Le « Kitesurf » au JO de Paris 2024 : l’ascension olympique du sport de glisse français.
Après le surf devenu discipline olympique avec les JO de Tokyo de 2020. Puis le Kitesurf aux JO de la Jeunesse de 2018. C’est au tour du Formula Kite de devenir discipline olympique lors des JO de Paris 2024. Quel sera le prochain sport de glisse à attribuer la gloire olympique à ces athlètes ?
Marina de Marseille. 28 juillet 2024. Top départ des épreuves de Formula Kite, nouvelle discipline olympique.
Les hommes et les femmes disputent chacun leur compétition olympique sur cinq jours. Les courses de qualifications se déroulent quant à elle sur trois jours. L’épreuve consiste à effectuer un parcours délimité par des bouées, d’une durée moyenne de 15 minutes.
À la clé, la gloire olympique, avec une médaille pour la catégorie masculine et une pour la catégorie féminine.
Le formula Kite en route vers les JO de Paris 2024.
En décembre 2020, le Comité International Olympique se déclare favorable à l’ajout du Kitesurf comme nouvelle discipline olympique pour les JO de Paris 2024. Une épreuve mixte, sous forme de relais en haute mer doit faire son apparition. Le 10 juin 2021, la décision définitive est prise. Le Kitesurf arrivera aux JO 2024 mais avec deux épreuves distinctes : une féminine et une masculine. Le kitesurf est ensuite remplacé par sa variante le Kitefoil, et devient la 9e et 10e discipline voile de la compétition. Une bonne nouvelle pour les champions français.
Et c’est parti pour durer avec les Jeux Olympiques pour le Kitefoil, qui devrait faire partie des JO 2028 de Los Angeles et de ceux de Brisbane en 2032.
Comment se qualifier ?
Un représentant par genre, soit deux athlètes, pour chaque pays pourront se qualifier pour participer aux épreuves. Pour l’équipe de France, pays hôte de la compétition, les athlètes des deux séries sont qualifiés d’office, à condition de participer à l’une compétitions comptant comme épreuves de qualification.
Le choix des athlètes représentant la France dans ces séries est validé par la Fédération française de voile et le Comité National Olympique et Sportif français. Les noms des deux sélectionnés pour représenter la France lors de la compétition est attendu pour le printemps 2024.
Plusieurs noms se font déjà remarqués pour représenter la France.
Sur la scène internationale de la discipline, des Français font déjà parler d’eux :
- Nicolas Parlier, pionnier du kitefoil en France et champion du monde 2017, 2018, 2019.
- Un autre athlète en compétition est Théo Ramecourt, quatrième des championnats du monde de 2018 et 2019 et enfin titré en 2021.
- Ou alors le représentant pourrait bien être Axel Mazella. Lui qui sera dans son environnement, puisqu’il s’entraîne toute l’année dans le club d’Hyères situé en Provence-Alpes-Côte D’Azur, à côté de Marseille. Il est aussi champion d’Europe, à trois reprises, et vice-champion du monde en 2021 et 3e en 2022.
Du côté des femmes, deux noms se démarquent :
- Alexia Fancelli, 3e des championnats du monde en 2017 et 2018, et 2e en 2021.
- Lauriane Nolot, qui a terminé 2e aux Mondiaux 2022, et a gagné le titre mondial en 2023 lors des mondiaux de La Haye.
Les athlètes français prêts à relever le défi olympique.
Les Jeux Olympiques sont la reconnaissance ultime pour tout sportif. Pour Alexia Fancelli, « Les Jeux, c’est le Graal de tous les sports. C’est vraiment le haut niveau. Et le fait qu’on en fasse désormais partie, ça veut dire que notre discipline prend de l’ampleur, et qu’elle se pratique mondialement ». Pour Théo Ramecourt les JO, c’est surtout ça qui va « permettre d’avoir des moyens auxquels on n’aurait jamais eu accès avant, et de repousser les limites de notre sport comme on ne l’aurait jamais fait sans cette opportunité des Jeux ». Si la France est une nation précurseur du Kite et est forte dans cette discipline, avec de nombreux athlètes dans les tops mondiaux. Les JO vont être l’occasion pour d’autres pays de soutenir encore plus le développement de leurs équipes respectives. Une avancée du niveau dans la discipline à niveau mondial est attendue.
Mais les JO reste pour beaucoup seulement un moment de promotion de la discipline. Pour Théo Ramecourt les JO « apporteront clairement de la visibilité » mais aura peu d’impact sur la démocratisation du sport. Le haut niveau qui sera mis en avant au JO demande « un niveau de pratique très élevé » qui n’est donc pas accessible au grand public et aux pratiquants occasionnels du sport.
Les JO 2024 reste un excellent moyen de faire connaître au plus grand nombre la discipline du kitesurf, mais surtout obtenir la reconnaissance ultime dans le sport.
La reconnaissance sportive du Kitesurf et de ses dérivés.
Ces JO de Paris marquent l’entrée du kitesurf comme discipline olympique. Mais le nom officiel des épreuves est Formula Kite, aussi connu sous le nom de Kiteboarding. Tout cela reste un dérivé du sport inventé en France dans les années 1980 : le kitesurf. Une nouvelle variante de ce sport, le Kitefoil, est la discipline présente aux JO 2024.
