Bicou et Bulle
29 min readSep 28, 2015

J- 6…. Hop bientôt les grands espaces. R2D2 est encore prisonnière dans sa boite avec ses copines. Plus d’un mois et demi de détention, elles ont eu le temps de papoter et de se raconter leurs précédentes aventures. “Mais là c’est bon, on aimerait bien se dégourdir les crampon.”

Voici la carte du Gringos 2015. Bulle et moi nous faisons la première partie Montevideo à Antofagasta car la deuxième partie Antofagasta à Ushuaïa nous l’avions faite lors du Gringos 2011.

“Merci les dockers!!! avec vos bêtises on va finir par être à la bourre, vous n’auriez pas des cousins sur le port de Marseille”. Eric et son équipe style couteau Suisse ne vont pas chômer pour libérer tout le monde. On va leur apporter une bouteille de Pastis, il n’y a que ça de vrai. Ces garçons là, ce sont un peu nos héros à nous les gringos. Merci à toi Baluchon et merci à vous tous, Esteban, Mauro, Klaus, Rodolphe, Pedro, Pascal , Eric, Jean André, Gilles, Joséphine, Brian, Nathalie, Laurent , et François. Notre crie de guerre à nous les gringos, sera “Waaaaaoooouuuuu T3”.

Voici la carte des 9 premières étapes de notre périple, Gringos 2015. Il suffit de cliquer dessus pour avoir la carte Google-map en grand format.

Viva T3…..Arriba Arriba Andale Arriba — Yeppa

J-5 …Chérieeeee, tu as pensé à prendre les clefs de la moto, la carte grise, l’attestation d’assurance, mon permis international, nos passeports, notre assurance rapatriement, les billets de train, les billets d’avion, les pesos, les réals, les guaranis, les bolivianos, les nuevos sols, les pesos chiliens, les ….
Arrrrrêêêêtes tu me saoules !!! j’ai déjà la trousse à pharmacie à faire, ma trousse de maquillage à compléter et la trousse à outil à vérifier.

Je ne suis pas TA SECRÉTAIRE, MOAA !!!!

“Ça va être long un mois sur la même bécane. Il faut que je note de na pas oublier mes boules quies”

“Remarque j’ai le Bluetooth dans mon casque, je me mettrais de la musique…..”

J-4…..Ça y est, R2D2 est arrivée à Montevideo.Heureusement j’ai choisi l’option nettoyage T3 c’est un service hors pair. Le boss Eric, il sait recruter ses collaboratrices. Il a de l’expérience le bougre, ça se voit. R2D2 a toujours été sensible aux caresses de la peau de chamois. Il est vrai qu’il y en avait besoin

J-3…..Le dépotage des containers c’est un travail d’équipe.

Image en direct de Montevideo Copyright EMB

Klaus et ses comparses vous déchargent 3 containers avec 2 camions et 41 motos en moins de temps qu’il n’en faut à un docker marseillais pour boire un pastis. Nous les gringos on vous doit au moins une caisse de bières. Le bosse Eric lui aura droit à sa tablette de chocolat noir 70% pur cacao. Vivement Dimanche.

J-2….. La dernière ligne droite des préparatifs pour ce Gringos 2015 dont voici le programme.
Samedi 03-oct-15 Avignon Paris TGV
Dimanche 04-oct-15 Paris-Roissy Montévidéo Avion
Lundi 05-oct-15 Montévidéo à Minas 130 km
Mardi 06-oct-15 Minas à Melo 250 km
Mercredi 07-oct-15 Melo à Cachoeira 340 km
Jeudi 08-oct-15 Cachoeras à Passo Fundo 340 km
Vendredi 09-oct-15 Passo Fundo à Dois Vizinhos 390 km
Samedi 10-oct-15 Dois Vizinhos à Ciudad del Este — Iguazu 275 km
Dimanche 11-oct-15 Ciudad del Este à Villarica 239 km
Lundi 12-oct-15 Villarica à Asuncion 151 km
Mardi 13-oct-15 Asuncion à Asuncion 0 km Journée repos
Mercredi 14-oct-15 Asuncion à Mariscal Estigarribia 526 km
Jeudi 15-oct-15 Mariscal Estigarribia à Villamontes 357 km
Vendredi 16-oct-15 Villamontes à Monteagudo 297 km
Samedi 17-oct-15 Monteagudo à Sucre 300 km
Dimanche 18-oct-15 Sucre à Uyuni 361 km
Lundi 19-oct-15 Uyuni à Coquesa 144 km
Mardi 20-oct-15 Coquesa à Sajama 290 km
Mercredi 21-oct-15 Sajama à La Paz 284 km
Jeudi 22-oct-15 La Paz à Puno 277 km — Lac Titicaca
Vendredi 23-oct-15 Puno à Cusco 406 km
Samedi 24-oct-15 Cusco à Ollantaytambo 91 km — Matchu Picchu
Dimanche 25-oct-15 Ollantaytambo à Cusco 81 km
Lundi 26-oct-15 Cusco à Yauri 313 km — Journée à plus de 4000 mètres
Mardi 27-oct-15 Yauri à Arequipa 286 km — Altitude 4812 mètres
Mercredi 28-oct-15 Arequipa à Arica 451 km
Jeudi 29-oct-15 Arica à Pozo Almonte 273 km
Vendredi 30-oct-15 Pozo Almonte à Tocopilla 303 km
Samedi 31-oct-15 Tocopilla à Antofagasta 200 km
Dimanche 01-nov-15 Antofagasta Paris-Roissy Avion
Lundi 02-nov-15 Paris Avignon TGV
Total Kilomètres à moto 7355 km

