[:fr]Manuel de transition chapitre 4: Pourquoi faire petit est inévitable[:en]Transition Handbook chapter 4: Why we need do it small[:]

Horizon Transition
5 min readMay 9, 2018

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Dans ce dernier chapitre de ce qui compose la tête du manuel d’introduction, Rob Hopkins essaye de faire comprendre pourquoi dans la lutte contre le réchauffement climatique il est important de redimensionner l’échelle à laquelle nous fonctionnons.

Relocaliser afin de redevenir une société plus locale afin d’être moins dépendant des énergies fossiles.

Bien que la Chine soit pointée du doigt pour la pollution qu’elle émet, en 2008, la moité de ses émissions étaient destinées à la fabrication de biens qui allaient être exportés. Dans le calcul carbone, l’émission faite à l’étranger des biens consommés n’est pas pris en compte. C’est comme cela qu’un pays comme l’Angleterre peut se retrouver avec une amélioration de son émission carbone.

La logique économique actuelle permet qu’il soit plus rentable de faire manufacturer des produits à des milliers de kilomètres plutôt que de les produire localement. Ce qui est tout le contraire d’une résilience souhaitée, en cas de catastrophe naturelle cela ne serait qu’empirer. Il serait important que nous revenions à une production locale de tous nos besoins essentiels. Les produits qu’il est moins vertueux d’avoir plusieurs unités de production pourraient, eux, faire plus de kilomètres du lieu de consommation.

En prenant en compte le réchauffement climatique et le pic pétrolier ensemble, c’est à ce moment-là que la notion de relocalisation prend tout son sens. Il n’est pas possible de continuer à dépenser toute cette énergie fossile simplement pour le transport de marchandise.

Tous les échelons doivent s’y mettre

Les gouvernements sont dans la réaction et non pas dans la pro-activité. Cela s’explique facilement par le fait que les décisions à prendre ne seraient pas forcément populaires et qu’il est difficile de gagner une élection avec cela. Toutefois, afin d’avoir une cohésion dans l’action et que cela puisse se faire à une échelle mondiale, il est important que des décisions soient prises à l’échelle nationale et internationale.

Niveau international
De solides protocoles internationaux sur les changements climatiques, contraction et convergence, un moratoire sur la production de biodiesel, protocole d’épuisement du pétrole, repenser la croissance économique, protection de la biodiversité

Niveau national
Une forte législation sur les changements climatiques, quotas énergétiques échangeables, une stratégie nationale de sécurité alimentaire, décentralisation des pouvoirs au profit des communautés locales.

Niveau local
Initiatives de Transition, plans de descente énergétique, communautés pro-climat, agriculture soutenue par la communauté, fiducies foncières, coopératives, sociétés d’approvisionnement énergétique de propriété, localisme

Au début du chapitre Rob Hopkins donne cette anecdote :

[…] lorsque nous avons demandé à l’agence de développement régional si elle pourrait subventionner notre Registre des aliments locaux : nous nous vîmes répondre qu’elle n’était pas en mesure de le faire parce que les règlements de l’Organisation mondiale du commerce lui interdisent de subventionner quoi que ce soit qui puisse promouvoir la notion que des fruits et légumes locaux seraient supérieurs sous quelque rapport aux fruits et légumes produits internationalement.

Cet exemple montre que la solution ne pourra venir d’en haut sans une pression suffisamment forte du peuple. Les intérêts électoraux, les enjeux économiques et la pression médiatique semblent être des freins à des prises de positions allant pour un localisme plus grand et contre l’usage des énergies fossiles. C’est là tout l’enjeu des mouvements citoyens en général, l’enjeu n’est pas de perdre ou gagner une élection, mais de défendre le climat et le bien de tous.

Pas présent dans le chapitre du livre, mais je renverrai dans l’immédiat au livre de Jonathan Durand Folco « À nous la ville ! » qui défend un localisme municipal au niveau politique. Il est intéressant de voir que la ville ou une région sont des espaces politiques suffisamment grand et pas trop afin de faire bouger les choses, mais aussi d’avoir une démocratie beaucoup plus active et proche des personnes concernées.

[:en]

In this final chapter of what makes up the head of the introduction manual, Rob Hopkins tries to explain why in the fight against global warming it is important to resize the scale at which we operate.

Relocate to become a more local society to be less dependent on fossil fuels.

Although China is singled out for the pollution it emits, in 2008, half of its emissions were destined for the manufacture of goods that were going to be exported. In the carbon calculation, the emission made abroad of goods consumed is not taken into account. This is how a country like England can end up with an improvement in its carbon emissions.

The current economic logic makes it more profitable to have products manufactured thousands of kilometers away from producing them locally. What is the opposite of a desired resilience, in the event of a natural disaster this would only worsen. It would be important that we return to local production of all our essential needs. Products that are less virtuous to have multiple production units could make more kilometers from the place of consumption.

By taking into account global warming and the peak oil together, it is at this point that the notion of relocation makes sense. It is not possible to continue to spend all this fossil energy just for the transport of goods

At all levels we should do something

Governments are in the reaction and not in the pro-activity. This is easily explained by the fact that the decisions to be made would not necessarily be popular and that it is difficult to win an election with that. However, in order to have cohesiveness in action and that this can be done on a global scale, it is important that decisions are made nationally and internationally.

International level
Strong international protocols on climate change, contraction and convergence, a moratorium on biodiesel production, oil depletion protocol, rethinking economic growth, protecting biodiversity

National level
Strong legislation on climate change, exchangeable energy quotas, a national food security strategy, decentralization of powers to local communities.

Local level
Transition initiatives, energy descent plans, pro-climate communities, community-supported agriculture, land trusts, co-ops, property-based energy supply companies, localism

At the beginning of the chapter Rob Hopkins gives this anecdote:

[…] when we asked the regional development agency if it could subsidize our local food registry: we were told that it was unable to do so because the regulations of the World Food Organization Commerce prohibits it from subsidizing anything that promotes the notion that local fruits and vegetables would be superior in some respects to internationally produced fruits and vegetables.

This example shows that the solution can not come from above without a strong enough pressure from the people. Electoral interests, economic stakes and media pressure seem to be obstacles to taking positions for greater localism and the use of fossil fuels. This is the whole issue of citizen movements in general, the challenge is not to lose or win an election, but to defend the climate and the good of all.

Not present in the chapter of the book, but I would return in the immediate future to the book of Jonathan Durand Folco “To us the city! Which defends a municipal localism at the political level. It is interesting to see that the city or a region is a political space big enough and not too much to make things happen, but also to have a democracy much more active and close to the people concerned.

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Originally published at Horizon Transition.

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