[Communauté Low-tech Lab] Premier week-end de rassemblement !
La Communauté Low-tech Lab est en cours de lancement depuis le printemps 2018. L’objectif ? Agir ensemble pour un impact démultiplié ! Ainsi, d’innombrables discussions et actions ont fleuri : création de Communautés Low-tech Lab locales, projets de Low-tech Explorers… Mais comment faire communauté en étant aux 4 coins du monde ? Il fallait se rencontrer en chair et en os ! C’est chose faite ce samedi 7 et dimanche 8 septembre 2019 à Grenoble (France) avec le Week-end Rencontre #1 organisé par l’équipe de coordination de la Communauté, et accueilli par la communauté locale grenobloise. Une étape essentielle pour le mouvement low-tech !
Si Victor Hugo se trouvait encore parmi nous, il aurait certainement déclaré à notre propos: “Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c’est une idée dont l’heure est venue.”
Vous ne voyez pas où on veut en venir ?
C’est normal, personne ne sait comment tout cela va finir, l’aventure du Low-tech Lab ne fait que commencer !
À une cinquantaine de valeureux et valeureuses, nous voilà rassemblé·e·s pour réfléchir au cap menant à la prochaine escale du vaisseau Terre.
Tentons hardiment de résumer la question qui nous rassemble : quel monde construire par des technologies plus douces, plus respectueuses des besoins des Humains et de la Planète ?
A-t-on encore besoin de préciser que les règles du jeu ont changé à l’heure de anthropocène ? (explication en version courte #youtube & version longue #franceculture )
Marjolaine Bert, coordinatrice de la Communauté Low-tech Lab : “Cet événement rassembleur avait 3 objectifs : la rencontre humaine, le partage d’expériences et de bonnes pratiques, et la co-construction. Se retrouver enfin physiquement après des mois de collaboration à distance c’est énergisant ! C’était magnifique à voir toutes ces personnes qui se découvrent et pourtant partagent déjà des valeurs, une vision et des actions communes. C’est un mouvement qui prend forme, et qui va pouvoir faire bouger les lignes localement et concrètement.”
En ce beau week-end de rentrée des classes, les suractif·ve·s Grenoblois·es ont accueilli les acteur·rice·s du Low-tech Lab venu·e·s des cols environnants mais aussi de la capitale, du Nord, du Sud, de l’Ouest (et sûrement de l’Est mais on les a moins entendu, à part les Grenoblois·es bien sûr). Pour les participant·e·s hors-Grenoble, la règle était à 2 représentant·e·s maximum par communauté.
D’ailleurs, pourquoi Grenoble ? Parce que depuis les débuts de l’association Low-tech Lab, la communauté grenobloise est la seconde communauté Low-tech Lab la plus développée, après la communauté grecque animée par Low-tech with Refugees (mais bon, forcément ça faisait plus loin pour la majorité des communautés, encore très majoritairement françaises !) L’équipe grenobloise est composée d’une trentaine de membres actifs, quasiment tou·te·s ingénieur·e·s !
En organisant ce premier Week-end Rencontre à Grenoble, les membres de la communauté locale sont mis à l’honneur et bénéficient de l’attractivité de l’événement pour recueillir de nouvelles adhésions.
Kévin Loesle, président du Low-tech Lab Grenoble : “On était super motivé pour accueillir cette rencontre, permettre à nos membres de s’impliquer dans un événement d’envergure et souder notre groupe ! Je suis ravi d’avoir rencontré les autres porteur·se·s de communautés, vraiment de chouettes personnes, j’ai hâte de continuer à construire cette belle aventure collectivement !”
Victoria Dockter, logistique week-end : “Organiser un événement pour 50 personnes sur 3 jours sans budget, c’est pas simple, mais ça pousse à être ingénieux, notamment grâce à la récup’ de fruits, légumes et matériaux. On s’était aussi fixé des objectifs de zéro déchet et de sobriété. Et au final, l’état d’esprit était à la simplicité donc tout a roulé. C’était bon, beau, bien, bio, merci !”
En guise de mise en bouche, le planning du W-E devrait nourrir vos appétits.
SAMEDI
Ces premières Rencontres ont débuté par la présentation de quelques initiatives pionnières :
- Pour les Low-tech Explorer : les projets Nomade des Mers et l’Atelier Low-tech.
- Pour les Communautés Low-tech Lab locales : la Grèce avec Low-tech with Refugees, Grenoble et Marseille.
Des expériences, des envies de collaboration, des besoins, des contraintes financières… La diversité des réalités s’exprime.
Marjolaine Bert, développeuse de la communauté, et Antoine Delaunay, un des intervenants bénévoles du week-end, prennent le temps pour lire à tou·te·s, et expliciter, la Charte du Low-tech Lab, fruit d’un travail collectif de plusieurs mois.
La matinée du samedi touche déjà à sa fin.
Un mot concernant les palpitantes modalités d’organisation : la bonne vieille autogestion a naturellement émergé. Les taches nécessaires au bon déroulement sont prises en charges par les participant·e·s motivé·e·s.
