Post Mortem What if Community

Laetitia Chabannes
13 min readMay 30, 2016

En France, l’entrepreneuriat a le vent en poupe. De plus en plus de jeunes ont envie de monter leur boîte et c’est tant mieux ! Pourtant l’entrepreneuriat n’a rien d’un long fleuve tranquille et on oublie parfois qu’à côté des quelques belles “success stories” se cachent de nombreux insuccès.

C’est ce qui m’est arrivé. Après presque 2 ans d’aventure entrepreneuriale, j’ai décidé d’arrêter What if Community. Cette décision n’a pas été facile. Elle est le fruit de plusieurs semaines de doutes, de réflexions, de prise de recul et de discussions. Aujourd’hui je sais que c’est la bonne décision.

On n’a pas tellement la culture de l’échec en France. Les “fail conferences” n’ont pas le même retentissement qu’outre-mer. Mais comme je ne le ressens pas comme un échec, j’avais envie de partager avec vous ce qu’ont été ces 18 mois d’expérience entrepreneuriale et vous livrer quelques apprentissages. Certains se retrouveront dans mes propos, d’autres pas du tout. Je pense que chaque histoire d’entrepreneur est unique mais que l’expérience des autres est toujours enrichissante.

Cette article est un peu long mais j’ai essayé de retracer ce qu’a été What if Community depuis sa genèse jusqu’à aujourd’hui, de marquer les moments importants de construction, de partager les documents clé du projet (si en plus ça peut servir à quelqu’un!) et de retranscrire mes émotions au cours de cette aventure.

La Genèse

Je ne vais pas commencer en vous disant que j’ai toujours rêvé d’être entrepreneur, ce ne serait pas vrai. D’ailleurs je n’y avais jamais pensé. L’entrepreneuriat est plutôt venu à moi comme une nécessité, la seule façon de pouvoir agir face à une situation que je trouvais injuste.

Tout a démarré par un sentiment de frustration: Voir une amie arrêter ses études faute de moyen financier ! Nous sommes en France, en Novembre 2013 et il est encore possible que des étudiants abandonnent leurs études faute de pouvoir les payer. Ca m’a choquée ! Puis rendue en colère. Un de mes amis (Vincent Hejduk) a écrit un article sur comment il a transformé sa colère et sa frustration d’adolescent en actions concrètes et en projet entrepreneurial. Et bien c’est exactement ça. Pour la première fois je ne pouvais pas ne rien faire, je ne pouvais pas laisser cette situation en l’état. Je me devais de passer à l’action.

Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Pendant plusieurs mois je n’ai pas fait grand chose, à part parcourir des articles et dossiers sur le sujet. Et puis à force de lire, de creuser, je me suis rendue compte de l’ampleur du problème du financement des études supérieures. 1 étudiant sur 4 rencontre des difficultés financières en France. Soit 600.000 étudiants chaque année. Et j’ai commencé à poser des idées sur le papier. What if Community était né !

Mon ambition est alors de proposer une solution de financement des études supérieures alternative basée sur le potentiel de chaque étudiant et non sur la feuille d’imposition de ces parents.

Les étapes

Septembre — Décembre 2014

Je quitte mon job chez Ashoka France avec l’idée de créer la 1ère plateforme de crowdfunding dédiée au financement des études supérieures. Après tout si on arrive à faire financer une trottinette électrique ou un album de musique, pourquoi pas les études supérieures !

Pendant ces premiers mois, je suis seule sur le projet. Je travaille de mon salon. Et la vie entrepreneuriale me paraît très excitante. Je ne sais pas très bien par où commencer, j’ai des idées en pagaille et je pars un peu dans tout les sens. Le projet évolue 100 fois, passant d’une solution de financement en réseau à un projet d’ateliers d’orientation pour finalement arriver à un projet avec 3 axes: 1/ Finance 2/Connecte 3/Explore

Le graphisme est encore assez sommaire et cette présentation est davantage la modélisation de mes idées plutôt qu’un véritable support de communication. Le financement n’est pas l’axe unique de What if et j’ai l’envie de permettre aux étudiants en difficultés financières d’également intégrer un réseau et de favoriser autant la réussite de leurs études que leur insertion sur le marché du travail. Bref le projet est ambitieux (mais c’est aussi pour ça que je me suis lancée non !).

