Groupe SOS Culture s’associe à Google pour mener un travail de recherche sur la transformation numérique du secteur culturel, en particulier des musées et des sites patrimoniaux

Alexandre Lourié
3 min readOct 25, 2018

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Et ça se passe ici !

La mutation numérique de la culture est encore mal appréhendée

Il existe une terrible carence en matière d’analyse de tendance dans le champ culturel, car les données se font rares.

Le Ministère de la culture mène régulièrement des analyses thématiques de qualité, par exemple sur l’Acte II de l’exception culturelle en 2013 ou encore la mission Blockchain de 2018. Mais peu de rapports portent sur la transformation des musées et des sites patrimoniaux. Il y a bien eu la mission Musée du XXIe siècle en 2017, mais elle a davantage consisté en une consultation citoyenne qu’en une analyse macro-économique et critique.

Ce n’est pas anodin : de telles analyses nécessitent de traiter des données qui sont encore bien gardées. Le ministère de la culture n’a ouvert que 146 jeux de données publiques, c’est peu mais c’est déjà trois fois plus qu’il y a 6 mois. Quant aux grands acteurs privés, ils sont tellement concentrés et intégrés verticalement qu’ils ne préfèrent pas partager. Leur position dominante est telle qu’ils achètent la donnée en achetant les startups culturelles qui peinent à lever des fonds, à l’image de Bandsquare rachetée l’an dernier par FIMALAC.

Le résultat, c’est un paquet d’études passionnantes mais privées, aux mains d’entités tentées de défendre leur intérêt particulier plutôt que le bien commun. En d’autres termes, on étouffe la promesse de l’open data : moins on ouvre les données, moins on les améliore, moins les services — publics et privés — innovent.

Google a choisi la culture comme champ d’étude, et le Groupe SOS Culture comme référence

Il faut donc soutenir la recherche, et l’ouvrir. A tous. Groupe SOS Culture va accueillir le premier programme « Google Policy Fellowship » de Google Arts & Culture en France.

Pourquoi nous ? Parce que nous sommes l’un des rares groupes qui se situent entre les 400.000 petites associations culturelles (qui ont un peu le nez dans le guidon) et les géants (trop concentrés) du divertissement et des médias. Nous vivons tous les jours le besoin d’une plus grande production intellectuelle de qualité, d’intérêt général, sur les transformations des usages, des organisations et des opportunités dans la culture.

Nous sommes aussi un grand terrain d’expérimentation, précurseur de mutations. Par exemple, notre agence d’ingénierie culturelle Le troisième pôle accompagne depuis 18 ans les projets culturels d’acteurs publics et privés, et la transformation numérique de leurs pratiques. Notre association Acta Vista restaure des sites patrimoniaux en péril à travers d’innovants chantiers d’insertion, avant de pouvoir les rouvrir au public. Quant à notre incubateur CREATIS, il a accompagné 150 entrepreneurs de la culture, des médias et des industries créatives depuis son lancement en 2012. Parmi eux, beaucoup innovent dans le champ des musées et du patrimoine, et à ce titre nous accompagnons aujourd’hui L’Incubateur du Patrimoine.

Le signal d’une transformation intelligente

Certains fustigent Google parce que c’est Google. Les griefs ne manquent pas mais force est de constater que leur division Arts & Culture, dont le siège mondial est à Paris, mène des actions utiles. Les expérimentations menées avec leurs musées partenaires permettent l’émergence de formes d’art et d’usages culturels nouveaux. Elles permettent aux artistes et aux institutions de franchir les barrières techniques qui réservaient hier certaines créations et innovations aux docteurs en informatique.

Nous sommes indépendants des intérêts de Google. Nous sommes libres de choisir l’équipe, les sujets de recherche, les angles d’analyse et les moyens de restitution. Avec, bien sûr, un appui et un accès aux ressources des équipes de Google Arts & Culture. Dans ces conditions, Groupe SOS Culture confirme sa place de pionnier des mutations positives de la culture, au service d’une vision inclusive.

Nous souhaitons ouvrir de nouveaux horizons. Mener des analyses qui ne voient pas le jour et, surtout, les donner à voir. Un recrutement est désormais ouvert, le programme commencera en janvier, et les premiers résultats seront rendus publics à partir de juin 2019. Nous laissons volontairement le champ ouvert en ce qui concerne les disciplines académiques et les expertises thématiques. Alors tu aimes les chiffres, les politiques publiques, le numérique et la culture ? Pour candidater, c’est ici !

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