Sur la route du membership — épisode 1

Au printemps, la team au complet de StreetPress va lancer sa nouvelle version avec les camarades d’Upian, de Revolutions, d’Octopuce, de Philia et caetera ft. 28° et du Disrupt Media Lab.

Jo Weisz @ StreetPress
5 min readJan 21, 2019

Surtout, on bosse sur un modèle de membership qui doit tuer les moustiques. L’idée : associer les lecteurs-membres de StreetPress pour financer et développer notre média, sans fermer l’accès au contenu, pour qu’une info de qualité en ligne puisse continuer à circuler.

Je pose ici les réflexions notées et grappillées un peu partout. N’hésitez pas à réagir, à commenter, nous envoyer d’autres idées et conseils, on a besoin de vous.

Préambule : beaucoup de liens ont été repérés sur Membershippuzzle qui constitue une véritable bible sur le sujet.

1. C’est quoi le membership ?

Donors give their time, money, or ideas without the expectation of personal benefit beyond the organization growing its work;

Subscribers pay money and get access to a product, such as access to the New Yorker in print and online, but the exchange ends there;

Members give their time, money, connections, professional expertise, or ideas to support a cause they believe in. They have a clear expectation of what they will get in return, including access to information, events, merchandise, and recognition. Membership represents a two-way knowledge exchange that is more robust than the donor and subscriber models.

source : https://membershippuzzle.org/articles-overview/talk-to-me-like-i-matter

2. Un système de membership doit s’expliquer et se présenter simplement.

Exemples ici ou , ou encore .

3. Un média qui mise sur le membership doit à ses lecteurs une “transparence radicale”.

Transparence financière, sur son modèle de revenus, sur la gouvernance, etc. C’est aussi l’occasion de placer les chiffres et les arguments qui marquent, comme ici :

Since 2011 Latino Rebels has been a self-sustainable institution, in other words: no office, no pool table and full bar, no big mahogany desks, nada. We’ve dedicated our voluntary efforts to create quality content and highlight our community voices, creating a special space for us to express ourselves. We’ve been so diligent, we have had over 3 million unique visitors, massive social media following and worldwide recognition.

4. Parler cash, et demander clairement les sous (ne pas tourner autour du pot)

J’aime beaucoup le texte d’un des cofondateurs de The Intercept qui se termine comme ça :

We want to welcome you to The Intercept community and we promise not to let you down.

Autre exemple : ce pure player indépendant d’Honolulu pitche la chose comme ça, en haut de toutes les pages :

Enfin, on peut aussi demander des sous avec des ❤️ (et je suis sûr que ça marche) :

5. Être clair sur la promesse.

Mais pas s’engager à proposer mille goodies ou services en échange. Sinon l’écueil est de devenir une boutique en ligne, et d’y épuiser toute son énergie.

Ainsi, la promesse doit être incluse dans l’offre. Ainsi, ce pure player de Seattle propose une offre bien packagée, avec pour premier élément de l’offre, la promesse — ce à quoi le soutien du membre va servir :

Making a difference in our city by supporting community-centric storytelling

A voir par ici.

Un super storytelling chez Grist à retrouver ici (via @valettejj)

Autre exemple : Ca n’est pas précisément du membership, mais de l’abonnement, pour autant chez StreetPress on aime bien la promesse de Rue89Strasbourg :

L’écueil, c’est qu’il faut ensuite viabiliser ce poste, et donc que… les abonnés restent l’année suivante.

6. Avoir un bon outil de gestion des membres

Nous sommes en train de tester Remp, développé par des slovaques, avec le soutien du DNI de Google, qui combine CRM, A/B testing et mailing, le tout en open source.

Si vous avez testé d’autres outils, on est preneurs de vos retours et conseils (jo (at) streetpress (point) com ou @joweisz sur twitter ou directement ici dans les commentaires).

7. Du retour en force de la newsletter

Evidemment pas la newsletter promotionnelle à la papa qui “vend” du clic sur des contenus.

Mais la jolie lettre au membre où chaque mot est choisi, qui lui pousse suffisamment d’infos sur le fonctionnement de la vie interne du média, et également apporte ce dont il a réellement besoin en terme d’infos. Pourquoi pas des extraits d’articles ? Ou des articles entiers ?

Cette newsletter représente un lien relativement intime entre la rédaction et le membre, elle apporte une réelle valeur ajoutée au membre, et le conforte dans son choix d’avoir rejoint le projet, avec une dimension nécessaire de réassurance.

8. Il y a plein de trucs à faire avec sa communauté de membres

En Suède, Blankspot crée des groupes pour avancer et commenter ses enquêtes au long cours (exemple ici pour cet article)

On peut aussi passer du temps avec elle. Au Danemark, Zetland propose un format de journalisme Live (comme Live Magazine) dans un théâtre, et un format plus cosy, et réservé aux membres appelé Zetland Sofa.

D’autres idées ? D’autres envies (pour StreetPress) ? Des conseils ? On est en pleine réflexion, donc on est très preneurs de vos retours. Ecrivez moi : jo (at) streetpress (point) com ou @joweisz sur twitter ou directement ici dans les commentaires).

9. Bonus track : le pure player générationnel qui démarre ses conférences de rédaction par une session de chants folkloriques

Au hasard de mes pérégrinations, j’ai découvert cette pratique légèrement exotique chez le pure player Zetland :

“Zetland starts its meetings — including its daily news meeting — by singing Danish folk songs.”

A lire par ici (en musique)

10. Meilleurs liens vus / reçus depuis la parution du post :

https://www.slideshare.net/PierreLeibovici1/ladhsion-un-nouveau-modle-pour-la-presse-en-ligne

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Jo Weisz @ StreetPress

#MediaInProgress, ici c’est la story et le making of du média StreetPress. Je parle de journalisme numérique, et des questions qu’on se pose chez StreetPress.