J-1…Là les choses sérieuses approchent. Il est temps de faire nos sacs. Comme d’habitude, Eric nous a fourni des baluchons Helly-hansen de 90 litres pour mettre nos petites affaires. Cette année ils sont Oranges fluo, on ne risque pas de les perdre à l’aéroport. Imaginez faire 7355 km en moto avec le même calbute…. un seul avantage nous passerions plus rapidement à la douane. La logistique nécessite des sacs identiques et souples afin de charger plus facilement Hercule et Popeye nos camions d’assistance.

Eric le boss de T3 ce n’est pas le capitaine Stubing de la croisière s’amuse…Il n’aime pas les trucs bordéliques. On ne gère pas une centaine de personne en vadrouille au bout du monde sans un peu d’organisation.

Ne rien oublier, surtout avec les neurones qui n’ont qu’une envie, prendre leur retraite.

Alors la meilleure méthode c’est la checklist et après une petite heure, hop voilà le travail. Il est pas beau mon sac Gringo !!!

On en parle jamais, mais ce sont eux qui sont indispensables à la bonne marche de notre caravane. Voilà les deux costauds du groupe. Hercule le petit nouveau qui va découvrir les joies des pistes à travers les 7 premiers pays qu’il va pouvoir inscrire à son carnet de bord.

Et bien sur le fidèle Popeye qui peu vous traduire le Coran en australien, la Bible en tswana, la Torah en tadjik et les textes sacrés Theravada en portugais. A l’ONU on le surnomme “le Boss”. Il va finir peut-être uu jour comme véhicule de fonction du jovial Ban Ki-Moon. Enfin bref ces deux là portent bien leur patronyme.

Samedi 3 octobre: Jour J… C’est parti, le plus dangereux de l’aventure étant bien sur le trajet Avignon-Roissy en TGV. Vous ne lisez pas les journaux??? Il faut avoir fait Kung-Fu 3ème année pour se sentir en sécurité.

On a eu chaud, nous devions voler sur Air-France, mais nous avons finalement choisi la compagnie T3 pour le vol Paris-Montevideo. Leurs pilotes volent 48 heures par semaine et non par mois comme ceux d’Air-France. A deux jours près nous restions en carafe dans le hall 2. Pour assouvir notre soif d’aventure il y a mieux que de faire le remake du film “Le terminal”.

Nous avons choisi d’être bien logés car le vol dure 16 heures avec une escale à Buenos Aires. La classe Prémium éco est un bon compromis prix-confort.

Baluchon on arrive avec le chocolat.

Dimanche 04 octobre 2015: J+1 …. Coucou c’est nous. Première galère à l’aéroport de Roissy, une gentille hôtesse me prend mon passeport pour me diriger vers l’enregistrement car il y a foule suite à une alerte à la bombe. La bécasse disparait avec mon passe-partout. Horreur, panique, désintégration, l’avion va partir sans nous. Heureusement je n’étais pas en train d’écouter Highway To Hell dans mon casque. Une voie sensuelle m’appelle au micro dévoilant mon identité à environ 21.654 chinois en attente de rentrer au pays. Oui j’ai bien dis des chinois. Je cours aux passeports trouvés pour récupérer mon précieux Sésame.

Décollage avec une petite heure de retard pour un vol sans encombre ni trou d’air. Le train-train habituel, après un repas digne des plus grandes tables, non pas celles-là…. celles de la cantine, petit visionnage de films sélectionnés par le fils du directeur général qui se prétend ciné-fil parce qu’un jour il a bu un cocktail au bar du palais des festivals. Ensuite bien sur recherche de la position sommeil, en boule demie inversée, pattes légèrement croisées, dos accoudé à l’accoudoir, coussin bloqué sous la joue droite. Résultat un sommeil réparateur de 24 minutes sur 16 heures de vol. On est baroudeur, ou bien on ne l’est pas.

Arrivée à Montevideo, survol du lagon local où l’eau ferait pâlir un bigorneau résident sur une plage du débarquement. Atterrissage type top gun, puis roulage pour arriver à une aérogare qui remet en place notre égo d’européen prétentieux.Ils sont aussi modernes que nous ces gringos, ben ça alors ???? Eric, non pas lui l’autre, nous attend pour récupérer ses derniers arrivants du vol AF 394.

Nous avons déjà fait connaissance avec nos futurs compagnons de route et leurs épouses et ceux qui ont eu la chance que leur femme n’aime pas la moto. Vous me suivez…Le taxi est un oncle de Sébastien Loeb, il n’a qu’une seul règle, limitations + 100 km/h. Mais bon son roadbook est fiable, il nous amène fissa à notre hôtel Plaza de la Independencia où nous attendent nos comparses du premier groupe des 24 gringos roots.