Qu’est-ce que le Kitefoil ?
C’est tout simplement un Kitesurf auquel on ajoute un hydrofoil sous la planche !
L’équipement est composé d’une planche de 1m55 de long et de 2 kilos, équipée d’un foil (une quille) de 100 à 110 centimètres de haut, permettant de limiter le frottement de la planche sur l’eau. Le tout est tracté par une voile de 9 à 21 m2, une voile qui s’assimile à celle d’un parapente, à choisir en fonction du vent.
Cela fait du Kitefoil une discipline classée dans la catégorie de la voile. Les courses de Kitefoil sont souvent spectaculaires. Pour le spectateur, il y a une impression que les athlètes volent au-dessus de l’eau, et ce même en cas de faibles vents.
Nicolas Parlier est l’un des grands noms du Kitefoil en France. Multiple champion du monde et pionner de la discipline. Il crée le spectacle en dépassant les 46 nœuds en Kitefoil, soit plus de 86Km/h.
A l’origine de tout : le Kitesurf !
Les débuts du kitesurf sont modeste. Il trouve ses racines dans les années 1980, imaginé par Dominique et Bruno Legaignoux, 2 frères en Bretagne. Au début, les inventeurs utilisent des cerfs-volants pour tracter leurs planches de surf.
Ces premiers modèles étaient souvent fait maison, depuis la technologie a considérablement fait évoluer le Kitesurf, avec l’introduction de systèmes de sécurité et de contrôle avancés.
Depuis, fini les cerfs-volants, ce sont les ailes des Kites qui ont connus des améliorations majeures en termes de conception, de matériaux et de performance. De simple cerf-volant, l’aile du kite surf a évolué en un cerf-volant particulier, appelé aile de traction, avec une structure gonflable et un système de fils permettant à l’aile de décoller même une fois celle-ci tombé dans l’eau. Cette aile est associée à une planche qui flotte. Cette aile de traction va être reprise dans d’autres sports comme le buggy sur sable, le snowkite et le mountain-board.
Les planches du kite ont également beaucoup évolué pour présenter une variété de formes pouvant s’adapter aux différentes conditions de vent et de vagues.
Même si ce n’est pas le Kitesurf reconnu comme discipline Olympique, il n’en reste pas moins une grande avancée dans la reconnaissance de ce type de sport de glisse. Cette arrivée du Kitefoil dans le programme Olympique permet de braquer un peu plus les projecteurs sur le Kitesurf, et notamment son matériel.
Pour en savoir plus sur l’histoire du kitesurf : https://universkite.fr/2016/lifestyle/categorie-histoire-du-kitesurf/histoire-du-kitesurf-invention-francaise-inventeur-bretagne/
L’industrie du Kitesurf fournisseur de matériel pour le Formula Kite.
Le matériel pour surfer utiliser pour les épreuves de Formula Kite répond à des critères stricts. Le but ? Créer un environnement équitable pour toutes les équipes avec du matériel égal pour chacune. C’est là que l’industrie du Kitesurf entre en scène et pourrait fournir les matériaux nécessaires.
Les sports de glisse aquatique et les Jeux Olympique: une histoire récente.
Formula Kite, surf, planche à voile… Les sports de glisse aquatiques prennent une place plus importante à chaque édition des JO. L’introduction de ce type de discipline est due à un engouement croissant pour celles-ci.
On estime à plus de 1,5 million le nombre de pratiquants dans le monde.
La reconnaissance sportive du kite surf : le rôle de la fédération.
Un an après l’apparition de ce nouveau sport, en 1995, la FFVL (Fédération Française de Vol Libre) s’intéresse au kite surf et tient à lui donner plus de visibilité.
La fédération va prendre en charge les nouvelles compétitions et les processus de formation pour accompagner ce sport dans sa création et sa définition. Grâce à cela, en 2000, les premiers championnats internationaux sont mis en place en utilisant un financement privé et du sponsoring. En 2001, la FFVL délivre le premier titre de champion de France de Kitesurf.
Dans le même temps est mis en place un diplôme ayant des compétences relatives aux ailes de traction. Cela commence en 1998 avec la création du monitorat fédéral de glisses aérotractées. Depuis 2003, ce sont 155 moniteurs diplômés en se formant à l’École nationale de voile et des sports nautiques à Saint-Pierre-de-Quiberon. Le lieu de formation des moniteurs est unique car ce sport est classé en catégorie « sport à environnement spécifique » et donc seul l’État peur assurer la formation.
Suivant la formation des moniteurs, c’est au tour des écoles de Kitesurf d’ouvrir leurs portes. C’est le début de la démocratisation du sport.
Un désir de s’éloigner de la catégorie de la voile.
Mais le Formula Kite est encore considéré comme un sport à voile, les épreuves font d’ailleurs partie de la partie voile de la compétition. C’est pourquoi la Fédération Internationale des Organisations de Kitesports (IFKO) fait la demande de séparer le kitesurf, le kitefoil et tous ses dérivés de la catégorie voile.
Il est important pour la reconnaissance du sport que celui-ci soit considéré comme un sport indépendant et non provenant de la voile.
Alors le kitesurf est-il un sport de voile, de glisse, ou les deux ?