UMOA : 5 fois plus de comptes de monnaie mobile que de comptes bancaires
154 banques : 17,4 millions de comptes ouverts.
13 établissements de monnaie électronique : 85 millions de comptes ouverts.
Ces chiffres, tirés du Rapport Annuel 2021 de la Commission Bancaire de l’UMOA, confirment et confortent la tendance globale: la banque se trouve définitivement dans la poche des utilisateurs, sur leur téléphone mobile.
Toutefois, comparaison n’est pas raison.
Pour les banques, un investissement initial conséquejnt (incluant le capital social initial), des charges de structures plus élevées, des ressources chères, le coût croissant de la conformité réglementaire, une adaptation plus lente aux attentes du consommateur et aux évolutions du marché, parfois le poids de l’ancienneté, sont autant de plomb dans leurs ailes.
Les EMEs, pour leur part, “bénéficient” entre autres d’un coût d’entrée sur le marché relativement plus bas, de ressources plus accessibles (soit en capital risque, soit parce qu’elles sont issues de telcos déjà bien établis), d’une base clientèle considérable, d’une certaine efficience technologique, de contraintes réglementaires plus adaptées et, surtout, d’une agilité remarquable.
Toutefois, une convergence semble s’être amorcée : les EMEs, au regard de leur importance croissante, suscitent de plus en plus l’attention du régulateur et du superviseur. Les banques, quant à elles, tentent de défendre leurs parts de marché en sortant de leur zone de confort. Même au prix d’une alliance avec les fintechs. Ces dernières préfèrent parfois rester autonomes et solliciter une licence d’émission de monnaie électronique, en attendant une réglementation plus adaptée.
En outre, l’arbre ne doit pas cacher la forêt : sur les 85 millions de comptes de monnaie mobile ouverts, seuls 34 millions sont actifs. Ceci pourrait sonner comme un rappel d’un défi plus grand, car au-delà de l’accessibilité aux services bancaires, les prochaines étapes devraient être l’usage effectif, la qualité et la protection du consommateur.
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