Le Coronavirus arrête le temps

lolita aboa
2 min readMar 13, 2020

Plus besoin d’une escapade de weekend, d’un court séjour à l’étranger ou d’un day off pour fuir le quotidien routinier et stressant d’une vie morne. Le coronavirus apporte avec lui, autant de jours — voire de semaines — de congés que vous n’auriez osé imaginer. Seul(e) avec vous-même en quarantaine. Il est temps de rattraper tout ce que vous… hep hep ! Stoppez cette nouvelle série que vous alliez lancer sur Netflix. Merci. Je disais donc, rattraper tout ce que vous vous promettez de faire depuis des années : commencer ce livre sur ce thème qui vous intéresse, élargir son panel de recette culinaire, aller à la salle de sport, faire ce grand tri dans les affaires qui encombrent la maison…Plus aucune excuse n’est admise. Alors oui, certes, vous ne savez pas ce que vous gagnerez ce mois-ci ni le suivant d’ailleurs. Mais chaque situation a du bon lorsque l’on s’y attarde un peu.

Aviez-vous déjà envisagé que le monde s’arrête de tourner ? Que le temps reste en suspension pour une durée indéterminée ? Il est intéressant d’observer ce que nous sommes lorsque l’on cesse d’être occupé. Sans travail, sans rendez-vous, sans événements, sans école, sans meetings, et tous autres motifs de divertissement, qu’est-ce qui continue de motiver l’être humain ? Visiter un pays sans musées à voir, de places à prendre en photo, se rendre dans des commerces sans employés, casse tout le charme. Cela ressemble à un mauvais début de film d’horreur, mais tout cela est bien réel. Retranchés dans leurs quartiers, les gens attendent. Dans la peur. Ils ont peur d’aller voter et n’osent même plus faire leurs courses en grande surface. Bientôt dans les rues, seuls quelques courageux erreront les yeux vitreux, à la recherche de contacts humains non digitalisés.

Alors que les taux négatifs annoncent une prochaine crise économique sans précédent, dame nature esquisse un sourire. Elle respire un peu mieux depuis que les rejets de produits polluants dans l’atmosphère ont diminué. Le repos n’est que de courte durée, elle le sait. Las de s’époumoner dans ses mises en garde, elle a enfin trouvé, dans un langage que nous pourrions comprendre, une manière de dire « stop ».

Lolita Aboa

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