Impressions du Nordeste
Ce parfum humide et tropical de fruits exotiques m’envahit à nouveau et me transporte quelques années plus tôt,
Je me laisse déborder, déambulant dans la nuit chaude de São Luis, le soleil s’est couché à marée basse dans la baie San Marcos.
Tout me revient. Les souvenirs des nuits moites de São Paulo en compagnie de mes acolytes,
Et du soleil qui, chaque soir à Caraiva, se couchait trop vite.
A Barreirinhas on ne s’arrête pas, ce que je veux c’est descendre la rivière pour arriver.
L’embarcation file à travers la mangrove où les hippocampes abondent.
Trois jours après le départ, enfin, le bout de la Terre.
C’est à cette extrémité de l’univers, que j’ouvre la porte sur le nouveau monde.
Devant moi désormais, l’immensité des Lençois. De l’eau, du sable, du vent.
Flotte dans l’air, un peu de magie également.
Rencontre exceptionnelle à Atins : “pourquoi séparer les tables, venez dîner avec moi”.
D’ailleurs je suis né à Arraial d’Ajuda, mais je ne connais pas Nina.
Sur la plage à Jeri,
Redescendus de la dune do Pôr do Sol, nous dansons le forró jusqu’au bout de la nuit.
Voyager ce n’est pas simplement aller dans un nouvel endroit,
Mais savoir, quand on est seul faire les premiers pas.
Cap à l’Est ! Suivons la côte jusqu’à Prea pour retrouver le vent !
Ici il souffle tellement fort qu’il faut réduire la voile.
L’occasion pour quelques jours, de poser l’ancre les pieds dans le sable.
Hanches et épaules alignées, cerf volant à quatre vingt dix degrés,
Et voilà que je glisse sur l’océan en brisant les vagues.
Un bord à gauche, un autre à droite, je lâche des yeux la toile pour regarder défiler l’eau argentée,
Notre escadron laisse derriere lui une trace d’écume en zigzags.
Et puis, tout a une fin.
Comme les reflets rougeoyants du soleil dans la mer redevenue calme avant la marée qui tarde.
Ceux-ci laissent néanmoins, lorsque se dissipe la chaleur du dernier rayon,
Une emprunte éternelle dans l’œil de celui qui regarde.