Amitié autistique
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J’ai dépensé tant d’énergie pour me conformer
Aux règles,
Aux lois ineptes,
A toute cette organisation pathétique,
J’en avais désappris
Qui je suis.
Et toi, tu me guides là où j’ai oublié d’être.
En usant d’une bienveillance infinie,
Tu m’as tendu la main.
Je n’ai pas pu la saisir dans l’instant.
J’étais un peu craintive :
J’appréhendais de ne pas savoir faire.
Alors, je t’ai observé.
Tu m’interrogeais :
Avec les autres, je te trouvais piquant,
Quelquefois acerbe,
Pourtant, je te sentais sucré.
Mon ressenti était il incongru ?
J’ai choisi de faire quelques pas,
Vers toi.
Je t’ai effleuré.
Tu as accepté.
Aujourd’hui, je sais,
Tu attendais.
Nous nous sommes parlés.
Depuis, chaque jour, tu m’assures de ta présence.
Et, peu à peu, je me livre.
Tu accueilles, souvent silencieux.
Sache le !
Tes retours me sont précieux.
Tu ne me juges pas, ni ne me dévalorises.
Tu m’acceptes, telle que je suis :
Un peu dingue,
Envahie par des émotions que je ne maîtrise pas,
Assurément agitée,
Fort troublée et souvent oscillante,
Prise entre la réalité violente du monde et
L’envie d’être dans
Mon univers iridescent.
Tu as compris quand je t’ai dit :
“Je suis un être de sens
Avant d’être pensante.”
En toi cela semble avoir résonné.
Toi que je te trouve si unique,
Ancré, fort, et à la fois fragile.
Mu par une poésie céleste.
Entre nous,
Point d’extravagance,
Ni de paraître,
Encore moins de faux semblant.
C’est si simple !
Tu me fais pétiller.
Sans peur,
Je te laisse m’écouter,
Et je chemine, doucement.
Tu me rassures
Tu es précautionneux
Attentif, entourant,
Et toujours sucré.
D’autrui,
Tu ne pardonnes rien,
De moi,
Tu accueilles aussi mes erreurs.
Sans jamais le vouloir, quelquefois
Je t’égratigne, je te blesse,
Tu ne m’en tiens pas rigueur.
Je suis profondément bouleversée
D’être ton amie.
Tu me montres là où j’ai oublié d’être.