Eux partent avec un jour d’avance, c’est normal ils sont vieux…et puis le temps qu’ils montent leurs tentes…

Non sérieusement, ils sont beaux et ça me donne envie de sauter sur R2D2 sans passer par la case récupération. Regardez moi cette vidéo de leur départ……

Bon je vous laisse car j’ai du taf moi. Récupérer R2D2 et tout le bordel que nous avions mis dans nos diverses sacoches, mettre en place la télécommande sur le guidon pour ma caméra Go-pro, refixer le GPS, faire les petites vérifs d’usage. Damned !!! Eric à oublié de me mettre des pneus à crampons, il veut certainement que j’adopte sa devise “je roule pas vite, je roule loin” ou bien que je finisse le nez dans le grava. Je vais vite aller éclaircir ce point.

Suite aux remarques pertinentes de notre directeur de la communication le blog a été renommé “Bulle et Bicou chez les gringos” pour ménager la susceptibilité de la gente féminine. Surement une décision marketing pour la ménagère de moins de 50 ans…..

Lundi 05 octobre 2015: Lâchons le chevaux….Voici mesdames et messieurs le parcours du jour. Montevideo à Minas. 196 km altitude maximum 320 mètres. Une mise en pneus qui devrait nous permettre à tous de retrouver nos montures pour leur rappeler qui est le patron. Je vous raconterais tout ça à notre arrivée.

Alors nous y voilà à Minas. Pour tout vous dire je suis un gros feignant, je n’ai pas pris une seule photo. Ce n’est pas a cause du rythme de notre petit troupeau de GS encore engourdies par ce long séjour en container. C’est sans doute dû au briefing de ce matin et des dix commandements de l’abbé Eric. Trop attaché à faire l’enfant de cœur, j’en est perdu mon sens artistique. Mais la réalité remet vite les pendules à l’heure, pif paf un petit gringos file tout droit en ayant oublié son catéchisme. Résultat 2 côtes cassées et après confession , la sentence sera de minimum 10 jours de camion. Il aura le temps de prendre des photos. Eric à toujours raison !!! En plus en reconnaissance, il a toujours 20 sur 20. La route du jour le long de la côte atlantique était parfaite pour se mettre en pneus (en jambes comme on dit chez vous). Bon je vais me coucher car demain il y a une jolie étape de 318 km pour nous mener à Mélo avec un beau morceau de piste. Sans mes chaussures à crampons, je vais relire mes dix commandements. Pour l’altitude pas besoin de mâcher de la coca, le sommet est à 245 mètres. Bulle se prépare pour cette longue journée en compagnie de ses admirateurs.

Mardi 06 octobre 2015: Minas à Mélo

Il a beaucoup plus cette nuit ce qui a rendu la piste difficile. La haute autorité du Gringos 2015 à donc sagement modifié l’itinéraire pour rester sur la Routa 8 afin d’éviter un bain de boue à toute notre petite caravane. Enfin presque puisque nos deux petits camarades Bruno et Peter ont pris le tracé initial suite à une incompréhension du briefing matinal. Il ne faudra plus le refaire les gars car cela met tout le monde dans l’embarras, on tient à vous quand même un peu. Nous avons donc manger du goudron toute la journée. C’est sans doute mon destin d’user mes Anekees avant de chaussée mes TKC 80 (toujours une histoire de pneus). Cela n’empêche pas de traverser l’Uruguay et de découvrir un beau pays. La Bulle vous à fait quelques photos de la pampa locale.

J’ai bien compté, il y a 7,5 vaches, 2,4 chevaux, 9,2 moutons par habitant. Ils ne risquent pas la pénurie.

Mercredi 07 octobre 2015: Mélo à Cachoeira. Bon là je vous explique, le jeu est de ne pas se noyer. Étape de 417 km sous le déluge plus passage de frontière.

Merci de prier pour nous pauvre pêcheurs. Hercule va surement prendre le grade Noé pour sauver au moins les amazones. Bien sur avec mes pneus de route, la pénitence n’en sera que plus savoureuse sur les pistes inondées. Là je pense à mon Gourou et à madame 100 patates, mais qu’est-ce que je fou là moi. A ce soir peut-être….

Je vais relire la brochure du gringos 2015, il me semble que je n’avais pas coché le programme natation. Je vais vérifier quand même. Ce matin c’était humide mais raisonnable. Mais alors l’arrivée sur Cachoeira était dantesque. Imaginez, rafales de vent style Patagonie face à une toute une caserne de pompiers qui essayent leur nouvelles lances. Bref pour les photos je n’avais pas pris mon Kodak étanche alors on fera sans. Points positifs de la journée, les passages des frontières Uruguayenne et Brésilienne qui ont été rapides. Bon nous avons encore shunté les pistes car elles sont devenues impraticables sauf à prendre son Massey-Fergusson. Je suis aux anges avec mes gommes, merci oh seigneur. Nos augustes ouvreurs Roots nous ont indiqué la fermeture du restaurant prévu le midi. Pas de problème, notre interprète Bruno nous dégotte LA GARGOTE, menu à volonté pour 6€30, alors monsieur Flunch qu’est ce que t’en dis.

