Élise Ordano-Padovani — 1er mai 2020
Contrejour. Un paysage familier : un corps couché sur le côté, en chien de fusil.
La main se pose sur la montagne charnue de la hanche, glisse vers la vallée de la taille, pianote de quatre doigts en remontant le flanc, empaume la sphère de l’épaule.
La fenêtre cadre le ciel de ce quarante-septième matin.
Dehors, le monde est en alerte. Vue et odorat entravés par lunettes et masques. Toucher interdit, distanciation oblige. Perte de sens.
Dedans, l’intimité rassurante de la chambre. La liberté des caresses et le rectangle blanc du lit où tous les chevaux du roi peuvent boire ensemble.
L’extérieur se ferme, l’intérieur s’ouvre.
Les capteurs de la peau transmettent au cerveau leurs messages rassurants.
Il est 8 heures. On va pouvoir se lever.
Chez le fœtus humain, la taction serait le premier des cinq sens à se développer.
Toucher ou être touché de façon positive est crucial pour la survie de l’homme.
Élise Ordano-Padovani est née le 12 mai 1954 à Marseille. Retraitée de l’Éducation nationale, elle est rédactrice pour le magazine culturel ZIBELINE depuis dix ans, co-responsable de la rubrique Cinéma.
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