Les Master 2
Pourquoi, quand & comment faire un Master 2?
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Pourquoi faire un Master 2 (ou M2)?
Tout d’abord pour découvrir la recherche! En effet, le master 2 est la première étape du parcours de recherche universitaire, le Master 1 ne faisant qu’aborder succintement ce qu’est le travail en laboratoire (les stages en laboratoire sont d’une durée maximale de 1 mois). De plus, si vous souhaitez embrasser une carrière hospitalo-universitaire, il vous sera demandé d’avoir une activité de recherche; cet aspect de l’activité de MCUPH ou PUPH n’est pas abordé lors des études de médecine…
Ensuite, pour se “spécialiser”! Même si l’on ne peut pas se considérer comme expert d’une maladie après un Master 2 sur une pathologie donnée, le Master 2 vous offre l’occasion de “pousser” vos connaissances sur un domaine particulier qui pourra vous être utile dans votre pratique quotidienne (pourquoi demander tel examen plutôt qu’un autre?) et aussi, comprendre, anticiper et pourquoi pas participer (?!) aux progrès et développements attendus pour certaines pathologies.
Enfin, l’internat de médecine interne étant plutôt chargé, avec des stages éprouvants où tout est à réapprendre pour chaque discipline rencontrée, le Master 2 peut constituer une bouffée d’air frais, un moment de pause, réelle échappatoire au burn-out!
Une mauvaise raison est de le faire “parce que c’est obligatoire pour être CCA dans tel service”. Si dans certaines spécialités (chirurgie notamment), des chefs de service exigent l’obtention d’un Master 2 avant d’être CCA, nous avons la chance en Médecine Interne d’avoir une démographie médicale qui permet aux internes de faire par intérêt un M2 et de choisir selon ses envies ses sujet et lieu de recherche!
Déroulement du Master 2
Le master 2 dure 1 an et se divise généralement en deux périodes : une période de cours jusqu’à fin décembre puis une période de stage au laboratoire jusqu’en juin, en immersion complète, encadré dans une équipe de recherche composée, de manière variable selon les laboratoires, par des médecins et des scientifiques. Cependant certains masters 2 s’effectuent en alternant les périodes de cours et les périodes de stage au laboratoire.
Bien que certaines exceptions existent, il est en général obligatoire d’arrêter la clinique (et prendre donc une “disponibilité” auprès de l’administration) pendant la durée du M2. Cette disponibilité est à demander avant le début du M2 (fin juillet pour Paris, se renseigner auprès du bureau des internes de l’APHP), elle vous dispensera du choix de stage et prendra effet au 1er Novembre pour une durée de 1an. Attention, pour certains M2, les cours commencent dès le mois de septembre, bien se renseigner avant! Il faudra parfois poser des congès pour pouvoir se rendre à certains cours obligatoires pour la validation!
Les modalités de validation diffèrent selon les masters : le plus souvent une épreuve écrite (parfois en plusieurs partiels) et une soutenance de mémoire sur le travail effectué au laboratoire. Les écrits ont habituellement lieu en janvier, avant d’aller en stage au laboratoire et l’examen oral de soutenance du mémoire a lieu fin juin (les étudiants non médecins concourent aux bourses des écoles doctorales début juillet). Entre la fin “officielle” du stage en juin et la reprise de l’internat en novembre, deux cas de figures sont rencontrées: soit l’interne a obtenu un financement (bourse) jusqu’à la fin de la disponibilité, dans ce cas, il est tenu de poursuivre son travail de recherche jusqu’à la fin de ce financement. Soit le financement n’était assuré que jusqu’au mois de juin (voire pas de financement du tout!), dans ce cas, une fois le master 2 validé, l’interne est officiellement en vacances et est libre de ses activités (par exemple pour écrire sa thèse de médecine…), attention, s’il reste dans le laboratoire -sans financement- il n’est pas couvert!
Financement du Master 2
Pendant la période de disponibilité, l’interne ne touche plus son salaire. La loi oblige désormais les laboratoires à payer les stagiaires réalisant un stage d’une durée supérieure à 2 mois, mais cette indemnité n’est que de 400€/mois environ. Pour vivre, plusieurs options s’offrent à lui:
- Faire des remplacements: cette option est courante pour certaines spécialités (anesthésie, radio) et permet en quelques journées/weekend/gardes de s’assurer un salaire équivalent à celui d’interne permettant le reste du temps de poursuivre ses activités de recherche. Ce n’est malheureusement, à de rares exceptions près, pas suffisant pour les internes en médecine interne: même avec un statut de médecin sénior, les gardes à l’hôpital public sont généralement payées au tarif de 220€ net environ (le double pour les CCA) et les possibilités de remplacement sont plutôt limitées (en plus de nécessiter un peu d’expérience), avec peu d’actes techniques.