La journée a été éprouvante surtout pour les Amazones qui ont dû subir une journée entière en compagnie d’Eric et de Jean André. Le premier ne sachant pas lire un roadbook emmène ces dames sur des pistes improbables. Le second médecin — mécanicien ne pense qu’à une chose roupiller, nous qui lui avons confié la prunelle de nos yeux. Il parait même qu’ils oseraient faire payer leurs services…. qu’elle mentalité !!!!

Jeudi 08 octobre 2015: Cachoeira à Passo Fundo 303 Km 610 mètres d’altitude Prévisions météo “Au secours”

C’était hier, je n’ai pas eu le temps de vous raconter notre journée car nous sommes très très occupés. Mais je vais essayé de me rappeler car ce soir nous avons fêté l’anniversaire de Peter et la cave de l’hôtel est vide. Ma mémoire flanche un peu. Ah si nous avons perdu les Amazones, elles sont arrivées à l’hôtel avec trois heures de retard. D’après Chip and Dale ils auraient pris une piste par erreur à cause des points GPX erronés etc etc…. Deux beaux mecs avec 4 jolies filles délaissées par leur mari respectif, l’argument semble un peu faible. Mais bon nous leurs pardonnons à cause de la pluie qui rend notre périple plus proche d’un tour de Bretagne que d’une traversée du Brésil. Il a plu ça c’est sur. Nous commençons à avoir les mains palmées. A notre retour nous allons pouvoir postuler au Marineland d’Antibes. Ah oui, cela me revient nous avons visité le Muséum de l’automobile en attendant les filles. Le patron de notre hôtel qui ne manque pas de passion ni de réals accumule plus de 80 bijoux de l’histoire du sport automobile Brésilien. Il nous fait une visite guidée personnalisée, respect…. Visite que j’interrompe à l’arrivée d’Hercule. Ma bulle est à 2,5 bars de pression, je lui fait vite un réglage des soupapes sur les conseils de Gérard.

Vendredi 09 octobre 2015: Passo Fundo à Dois quelques choses…..

Notre gentil organisateur pense à tout. Chaque jour pour nous éviter la monotonie d’un voyage fastidieux, il nous dégotte des épreuves supplémentaires. Le thème du jour sera le nid de poule arrosé de projection d’eau boueuse. Je m’explique pour les néophytes. Vous prenez une route de 384 km, vous creusez une petite centaine de trous bien profonds pour 1 km de bitume. Vous embauchez des camionneurs fous, vous les mettez sur une route à deux voies avec comme limitateur de vitesse + 100 km/h, vous arrosé le tout d’une pluie qui n’a rien d’éparse et vous envoyez vos 12 petits Gringos. Il paraitrait que demain il ne pleuvra pas….Promis demain je vous met une petite série de photos.

Samedi 10 octobre 2015:Dois Vizinhos à Iguaçu. Étape de 273 km altitude 762 mètres. Mince nous roulons presque au sec. Cela nous change des journées précédentes, pourtant nous avions finis par aimer ça rouler sous le déluge. Suite à nos test d’étanchéité, plus c’est cher plus t’es mouillé. Patrick vous recommande donc l’ensemble pluie à 35 euros acheté au moto shop local. Vive le marketing…..

Journée tranquille, ces dames quittent Jean André Chip et Eric Dale pour faire un peu de moto, ce qui est le but initial du voyage tout de même. Elles sont un peu surprises par notre pilotage Brésilien, nous sommes assimilés à la culture locale, c’est ce qu’on appelle l’intégration. L’étape ressemble à rien mais bon le but vaut la peine de se faire la route. N’est-ce pas????

Maintenant dès qu’elle voit de l’eau, la Bulle est aux anges, le résultat du stage commando marine. Une journée au sec nous rend nostalgique, alors vite fait, nous allons au plus près des chutes pour prendre une bonne rincée. Henri-Bernard se retrouve en homme sandwich pour promouvoir la célèbre marque Durex. Vous verrez la pub à la télé.

Dimanche 11 octobre 2015: Iguaçu à Vilarica. 240 km entrée au Paraguay.

Ce matin la Bulle est partie faire son petit tour d’hélico pour vous filmer les chutes d’Iguaçu. Quel dévouement!!! Moi je suis dans ma chambre pour vous mettre à jour le blog avec une connexion digne du minitel, alors ne râlez pas…je paye de ma personne moi.

La frontière est toute proche de notre hôtel. Ah oui il faut que je vous parle de l’établissement. Comme usine à touristes ils ont décroché l’oscar. Le concierge et son équipe sont sortis major du concours FDG (foutage de gueule). Ils viennent de gagner toute l’affection de Béatrice et de son amoureux Hugues qui vont les tripadvisoriser façon règlement de comptes à OK-Corral, ça va saigner.

