Pourquoi je m’auto-édite sur Amazon

Censure, pressions… L’affreux monde de l’édition politique.

Nicolas Grégoire
3 min readMay 15, 2019

Pourquoi, auteur en vue, j’ai fini par m’auto-éditer chez Amazon ? En gros, je n’avais pas beaucoup le choix.

Les éditeurs français sont toujours ravis d’avoir un bon manuscrit. Ils vous accueillent à bras ouverts. Vous invitent à déjeuner au Sélect. Au début, on vous explique qu’il faut prouver tout ce que vous écrivez. Ils appellent ça “la relecture avocat”. Pas de problème, vous avez un dossier en béton.

L’avocat garantit que votre livre ne perdra pas en justice. Et il est EXTRÊMEMENT prudent. Tellement prudent qu’il vous trouve des injures et de la calomnie partout. Votre livre est condamné à devenir un torchon sans âme. Alors vous allez voir ailleurs.

Parcours du combattant

“Je ne vous cacherai pas que j’ai voté Macron” — un éditeur parisien

Parfois, derrière un vernis d’amabilité, vous êtes très mal reçu. Soudainement, on vous demande une masse de conditions, à peine réalisables. C’est évident, on ne veut pas votre livre. Alors vous allez voir ailleurs.

Un autre éditeur vous explique que vous ne pouvez pas dire du mal de Cécile Duflot chez lui. Parce qu’il édite Cécile Duflot. Vous apprenez qu’aucun éditeur ne vous publiera si vous dites du mal de quelqu’un qu’il édite déjà. Voire de quelqu’un qu’il a déjà édité !

Quand vous écrivez du mal de quasiment tous les politiques, c’est un problème. Mais on vous explique que ce n’est pas de la censure. On vous dit qu’une maison d’édition, “c’est une grande famille”. Alors vous allez voir les petits éditeurs. Mais ils ont peur.

Chez d’autres grands éditeurs, on vous explique que le livre a été refusé. On ne sait pas pourquoi. On est très surpris. Alors vous allez voir ailleurs.

Arrive l’éditrice qui vous dit “Je t’en vends 150 000”. Vous regardez sur votre calculatrice. Ça fait un fric fou. Subitement, la relecture avocat, on s’en fout. Parce que vous allez vendre, beaucoup. Puis arrive une autre forme de censure. Il faut que votre livre soit digeste, vendable en supermarché.

Donc on vous dit qu’il y a “Trop de personnages”. Dans une enquête. Vous expliquez que ce n’est pas une fiction. On essaie aussi de vous imposer des titres putaclic. De diviser la longueur de votre livre par 2. Donc vous allez voir ailleurs. Mais il ne reste plus rien !

Et là vous comprenez pourquoi Aude Lancelin ou Juan Branco ont souffert. Il ne reste que trois solutions. Publier gratuitement, en version électronique, ce que je déteste. Et toucher 0€ pour deux ans de travail. Ecumer tous les petits éditeurs en priant pour en trouver un. Ou l’auto-édition

J’ai choisi l’auto-édition. Parce que j’en avais marre de me battre. Parce qu’il fallait que le livre sorte avant les européennes. Et sans Amazon, l’auto-édition est un suicide commercial.

Pour plus d’informations, pour lire gratuitement la partie 1, pour voir les vidéos exclusives, ou pour acheter le livre, rendez vous sur www.pasavantledeuxiemetour.com.

Merci, à tous, pour votre soutien.

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Nicolas Grégoire

Rédacteur omnivore. Petit politique repenti. Citoyen. Il paraît que je suis gonflé.