4 règles simples qui vont vous aider à mieux rédiger

Marko Glibota
7 min readJul 3, 2017

Qui n’a jamais eu sous les yeux un article au style un peu poussif, laborieux, où s’enchaînent les phrases bancales et maladroites ? C’est que, dans un monde où l’image est reine et les 140 caractères la norme, on tend à négliger l’importance des qualités rédactionnelles.

Il y a donc un coup à jouer. Quoi de mieux, en effet, pour vous démarquer, que de proposer un texte soigné, fluide et engageant ? D’autant qu’il est peu de métiers où posséder une bonne plume ne soit pas valorisé. Voici donc 4 règles simples que j’utilise chaque jour et qui vous permettront d’améliorer sensiblement votre écriture.

1) Éviter les verbes passe-partout

Imaginez un peintre à qui on ne donnerait que trois tubes de couleur pour réaliser ses œuvres. Poussez le vice jusqu’à lui interdire de mélanger ces couleurs entre elles. Ses toiles deviendraient rapidement monotones et ennuyeuses.

Eh bien c’est exactement ce que vous faites lorsque vous utilisez à outrance des verbes comme « faire » ou « avoir ». C’est ce que j’appelle des verbes passe-partout : on y a recours pour éviter de se creuser les méninges et de trouver le mot juste. On s’y accroche comme un insomniaque à ses somnifères : ça dépanne sur le moment, mais ça ne règle pas le problème sur le long terme.

Ce sont des verbes creux, peu spécifiques, dont la puissance évocatrice est limitée. Or, vous devez chercher à provoquer une émotion, à susciter l’intérêt de vos lecteurs. La forme doit servir le fond. Vous pouvez déborder des idées les plus brillantes, prodiguer les conseils les plus avisés, si vous ne captivez pas vos lecteurs, ils iront voir ailleurs. Prenez l’exemple suivant :

- Passage n°1 : « Il était dans le doute, mais il n’avait pas la force de lui dire. Il partit en fermant la porte bruyamment. »

- Passage n°2 : « Il était rongé par le doute, mais il ne trouvait pas la force de lui dire. Il partit en claquant la porte. »

Est-ce que vous sentez la différence entre ces deux passages ? Le deuxième est plus incisif, le choix des verbes permet de faire passer plus d’émotion : on ressent mieux l’angoisse du personnage. Tandis que le premier passage est assez plat en comparaison. Dans la deuxième phrase du passage n°2, on fait l’économie d’un adverbe, on va à l’essentiel, on utilise un verbe plus précis, plus fort. C’est comme cela que vous vous démarquerez de la foule.

Et il existe des tas de mots qui peuvent facilement se substituer à ces verbes passe-partout. Par exemple, vous pouvez dire « consentir un effort » au lieu de « faire un effort », ou encore « rencontrer des problèmes » au lieu d’ « avoir des problèmes ». D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les verbes passe-partout qui nuisent à votre contenu, mais aussi les substantifs. Pourquoi se contenter de « problème » quand on peut dire « obstacle » ou bien « écueil » ?

Je suis convaincu qu’en soignant ces détails, vous insufflerez de la puissance à votre prose. Vous embarquerez vos lecteurs pour ne plus les lâcher. Pour cela, enrichissez votre discours et évitez les banalités !

Par où commencer ? Dans un premier temps, je vous conseille d’investir dans un dictionnaire des collocations. Une collocation est « une association habituelle d’un mot à un autre au sein d’une phrase ». Par exemple, avec le mot « bénéfice », au sens d’avantage, on utilise souvent les verbes « obtenir », « récolter », « recueillir » ou encore « tirer ». Connaître les différentes combinaisons de mots possibles vous permettra d’étoffer votre vocabulaire et de rédiger des textes moins monotones.

Pour la référence, Le Robert des combinaisons de mots est sans doute l’un des meilleurs ouvrages en la matière. Il existe également des dictionnaires gratuits en ligne comme le Dictionnaire des cooccurrences ou le Dictionnaire des collocations.

2) Insuffler du rythme à votre article

J’ai souvent lu qu’il fallait éviter les phrases trop longues dans les articles de blog. Privilégier les phrases courtes, qui se comprennent (nous dit-on) plus facilement. Votre texte doit être limpide, c’est indispensable, mais je ne suis pas convaincu que la longueur des phrases nuise à la clarté du propos.

En revanche, à n’aligner que des phrases longues ou que des phrases courtes, vous risquez vite de devenir rasoir. La vraie prouesse est donc de trouver le juste équilibre entre phrases longues et courtes, de varier la cadence. Savoir la ralentir quand c’est nécessaire, pour la redoubler tout de suite après. Ménager votre suspense, tenir vos lecteurs en haleine, c’est là votre principal défi.

Tout est une question de rythme donc. Il faut que votre texte soit vivant. Or, en fixant une limite de mots à vos phrases (comme il est parfois conseillé), vous obtiendrez un texte sans relief et monotone. Faites le test : lisez votre article à voix haute, vous verrez immédiatement si vos phrases explosent comme des feux d’artifice ou s’éteignent en ânonnements ennuyeux.

