La paix entre Israéliens et Palestiniens se trouve dans le retour à la sagesse de leur père : le patriarche Abraham
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Le 7 octobre 2023, Israël s’est réveillé au petit matin sous l’assaut de plusieurs commandos du Hamas, faisant à ce jour plus de 1 400 morts selon les autorités israéliennes, dont une grande majorité de civils. Outre ces victimes, plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées dans la bande de Gaza par les militants du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens participant à l’attaque. Notre humanité nous commande à tous de condamner l’assassinat gratuit de ces personnes innocentes dont des vieillards, des femmes et des enfants. C’est la moindre des choses ! Cette berezina de Tsahal, du renseignement militaire et du gouvernement israéliens actée, les autorités se devaient de réagir pour laver l’affront fait à la réputation de leurs armées, à la gloire auréolant les armes de la nation depuis le conflit de 1956.
Néanmoins, si Israël se devait légitimement de réagir, c’est surtout la manière qui interroge aujourd’hui. En effet, se pose la question de la proportionnalité de la réaction de l’État hébreu. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a immédiatement qualifié les attaques et l’intrusion des militants palestiniens dans les villes et les kibboutz jouxtant la bande de Gaza de « guerre ». Ce qui implique forcément la déclaration de l’état de guerre et la mobilisation des forces armées, y compris les réservistes pour faire face à l’ennemi. À ce jour, plus de 360 000 réservistes ont été rappelés sous les drapeaux pour mener la riposte. En outre, Tel-Aviv dispose de 170 000 militaires d’active. Ce qui fait un total de 530 000, soit près de 5,5% de la population d’Israël. Dans le camp gazaoui, le Hamas peut compter, selon Israël, sur environ 30 000 hommes. On constate rien que dans les forces en présence une disproportion totale. Pire encore, c’est la nature de la réponse militaire qu’apporte Israël qui ressemble davantage à une opération de vengeance qu’à une riposte graduée et proportionnelle. Car, depuis la stabilisation du front du sud autour de Gaza et son « nettoyage », l’aviation et l’artillerie de Tsahal ne cessent de bombarder le territoire gazaoui, minuscule lopin de terre de 365 kilomètres carrés coupé par un large corridor de la Cisjordanie et berceau de 2,37 millions de Palestiniens.
Prison à ciel ouvert pour ses habitants, dont une majorité de jeunes et d’enfants depuis six (6) décennies, Gaza, et particulièrement la région septentrionale du territoire, se transforme depuis le début des bombardements massifs de l’aviation militaire et l’artillerie des Forces de défense d’Israël un tombeau à ciel ouvert. Les malheureux sont pris aux pièges des feux croisés des forces en présence. Le massacre odieux de l’hôpital chrétien de Gaza, ayant fait des centaines de morts, le 17 octobre dernier, au moins 471, selon le ministère palestinien de la Santé, témoigne de la cruauté extrême de cette guerre. En outre, est particulièrement marqué du sceau de la cruauté et de l’inhumanité la décision des autorités israéliennes d’assiéger Gaza afin d’empêcher l’entrée de médicaments, de nourriture, tout en coupant l’eau et l’électricité de ce qu’on appelle à tort une enclave. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler Israël au respect du droit international humanitaire et lui rappeler que ses actions peuvent être constitutives de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Malgré une petite inflexion israélienne sur l’entrée de quelques camions d’aide humanitaire depuis l’Égypte et le rétablissement de l’eau dans la zone située au sud de la rivière Wadi Gaza, la situation à Gaza est proche des lugubres portes du tartare.
Alors même que l’opération terrestre de grande envergure prévue n’est même pas commencée, le tableau est déjà si sombre que l’enfoncement du clou de la part des Israéliens aboutira à une catastrophe sans nom en ce 21ᵉ siècle. En cas d’invasion de Gaza, les civils seront comme toujours les premières victimes. Les cadavres de bébés, de femmes et d’êtres sans défense continueront de s’amonceler. Des ruisseaux de sang continueront de mailler le territoire. De même, si le Hamas et les autres groupes armés de Gaza, peuvent être annihilés par la formidable armada de l’État hébreu avec le soutien sans faille des Américains, ce ne sera pas tout de même un parti de plaisir ni une promenade de santé pour les forces armées de Tel-Aviv. Les morts risquent d’être nombreux, d’autant qu’on dit souvent comment commencer une guerre, mais qu’on ne sait pas toujours la conduire ou la terminer. Cette invasion peut devenir un bourbier pour le gouvernement et l’armée israéliens, d’autant que le flanc septentrional du pays peut faire l’objet d’attaques massives de part du Hezbollah libanais. Plus encore, toute la région peut être consumée dans un buisson ardent avec une entrée en guerre de la République islamique d’Iran, voire des États-Unis, protecteurs de l’État d’Israël depuis sa création en 1948.
Je pense que prendre tous ces risques est inutile, s’aventurer dans un conflit potentiellement inflammable pour la région et la perte à jamais de milliers de Palestiniens et d’Israéliens, ne vaut pas la peine. Si Israël veut punir le Hamas, il a la capacité de le faire sans prendre le risque d’un bain de sang, de commission de crimes de guerre massifs. Les services secrets du pays, dont le Mossad, ont démontré à mille reprises leurs capacités. Toute opération visant l’invasion, puis la radiation de la face de Gaza des dirigeants du Hamas et de ses combattants, ne constituera qu’une grossière erreur comme celle commise par les Américains au lendemain du 11 septembre 2011 en s’engageant dans des guerres meurtrières et inutiles en Afghanistan et en Irak. La vengeance est souvent mauvaise conseillère. La paix est le seul horizon possible. C’est un mot difficile qui fait peut-être mal à la gorge pour les acteurs en pareille circonstance. Néanmoins, la poursuite de menées belliqueuses sans fin n’apportera que la guerre éternelle entre deux peuples si proches qui sont condamnés à vivre ensemble, ou du moins côte à côte. La paix est dans l’application du droit, du droit international qui passe par l’établissement d’un État palestinien dans ses frontières internationales reconnues par la résolution des Nations unies de 1967. La paix est dans la fin de l’occupation par définition illégale des territoires palestiniens. La paix est dans l’acceptation des Palestiniens et des pays islamiques de la région, de l’existence de l’État d’Israël qui est un fait. La paix est dans le retour à la sagesse d’Abraham (Ibrahim, en arabe), père des peuples arabes et des Juifs, père de David et de Mohammed !