Thématiques, pédagogie et Histoire vivante : comment rendre l’Histoire attractive ?

HistOuRien
4 min readSep 13, 2016

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Qui n’a jamais somnolé devant un cours d’Histoire ou une émission mal présentée ou ne portant pas sur un thème qui nous touche particulièrement? Même les passionnés (dont je fais partie) ont parfois quelques difficultés face à certains spécialistes qui ne donnent pas une image très folichonne de la discipline. Alors, comment s’étonner que certaines personnes soient totalement rebutées par ce domaine? Dans ce cas, existe-t-il une recette miracle qui pourrait rendre l’Histoire attractive pour la majorité?

Evidemment l’Histoire est une discipline qui, au premier abord, peut s’avérer plutôt aride. Le contexte y est très important mais souvent mal connu. C’est un maelstrom de dates, d’événements, de phénomènes sociaux, politiques et économiques qui rend son approche assez complexe. Toutefois, c’est cette même pluralité du propos qui permet aussi un regard plus individualisé sur l’Histoire. En effet, en tant que science humaine, elle s’intéresse à toutes les autres disciplines qui ont trait à l’Homme, mais dans le passé. De ce fait, il y a toujours la possibilité de trouver les centres d’intérêt qui peuvent toucher un individu. D’ailleurs, certains historiens se spécialisent dans des thèmes très pointus, ce que je me plais à appeler de manière humoristique “la louche à travers les âges”. Nous pouvons donc presque toujours trouver ce qui peut intéresser une personne en particulier, selon ses centres d’intérêts. Cependant, cela s’avère plus complexe quand il s’agit de garder l’attention d’un groupe entier. Dans ce cas, chaque individu aura des attentes différentes et il sera préférable de jouer sur des sujets rassembleurs.

Certaines thématiques ont plutôt bonne presse auprès du grand public, notamment celles qui ont un rapport avec le surnaturel, le fantastique ou avec la théorie du complot. Cependant, celles-ci s’éloignent souvent de l’Histoire à proprement parler pour rentrer dans le domaine du sensationnel et de l’imaginaire. Il est certain que cette approche thématique n’est pas aisée pour les professeurs qui doivent suivre le programme imposé et qui ne peuvent donc pas se permettre d’y allouer suffisamment de temps pour ne pas tomber dans ces travers. Il y a pourtant toujours la possibilité de capter l’attention et l’intérêt en expliquant comment certains éléments des sociétés anciennes trouvent leur écho dans notre présent. Il est aussi toujours intéressant d’allier la petite histoire à la grande en y intégrant des anecdotes et des détails humoristiques. Le rythme soutenu de la présentation ainsi que le ton du présentateur font aussi beaucoup dans l’attention qui leur sera consacrée.

Sans vouloir être exhaustif car cela dépend beaucoup de l’inventivité que l’on met dans le message que l’on veut faire passer, il reste un domaine de communication de l’Histoire dont je n’ai pas encore parlé ici, mais qui me tient particulièrement à cœur. Il s’agit de la reconstitution historique ou Histoire vivante. Celle-ci a le vent en poupe pour le moment et, de ce fait, prend de plus en plus d’ampleur. Elle vise à reproduire le mode de vie, les vêtements et les ustensiles des gens à une époque ciblée. Associée aux approches que nous avons passées en revue dans le paragraphe précédent, elle peut concrétiser l’Histoire et permettre d’insuffler de l’intérêt pour un public plus large. Bien mise en scène, elle pourrait constituer une première approche plus dynamique, ludique et festive. D’autant que celle-ci ne nécessite pas forcément de pré-requis historiques et peut donc inciter des néophytes à en savoir plus pour comprendre le deuxième niveau de lecture souvent présent dans ce type de spectacles.

Personnellement, j’ai eu la chance de découvrir l’Histoire très jeune au travers des visites de sites archéologiques et de musées mais ce qui m’a vraiment poussé à en savoir plus ce sont les films et les jeux vidéos qui portent sur le sujet. Ces-derniers ne sont pas toujours très représentatifs de l’époque représentée mais ont le mérite de rendre le propos distrayant et vivant. Cela peut conduire à l’éveil de vocations, comme dans mon cas.

Nous l’avons vu, les possibilités pour attirer et intéresser le public sont multiples et je ne pense pas que nous ayons fait le tour de la question. Et vous, qu’en pensez-vous? Quelle approche vous parle le plus? Avez-vous d’autres pistes d’idées intéressantes pour faciliter la communication de l’Histoire? Faites-moi part de vos réflexions sur le sujet.

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