Bon restons zen, le passage des douanes Brésiliennes et Paraguayennes est efficace et cool. Ils sont adorables avec nous, surtout Sancho Pansa regardant sa telenovela favorite, affalé dans son fauteuil troué pour être assorti à son pantalon ou l’inverse je ne sais plus. Bien sur nous repartons sous quoi, je vous le demande………il y en a trois qui suivent..ça fait plaisir.

La journée moto se résume à une longue ligne droite humide et boueuse. Bruno joue la salsa du guidon en oubliant qu’il n’est plus au Brésil. Il faut aussi se méfier des vachettes locales qui broutent tranquillement sur le bord de la route, car comme on le sait l’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté. Il y a aussi le chien de race Paraguayenne qui par sa robe et son allure ferait passer un lévrier pour un chat de gouttière et qui peut tomber vite fait amoureux de la chienne du voisin d’en face. En bref une journée piégeuse.

Mais heureusement sur le bord de la route notre Gourou apparait avec trois comparses roots pour nous remettre dans le droit chemin de notre ligne droite. Oh surprise vous ici, mais n’aviez-vous pas une journée d’avance sur nous? Ils ont mis 2 heures pour faire 5 km. Décidément ces roots n’avancent pas vite. A leur décharge la boue des pistes locales détrempées par une semaine de pluie ne favorise pas l’adhérence. Mais ils sont heureux nos Eric, Alain, Jean-Pierre et Ramon, comme de vilains garnements plus ils se roulent dans la boue, plus ils ont la banane. Cela fait plaisir de côtoyer des aventuriers.
Pour l’étape du soir pour nous les prémiums, direct la maison de retraite, le palace hôtel de Vilarica. Le programme, course de déambulateur, une soupe et au lit. Pour faire un peu de résistance nous décidons la Bulle, les petits Suisses, l’inventeur du Nem sous gaz neutre, madame la présidente, le concepteur de nono le petit robot et moi-même de hisser l’étendard de la révolte. Nous partons en ville à l’aventure de la gastronomie locale. Le plus dur de cette journée fût de faire notre commande à notre serveur Paraguayen qui parlait l’espagnol avec l’accent Corse. C’est dur d’être un baroudeur.

Lundi 12 octobre 2015: Vilarica à Asunción.

Je vous mets la carte, mais ne la regardez pas car l’heure de la révolution a sonné, normal nous sommes en Amérique du sud tout de même. Bruno exaspéré par le manque de pistes lance une rébellion de la classe laborieuse. Le Che Guevara Paraguayen brandit sa carte d’état-major pour expliquer comment nous allons contourner l’ennemi. Décision est prise à l’unanimité, nous jetons nos roadbooks à terre pour suivre notre nouveau guide qui nous mènera à la victoire.

Notre première bataille est rude. Nous avons failli subir de lourdes pertes. Patrick et Janine nos héros du jour essayent d’abattre une vache ennemie à coup de valises latérales. La bête est rude, elle se relève. Seul l’expérience de notre avant garde a pu éviter le pire. Pour nous réconforter, une halte dans le petit village suivant nous permet de compléter la maigre pitance de nos gamelles du matin. Après une jolie campagne camargo-caraibe, nous formons deux groupes d’attaque pour conquérir Asunción capitale du Paraguay comme chacun sait. Tandis que les plus courageux prennent la route pour affronter les troupes motorisées du colonel Chavez.

Nous passons par le flan gauche sur la route du Paris Roubaix afin de surprendre l’ennemi et faire la jonction avec nos alliés “Les Roots”, peuple retardataire mais courageux et vaillant…

Bien sur cette victoire est fêtée par un banquet pantagruélique où le vin coula à flot. La question est de savoir si parmi les viandes rôties ne figure pas la vache du matin.

Mardi 13 octobre 2015: Journée off à Asuncion.

Notre général en chef nous accorde après notre première campagne victorieuse, une journée de repos. Thème du jour visite d’Asunción. Pour vous décrire la ville les images seront plus objectives que mes commentaires. Mais je vais d’abord vous raconter une histoire terrible.

Bruno l’inventeur du petit robot a du mal à boucler son budget pour finir son périple jusqu’à Ushuaïa. Réduit à commercer sur les trottoirs il cherche des sponsors. Merci de faire passer le message car il ne lui reste plus qu’un million de Guaranis. Ce qui représente 163 euros. Il lui reste tout de même 12.000 km pour arriver sur la route de la fin del mundo.

Nous commençons par la visite du célèbre musé du chemin de fer Paraguayen. Le wagon restaurant est bien sur notre wagon préféré surtout que notre chef de cabine Christine sait de quoi elle parle question approvisionnement du bar.

La Bulle se met vite aux fourneaux du wagon restaurant pour nous concocter quelques empanadas dont elle a le secret.

Pendant ce temps là, Henri-Bernard prépare sa reconversion de l’accro-branches au cirage de pompes. C’est sur il y a un marché a prendre au Paraguay.

