Voyage humanitaire
L’âme bleue Marrakech. Partage d’une expérience qui ouvre le cœur et les esprits.
Agissons ensemble pour une société diverse et sensible
“Je vous partage mon expérience de quatre jours en juin 2024 au sein d’un orphelinat pour filles et garçons et d’une école pour enfants autistes et atteint de trisomie 21 à Marrakech, Maroc. Un réel apprentissage d’ouverture à la différence qui me guidera dans mes actions futures tout au long de ma vie.”
Une expérience marocaine qui débute au sein du complexe Dar Tifl, un orphelinat qui vise l’excellence.
C’est décidé je pars au Maroc, un appel du coeur ça ne se discute pas ! Au moment où mon ex-manager de l’hôtel Melia La Défense, Ghali, me partage que Darya, sa mère, gère un orphelinat à Marrakech, mon coeur bat plus fort et la joie m’envahit. Quelques jours plus tard je m’envole pour le Maroc, direction Dar Tifl et Malaïka; les deux associations de bienfaisance que j’ai la chance de pouvoir découvrir.
L’air est chaud. Les 41 degrés annoncés sont bien là. Les regards sur la gazelle blanche que je suis se posent à chacun des mes pas. Aussi, c’est d’un pas assuré, écouteurs dans les oreilles et avec aplomb que je déambule dans les rues de Marrakech, lassée d’être tant importunée. Mais là n’est pas le sujet.
Ce jour je me dirige plus motivée que jamais au complexe social Dar Tifl Bab Aghmat . Créé en 1943, Dar Tifl accueille des enfants orphelins et dépourvus de soutien familial dans un environnement qui leur permet de grandir et de s’épanouir. C’est grâce à Darya, pharmacienne originaire de Rabat et Abdellah Squalli Houssaini, dentiste originaire de Casablanca, qu’il m’est offert de découvrir le milieu associatif voire humanitaire au sein de la ville bleue, Marrakech.
Marrakech, un nom issu du berbère *Amur n Yakuš (amur > « part, lot, promesse, protection » et Yakuš > « Dieu ») semble protégée des dieux. tant l’âme et l’histoire de la ville nous accompagnent à chaque coin de rues. Souk, Medina, bleu roi. Oui pour moi Marrakech n’est pas la ville ocre, mais bleue, bleue à l’instar du Jardin Majorelle, bleue à l’instar des chèches des berbères du désert, bleue.
Dans le quartier Bab Ghmat, le complexe social Dar Tifl Bab Gamat géré par l’association de bienfaisance Sidi Beladas et présidée par Abdellah, remplie quotidiennement une mission simple et s’affaire à tenir sa promesse :
“NOUS TRAVAILLONS CHAQUE JOUR POUR OFFRIR UN AVENIR MEILLEUR À CHAQUE ENFANT”
Pour les enfants, l’art et le sport sont au cœur d’une pédagogie épanouissante au sein de cette entité considérée parmi les plus anciens EPS (établissements de protection sociale) du pays. À mon arrivée et après un entretien avec le directeur Aziz ADDI qui me baptisera Naïma (“Douceur du paradis”), je suis prise en charge pour une visite du complexe. Nos premiers échanges se font avec Zakaria et Achraf, respectivement futur polytechnicien et actuel ingénieur informatique. Respectueux et talentueux, je découvre deux jeunes hommes aux yeux brillants, pleins d’entrain et motivés à bloc quant à leur avenir professionnel. Tous les deux ayant grandi au sein de l’orphelinat, je réalise alors à quel point le lieu que j’ai la chance de découvrir ce jour prend soin et permet à ses enfants de tout mettre en œuvre pour leur garantir un avenir radieux.
La visite se poursuit… C’est après un passage dans la petite section de maternelle et la rencontre des enseignantes dévouées, que nous nous dirigeons vers le bâtiment des garçons.
Après quelques photos et la visite des dortoirs, un enfant m’ouvre les portes de leur mini-ferme. J’y découvre des animaux (chèvres, canards, oies etc.) et de nombreux légumes cultivés et consommés directement à l’orphelinat.
Après plusieurs regards échangés et des rires partagés, nous nous dirigeons vers la section des filles. Leur espace a pu être agrandi récemment grâce à différents dons perçus. Les filles ont désormais un beau dortoir dans lequel chacune dispose d’un lit.
Après quelques moments d’échanges et évidemment la traditionnelle distribution de chocolats, je suis invitée à déjeuner (le moment le plus important de la journée, on ne va pas se le cacher ;).
Les filles me proposent après déjeuner de découvrir le magnifique rooftop rose bonbon décoré par leurs soins, il règne dans cet espace doux comme un petit goût de paradis. Je n’ai pas pu résister à une sieste sereine et une méditation colorée. Après quelques moments de jeu et de partages, la visite se poursuit en direction des espaces sportifs et artistiques.
Consciente de l’importance de l’art et du sport dans le développement humain, l’équipe pédagogique s’est également armée de professionnels de la santé mentale et de l’orientation professionnelle pour une insertion en plus en douceur dans une société qui peut s’avérer bien plus tumultueuse en dehors de ce petit havre de paix. Pour la petite anecdote Dar Tifl a reçu la visite de notre grand champion français Teddy Riner et a déjà envoyé plusieurs enfants en voyage en Espagne en partenariat avec le Real Madrid.
