ET CETTE MACHINE DANS MA TÊTE

julie.brun
3 min readMar 20, 2016

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Aujourd’hui tout particulièrement, j’ai cette envie d’écrire.
Plus qu’une envie, c’est un besoin. Un besoin irrépressible de faire de la place.

De faire en sorte que ça se bouscule moins dans ma tête. Que cette machine sourde et tempête (comme le dit la chanson) se calme. Je ne lui demande pas de s’arrêter complètement, puisque c’est aussi ça qui m’anime. Mais de faire de la place.

Faire de la place pour quoi ? Pour qui ? Pour moi en fait…
C’est sans doute à moi que j’ai besoin de faire de la place.

A mes envies, mes envies les plus folles comme mes petites envies du quotidien.

A mes idées aussi, mes idées bouillonnantes, celles qui tournent en rond là-haut, comme si le professeur Foldingue faisait sans cesse des expériences de toutes sortes, sans rien demander à personne, et surtout pas à moi.

Aujourd’hui j’ai besoin de coucher tout ça sur le papier.

J’ai longtemps cherché à tout enfouir, bien profond, le plus loin possible. Mais aujourd’hui, ça déborde.

Je n’ai pas besoin, ni envie de m’en débarrasser. J’aimerai au contraire réussir à les organiser, à y faire de l’ordre. Mais aussi bien sûr, quelque part, à les mettre en avant et à les valoriser.

Aujourd’hui où les idées débordent, je me rends compte de la nécessité d’écrire.

J’ai toujours aimé écrire, manier les mots, faire passer des émotions à travers les mots.

J’ai récemment été confrontée à cette question à la fois incongrue et très saine :

« Qu’est-ce que tu aimais faire spontanément quand tu étais enfant ? »

Petite, j’adorais me raconter des histoires (comme tous les enfants me direz-vous).

Mais surtout, petite, j’écrivais des histoires. Dans ma tête au départ puisque je ne savais pas encore former les lettres. Puis, je traçais des sortes de hiéroglyphes de droite à gauche (plus logique pour mon cerveau de gauchère) à l’époque où je savais tenir un crayon mais pas encore tracer les lettres.

Puis j’ai écrit des rédactions, des dissertations, des explications (de textes) puisque c’est cela que l’on nous demande à l’école (j’y reviendrai).

Plus tard, j’ai écrit des chansons, des chansons pour faire passer des émotions.

Aujourd’hui, j’écris surtout des mails, des présentations, des recommandations aussi parfois.

Alors voilà, aujourd’hui, il y a comme un énorme décalage entre la bonne élève qui avait des 15 en dissertation et qui devrait être fière d’écrire des recommandations (stratégiques, pour que tout ça paraisse plus sérieux) et l’inventrice, la professeure foldingue qui veut simplement écrire au sujet de ses réflexions.

C’est là toute la vocation de ces écrits. Laisser de la place à la réflexion et à la professeure foldingue qui squatte là-haut.

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julie.brun

“Les mémoires d’une jeune femme dérangée”. Regard sur le monde, questionnements et débats intérieurs.