Vous avez quelque chose de prévu le 6 décembre ?

Guillaume Nico
3 min readNov 23, 2019

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Après le 5

Une fois de plus, les syndicats de salariés appellent à une grève massive et illimitée à partir du 5 décembre. Tous les français qui ne rejoindront pas ce mouvement en connaissent déjà les conséquences : écoles fermées, avions et trains annulés, transports en communs inexistants, routes saturées, pics de pollution… Bref, un maximum de nuisances pour tous.

Nous y sommes habitués : ces mouvements de grèves saisonnières et récurrentes ont représenté de 125 à 127 jours non-travaillés pour 1 000 salariés français entre 2000 et 2017. Ce que peu de gens réalisent, en revanche, c’est que nous détenons un record européen — et peut-être même mondial — en la matière. Dans le monde entier, nous sommes connus pour ça.

Et donc, à partir du 5 décembre, ils ont décidé de remettre ça. Cette fois-ci, pour s’opposer à la réforme de retraites.

Entendons-nous bien : tout le monde est libre de s’opposer à cette réforme, de le faire savoir et de faire pression sur le législateur pour qu’elle ne soit pas adoptée. Là n’est pas mon propos. Ce qui, en revanche, est inacceptable, c’est le mode d’action des syndicats.

Ce mode d’action, vous le connaissez : c’est celui qui consiste à profiter de leur position pour nous causer à tous le plus de tort possible en espérant que, de guerre lasse, nous finissions par exiger du gouvernement qu’il cède à leurs revendications — ce n’est pas un hasard, nous le savons tous, si les grèves de la SNCF ou d’Air France tombent en général au premier jour des vacances.

C’est-à-dire que ces mouvements n’ont rien à voir avec du syndicalisme mais relèvent exclusivement du militantisme politique. Ce dont il sera question, ce 5 décembre comme lors des épisodes précédents des dernières décennies, c’est d’une véritable confiscation de notre démocratie par des organisations qui n’ont pas la moindre légitimité.

En effet, selon la DARES et en 2016, seuls 11% des salariés français adhéraient à un des syndicats qui appellent aujourd’hui à bloquer le pays — dont 19.1% dans la fonction publique et seulement 8.4% dans le secteur privé. C’est-à-dire que ces organisations ne représentent qu’environ 2.7 millions de personnes à comparer aux 47.6 millions de français inscrits sur les listes électorales en 2017.

Par ailleurs, le rapport Perruchot publié en 2012 démontrait qu’une fois déduit le crédit d’impôt auquel donnent droit les cotisations syndicales, la part de ces dernières dans le budget global des syndicats de salariés français n’excédait pas 3 à 4%. Ces organisations vivent donc principalement de nos impôts ainsi que des divers financements, principalement obligatoires, qui leurs sont accordés par les entreprises, notamment publiques.

La légitimité d’un syndicat, c’est sa capacité à défendre les intérêts des salariés qu’il représente et cette légitimité se mesure au nombre de ses cotisants. C’est comme ça partout dans le monde, sauf en France. Chez nous, ces organisations ont été institutionnalisées, on en a fait des partenaires sociaux qui permettent à nos élus de prétendre écouter les salariés en négociant avec des gens qui ne représentent rien ni personne.

Alors ce 6 décembre, puisque vous ne pourrez vraisemblablement pas travailler, je vous propose d’utiliser ce temps perdu de façon utile : contactez votre député par tous les moyens possibles et exigez que les toutes les subventions et aides versées à ces pseudo-syndicats soient annulées, purement et simplement.

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