Janvier - Mai 2015

C’est avec un certain soulagement qu’arrive comme associée Zélie, ancienne d’Ashoka comme moi qui après un Master d’entrepreneuriat décide de rejoindre l’aventure. Je ne suis enfin plus seule ! Zélie apporte le souffle dont je commençais déjà à manquer et l’altérité nécessaire pour confronter mes idées. Je repars motivée à bloc. A moi le développement de partenariats avec des écoles et des associations dans l’égalité des chances, à elle le développement de notre plateforme de financement participatif. Notre objectif: lancer les premières campagnes en Avril 2015!

Grâce à l’aide de Passeport Avenir et de nombreuses associations qui travaillent au quotidien sur le terrain pour favoriser l’égalité des chances, nous rencontrons de nombreux étudiants à la recherche de financement, nous appréhendons mieux leurs attentes et leurs besoins. Plusieurs sont très intéressés par le projet et se proposent pour faire partie de la version beta.

Notre idée alors n’est pas de créer des campagnes de financement individuelles mais plutôt de mutualiser les demandes de financement au sein de cagnottes communes. Par exemple, une cagnotte avec 3 étudiants donc le projet est d’intégrer une école de commerce. Nous pensons ainsi pouvoir démultiplier la capacité de mobilisation de leurs réseaux comme les associations d’anciens élèves ou associations professionnelles d’un secteur (Par exemple, en regroupant des étudiants en droit et faire appel à une association professionnelle d’avocat).

Pour ces premiers étudiants, nos critères de sélection sont alors assez simples : Etre étudiant français, inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur français délivrant un diplôme reconnu par l’état et remplir de façon détaillé le dossier de candidature qui teste la pertinence de leur motivation et leur projet professionnel. Etre boursier n’est pas un critère mais 98% des étudiants postulant le sont.

Le graphisme a évolué et les messages clés aussi mais on retrouve cette idée de proposer une solution 360° autour du financement de leur études.

Cette idée de campagne mutualisée ne durera pas longtemps, les internautes souhaitant donner d’abord pour un étudiant précis et non un type d’études. Par la suite, nous testerons des campagnes individuelles avec des étudiants de différentes formations (droit, école de commerce, école d’ingénieurs) et de différentes régions.

Le projet parle et touche de plus en plus de monde. Sans le vouloir, nous arrivons à intéresser les médias et plusieurs articles et chroniques paraissent à propos de notre projet. Je suis interviewée par Europe 1, Mouv’, l’étudiant et d’autres. Notre site est de plus en plus consulté et nous avons toujours plus d’étudiants qui s’inscrivent et déposent leur dossier de candidature. Mais nous nous rendrons vite à l’évidence, les médias ne sont qu’un vernis. Ils flattent l’égo, permettent de rajouter 2–3 logos sur les présentations mais ont un impact très limité sur le développement du projet.

Juin — Septembre 2015

Le site est officiellement lancé le 6 Juin 2015 avec une cagnotte de trois étudiants lors de la conférence de l’Echappée Volée au Château de Chambord pour laquelle j’ai été sélectionnée parmi une centaine de projets. Pendant 3 minutes, je présente le projet devant 1.000 participants : un moment extraordinaire !

Mais malgré ce lancement en fanfare, la cagnotte ne décolle pas. Nous sommes à peine à 3 % de contributions pour un montant total à 22.500 €. Les trois étudiants que nous avions sélectionnés pour la solidité de leur projet, leur motivation et leur dynamisme se désengagent petit à petit de la campagne. Les réseaux d’anciens que nous pensions arriver à impliquer restent muets. Je pense que notre erreur a été de ne pas plus aller au devant des potentiels contributeurs; de ne pas être allé les chercher un par un non par mail mais par un travail de communication de terrain poussé.

