Ingrid Schmithüsen
3 min readAug 16, 2021

Pourquoi je me suis inscrite à un cours pour devenir gardienne d’espace d’un club de la colère ?

Est-ce que j’étais complètement dingue ? Maintenant, je suis là et j’ai peur. Je me sens inadéquate, zéro préparée à cette aventure et absolument nulle pour dealer avec la colère. J’évite la colère. J’ai peur de la colère chez les autres et, encore plus, chez moi-même. Je crains la violence, ma violence. Je crains de perdre le contrôle sur moi … Je ne veux pas ouvrir la boîte de la Pandore.

La plupart du temps, j’essaie d’ignorer ou d’engourdir ma colère et de me convaincre que cela fonctionne. À la place, je veux plaire à tout le monde et, en cachette, j’accumule en moi des non-dits sans être consciente. Oui, je le vois : je me mens concernant ma relation avec la colère. Alors, pourquoi je me suis inscrite à ce cours, maudite marde ?

Je me suis inscrite spontanément. Quelque chose en moi a décidé en quelques secondes à peine. Comment ça ?

Il y a environ sept ou huit mois, j’étais participante à deux clubs de la colère. Ce sont des rencontres qui offrent l’expression consciente de la colère. J’ai aussi pratiqué et je pratique encore les “333”. C’est un engagement de rager consciemment pendant trois minutes, trois fois par semaine pendant trois mois. Il me faisait du bien d’avoir un espace pour ma colère émotionnelle. La partie surprenante pour moi était toujours l’instruction à la fin : de laisser l’énergie de la rage circuler dans mon corps, de ne pas la laisser échapper parce qu’elle est UTILE ! Pour moi, c’était nouveau et étrange.

Un jour, après plusieurs mois, mon expérience dans l’exercice 333 était différente : ma rage avait une nouvelle qualité. Elle n’était plus quelque chose de négatif que je « dois » transformer afin qu’elle ne nuise plus. Non ! Ma rage était pour la première fois une force de création, une énergie du présent, pure et claire et renforçante. Je le percevais au niveau cellulaire. Et, en arrière-plan, je percevais de la joie ! C’était un point tournant pour moi.

La suite se développe d’une manière puissante et subtile en même temps : je suis maintenant capable de reconnaître cette qualité créative de la colère et je l’applique dans des courtes mini-expériences de courage le plus souvent possible par jour, comme p.ex.
- dire une phrase de plus quand je veux me taire,
- garder le contact visuel quelques secondes de plus qu’à mon habitude,
- me taire quand je veux parler,
- etc.

Ces mini-expériences m’ont aidée à prendre ma place dans une situation avec mon mari : il m’avait engueulée et je trouvais cela non justifié. J’étais consciente de ma colère et je l’ai utilisée pour, au début, ne rien dire et attendre que l’adrénaline se dissolve chez lui. Puis, après le repas, j’ai dit dans un ton déterminé et clair : “Si tu veux, et ce n’est pas nécessaire, mais si tu veux tu t’excuses pour la situation avant.” C’est tout nouveau pour moi et j‘en suis fière. Dans la situation avec mon mari, je vibrais dans l‘incertitude en attendant sa réponse. Il a dit : “Oui, c’est vrai. Je suis désolé.”

Alors, pourquoi je me suis inscrite ?

Parce que je veux PLUS de cette nouvelle qualité de ma colère. Il n’y a rien de mieux pour moi que d’« enseigner » ce que je veux apprendre. Alors, j’offre un espace et je vous invite de faire des expériences et des découvertes vous-même, surtout à travers des exercices pratiques et les partages. Pour un avant-goût, venez à l’introduction au club de la colère, dans le cadre des soirées mieux-être de SMQRS :
Vendredi, 26 novembre 2021 de 19h00 à 20h30, en ligne.
Inscription à direction@smqrivesud.ca .
C’est gratuit !