Je reviendrai quelques jours plus tard à Dar Tifl notamment pour assister à la présentation d’un projet d’une ampleur capitale pour l’orphelinat, un nouveau bâtiment moderne pour pouvoir accueillir toujours plus de résidents, sans limite d’âge aucune. Jean-Pierre COLIN vice-président région PACA en charge des finances et des partenariats de coopération est le principal financeur de cet immense projet après avoir déjà fourni à Dar Tifl le matériel informatique. Lors de cette réunion consacrée au nouveau projet, je fais également la connaissance d’un courageux professeur de l’éducation nationale, François BONNY (également président de l’association NUMÉRISUD) et d’une représentante de l’association Acted Maroc, Alice LECLERC; tous deux dévoués à contribuer pleinement au développement du projet au travers de moyens financiers, de compétences techniques et humaines et surtout de temps.
La découverte de l’école Malaïka, un lieu dédié aux enfants autistes et atteint de trisomie 21.
Quelques jours suivants et après quelques nuits passées au riad Laksour en pleine médina, je pars cette fois-ci à la découverte de l’association Malaïka (les anges). C’est tout sourire que m’accueille Darya, sa présidente et Naïma FADIL, la directrice de l’école qui me fera visiter avec passion son école et me présentera toute l’équipe pédagogique. Les orthophonistes me confient très vite le secret d’une pédagogie qui fait ses preuves : les parents. En effet, un travail qui s’étend sur une journée et qui n’est pas poursuivi le soir à la maison et le week-end s’avère inutile pour le développement des poussins pris en charge.
Au fil de ma visite, j’échange des sourires, des gestes d’affection; je me sens très vite à l’aise dans ce lieu qui incarne la bienveillance et qui dédie son quotidien à accompagner chaque humain dans son développement individuel.
Aussi, cette école sans limite d’âge met là aussi tout en œuvre pour garantir l’insertion des enfants dans la société. Je suis invitée à participer à une réunion du Lion Club Atlas notamment pour discuter d’un projet qui représente une réelle consécration pour Darya, la présidente de Malaïka : le café Malaïka.
Le café Malaïka, un projet d’une importance sociale et sociétale capitale.
Un projet d’une importance capitale puisqu’il vient boucler la boucle de l’accompagnement des enfants depuis, pour certains, leur plus jeune âge et leur permet ensuite de s’insérer dans le milieu professionnel en toute confiance et sécurité.
Les Cafés Joyeux en France lancés en 2017 vous connaissez ? Eh bien les cafés Malaïka c’est « same same but different ». Leur similitude s’appuie sur l’emploi des personnes en situation de handicap mental, leur différence se fonde sur le fait que les Cafés Joyeux sont une entreprise et le Café Malaïka entend bien préserver son statut associatif sans but lucratif. Comme l’explique Darya lors de la réunion du Lion Club Atlas, le Café Malaïka souhaite utiliser ses bénéfices pour financer les salaires, garantir un emploi aux enfants de Malaïka et soutenir toute l’équipe encadrante et le grand dispositif que nécessite la mise en place d’un tel projet.
À ce sujet, le dispositif à mettre en place est assez conséquent et différent de celui à déployer dans le cas de la gestion d’un café plus “classique”. En effet, les horaires sont aménagés pour éviter une trop longue période de travail, des navettes sont organisées pour emmener et récupérer les nouveaux employé.es tous les jours, des éducateurs.rices sont présent.es sur place pour garantir la réussite d’une entrée dans le monde du travail des petits anges de Malaïka. Aussi, un juge des tutelles est sollicité pour l’occasion car oui ça y’est c’est le grand bain, une fois que les nouveaux travaileurs vont commencer à toucher leur propre salaire, il faut également être capable de les accompagner dans leur dépense. La mission de Malaïka s’étend et ne compte pas s’arrêter pour veiller à l’autonomie et l’inclusion de ses élèves, et croyez-moi, ça donne des ailes !
Je retiendrai …
Que nos gouvernements peuvent être de réels alliés dans cette quête d’inclusivité. Aujourd’hui une entreprise marocaine doit payer les mêmes charges sociales pour un.e salarié.e « valide » que pour une personne en situation de handicap physique et/ou mental.
Que les deux associations visitées sont vertueuses et pleinement utile à la société notamment de part leur gratuité totale, leur non limitation d’âge, leur pédagogie soutenante et autonomisante et les visions respectives de leurs président.es, Darya et Abdellah.
Que je suis fière et heureuse d’avoir découvert un nouveau milieu, des personnes différentes de moi, qui n’ont pas la même histoire, pas les mêmes facilités. Cette expérience me guidera pour sûre dans mes aventures et choix futurs.
En conclusion.
Souhaitons bonne continuation à Dar Tifl et Malaïka et belle création au café Malaïka et au nouveau bâtiment de l’orphelinat.
Arborant un sourire aux milles facettes, Darya et Abdallah partagent leur temps entre leur métier, leur engagement associatif et leur famille.
Le 25 juin 2024, c’est pleine d’inspiration, chaleur au cœur et fière de ma France qui poursuit l’alliance Franco-Marocaine établie depuis tant d’années que je reviens au pays.
Marrakech vibre et ce n’est pas notre cher feu Yves Saint Laurent qui nous dirait aujourd’hui le contraire. Notre humanité a besoin de liens, toujours plus de liens, pour favoriser les échanges, l’entraide et la solidarité à l’échelle internationale.
Agissons ensemble pour une société diverse et sensible, ouverte sur le monde et sa diversité. Quelle est la dernière action que vous avez entrepris pour découvrir un point de vue nouveau sur la société ? Allez-y ! Foncez ! Car bâtir ce monde ensemble n’a pas de prix, Yallah !
Pour plus d’informations, RDV ici : https://dartifl.ma/ & https://urlz.fr/rxzZ