Remarque c’est un pays où il y a beaucoup à faire

Il sera possible aussi pour notre plombier Patrick, de se recycler dans l’électricité publique. Hugues notre banquier Suisse est déjà en train de lui préparer un business plan et de trouver les financements pour nous brancher tout cela selon les normes Européenne N.E 421 et suivantes, complétée par le décret n° 84–74 du 26 Janvier 1974, modifié par les décrets n° 90–653 et 91–283.

Il y a aussi quelques travaux de maçonnerie à prévoir, la municipalité acceptant bien sur les petites enveloppes avec 4 timbres.

Les transports sont à moderniser et là le ministre a du boulot et accepte aussi les petites enveloppes mais avec 8 timbres cette fois-ci.

Sinon Asunción est une très jolie ville en devenir. Bruno propose même de la reconstruire ailleurs pour perdre moins de temps.

Il fallait pour conclure cette journée que je vous dise deux choses. D’abord le boss de T3, boss avant de rouler sa bosse

Et enfin et surtout ma petite R2D2 attend sagement que Chip and Dale lui mette ces nouvelles chaussures.

Alors si vous voyez ces deux individus merci de laisser un message sur notre répondeur et de prévenir la police locale.

Mercredi 14 octobre 2015: Asunción à Mariscal 523 KM altitude 161 mètres. Une petite étape d’environ 8 heures de moto. Fini le farniente il faut pas penser que nous sommes au clubmed, ici c’est T3, non mais!!!!

Pour tout vous dire cette journée contraste vraiment avec les précédentes. Temps sec, nous partons d’Asunción la fleur au fusil. La sortie de la ville prépare nos poumons aux hauts plateaux Boliviens. Les bus d’un autre âge sont inscrits dans la catégorie Pets noirs. Les taxis (modèles du salon de Tokyo 1988) eux sont dans la catégorie gazogène. Les camions sont en haut de l’échelle dans la catégorie bruleur à mazout. Ségolène priez pour nous pauvre pollueurs. Nous roulons en apnée en ce jour de grand bleue jusqu’à la campagne promise. Et là paffe l’épreuve surprise T3, sortez vos roadbook. Nous avons dû mal nous tenir à table l’autre soir. Sachant qu’un nid de poule fait 87 cm de large sur 16 cm de profondeur, que la route fait 9,20 mètres de large et que le vent souffle à 55km/h avec rafales à 90 km/h, que la température sera de 43,5° calculez votre heure d’arrivée. Je relève les copies dans 8 heures. Résultat 12 sur 12 avec mention 0 jante tordue. Seul Bémol la cata chez les Béatrice(s). Une déshydratation carabinée pour madame Hugues ce qui est peu prévisible avec son agilité à vider les bouteilles. Pour la Bulle c’est une allergie à la ventilation locale qui enflamme ses cordes vocales. Mon casque résonne encore de ses cris de souffrance. Mais rassurez-vous nous ne laissons jamais nos blessées au bord de la route, nous les Gringos.

Jeudi 15 octobre 2015: Mariscal à Villa Montes 355 km altitude 422 mètres

L’étape fût longue et difficile. Les routes Uruguayennes ne sont pas tristes, mais là c’est le pompon. Jadis la route a été là, il ne reste que des patchs de goudrons comme si la route avait décidé d’arrêté de fumer. Entre les patchs, des nids de poule assez profonds pour vous engloutir la roue avant et vous détruire une fourche de GS en un rien de temps, un de nos illustres prédécesseurs Roots en a fait hier l’amère expérience. C’est une succession de pièges incalculables. Ma Bulle s’accroche elle est courageuse et bien sûr exceptionnelle. Je ne prendrais pas sa place. Imaginez là assise derrière moi sans pouvoir anticiper ces montagnes Russes. La moto valdingue dans tous les sens mais je reste prudent car c’est épuisant physiquement et la route est longue. Nous faisons une halte à mi-chemin de cette infernal rodéo de 220 km. Notre petit groupe de cinq motos est sur les rotules. Une hacienda délabrée sur le côté de la route nous sert de refuge. J’improvise un petit café avec la Handpresso que je balade avec amour depuis le début de notre voyage. Je me fais un nouvel ami qui me prête l’eau de sa bouilloire, un gringo aime vivre dangereusement. Un café au milieu de nulle part cela n’a pas de prix. Nous reprenons notre chemin de croix car il nous reste 110 km à subir ce petit jeu de houlà oups. Nous sortons de là lessivés ko debout. Ah oui j’ai oublié de vous dire il fait 44°. Nous rampons jusqu’à une petite cabane en bois aussi neuve que la route pour engloutir 2 litres d’eau de toute urgence. L’estanco fait office de supermarché, restaurant et bien sûr de Station-Service. Les pompes ultra modernes sont tout bêtement des bouteilles d’eau de 2 litres. Nous repartons avec nos montures pour rejoindre Villa Montes en Bolivie. Nos deux conquistadors Bruno et Peter partent comme des bombes en oubliant de faire les formalités de douanes à la frontière. Résultat ils doivent faire un aller et retour de 140 km pour rétablir leurs situations d’immigrés clandestins. Ils voulaient rouler, ils roulent. Après le passage d’immigration dans la cabane du jardinier éleveur de poules et cochons il nous reste une petite formalité, une piste en roulement à billes de 17 km. Jean-François retaille sa valise droite afin de mieux passer dans les embouteillages. Les Gringos et Gringuettes arrivent exténués par petits groupes de 2 ou 3, une soupe, un briefing et au lit. Il faut reprendre des forces pour demain. Il est 21h00. Bonne nuit les petits…..

