De la réalisation de soi - dans le numérique

Julien Froidefond
4 min readJun 7, 2020

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Chacun d’entre nous est amené un jour ou l’autre à se questionner sur son utilité brute à la société; la fameuse quête du sens. La question de notre action réelle pour le bien commun peut même être, chez certains d’entre nous, omniprésente. L’impératif catégorique de Kant.

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L’essence d’un but

Je travaille dans le numérique depuis longtemps. J’ai été technicien, leader technique, responsable technique, puis aujourd’hui principal engineer; dans des entreprises à taille plus ou moins humaine et je reste persuadé que ma fonction essentielle, mon attribut et mon but premier, depuis toujours, est la socialisation et la permanence du lien humain.

L’entrepreneuriat réduit à sa fonction capitaliste première n’est pas un but humain en soi, par contre, les talents déployés grâce aux interactions humaines en est un. Nous apprenons chaque jour de nous-mêmes, des autres. De cet apprentissage et ces interactions naissent un bonheur simple, à la base de toute relation humaine.

L’informatique est un domaine d’expression qui favorise le lien humain, la liberté et la passion. C’est en cela que j’ai pu évoluer éthiquement dans ce domaine car la passion humaine y bat son plein, elle pulse, elle transforme et exalte. Un domaine de choix pour tenter d’être vecteur d’un meilleur lendemain.

Du contexte technologique

La technologie, en soi, est un espace en continuel expansion. En ce sens, elle est dans un continuum d’immortalité. Chaque jour apporte son lot de découverte, de réinvention perpétuelle. Ce mouvement infini apporte son lot de fascination et un horizon de possibilité inextinguible, inépuisable. Cultiver la curiosité, s’affranchir des limites, accompagner un lendemain transformable, telles sont ses promesses fascinantes.

Du contexte de développement informatique

Le développement en lui-même (le fait de créer du code), est un art en soi. Chaque bout de code est une oeuvre qui trouvera critique, aversion ou admiration et consentement. Le code crée du sentiment, telle une toile, un poème ou une chanson. L’imagination est la seule limite.

L’algorithmie, les spécificités linguistiques, les astuces techniques ne sont que nos outils. C’est sans rappeler des pinceaux ou encore un stylo.

Il y a deux aspects à cette créativité : l’idée et la façon dont on la met en oeuvre. Nombre de startups se résument à l’idée. Mettre en oeuvre une idée, c’est créer une solution. Il y a mille et une façons de créer, à chacune sa philosophie, une déclaration à faire. Et dans cette déclaration se cache une chose typiquement humaine, parfaite mais imparfaite, à multiples facettes en étant réduite à sa simplicité même.

Du domaine

J’ai passé la plupart de ma carrière dans l’e-commerce. J’ai vu beaucoup de collègues se poser la question du sens. Comment trouver du sens dans une société qui place en son centre le ROI , l’intérêt capitalistique ?

Je connais mon lot d’ancien ingénieur parti pour une reconversion, dans un métier plus proche d’un besoin primordial humain. Boulanger, professeur, et autre artisanat. Il existe aussi, par l’intermédiaire du flux des startups, les développeurs qui ne veulent que travailler dans un domaine éthique (écologie, …).

Personnellement, j’aime mon métier (cf ci-dessus) et je pense sincèrement que l’intérêt commun est en nous-même, tout le temps. Nous n’avons pas à tous travailler pour WWF, pour que chacun d’entre nous produise de la valeur humaine. Nous pouvons produire du bonheur brut, juste en se réalisant soi-même par une éthique tournée vers les autres.

Se réaliser

Je ne crois pas au destin, ni à la fatalité. Nous créons, transformons, restons passif face à certaines situations. Surement le résultat d’un mélange complexe entre éducation, inconscient, automatisme dans notre esprit. Mais le libre arbitre n’est jamais loin, prêt à se manifester; éveiller notre pleine conscience et changer les choses. Se réaliser, être acteur et transformateur va demander à bien d’entre nous de prendre à pleines mains ce libre arbitre et casser nos accoutumances installées profondément dans notre zone de confort.

La bonne nouvelle, c’est que la plupart du temps, cela reste d’une simplicité épatante. Un sourire. Une salutation. Une discussion exaltée. Un point de vue différent. De l’empathie. Créer du mouvement est surtout une question d’être en mouvement.

Il existe beaucoup d’autres façons de se réaliser, bien sur; mais l’essence même de celles-ci sera pour la plupart toujours d’une simplicité déconcertante; ce qui devrait être un espoir pour chacun d’entre nous.

Dans la même série …

Cet article fait partie d’une suite d’édito sur l’engagement.

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