- Obtenir une bourse: c’est l’option la plus courante. Il existe différents organismes offrant des bourses aux internes (FRM, ARC, Fondation GPM,…), vous trouverez de plus amples renseignements ici. D’une manière générale, ils nécessite de constituer un dossier comportant CV, données administratives, lettres de motivation et de soutien et surtout un projet scientifique qui sera évalué par des experts et dont la note déterminera l’attribution de la bourse. Globalement, le nombre de bourse est limité, alors que le nombre de candidats, comme le nombre d’interne, augmente! Ces bourses ne sont pas exclusivement dédiées aux internistes et un nombre croissant de ces aides cible certaines pathologies, avec malheureusement peu d’entre elles dans les domaines d’intérêt des internistes. Aussi, la SNFMI propose des bourses (5 en 2015) d’un montant de 10000€ réservées aux internistes, qui ne peuvent être cumulées avec les autres bourses (se renseigner sur le site de la SNFMI).
- Reste la possibilité de l’Année recherche. Cette disposition officielle, émanant des ARS, permet de recevoir un salaire d’interne toute son année de master. Là encore, l’attribution se fait sur l’évaluation du projet scientifique envisagé mais d’autres critères sont pris en compte (rang de classement aux ECN, devenir de l’interne,…)
Au total, la qualité du projet scientifique est déterminante , pour cela, il devra être préparé longtemps à l’avance, la plupart des demandes de bourses étant à déposer au mois de mars de l’année de début de M2.
Quand faire son Master 2?
Légalement, il n’est pas possible de prendre une disponibilité de l’internat avant le 4ème semestre, d’ailleurs, ce ne serait pas judicieux au vu du choix de sa spécialité (possibilité de faire valoir un droit au remords). L’année recherche n’est pas possible quand l’internat est terminé. Aussi, compte tenu du temps nécessaire pour déterminer le sujet de son Master 2 et surtout pour choisir son encadrant et son laboratoire, il semble préférable de réaliser son M2 après sa 4è année d’internat, ce sera aussi l’occasion de faire une coupure et permettre de consacrer la 5è année à la rédaction de sa thèse et/ou de son mémoire de DES.
Comment choisir son Master 2? Quel laboratoire? Quel projet?
Le choix du laboratoire est souvent une affaire de rencontre. En effet, c’est le plus souvent le choix d’un médecin chercheur avec lequel on souhaite travailler qui impose le choix du terrain de stage, le laboratoire sera celui auquel ce médecin est rattaché ou affilié. Le choix de ce médecin chercheur est donc déterminant pour la suite!
En dehors des thématiques qui vous intéressent, la qualité de l’encadrement, en particulier la disponibilité de votre encadrant (par l’interniste chercheur ou par un collaborateur) sera à prendre en compte. La réalisation du stage dans un laboratoire labellisé et reconnu (INSERM, CNRS,…) est un avantage pour l’aide que vous pourrez y trouver de la part des scientifiques présents à vos côtés. Il est également recommandé de se renseigner directement auprès des étudiants en cours de M2 dans le laboratoire concernant son ambiance et la qualité des conditions de travail. Attention, la publication d’un article issu d’un travail de M2 est hautement aléatoire et même plutôt rare. L’absence de publication des anciens M2 ayant fréquentés le laboratoire ne doit pas vous freiner dans votre choix, les objectifs doivent rester avant tout de découvrir le monde de la recherche.
Enfin, il est tout à fait possible de réaliser le stage de M2 dans un laboratoire étranger, cela pourra être l’occasion de nouer des contacts pour de futures collaborations en clinique!
Pour s’inscrire?
Il est nécessaire comme prérequis d’avoir un master 1, acquis le plus souvent par la validation d’unités d’enseignements (habituellement réalisés en tant qu’optionnels lors du PCEM2 ou DCEM1). L’intitulé du Master 1 importe peu pour le choix du Master 2 même si c’est un avantage certain d’avoir réalisé un Master 1 sur le même sujet que le M2 visé, notamment lors des épreuves de sélection. Pour certains M2, il existe une sélection pour s’inscrire: sur lettre de motivation + CV le plus souvent, mais certains organisent un entretien à l’oral avec des questions de cours (c’est le cas par exemple du Master 2 d’immunologie communs aux universités Paris V-VI-VII, très prisé des internistes souhaitant faire de l’immunologie, plus d’infos ici pour Paris V, ici pour Paris VI ou ici pour Paris VII).
Calendrier récapitulatif:
Le M2 est un projet qui se prépare plusieurs mois à l’avance, tant pour l’élaboration du projet scientifique, la recherche du laboratoire d’accueil et la constitution des différents dossiers pour les bourses de recherche.
- Réflexion / choix de l’encadrant: N-2, N-1
- Rédaction projet de recherche et constitution des dossiers de bourses: entre Novembre N-1 et Mars N
- Résultats des bourses: Juin-Juillet
- Demande disponibilité: Juin-Juillet N
- Inscription en M2: Juin-Septembre N
- Début M2: Novembre N
- Cours théorique M2: entre Septembre et Décembre N
- Examen écrit: Janvier N+1
- Stage: Janvier à Juin N+1
- Examen oral: Juin ou sept-oct N+1
- Reprise internat: Novembre N+1