Vendredi 16 octobre 2015: Villa Montes à Montegudo 411 km altitude 1219 mètres, nous commençons notre montée.

Whaouuuuu!!!! quelle journée. Tout commence mal. A la station de Villa Montès l’essence est trois fois plus cher pour les étrangers. Ne voulant pas payer ce prix, je pique ma crise. Rien y fait je perds ma bataille. J’actionne alors mon démarreur rien même pas un petit clac clac. Je viens de prendre ma deuxième claque du jour ma batterie est à plat. J’ai laissé mes phares allumés pendant mon coup de sang. Je vous passe les détails car je n’ai qu’une heure pour vous raconter deux jours de périple. Hercules arrive, on change la batterie. Je ne démarre toujours pas. Mince ce n’est pas la batterie. Bon dieu mais c’est bien sur je repense à ce dépannage sur une piste patagonne ultra ventée, c’est mon contacteur de béquille. On démonte le bordel, un fil de fer dans la cosse rouge vers la blanche et le tour est joué. Je repars sans la bulle qui bulle dans le camion avec les copines, la piste du jour étant un moment de bravoure. La batterie est trop neuve et pas assez chargée je fais les 165 km de bitumes en perfusion sur la batterie de Bruno qui s’arrête sort les câbles et m’aide à redémarrer. Du coup deux heures trente de retard sur le timing. Je suis énervé de faire perdre du temps à mon équipe de fans. Nous sommes au restaurant à 14h00. Comme dessert Eric me redonne ma batterie pour régler définitivement l’affaire mécanique du matin. Nous repartons pour attaquer 90 km de piste en travaux. Le sable s’invite sous nos tétines et moi le sable je n’aime pas ça, comme beaucoup de mes petits camarades. Le seul à s’amuser est notre petit Henri-Bernard, c’est notre Raymond Loizeaux à nous. (Merci de relire votre histoire du Dakar). Quant à moi, je me retrouve au tapis dans un long bac à sable pousser par un autochtone en 4X4 qui se la joue PacMan. J’applique la technique du poussé sur les jambes pour relever R2D2. Peter me rejoint et me donne des vitamines et sels minéraux car mes piles sont à plat. Nous repartons ensemble et là au surprise tout le monde se retrouve bloqué, la piste est fermée de 14h jusqu’à 18h pour cause de travaux. Du coup je me retrouve au même point que mes petits camarades malgré mes 2 heures de retard. L’ennui c’est que nous allons devoir rouler de nuit. Xavier ayant préféré faire un break pour aller récurer des forces dans le camions nous soutien moralement. La piste se transforme en calvaire. Elle englouti notre plaisir de faire de la moto. Le sable est en fait une poudre volatile qui réduit notre champ de vison à 2 mètres. Je suis dans un épais nuage soulevé par un camion quand tout d’un coup je me retrouve dans l’autre sens face à mon Patrick qui va piano va sano. Il se marre forcément puis m’aide avec une équipe de Boliviens serviables à sortir la moto du bas-côté. Nous reprenons notre route pour enfin rejoindre un petit groupe composé de Jacques, Philippe et Jean-François. Je me met en fin de peloton. Bien m’en à pris car Jean-François par deux fois tombe au tapis éparpillant ses valises latérales. Je reste avec lui pour éclairer la zone du crash et faire la reconstruction du véhicule interstellaire. C’est alors que Scout passe à nos côtés. Les filles sortent de la voiture en me criant “Jean-Pierre, te voilà t’es vivant”. Elles sautent à mon coup. En fait tout le monde me cherche depuis le village précédent. La thèse la plus admise était que j’ai tiré tout droit dans le ravin. Non je suis moulu mais vivant. Je finis l’étape avec Jean-François dans ma roue, il est épuisé. Il est 21H30 quand nous arrivons à l’hôtel La Mansion de Montegudo. La nuit fût écourtée par l’arrivée incessante de camionneurs et surtout par ce coq Français qui ne tient pas compte du décalage horaire pour réveiller la basse-cour à 3 heures du matin. Résultat une bonne nuit blanche pour récupérer, demain sera dur.

