En quoi la donnée est au centre des préoccupations de l’industrie financière?
La donnée est chacun des éléments disponibles pour formuler une opinion ou résoudre un problème. C’est grâce à un processus d’interprétation et réélaboration des données disponibles que nous pouvons arriver à une information.
Aujourd’hui, on parle souvent de Big Data, en raison de l’énorme quantité de données rendues disponibles par la mise en place de systèmes informatiques capables de numériser les actions quotidiennes, les processus business, l’identité et, plus récemment, la valeur. Compte tenu de l’avènement des systèmes de traitement automatisé et intelligent des données, l’importance de la qualité des données utilisées est évidente, surtout pour les entreprises innovantes. Dans ce cadre, les données sont d’une importance capitale dans le secteur financier. Les banques et les acteurs de la finance jouent un rôle d’intermédiation qui ne devient effectif que lorsque les informations disponibles, et donc les données, sont correctes. En essayant de trouver un point de départ dans l’histoire de la finance, j’ai réalisé à quel point il était important d’enregistrer des informations correctes afin de bien pouvoir jouer ce rôle d’intermédiation.
Les premières activités bancaires ont commencé à l’époque phénicienne avec l’utilisation de lettres de crédit pour les transactions commerciales : il s’agit de l’aube de l’ère du Trade Finance. Au fur et à mesure que la complexité des transactions augmente, il en va de même pour les cas où la réconciliation entre les parties était nécessaire et où la banque se porte garante de la véracité de l’information. D’autre côté, ces processus de réconciliation sont très onéreux, et exigent un délai étonnamment long dans la plupart des cas. La qualité et la véracité des données disponibles deviennent des éléments clé pour minimiser les coûts et les points faibles.
La création récente des technologies des registres distribués semble être une opportunité pour bien réduire les coûts de réconciliation. Goldman Sachs ne se définit plus comme une banque d’investissement, mais comme une entreprise high-tech ; JP Morgan a créé une Blockchain pour les banques d’investissement, et un nombre toujours plus élevé d’autres banques internationales, dont Natixis, HSBC, Citi, ont rejoint des consortiums pour construire conjointement des solutions numériques visant à réduire drastiquement les coûts et les frictions entre les participants à une transaction et à améliorer les processus internes.
Par conséquent, l’importance des données a des origines historiques, mais devient cruciale lorsque de nouvelles technologies sont développées. Avec les algorithmes et les outils d’intelligence artificielle on arrive très bien à réduire les erreurs humaines lorsque nous disposons d’un grand nombre de données de haute qualité. Une myriade de nouveaux business case est désormais en phase de conceptualisation (PoC) auprès de sociétés en conseil financier, des banques et aussi des assureurs. Grâce aux protocols IoT on pourrait très facilement imaginer une automatisation complète des calculs des prix d’assurance aux entreprises et aux particuliers. À mon avis un éventuel scénario futur de l’industrie financière verra les devices IoT comme les bras d’un organisme dont le cerveau est l’intelligence artificielle et les données sont le sang.