« Fossile fluides » d’Anna Binta Diallo : mon voyage de réflexion et de connexion
Je ne visite pas souvent le centre-ville de Montréal. Et comme je me trouvais dans ce coin hier, j’ai décidé de passer par le MAC pour enfin voir et expérimenter par moi-même «Fossile fluides», la captivante murale d’Anna Binta Diallo réalisée spécifiquement pour cet espace. Cette petite visite a eu un impact profond sur moi, suscitant des réflexions sur l’identité, la famille, la culture et même notre lien avec la nature.
Ce qui m’a vraiment marqué avec «Fossile fluides» , c’est sa capacité à créer une connexion personnelle et à évoquer quelque chose de vraiment universel. En voyant le collage d’une femme tenant un enfant, j’ai tout de suite pensé à moi et à mon fils de deux ans. Les couleurs vives choisies, surtout ce jaune, m’a rappelé la chaleur du soleil qui brille sur nous deux, comme une chaleureuse embrassade.
Un autre élément captivant de cette pièce est la figure proéminente d’une femme vêtue de bleu tout au centre de la murale. L’abondance des tons de bleus dans le collage m’a fait penser à Yemayá, une divinité vénérée dans la culture Yoruba, associée à la mer et à la maternité. En tant que fille d’immigrants haïtiens, je me suis automatiquement orientée vers cette référence culturelle et j’ai pensé qu’elle apportait de la profondeur et du symbolisme à l’œuvre d’art. Je me suis demandé si d’autres personnes d’origine yoruba avaient pensé la même chose en se visitant la fresque.
La murale aborde à sa façon la thématique de l’avenir. Ces portraits de femmes et d’enfants m’ont fait penser à l’espoir, à la résilience et à la façon dont les traditions sont transmises d’une génération à l’autre. Et parlons des éléments naturels et des couleurs vives utilisés dans l’ensemble de l’œuvre ! L’œuvre met en évidence le lien entre les humains, et l’environnement, ce qui fait examiner notre rôle en tant que gardiens de la nature.
« Fossile fluides » est un bel exemple du pouvoir de l’art à évoquer des émotions, à susciter l’introspection et à favoriser les liens. Je comprends que le cycle d’exposition touche à sa fin, mais je suis un peu triste que cette fascinante murale ne sera pas accessible au public après le 31 mars prochain. Cela me rappelle le potentiel de transformation de l’art dans nos vies et l’importance de célébrer et de préserver les divers récits culturels dans les espaces québécois.
Ces quelques mots servent d’humble hommage au talent et à la vision d’Anna Binta Diallo et un appel à l’action pour un soutien et une appréciation continus de l’art Noir dans les espaces publics partout au pays. Considérons l’art comme un véhicule de dialogue, de compréhension et de croissance collective.