Darkbot : Le côté obscur du Web

Guillaume Narduzzi
2 min readJun 7, 2017

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Alors que newsletters et robots pullulent, certains se différencient par leur originalité. C’est le cas du “dark robot” de Benoît Raphaël, qui rassemble les “fake news” de tous types: conspirationnistes, homophobes, extrémistes, terroristes…

C’est l’une des expression à la mode dans les médias. Les “fake news” fascinent. Et inquiètent. A l’heure où elles n’ont jamais été aussi nombreuses, il fallait un moyen de les rassembler en un seul et même endroit. C’est le projet dans lequel s’est lancé Benoit Raphael, en collaboration avec l’EFJ Paris. Une grande première.

Le créateur des robots “Jeff” et “Flint” -qui envoient des contenus personnalisés aux utilisateurs par mail- a ainsi décidé de tenter une toute nouvelle expérience, le dressage d’un “dark robot”. Un automate qui scruterait attentivement la fachosphère, les hackers russes, ou autres complotistes. L’objectif est simple: rassembler les “fake news”. Pour mieux les comprendre ?

Profession ? Eleveur de robots

Mais pour cela, il faut élever le robot. Et pas besoin d’Isaac Azimov pour cela. Comprenez par là qu’il faut lui indiquer des sites qui créent et relaient les “fake news”. Ainsi, il pourra regrouper ces données, pour ensuite être capable de trouver des nouveaux contenus de lui-même. Une forme d’intelligence artificielle en soit.

Tout le monde se prête au jeu. Seuls quelques uns admettent craindre l’intelligence artificielle. Il y a encore peu, c’était un sujet qui alarmait tout le monde. Mais les GAFA sont passés par là, et les mentalités ont changé. La technologie actuelle ne semble plus avoir aucune limite éthique.

Fdesouche, Valeurs Actuelles, etc… Les sites qui correspondent aux critères viennent remplir le tableur du projet. La liste est longue, et très variée. Les catégories sont vastes, à tel point que ce robot nécessite bien plus d’entretien qu’une simple newsletter ciblée et personnalisée.

Vérité relative

Mais collecter les sites qui diffusent ces fausses informations ne suffit pas. Il faut également lui fournir des comptes de réseaux sociaux extrémistes. La plupart se trouve sur Twitter, puisque le réseau social californien a encore toutes les peines du monde à modérer les publications. Une fois correctement dressé grâce à un algorithme émanant de ces informations, le robot pourra chercher lui-même des contenus similaires. Et fera donc remonter toutes les actualités qui découlent de la fachosphère, des comptes extrémistes, racistes, ou encore sionnistes.

Seul inconvénient de cette technologie: le temps. Il faut suffisamment alimenter le robot en informations pour qu’il puisse devenir autonome. D’autant plus pour les comptes Twitter, qui peuvent être fermés au fur et à mesure de l’expérience. Un travail de fond, parfois ingrat, qui plonge littéralement le dresseur de robots dans un monde où toutes les vérités sont relatives.

G.N.

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Guillaume Narduzzi

Journaliste @Konbinifr. Formé à @EFJ_Officiel. Ex @ParisMatch @Le_Figaro @Figaro_Culture @LesInrocks