En revanche nous recevons toujours de nombreuses candidatures d’étudiants venant d’un peu partout en France et de tous types de formations qui sont intéressés par lancer leur propre campagne. Nous lançons donc trois nouvelles campagnes, cette fois-ci individuelles, avec des étudiants en droit, en arts et en école de commerce.

A la fin de l’été, le bilan n’est pas glorieux. Aucune de nos campagnes n’a passé la barre des 15%. Nos étudiants sont démotivés. Et notre réseau plutôt absent. On profite de la relative tranquillité de cette fin de mois d’Août pour se poser les bonnes questions et remettre à plat nos hypothèses de départ. Suite à cette réflexion, voici selon nous les raisons de cet échec:

1/ Les sommes recherchées par les étudiants sont nettement supérieures à nos estimations et nettement supérieures au montant moyen des campagnes sur les autres plateforme de crowdfunding en don. Les étudiants recherchent en moyenne 9.000€ pour une année. C’est une somme énorme !

2/ Les étudiants n’ont pas de réseau ou très peu. Pour la plupart, ils ne savent même pas vraiment ce qu’est un réseau. Alors comment lancer une campagne de crowdfunding quand les premiers concernés n’ont aucune idée de qui aller solliciter. Et pourtant nous avions pris le temps de les former, de leur expliquer le fonctionnement de la plateforme, de dresser avec eux la liste des personnes qu’ils pouvaient contacter. Mais malgré cela, nous n’avions pas pris la mesure du manque de connaissance immense du fonctionnement d’une campagne de financement participatif de la part des étudiants.

3/ Les étudiants issus des programmes de l’égalité des chances cherchent davantage à faire oublier ou à cacher leur manque de capital social et financier. La visibilité que donne une campagne de crowdfunding crée une gêne voire un malaise. Et malgré notre préparation, certains nous demandent d’arrêter leur campagne pour ne plus avoir à mettre en lumière leur situation.

4/ Notre entreprise est perçue comme un projet caritatif par nombres de contributeurs. La question la plus demandée est celle de la possibilité de défiscaliser leur don, ce qui n’est pas possible puisque nous sommes une SAS. Le contexte français est très particulier par rapport à nos voisins européens ou américains. Le don est fortement lié à une fiscalité très avantageuse et de nombreux contributeurs ne passent pas à l’acte sans cette possibilité. Nous étions donc perçu comme un projet associatif mais avec le statut juridique d’une entreprise. Et pourtant, notre ambition était bien d’être un projet business et non caritatif.

Bref nous voulions proposer une solution de financement globale pour que les étudiants puissent pleinement se projeter dans leur études. Résultat: Nous ne leur proposons qu’une solution de financement, limitée à une année, sans garantie de réussite et sans garantie que ce financement soit toujours disponible l’année suivante. Avec Zélie nous sommes frustrées et décidons de réfléchir à d’autres modèles.

Septembre — Décembre 2015

On se permet toutes les idées et notre brainstorming va loin. On passe en revue une solution de crowdfunding en equity, un modèle SAAS à destination des écoles/universités, un projet de financement en nature en faisant gagner aux étudiants des ordinateurs, de l’électroménager, des billets d’avion pour finalement s’arrêter sur un modèle de financement basé sur le principe d’investissement sur du capital humain.

Nous intégrons au même moment l’incubateur de MakeSense dédié aux starts-up innovantes et sociales, le Sensecube, pour 6 mois d’accélération. Finalement on se dit que le timing de notre pivot n’est pas si mal.

Notre nouveau business model s’inspire de modèles déjà existants en Amérique Latine (ex: Lumni) ou au Etats-Unis (ex: Upstart qui a depuis évolué vers du prêt). Notre ambition, valoriser l’Education comme une forme d’investissement significatif, durable et à très fort impact social auprès du plus grand nombre. Comment, en investissant sur le potentiel des étudiants et leur réussite future.

