L’ascenseur émotionnel du changement de voie

Marina Bourgeois
Oser Rêver Sa Carrière
5 min readMay 9, 2017

Trouver sa voie n’est pas un chemin émotionnel de tout repos : entre le moment où vous vous dites qu’il faut changer quelque chose dans votre vie et le passage à l’action, vous avez le temps de passer par toutes les émotions possibles et inimaginables.

Colère, tristesse, joie, découragement, excitation, anxiété, soulagement, espoir, doute, satisfaction, fierté et peur font effectivement partie du chemin du changement de voie, et, plus largement, de la quête de soi. Ce serait trop facile sinon ;-).

Vous l’aurez compris, le parcours émotionnel du reconverti est loin d’être linéaire et s’apparente davantage à cela :

Une courbe sinusoïdale. Avec ses hauts, ses bas, ses pics, ses chutes libres, ses remontées, etc.

La décision de passer à autre chose, d’envisager un autre avenir, de changer de cap (voire de changer de vie) s’accompagne en effet de petites et grandes émotions qu’il vous faudra gérer au fur et à mesure de vos avancées. Et ce n’est pas si simple…car si elles sont tout à fait normales et utiles (vos émotions ont un rôle !!), elles peuvent parfois vous freiner ou fausser votre jugement si elles deviennent trop prégnantes. Attention, donc à l’invasion de l’émotion ;-).

Mieux vaut les apprivoiser et appréhender leur apparition. Cela vous permettra de les accepter et donc de mieux les gérer au quotidien. Pour cela, un petit exercice tout simple : tenir un journal de bord de votre parcours en y insérant la case “émotion” : chaque jour, exprimez les. Cherchez en vous les mots exacts pour exprimer ce que vous ressentez. Faites en une liste. Les coucher sur le papier vous permettra sinon de vous en libérer, au moins d’en diminuer l’impact lorsqu’elles deviennent problématiques.

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Voici un panorama des différentes émotions fréquemment rencontrées en pratique :

La colère : colère contre votre situation actuelle, colère contre vos collègues que vous ne supportez plus, colère contre votre famille qui ne vous a pas laissé choisir votre carrière, colère contre votre boss qui vous exaspère, colère contre vous-même…Qu’elle survienne lors d’un craquage, d’un burn-out ou qu’elle soit latente depuis trop longtemps, elle constitue bien souvent le point de départ du cheminement. Il suffit d’une goutte d’eau pour faire déborder votre vase trop plein et ça y est la machine se met en route (“j’en ai marre”, “ça ne peut plus durer comme ça”, “ça suffit”, “je n’en peux plus”, “ras le bol de cette vie”, etc). Un des dangers consiste à ne pas écouter cette émotion qui pourtant vous dit quelque chose : qu’il est temps d’arrêter, de s’écouter et de commencer à sérieusement réfléchir (mais sans précipitation et sans urgence). Ne pas l’écouter et l’enfouir vous ferait rentrer dans une forme de résignation menant à la stagnation, l’aigreur, voire à la somatisation de bien des maux…

La peur : peur du changement, peur d’aller de l’avant, peur de vous engager dans un processus de réflexion, peur de passer à l’action, peur du regard des autres, peur de gagner moins, peur de vous tromper, peur de perdre votre confort, peur de tout recommencer, peur de perdre vos acquis, peur d’échouer, peur de ne pas y arriver, etc. Ces peurs sont non seulement légitimes mais elles ont un rôle : vous faire réfléchir ! Considérez les comme des garde-fous : elles vous empêchent d’agir trop vite, sans réflexion et sans stratégie. Apprivoisez la peur autant que vous le pouvez pour en faire une amie. Elle est là ? Ok. Pourquoi ? Tâchez de l’entendre puis de comprendre ce qu’elle vous apporte dans ce moment clé de votre vie.

L’impatience : elle est sans aucun doute l’émotion que vous rencontrerez le plus souvent dans votre processus : impatience pour quitter rapidement ce job qui ne vous plaît plus (voire vous fait souffrir), impatience pour trouver rapidement la solution qui vous permettra d’y voir plus claire, impatience pour trouver la bonne personne pour vous accompagner, impatience pour avancer dans votre bilan de carrière ou de compétences, impatience pour trouver le job qui vous fera vibrer, impatience que toute cette phase soit derrière vous, etc. Cette émotion est précieuse : elle est motrice ! Elle vous fait avancer.

L’excitation : corollaire de l’impatience, elle aussi est motrice. Excité(e) par votre bilan, excité(e) par l’envie de changer de vie, excité(e) par de nouvelles aventures à venir, de nouvelles rencontres à faire ou de personnes à interviewer dans le cadre de votre enquête-métier, etc. Elle fait partie des pics “up” de la courbe du changement de voie. Profitez en, elle fait du bien ! Attention toutefois à ne pas la laisser trop vous gagner et à ne pas confondre urgence et précipitation dans votre processus.

Découragement : “trop de choses à faire”, “je n’y arriverai jamais”, “trop compliqué”, “pas la force”, “j’ai l’impression d’avoir une montagne à gravir, c’est trop dur”, “ça prend trop de temps, je n’avance pas, j’ai envie de laisser tomber”. Face au processus de changement, vous pouvez être tenté de baisser les bras, de reculer pour rester dans votre confort inconfortable. Ces phases d’abattement , il est vrai désagréables, font partie du chemin elles-aussi. Vous n’êtes ni wonder woman, ni superman. Vous avez le droit d’en avoir marre et d’avoir envie de tout lâcher. Dans ces moments, n’hésitez pas à vous extraire un petit peu du process’ et à refaire le plein d’énergie ailleurs : avec votre famille, vos ami(e)s, au sport ou en vacances. Rechargez les batteries par du positif pour mieux revenir à votre cheminement.

Soulagement : lorsque vous trouvez la bonne méthode pour avancer, lorsque vous trouvez la bonne personne pour vous accompagner, lorsque vous commencez à y voir plus clair, que des idées émergent, que le brouillard disparaît, lorsque vous commencez l’enquête métier, lorsque votre plan d’action commence à prendre forme, lorsque votre entourage commence à prendre conscience que non ce n’est pas qu’une phase de ras-le-bol, que votre époux(se) vous encourage, lorsque vous vous autorisez à penser stratégie pour quitter votre job actuel, etc.

Joie : lorsqu’enfin vous y voyez plus clair, que vous savez que vous êtes sur la bonne voie, que tout s’éclaire, que vos doutes sont derrières vous, que vous passez à l’action. Ce sentiment est extrêmement fort et vous permet de soulever des montagnes. C’est une force dont vous pouvez être fier(e) : vous avez été le créateur (ou la créatrice ;-) de ce sentiment fort puissant qui vous permet d’aller de l’avant et de concrétiser votre projet.

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