7 minutes au km, normalement j’ai le temps.

Il fait maintenant super chaud, je me vide un bidon dessus, heureusement j’ai remplacé le roctane par de l’eau ! 2eme ravitaillement, je prends une bonne douche au jet d’eau, ca va mieux ! J’essaie un peu de coca, mais je n’ai plus envie de sucre et de ce gout pâteux dans la bouche, d’habitude le coca j’aime bien, mais là non, je me rabats sur la pastèque et je repars. Le 3ème ravitaillement n’est pas très loin et avec lui la fin du premier tour. 55 minutes ! On est bon, mais il ne va pas falloir trainer, au deuxième tour, je sais que je ne vais pas faire les 3 premiers km trop vite ! C’est le cas, j’ai l’impression d’etre assez régulier, je m’accorde une petite marche au milieu de cette longue ligne droite, comme s’il y avait un ravitaillement au milieu, 4.5 km entre 2 ravitos, c’est trop ! Il fait chaud, dans mon bidon l’eau est tiède et ne me rafraichit plus, je trempe ma casquette dans le lac !

Je finis le 2nd tour en 1h. Ca va le faire ! il ne faut pas que je ralentisse trop, mais ca devient dur. Je me fais rattraper par Pierre Henri qui semble beaucoup plus frais que moi, je suis loin de pouvoir le suivre. Je commence à avoir des crampes dans ce 3ème tour, comme aux 2 premiers je m’accorde un peu de marche, peut être un peu trop. Je ne suis plus sûr du kilométrage entre les ravitaillements, la cloche est-elle à pile 25 km, ou 25.5 ? ma montre est-elle précise ? dans ma tête tout s’embrouille. Il faudra que je passe à l’UCPA attraper mon sac de trail, combien de temps cela va-t-il prendre ? Je ne veux pas prendre de risque, j’accélère, je sais que je peux toujours finir mes IM à 5 minutes au km (quand je finis !). Ca va le faire ! Je suis aux anges, je me vois top finisher ! la revanche sur l’année dernière. Il me reste quelque chose comme 8 minutes à l’UCPA, j’ai même rattrapé Pierre Henri qui lui a été vite sur la première partie du tour pour prendre son temps sur le retour. Le temps de prendre le sac, de remplir le bidon que j’emmène pour l’ascension et je vais à la cloche ! la foule hurle, le speaker égraine les minutes, plus que 2 ! L’ambiance est au top, je suis trop fier de moi !

Bon après la cloche, on nous a dit de ne pas nous éterniser, alors je ne m’éternise pas, je marche avec un autre coureur, on papote, mais l’effort pour arriver à l’heure avec un peu de marge m’a marqué, je suis un peu essoufflé alors qu’on marche. Je décide de ralentir et laisse filer mon compagnon. Là je me retrouve tout seul, je marche vraiment lentement, je me dis que je vais faire une pause au ravitaillement en eau avant de monter.

Je m’assois, puis me couche, et là je commence à avoir froid. Au lieu d’aller mieux, cette pause me fait aller plus mal. Je tremble tellement que le bénévole me met une couverture de survie. Là, des nausées arrivent et je vomis toutes les pastèques que j’ai avalées ces 3 dernières heures. Le bénévole appelle les secouristes. Ils mettent un moment à arriver. Dans ma tête, je me dis que ca va être difficile, il faudrait que ca aille un peu mieux pour que je reparte. J’ai besoin d’être rassuré sur mes constantes avant de repartir, mais je tremble tellement que les secouristes n’arrivent ni à prendre ma glycémie, ni mon pouls, ni ma tension. Ils me proposent de me relever, et là je revomis, la tête me tourne, je commence à faire une crise de tétanie (picotement et paralysie des pieds, doigts et visage), je suis un peu en panique, j’avais déjà vécu ça, c’est impressionnant mais pas grave, il faut juste respirer moins vite, mais sur le coup je ne fais pas le rapprochement et je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche. Je comprends que je n’irais pas en haut aujourd’hui, j’accepte d’être ramené au poste de secours ce qui signifie la fin de la course pour moi… sur le coup ca me semblait une sage décision, mais après coup je suis quand même très déçu.

J’ai l’impression que c’est mon mental qui a lâché, entrainant une telle chute d’adrénaline que mon corps a lâché d’un coup, plutôt que de redescendre doucement. Je n’aurais pas du m’arrêter, j’aurais du m’accrocher à un groupe pour ne pas être seul. J’aurai peut-être dû aussi un peu mieux prévoir l’alimentation sur la course à pied, ou mieux gérer mes 3h pour ne pas avoir à accélérer les 3 derniers km. Quelques erreurs qui à la fin coutent très cher… il faudra revenir l’année prochaine pour essayer de voir le sommet du Semnoz à la fin de cette course ou peut être me contenter de la finir en tant que lake finisher…

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