Concrètement, nous réunissons des fonds auprès d’entreprises ou d’institutionnels pour les mettre à la disposition des étudiants. L’étudiant, une fois diplômé, reverse un pourcentage de son salaire sur une période de temps donnée. Contrairement au prêt, les étudiants remboursent selon leurs moyens et uniquement s’ils sont en capacité de le faire. Pas de salaire, pas de remboursement. A l’inverse s’ils gagnent beaucoup, ils contribuent davantage et participent ainsi à créer un système de financement pérenne.

Nous avons la chance de pouvoir présenter cette nouvelle idée sur la scène du Théâtre du Châtelet lors de la conférence TEDxParis en Novembre 2015. Une occasion rêvée de lancer le débat et de parler aussi de l’expérience d’entrepreneur.

Ce modèle est ambitieux, nouveau et surfe sur un vide juridique. Il implique aussi un changement de métier pour l’équipe puisque nous passons d’intermédiaire en financement à celui de financeur pur. Ce qui nous donne plus de levier et de liberté mais rend également le projet beaucoup plus complexe avec une preuve de concept à long-terme. Et c’est peut-être cela qui a entrainé la fin de What if Community.

Fin Novembre, mon associée, Zélie, décide de quitter le projet pour plusieurs raisons mais principalement parce qu’elle ne se retrouve plus dans ce nouveau modèle. Son départ est un choc et un coup dur pour moi. La séparation entre associés, c’est comme une rupture dans un couple, même si les deux sont d’accord, c’est toujours douloureux. Je me retrouve seule à nouveau avec de plus en plus de questions en tête, de la frustration et même un peu de colère.

Mais après plusieurs jours de réflexion, je décide de continuer, de partir à la recherche d’un nouvel associé, de m’accrocher coûte que coûte.

Janvier-Février 2016

Retour de quelques jours de vacances et la claque est violente. Je prends alors pleinement conscience de la situation et de la charge de travail. Je commence à rencontrer de potentiels associés sans grand succès. Je me sens déprimée, découragée. L’enthousiasme des débuts s’est estompé. L’envie et la passion se sont effritées. La vision du projet n’est plus assez forte pour me pousser vers l’avant.

Cette période a été très difficile à vivre. On culpabilise d’avoir envie de tout plaquer, on a peur du regard et des réactions des gens qui nous entourent, on n’ose rien faire de peur de relancer la machine et en même temps on ne veut rien lâcher. Se lever le matin devient un déchirement et pourtant je ne peux rien faire d’autre de mes journées que de procrastiner sur tout ce qu’il reste à faire pour relancer What if. C’est un sentiment très schizophrénique.

Heureusement, j’ai des amis qui me forcent petit à petit à lâcher prise, à m’autoriser à faire des pauses, à aller faire autre chose, à revenir à moi. Je me mets à rencontrer des gens dont j’ai toujours aimé les projets, à reprendre du temps pour faire du sport, des expos. Et je me rends compte que What if ne me manque pas, que la perspective de revenir au projet ne m’enchante pas et que je m’enthousiasme pour d’autres sujets.

Mes frustrations si longtemps gardées sous silence se révèlent beaucoup plus instructives que je ne l’aurais cru, et révélatrices de l’écart énorme qui s’est créé entre mes aspirations personnelles et le projet.

Travailler uniquement sur la question du financement des études supérieures participent finalement à maintenir cet état de fait de deux systèmes inégalitaires: universités d’un côté, grandes écoles de l’autre. Je ne crois plus en l’enseignement supérieur tel qu’il existe en France aujourd’hui : aux frais de scolarité qui augmentent, parfois de façon scandaleuse, aux formations proposées qui ne sont pas adaptées au monde du travail de demain, aux diplômes, documents obsolètes qui ne reflètent plus les compétences acquises. Et What if Community ne répond pas à ces convictions.

