NOUVEAUX OUTILS POUR MIEUX “S’ENGAGER POUR DEMAIN”

MAIF START UP CLUB
6 min readSep 3, 2019

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Retours sur un voyage initiatique

Jean-François Boisson — Connector Ouishare

Elles sont au cœur de sujets qui contribuent aux objectifs du nouveau plan stratégique définit par la direction de MAIF. Elles ont participé depuis l’automne 2018, à Paris, à plusieurs masterclasses organisées dans le cadre d’un partenariat entre le MAIF START UP CLUB et le collectif Ouishare. Il y a quelques semaines, j’ai pu échanger avec Lucile et Lauren, deux salariées MAIF trentenaires et mesurer comment ces expériences ont commencé à transformer leurs regards sur les rapports au travail.

Lucile est basée à Niort. Elle est business-owner sur le marché des professionnels et chargée de projet marketing. Elle conçoit de nouvelles offres d’assurance IARD et de services pour les travailleurs indépendants. A travers cette mission, il s’agit bien de contribuer à faire pivoter l’activité de MAIF en accompagnant les mutations de la société et en s’ouvrant sur de nouveaux marchés en croissance. Lauren est aussi basée à Niort. Elle est product-owner au sein de la digital factory de MAIF et conçoit des parcours digitaux pour des projets de la gamme des professionnels. Elle aussi est au coeur du processus d’innovation non seulement parce qu’elle travaille déjà avec une méthode “agile” mais également parce qu’elle contribue au développement de nouveaux services de MAIF afin de trouver des relais de croissance au-delà de l’offre d’assurance.

Les masterclasses auxquelles elles ont participé sont toutes sur le thème de la transformation des organisations. Elles ont été conçues en partant du constat que dans un monde incertain et complexe, où le numérique et les pratiques collaboratives ont bouleversé les rapports sociaux et économiques, il est nécessaire de changer de paradigme et finalement de fonctionner autrement. Il était logique que cela ait lieu dans le cadre du MAIF Start Up Club qui fonctionne comme une plateforme d’hybridation entre les organisations de “l’ancien monde” et celles qui ont déjà compris et acquis les réflexes du nouveau.

Photo credit: krembo1 on Visual hunt / CC BY-NC

La MAIF participe d’un mouvement plus large qui touche toutes les entreprises : on n’est pas tout seul dans ce processus de transformation et tout le monde rencontre les mêmes difficultés

Parmi la demi-douzaine de journées auxquelles elles ont participé, certaines les ont plus particulièrement marquées. La première concernait les écosystèmes. L’idée développée pendant la formation est que l’approche écosystémique permet de multiplier les interactions entre l’entreprise et ses parties prenantes et ainsi, d’entrer dans un processus d’innovation ouverte qui procure une agilité et une capacité d’adaptation particulièrement élevées. Si elle n’est pas facile à mettre en oeuvre au quotidien, cette expérience a permis d’adopter un nouveau regard sur les parties prenantes en les considérant toutes quelles qu’elles soient comme des partenaires avec lesquels il est possible de tisser des alliances et des espaces de coopération incroyablement riches. De même que AirBnB a réussi à fédérer des millions de voyageurs et de propriétaires d’appartements ; de même que Haier a organisé une coopétition entre ses sous-traitants, il est possible, si l’on s’en donne les moyens, de créer de la valeur en “faisant écosystème” et en particulier à travers une plateforme. Mais concevoir et faire fonctionner une plateforme ne va pas de soi. On n’a pas forcément les réflexes en interne comme par exemple, partir d’interactions qui existent déjà pour aller vers des relations potentielles. Surtout la masterclass a fourni des outils structurants qui auront été très pratiques dans la phase de cadrage du projet en interne.

La seconde masterclass qui aura été marquante est celle sur les communautés. Elle aura permis de démarrer un cheminement intellectuel à partir du déclic qui s’est produit sur la journée de formation quand il a été possible de donner une explication à ce qui ne fonctionnait pas sur des projets internes. Quand on veut développer une communauté, il ne suffit pas de rassembler des personnes qui ont des points communs. Il faut commencer petit, créer les conditions de développement et penser bien sûr au lien avec l’activité économique mais pas en premier. Une communauté pour qu’elle soit prospère (et on ne parle pas d’une communauté Facebook !) est un cadre de confiance dans lequel les membres partagent les mêmes valeurs. Dans ces conditions, une communauté suscite un fort sentiment d’appartenance et crée de l’engagement de la part de ses membres, autour d’un récit fondateur. Il ne reste plus qu’à fixer un minimum de règles communes (comment on entre, comment on sort et comment on prend des décisions) et laisser le collectif trouver son chemin. Une expérience forte de renoncement au réflexe de tout contrôler pour là aussi, favoriser l’émergence et l’inattendu.

Dernier clin d’oeil avec la masterclass sur l’intelligence collective. A la MAIF on essaye de diffuser l’agilité. Les salariés sont accompagnés sur les méthodologies de travail agile-scrum notamment, mais la diffusion de ces enseignements n’est pas encore homogène dans l’entreprise. La masterclass sur l’intelligence collective a permis de prendre du recul et de comprendre que ce que fait la MAIF participe d’un mouvement plus large qui touche toutes les entreprises : on n’est pas tout seul dans ce processus de transformation et tout le monde rencontre les mêmes difficultés.

Photo on VisualHunt

Ces expériences ont donc été des occasions assez uniques de découvrir de nouvelles pratiques et de commencer à travailler différemment sur des projets. Il est encore trop tôt pour apprécier dans quelle mesure cela aura bouleversé les approches de nos deux pionnières. En revanche ce qui est sûr, c’est que le plus difficile a été d’être “percutées par le quotidien” au retour : les projets sont déjà lancés et il reste difficile d’influer sur leur cours ; les collègues n’ont pas vécu la même expérience et il est compliqué de prendre du temps pour leur transmettre ce qu’on a découvert alors que tout va déjà si vite. C’est aussi délicat de travailler avec des collègues et des services qui n’ont pas déjà été acculturés à ces nouvelles méthodes : même si beaucoup a déjà été fait chez MAIF, tout le monde ne réagit pas de la même manière quand il faut prendre un virage à 180° par rapport aux habitudes. Heureusement que les supports sont là pour ne pas perdre tout à fait le Nord !

Ces nouvelles approches sont incroyablement en phase avec le plan stratégique de MAIF

Alors tout ça pour quoi ? En premier lieu, il s’agit d’éveiller les consciences et de comprendre que ces transformations prennent du temps pour se diffuser et s’incarner. C’est normal. Du coup, c’est aussi une invitation à partager des nouvelles pratiques en interne et à réaliser un projet de bout en bout avec elles, pour faire la preuve que “ça marche”. De toutes façons, ces approches sont dans l’objectif du plan stratégique et au fond dans la culture de l’entreprise : il n’y a aucune raison qu’elles ne prennent pas.

Surtout les apprentissages de ces masterclass sont comme un écho à la décision de la direction générale de faire de MAIF une entreprise à mission avec des relations approfondies avec son écosystème d’appartenance. Preuve que ces petites graines sont tombées en terre fertile car comme le souligne Dominique Mahé : « [Cette décision] n’est pas un virage, mais un prolongement et un approfondissement de notre engagement envers toutes les parties prenantes : nos sociétaires, nos acteurs internes, le tissu associatif et économique local et plus largement la société. Ce n’est pas un renoncement à notre modèle mutualiste, mais une réaffirmation de celui-ci ! ».

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