La journée se poursuit par une après-midi d’échanges et de partage de bonnes pratiques en petits groupes autour des méthodes d’actions communes : ateliers de fabrication, hackaton, documentation écrite et vidéo, formations, événements de sensibilisation, wikiton, programmes pédagogiques, référencement d’acteurs et de solutions, lieux d’expérimentation, etc.
Et pour en faire profiter les absent·e·s et les futurs membres de la Communauté, tout est capitalisé dans des “fiches activités méthodologiques” : des outils de plus à être mutualisés et disponibles pour les membres qui se lancent ou veulent se perfectionner !
Clémentine Bourrel, co-porteuse de Low-tech with Refugees, communauté low-tech de Lesvos, Grèce : “Une belle occasion de partager nos expériences respectives et faire le plein d’inspiration ! Low-tech with Refugees a partagé son expérience d’adaptation des low-tech à un contexte local particulier, celui des camps de réfugié·e·s. Cela implique l’appropriation par des publics défavorisés et l’implantation du “Low-tech Makerspace” pour fédérer les artisan·e·s locaux·les autour du développement de solutions communes.”
Samedi soir, soirée détendue au coin du feu et ambiance dansante dans un caveau au top de la convivialité. Pour créer du lien, on n’a pas encore trouvé mieux.
DIMANCHE
Dépassant la tentation réconfortante du blabla entre soi, nous avons abordé des questions structurantes pour tout mouvement collectif contemporain au cours d’ateliers où chacun·e a été invité·e à intervenir :
- gouvernance (= qui décide et comment ? quelle influence des communautés locales dans le dispositif de l’association concarnoise ?)
- modèle économique (= comment agir durablement en diversifiant son financement par son action ?)
- canaux de communication interne (= comment collaborer efficacement à distance ?)
- Low-tech Explorer (= quels process d’entrée et sortie du programme ?)
- financement (= comment trouver les moyens d’agir à court terme ?)
- communication externe (= quelle stratégie imaginer et mettre en œuvre pour ne pas se perdre dans les interfaces piégeuses d’attention ?)
Évidemment, les situations locales sont variées et les questions sont encore nombreuses mais la compréhension des enjeux augmente et la co-écriture des réponses avance.
Romain Chanut, intervenant communication : “Comment rester de marbre face à cet éblouissant enthousiasme mis au service d’une fertilité technique assagie ? Autant je ne me retrouvais pas complètement dans le projet “Manouche des Mers”, car je ne sais pas nager, autant là, à Grenoble, j’ai pas peur des vagues.”
Et le dimanche après-midi, un petit temps de fabrication de systèmes low-tech : cuiseur solaire, pédalier, rocket stove (ou “foyer à bois efficient” comme on dit par chez nous) !
Et oui, les participant·e·s ont mis le feu ! 👊
Que retenir de ce week-end ?
Elsa Donadio, co-porteuse du projet “Atelier Low-tech” : “J’ai adoré découvrir qu’on est de plus en plus à être des Low-tech Explorers ! Et j’ai aimé mettre des visages sur les noms, et pouvoir se donner des conseils en direct. L’ambiance était géniale, une dynamique qui fait chaud au cœur !”
Laurène et Nicolas Thenoz, Low-tech Explorers à venir, porteurs du “Tour Zero” : “On a découvert une communauté dont nous ignorions encore l’existence il y quelques mois et on appréhende mieux l’esprit low-tech. On repart d’ailleurs avec un design de frigo du désert pour la cuisine du van :) ”
François De Champs, Low-tech Explorer à venir sur Auroville : “J’ai découvert une association très dynamique, enthousiaste et partageant la même vision : celle d’offrir des outils simples et reproductibles, les Low Tech, qui permettent de répondre à un besoin élémentaire (eau, alimentation, énergie, habitat).”
Nicolas Kaplan de Marseille, résume impeccablement : “La volonté de faire ensemble. Et les questions soulevées pour trouver et choisir comment le faire. D’où l’intérêt des ateliers de réflexion et co-construction. Entre participant·e·s c’était comme si on se connaissait déjà : certainement que ces valeurs communes forgent des personnalités ouvertes, bienveillantes, et entreprenantes !”
Voilà, c’était plus sympa à vivre qu’à lire sur Medium… ;p
Comme cet événement a pour vocation d’être annuel (ou même plus si on trouve la force !), probablement hébergé par une nouvelle Communauté locale particulièrement active (#Bordeaux candidat)… on espère que vous en serez pour la prochaine édition !
Pour rejoindre la Communauté Low-tech Lab (Communauté locale, projet de Low-tech Explorer, traducteur·rice, Low-tech Ambassador) :
- > contactez directement le groupe local le plus proche de chez vous s’il y en a un !
- > marjolaine@lowtechlab.org & community@lowtechlab.org !
Ressources clefs et liens :
Article co-rédigé par Romain Chanut aka Openizer, Marjolaine Bert, Fédora Acoca-Pidolle, traduit par Marie Beaurain, avec les photographies de Jean-Baptiste Thony, Kévin Loesle et Nicolas Kaplan. Merci à tou·te·s pour votre incroyable énergie !