Parce qu’on ne construit pas un projet entrepreneurial uniquement sur une vision. Ca marche au départ mais le quotidien finit par vous rattraper.

Epilogue

Bref en un an et demi, le projet a beaucoup évolué. Je n’aurais jamais autant appris ces 18 derniers mois sur ce que je sais faire, ce que j’aime faire (ou ne pas faire), mais aussi sur moi-même. Pour ceux qui sont en train ou ont envie de monter un projet, voici mon retour d’expérience et quelques conseils. Il n’y a pas de scoop, vous les avez entendus surement mille fois et pourtant ils sont vitaux.

1- D’abord une idée, aussi bonne soit-elle, ne vaut rien sans une équipe solide et complémentaire. Trouver la ou les bonnes personnes avec qui créer une entreprise est loin d’être facile et créer seul est encore plus dur. Avec Zélie, le choix semblait évident : nous nous connaissions d’un précédent boulot, nous partagions la même ambition et les mêmes valeurs. Et pourtant nous nous sommes séparés parce que nos profils étaient justement trop similaires et que nous n’arrivions plus à nous positionner l’une envers l’autre sans nous marcher dessus.

2- Ensuite modéliser ou conceptualiser une idée est une chose, la mettre en opération en est une autre ! On s’est retrouvé avec un projet au potentiel immense, mais sans l’envie d’exercer le métier vers lequel il nous dirigeait. Nous nous étions tellement attaché à la vision que nous en avions un peu perdu de vue le travail qu’elle imposait au quotidien. Au lieu de miser sur notre valeur ajoutée, nos compétences, nous avons créé un projet sur lequel il nous fallait nous former parallèlement. Et je vous assure, le métier de financier ne s’improvise pas !

3- C’est super important de prendre du temps pour soi, prendre des vacances. Votre projet n’est pas toute votre vie. Et même si je m’étais fixée des règles au départ de ne pas travailler les weekends, de voir mes amis, je me suis laissée happer par mon projet. Au point de ne plus arriver à me lever le matin tellement j’étais épuisée. Au point de ne plus arriver à dormir la nuit tellement j’étais stressée. Au point de ne plus arriver à savoir qui j’étais sans mon projet. Et mon entreprise, censée me permettre de gagner en liberté et en créativité, est devenue un espace fermé dont je n’arrivais plus à me déconnecter. Pas de vacances pendant un an et demi, c’est une connerie. Je me rends compte que ces enseignements, j’aurais pu m’en rendre compte bien avant si j’avais pris un peu de recul sur mon projet, si je m’étais imposée du temps pour lever la tête du guidon.

4- Et enfin il faut savoir bien s’entourer ! Je réalise aujourd’hui combien c’est un important d’avoir un réseau de gens bienveillants autour de soi qui veillent au développement de votre projet mais surtout qui veillent à votre développement personnel. Lorsque j’ai annoncé ma décision d’arrêter What if Community, tout les gens qui avaient participé de près ou de loin au projet ont été d’une écoute, d’un soutien et d’une confiance incroyable.

Nous sommes deux mois après la fermeture de What if Community. Pour moi ce n’est pas une fin en soi, d’ailleurs je ne le ressens pas comme un échec. Ca a été une expérience riche et très positive. Je n’ai aucun regret. Et j’espère continuer à créer directement ou indirectement. Je sais aujourd’hui que tout ce que j’ai appris et tout ce que j’ai emmagasiné de connaissances sera une façon de faire continuer à vivre What if Community différemment.

N’hésitez pas à commenter cet article, à partager vos propres expériences, à me donner vos feedbacks ou à me contacter directement sur l.chabannes@hotmail.fr

--

--

Laetitia Chabannes

Strongly driven by #socialchange and #innerdevelopment. Passionate about #Education #CitizenEngagement & #Culture Startup Program Manager @thecamp