Samedi 17 octobre 2015: Montegudo à Sucre: 299 km altitude 3410 mètres

C’est la dernière étape pour Hugues et Béatrice, nos petits Suisses. Hugues est très fatigué car hier il s’est battu comme un héros. Il n’avait jamais fait de piste avant ce Gringo et bien sûr jamais de sable. Passage de guets de nuit, ils n’ont pas encore ça comme programme de formation dans les banques. Alors pour se faire pardonner la piste a pris ses plus beaux atours. 125 km de pur bonheur, un peu piégeuse parfois mais très agréable. Des paysages magnifiques, un peu comme si la piste saluait notre petit camarade pour lui dire “Revient j’en ai encore”. Nous quittons la piste à Padilla, où nous faisons une pause sur une jolie place ombragée. Nous investissons les bancs publiques pour faire une sieste bien méritée. 170 km de montée et nous arrivons dans la très belle ville de Sucre. L’architecture coloniale est un plaisir, notre hôtel ancien monastère est magnifique avec de belles terrasses donnant sur la ville. Nous sommes tous épuisés par ces derniers jours. De vrais extra terrestres au milieu des touristes. Malgré la fatigue nous rassemblons nos dernières forces pour pleurer tous ensemble sur le départ de dame Béatrice et de Hugues son héros. Le Pisco-sour coule à flot. Bon vol, nous penserons bien à vous pendant le reste du voyage, vous nous manquerez.

PS: Pour les photos je vous en mettrait dès que j’ai un peu de temps.

Dimanche 18 octobre 2015: Sucre à Uyuny. 363 Km altitude 4291 mètres. Là ça monte dur. Chérie prépare les granules de Coca, je vais avoir mal à la tête

Voilà je reprends la rédaction du blog avec 8 jours de retard. La raison en est simple un arrêt de travail sans préavis. Une petite bronchite, couplée à une sinusite à l’arrivée à Uyuni a terrassé mes ardeurs pour me réduire à l’état de loque humaine. Bien sûr pour faciliter la convalescence l’altitude me bouffe 17% de mon oxygène vérification médicale à l’appui. R2D2 est donc hissé sur Hercules et moi j’intègre la cabine arrière avec ma Bulle comme assistante médicale personnelle. Je vais faire appel à mes trois Neurones qu’il me reste pour vous conter ces journées manquantes.

L’étape Sucré Uyuni n’a pas été très difficile car il n’y avait pas de piste. Le plus dur a été de traverse Potosi, horrible ville minière de 132.966 habitants, culminant à 4070 mètres d’altitude. Crasseuse, bruyante, encombrée nous nous sommes perdu dans ce labyrinthe après avoir déjeuné sur la place de l’église, le seul endroit civilisé. Le temps perdu a bouleversé notre timing pour nous faire arriver à Uyuni de nuit. C’est là que j’ai pris froid. Je n’ai même pas la force de rentrer ma moto, Jean-François s’occupe de R2D2 pendant que je me jette dans le lit grelottant et épuisé. J’ai très mal à la tête, j’ai peur d’avoir le mal des montagnes. Je rage car l’étape de demain est le graal de tout motard, traverser le Salar d’Uyuni, plus grand Salar du monde. Vais-je pouvoir faire de la moto demain ???

Lundi 19 Octobre 2015: Uyuni à Coquesa 155 km altitude 3983 mètres

Ce matin mon état a empiré, ma Bulle fait tout pour me sauver et me retaper, mais gambader sur le Salar avec R2D2 est contre-indiqué. Je confi donc mon destrier à Jean-André notre médecin pour qu’il profite de ce moment magique. Un vrai môme courant dans tous les sens, ces yeux brillent de bonheur à travers sa visière. Rouler sur cette immensité est surréaliste. Le seul point de repère c’est l’horizon marquant la courbe de la terre. J’apprécie ce moment de bonheur qui nous conduit à l’ilot des pécheurs, sommet volcanique émergents au beau milieu de ce désert blanc de 12.500 km². Il fait froid, je me réfugie avec mes petits camarades dans le petit estanco servant de restaurant pour avaler une soupe chaude salvatrice. Poussé par mes fans qui me convainquent de ne pas rater ce plaisir, j’enfile ma tenue de conquistador. Après une séance de photos collective, je mets ma poignet dans le coin, direction nulle part pour que R2D2 me colle son aiguille à plus de 180 km/h. Puis direction plein nord pour rejoindre Coquesa petit village en bordure du Salar. Mon état empire encore, je n’ai pas été raisonnable mais je ne pouvais rater ce moment unique convoité par tous motards voyageurs.

Mardi 20 cotobre 2015: Coquesa à Sajama

Rien à dire je suis au fond du trou, j’envisage de repartir en Europe. Ma Bulle et moi sommes épuisés par des nuits sans sommeil. Les aspirines, dolipranes et toute la pharmacie ne suffisent pas à soulager mes maux de tête. Le doc me rassure mais je n’en mène pas large. Ces journées à plus de 4000 mètres ne favorisent pas mon rétablissement. D’ailleurs tout le monde est fatigué, sur les rotules.

Mercredi 21 octobre 2015: Sajama à la Paz 286 km altitude 4991 mètres

Nous redescendons sur La Paz capitale économique de la Bolivie. Située à 3.600 mètres d’altitude c’est la plus haute capitale du monde. C’est une énorme cuvette avec un dénivelé de 1000 mètres entre le centre ville et les quartiers du plateau. D’ailleurs le métro ici est remplacé par les télécabines. Depuis ce matin mon curseur énergie remonte de quelques %. Je décide donc de tenter la convalescence sur place.