De même, au sein de vos phrases, jouez avec la ponctuation, les incises, l’ordre des mots pour donner du dynamisme à vos paragraphes. Encore une fois, il s’agit d’utiliser la forme pour servir le fond. De l’accroche au point final, le lecteur ne doit pas décoller les yeux de votre prose.

L’idée est de rendre la lecture la plus fluide et la plus incisive possible. Vous avez une bonne idée, une solution à un problème, très bien. Si personne n’a envie de vous lire, tout cela sera vain.

3) Aller au plus simple

Quand vous sentez que votre phrase devient trop lourde, trop complexe, lâchez votre clavier deux minutes et respirez un bon coup. Deux solutions s’offrent à vous : scinder la phrase en deux ou en revoir la logique.

Le sens prime sur les effets de style. Supprimez un adjectif, un adverbe s’il le faut, mais privilégiez la clarté de votre discours. C’est comme une pelote de laine qui s’enchevêtre. Il faut la dérouler, démêler les nœuds, remonter le fil jusqu’à entrevoir un début, une fin et un chemin net et précis entre les deux.

“La simplicité est la sophistication suprême”

- Léonard de Vinci

Partez de votre idée. Sondez votre esprit. Qu’est-ce que vous cherchez à dire ? Quel est votre argument ? La cause, la conséquence ? Il faut enquêter ! C’est la seule manière de trouver l’enchaînement logique et d’exprimer au mieux votre pensée. Il vous faudra peut-être renverser l’ordre des mots, partir de la fin, mais peu importe tant que le sens est limpide. L’idée est de faciliter le travail au lecteur, de le retenir un maximum sur votre article. En d’autres termes, lui mâcher le travail.

4) Raconter une histoire

Quelle est la différence entre un mode d’emploi et un article de blog ? C’est le storytelling. Le premier doit être concis, précis et s’affranchir des fioritures. Qu’il s’agisse d’apprendre à se servir d’un logiciel ou de monter un meuble, le but n’est pas de convaincre et de stimuler l’imagination, mais de mener un utilisateur d’un point A à un point B. La notice ne doit pas être agréable à lire pour être efficace.

Pour l’article de blog, en revanche, c’est une autre histoire. Pour être lu et retenu, il doit être conçu comme un récit. Vous devez planter un décor, ancrer votre discours dans un contexte. Par exemple, si je voulais donner des conseils pour améliorer le référencement naturel d’un blog, je commencerais par évoquer mon ami Paul. Paul est passionné de musique, et de guitare en particulier. Il a récemment décidé de partager ses techniques et ses astuces en lançant un blog. L’objectif était de permettre aux guitaristes en herbe de s’améliorer et d’apprendre de nouveaux morceaux. Il a vite déchanté en constatant que, trois semaines après la publication de ses premiers articles, le nombre de visites et de partages ne décollait pas. C’est un excellent musicien pourtant et il commençait à se décourager. En jetant un coup d’œil à son blog, j’ai découvert 3–4 pistes d’optimisation qui lui ont permis de tripler son traffic en quelques semaines. Du coup, je me suis dit que j’allais moi-même vous les partager.

Les gens qui lisent mon article vont certainement s’identifier à Paul : après tout, s’ils ont atterri là, c’est qu’ils souhaitent comprendre comment mieux référencer leur blog. Le storytelling, ce n’est rien d’autre que ça, de la mise en scène, un lien que vous créez avec le lecteur. Tout le monde aime les histoires et les péripéties, les complications qui se dénouent pour bien finir. D’où l’importance d’utiliser ce cadre pour faire passer votre message.

Illustrez votre propos pour le rendre plus incisif, plus agréable à lire et plus simple à retenir. Pensez également à utiliser des métaphores, des comparaisons et des paraboles. Utilisez toutes les armes à votre disposition pour enrober votre message et le rendre plus digeste.

Les 4 règles du content marketing

Pour récapituler, il existe 4 règles simples pour vous aider à mieux rédiger :

- Éviter les verbes (et substantifs) passe-partout

- Insuffler du rythme à votre article

- Aller au plus simple, éviter les lourdeurs

- Utiliser le storytelling

Souvenez-vous tout de même que ces 4 règles ne serviront à rien si elles ne sont pas utilisées régulièrement. Il n’y a rien de tel que la pratique. Si vous souhaitez vous améliorer à la guitare, il va falloir jouer tous les jours et travailler vos gammes jusqu’à ce que le mouvement de vos doigts sur le manche devienne naturel.

Pour l’écriture, c’est la même chose. Si vous vous exercez chaque jour, ces 4 règles deviendront des automatismes. Une fois intégrées, vous écrirez vite et mieux.

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Marko Glibota

I’m a Digital Marketing and Content Specialist passionate about startups and new technologies. I believe in Green Tech, Civic Tech and classic rock.