LE MARCHÉ AFRICAIN DU BTP, UN MOTEUR POUR L’EMPLOI ?
Confrontés à une forte pression sociale locale et économique internationale, les États africains doivent faire face à la demande croissance de développement et de construction d’infrastructures. Attirant toujours plus d’investisseurs internationaux, le marché du BTP africain peut-il être considéré comme l’un des moteurs de l’emploi ?
Des inaugurations bienvenues
À l’heure où, sur le continent africain, certains États comme le Tchad souffrent fortement de la chute brutale du prix du baril de pétrole et voient certains chantiers s’immobiliser pour un temps indéterminé, des projets ont toutefois vu leurs efforts récompensés. Des infrastructures d’envergure telles que l’hôpital régional de Pala et des trois autres hôpitaux de district, réelles avancées en matière de développement sanitaire, le bitumage de la route Sarh-Kyabé et la modernisation et rénovation de l’aéroport international Hassan Djamouss à N’Djamena, ont récemment été inaugurés, ayant pour conséquence, d’une part le soulagement des populations locales mais aussi des fins de contrats pour d’autres.
Une reprise laborieuse au Tchad mais en bonne voie
Au Tchad, les bonnes nouvelles sont de nouveau à l’ordre du jour. Depuis novembre 2015, la BDEAC a alloué trois prêts dont le montant cumulé atteint les 70 milliards de F CFA, destinés à l’aménagement et au bitumage de deux routes majeures : Kyabé-Singako (72,3 kilomètres) et Kélo-Pala (109 kilomètres), et à la mise aux normes des plateformes aéroportuaires d’Amdjarasss, de Faya Largeau et de Moundou qui leur permettra d’assurer des vols nationaux et internationaux. De même, début février, des investisseurs d’un grand groupe de BTP chinois assuraient de vouloir explorer les possibilités afin de participer à l’émergence du Tchad. Ainsi, l’arrivée de fonds financiers déjà enclenchée pourrait bien, dans un avenir très proche, relancer l’emploi.
Des projets qui fleurissent sur tout le continent
Les projets de développement des infrastructures sont nombreux et au centre des préoccupations des gouvernements, notamment en ce qui concerne les infrastructures routières. Mais ces projets prennent également plus d’ampleur quand il s’agit de faire coopérer plusieurs États. C’est le cas pour le transport ferroviaire entre le Cameroun et le Tchad, le réseau routier entre le Soudant et le Tchad encore, et pour la Transsaharienne, projet datant de 1970, qui traverse l’Algérie, la Tunisie, le Niger, le Nigeria, le Mali et le Tchad. Si la Tunisie a fini les travaux, le Tchad a encore 40 % de leur portion à terminer. De quoi assurer du travail pendant encore quelques temps dans ce pays, où le jeune Ibrahim Hissein Bourma fait figure de chef de fil d’une nouvelle génération d’entrepreneurs : sa société Imperial Construction, appartenant au groupe Oum Alkheir Holding, a su s’imposer comme leader national dans le secteur du BTP pour ses travaux de construction, terrassement et aménagement des routes.
Avec des investissements en hausse, une ouverture aux partenariats publics privés des gouvernements, des projets à long et à court terme, une croissance prévue par la Banque mondiale proche de 12 % au Tchad, et des besoins en infrastructures qui ne cessent de croître, la reprise fortement attendue par les populations locales, qui traversent de graves difficultés dues à la crise, ne peut être qu’imminente dans le marché africain du BTP.
