Leila Echchihab
3 min readJan 2, 2016

EPISODE 1 : Commencer par le début….

Lors de mes 7 années au sein des grands groupes de Luxe, j’ai découvert que la fragilité perçue par les autres, n’était en fait que de la vulnérabilité, qui aujourd’hui est devenue ma plus grande force.

Je travaillais quinze heures par jour, où je passais mon temps à jouer des coudes pour gravir les échelons de la hiérarchie tout en me pliant à des règles de fonctionnement qui allaient à l’encontre de mes valeurs profondes. J’ai fini par craquer. Épuisée, découragée, accablée par un douloureux sentiment d’impuissance, je ne voyais plus de sens à ce que je faisais. J’était désespérée. J’ai entrepris une psychothérapie. Progressivement, j’ai compris à quel point j’avais vécu à la superficie de moi-même, déconnectée de ce qui m’étais essentiel, aveuglée par mes croyances, dirigée par mes conditionnements, obnubilée par mon exigence de performance, assoiffée de reconnaissance.

Je me suis rendue compte de mon incapacité à écouter l’inconfort émotionnel et les tensions corporelles qui m’alertaient de ma déconnexion. J’ai donc décidé de me faire masser le corps pour développer plus de sensibilité. Je me suis mise à intensifier ma pratique de yoga pour apprendre à respirer de façon consciente. Et, tous les matins, je me suis efforcée de consacrer un peu de temps à la méditation. Après quelques semaines de cet « entraînement », j’ai commencé à respecter des besoins essentiels que j’avais négligés jusqu’alors : dormir suffisamment, manger sainement, prendre du temps pour tisser des liens satisfaisants avec les autres, arrêter de faire plaisir à tout le monde, dire non quand c’est nécessaire, écouter ses intuitions, ne plus agir à l’encontre de mes convictions.

C’était, une question de survie. Et j’ai poussé la franchise jusqu’à avouer ne plus être capable de m’imposer de faire ce qui ne me paraissait pas essentiel.

On m’a traitée d’« égoïste égocentrée et fragile ». Je me suis permis de répondre que, de mon point de vue, ce que les autres considéraient comme être de l’égoïsme était une forme de responsabilité. Quant à ce qu’ils appelaient de la fragilité, c’était plutôt de la sensibilité — une sensibilité qui est, en réalité, une force, dans le sens où elle permet de prévenir l’effondrement et d’éviter de casser brutalement.

La plupart des personnes qui ont traversé le même genre d’épreuve développent cette sorte de force sensible. Elles ne peuvent plus tricher avec la partie essentielle d’elles-mêmes. Si elles le font, leur corps manifeste toutes sortes de tensions et leur humeur devient triste ou agressive. Elles n’ont donc pas d’autre choix que celui d’avouer leurs limites et leurs besoins, à elles-mêmes et aux autres. Ce n’est pas facile à faire. Cela demande beaucoup d’honnêteté, d’humilité et d’authenticité.

Ce que j’aime dans la méditation c’est qu’elle nous apprend à cultiver une présence non réactive aux émotions et aux pensées. Jusqu’à aujourd’hui, je me suis rendu compte que je n’avais jamais été présente à moi-même, alors que je suis présente pour les autres, ma familles, mes parents, mes sœurs, mes amis, les collaborateurs, mais suis-je là pour moi, comme un ami bienveillant serait là pour moi ? Je ne suis là que pour me rappeler que ce je fais n’est pas assez bien ou à la hauteur.

Les gens me disent « c’est courageux de monter sa start-up », comme une marque de reconnaissance ou d’approbation, « c’est bien d’avoir sauté le pas ». Il n’y a pas d’acte de courage dans l‘action de monter son entreprise, quand c’est une question de survie. Le courage réside réellement dans la capacité à s’accepter tel que l’on est, à sortir ce qu’il y a dans son cœur et l’assumer toujours, sans douter…

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Episode 2 : Mon job, ma thérapie.