Episode 3 : Pourquoi la spiritualité est-elle indispensable pour avancer quand on monte sa start-up ?

Leila Echchihab
4 min readFeb 14, 2016

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« Le chemin spirituel est d’abord celui d’une expérience intime qui aide à comprendre l’esprit de soi, des autres et du monde. Le spiritus latin est le souffle qui anime le vivant, les liens qui existent entre toutes choses et qui donnent la vie. La spiritualité n’est donc pas forcément une aliénation. Au contraire, elle est une science, la science des liens. La science de l’amour. Il ne faut pas laisser s’installer la confusion au risque que la science matérialiste diabolise l’une des expériences les plus fondamentales de notre condition d’être humain. » Thierry Janssen

Certains l’appeleront quête de sens, d’autres la magie de la vie, les synchronicités, la fusion avec la nature, et d’autres encore la spiritualité, mais jamais une religion au sens de dogme. Notre capacité de croire en des choses qui nous dépasse mais surtout de croire en notre potentiel de réalisation, de revenir à l’essentiel, notre condition d’être humain.

De la psychologie à la spiritualité : le chemin du retour à l’essentiel. La psychologie explore notre personnalité, la spiritualité nous invite à mettre cette personnalité au service de plus grand que nous. Dépasser nos préoccupations égotiques pour exprimer le meilleur de nous-mêmes au service des autres et de la vie. “La spiritualité est humilité, humanité, reliance à plus grand que soi, transcendance et unité.”

Sur le chemin de l’entreprenariat : la peur d’être jugée

J’ai crée une entreprise, seule, mais très vite, j’ai été bloquée dans mon élan. En m’activant dans mes actions pour monter BLISS YOU, je n’entendais plus ma voix. Il y avait une distance, une froideur. Mon mental avait pris trop de place. Et qui dit mental, dit ego, donc la peur. En fait, je redoutais d’etre jugée si je parlais de spiritualité, d’essence et de transcendance. Je me suis donc auto-sabotée. J’ai lissé les choses quand je parlais de mon projet, à tout le temps m’adapter aux réactions des autres, untel était ouvert je m’engouffrais, un autre sur la defensive, j’étais en mode relativisons. Jamais alignée et toujours en train de jouer le rôle de l’entrepreneur qui veut vendre sa start-up coûte que coûte pour en faire quoi ? La prochaine licorne ? J’étais très identifiée à ma fonction de CEO, je me suis donc obstinée à représenter ce rôle à l’images des startup qui réussissent. Plus j’essayais, plus mon mental prenait le contrôle et moins mon cœur restait ouvert. Je me suis épuisée, découragée. Comme si mon ego avait décidé de tout casser au lieu de lâcher prise. Parfois on voudrait se retirer pour faire comme les autres, faire une retraite à Bali pour communier avec la Nature, mais je suis restée, convaincue que je ne trouverai pas forcément de réponses, là bas, en dehors de mon environnement quotidien. J’ai donc accueilli cette traversée du désert comme un cadeau sur mon chemin spirituel, une opportunité de mieux comprendre les défenses de l’ego, une invitation à retourner à l’essence. J’ai accepté de vivre l’inconfort et même la souffrance de cette situation sans chercher à la fuir. J’aurai pu partir en voyage pour me changer les idées. J’ai préféré observer mon ego qui se débattait entre son obstination à vouloir être un bon CEO pour exister et sa volonté de tout détruire pour continuer à garder le contrôle.

Cela m’a permis de comprendre que je n’étais pas cet ego en souffrance puisqu’il y avait quelqu’un, au fond de moi, capable d’observer son agitation tout en restant paisible et silencieux. Cette expérience initiatique m’a vraiment permis de contempler mon Moi sans m’identifier à lui. J’ai réalisé que j’étais avant tout l’essence paisible et silencieuse qui existe malgré les tourments du Moi personnel. Cette essence est pure conscience : le Soi non personnel qui accueille et contient tout ce qui est sans jugement. Elle est acceptation sans condition. Cet amour inconditionnel a dissout les peurs de mon ego. Il m’a permis de lâcher prise.

Exister’ vient de ‘existare’en latin qui signifie ‘se poster au dehors’. Exister c’est vivre à l’extérieur, faire et avoir pour paraître. ‘Être’ vient de ‘essere’ qui est lié à ‘essentia’ : l’essence, ce qui reste lorsque l’éphémère a disparu. Être c’est vivre depuis l’essentiel, au service de l’essentiel. C’est ce qui manque dans nos sociétés. Nous sommes tellement loin de l’essentiel, privés de silence, de paix et d’amour, déconnectés de la vie.

Pour résumer l’expérience de l’entreprenariat vécue de mon point de vue, une citation de Thierry janssen :

« La spiritualité est, il me semble, la plus haute expérience que nous pouvons faire. C’est le moyen de découvrir, de réaliser et d’accomplir ce qui est immuable et éternel en nous : le silence, la paix et l’amour inconditionnel.

Écouter le silence en tout être et en toute chose est l’attitude la plus spirituelle que je connaisse. Voilà pourquoi nous sommes si joyeux au contact de la nature.

Car la joie est le signe de notre connexion à l’essence. Ce n’est pas un contentement provoqué par des circonstances extérieures mais plutôt une émotion de pleine vitalité qui surgit depuis l’intérieur, quelle que soit la situation que nous vivons. Inévitablement la spiritualité nous relie à tout, au Tout. Elle nous fait éprouver le sentiment d’unité.

Elle devient alors un humanisme qui incite à exprimer le meilleur de soi, en lien avec les autres, au service de la vie. Elle est une dimension absolument nécessaire qui permet à l’être humain de trouver sa juste place dans la nature, au sein du cosmos. »

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