Regard sur la scène artistique contemporaine canadienne à la foire d’art Plural

Joanne Dorcé
4 min readJun 30, 2024

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La vie a été très intense ces derniers temps. Et les jours de pluie comme aujourd’hui, pendant que mon fils fait sa sieste, j’aime prendre ça relaxe en parcourant mon téléphone cellulaire pour revisiter les œuvres d’art que j’ai vues ces dernières semaines. C’est comme ça que je me suis rendu compte que je n’avais pas encore créé le contenu prévu suite à ma visite annuelle à la foire d’art Plural!

J’ai eu la chance de retourner à la foire cette année, et c’était tout simplement incroyable. Organisée par l’Association des galeries d’art contemporain, dans le Vieux-Port de Montréal, Plural célèbre le meilleur de l’art contemporain au Canada. L’édition de cette année a accueilli 46 galeries provenant de 7 villes canadiennes, et c’était un festin pour les yeux et l’esprit.

Plonger dans le Forum Plural

L’un de mes moments forts a été d’assister aux panels durant le Forum Plural. Ils ont offert beaucoup de matière à réflexion. Par exemple, le Momus Talks: Charting an Inflection Point in Art Criticism & Publishing (Un point d’inflexion pour la critique d’art et l’édition) offrait une discussion intéressante où une partie de l’équipe Momus a exploré comment les défis actuels transforment la critique d’art et l’édition, en particulier pour les éditeurs indépendants comme Momus et les écrivains historiquement sous-représentés. J’adore le contenu en ligne de Momus, et c’était génial d’entendre sur cette réalité professionnelle de la bouche de leur éditrice et de certaines de leurs rédactrices associées, en particulier Jessica Lyne, une écrivaine/critique d’art que je suis depuis un moment maintenant. Elle est la fondatrice d’ARTS.BLACK, un journal en ligne de critique d’art de perspectives Noires que j’essaie de lire religieusement.

Un autre panel fascinant était L’artisanat aujourd’hui: un geste de résistance? Cette table ronde a exploré les motivations et les inspirations qui poussent les artistes contemporains à réinvestir dans les compétences artisanales. L’artisanat est un médium artistique que j’apprécie beaucoup, et l’idée qu’il puisse être un acte de résistance m’a profondément touchée, surtout à travers les yeux des 4 panélistes et de la modératrice. C’était une réflexion captivante sur le patrimoine, le féminisme et l’art qui m’a fait repenser le pouvoir et la politique de l’artisanat.

Le dernier panel auquel j’ai assisté était Diaspora and Disappearance in Contemporary Art: Plural Identities (Diaspora et disparition dans l’art contemporain : Identités plurielles). Il a mis en lumière comment les artistes s’appuient sur leurs expériences diasporiques pour façonner leurs projets et aborder des thèmes d’identité, de déplacement et d’autonomisation. Cela m’a vraiment touchée car cela résonne avec les récits complexes que j’aime partager à travers mon contenu en ligne.

Les panels auxquels j’ai assisté cette année étaient divers en sujet, mais l’idée principale qui en ressort est que l’art devrait être considéré comme un moyen de raconter une Histoire. Une réalité. L’art est une façon de dire à la société “nous sommes là et présent”.

Nouvelles découvertes artistiques

J’étais ravie de voir de mes propres yeux à la foire des oeuvres d’artistes tel que June Clark, Karin Jones, Kareem-Anthony Ferreira, Samuel Nnorom, Gordon Shadrach, Kriss Musya, et Erika DeFreitas. Leur travail est vibrant, stimulant et repousse vraiment les limites de l’art contemporain tout en offrant un regard unique sur l’expérience noire et c’était un réel plaisir que devoir celui-ci en vrai! Patel Brown, la galerie représentant Anique Jordan, a même exposé Stutter 2, une œuvre en cours d’acquisition par le Musée des beaux-arts du Canada.

Anique Jordan, Stutter 2, 2022. photographie argentique grand format, encadrée. Cette oeuvre était en processus d’acquisition par le Musée des beaux-arts du Canada, au moment de cette visite.

Retrouver des talents familiers

C’était aussi agréable de voir les œuvres d’artistes familiers comme Anna Binta Diallo, Eddy Firm, Michaëlle Sergile et Mallory Lowe Mpoka exposées à la foire. Leurs œuvres continuent de m’impressionner par leur profondeur et leur créativité, et j’aime beaucoup me balader d’exposition en exposition et de tomber sur leur génie.

Un parcours afroféministe avec Nigra Iuventa

L’une des expériences les plus uniques a été la visite guidée par ma bonne amie Diane Gistal, une commissaire d’art indépendante incroyablement perspicace et fondatrice de Nigra Iuventa, une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion de la scène artistique contemporaine afrodescendante et africaine. Nous avons eu le privilège de découvrir et d’explorer les œuvres de cinq talentueux artistes visuels à travers une lentille afroféministe. Un moment vraiment immersif où nous avons pu en apprendre davantage sur les œuvres de Sergile, Clark, Jordan, Diallo et Jones, non seulement à travers Diane mais aussi grâce à certains des galeristes de ces artistes. Cette visite a été un parcours révélateur qui a vraiment mis en lumière l’importance de faire de la place pour les perspectives des femmes Noires dans l’art contemporain.

Dans l’ensemble, la foire d’art Plural a été un témoignage de la richesse et de la diversité de l’art contemporain canadien. Je suis repartie inspirée et plus connectée à la communauté artistique. Si tu as un jour l’occasion d’y assister, je te le recommande vivement. Et n’oublies pas qu’il est important d’acheter de l’art, surtout des artistes Noirs. 😊

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Joanne Dorcé

social media strategist | tech & advertising geekette | lover of Afro culture | art Enthusiast | i write about Canadian Black Art