L’aventure humaine de SALMO le petit saumon
Voici l’histoire des trois années de joie, de doutes mais surtout d’apprentissage traversées lors de la création de mon premier court-métrage d’animation dessinée
Sommaire
1. Mon contexte / 2. La genèse du projet / 3. La conception des éléments de la narration / 4. La réalisation de l’animation / 5. La réalisation de la couleur / 6. La composition sonore / 6. La post-production / 7. Mon apprentissage / 8. Le film
Je suis un illustrateur et graphiste français. Quand j’ai commencé ce projet de court-métrage, j’avais 31 ans. J’ai grandi à Montreuil, en banlieue parisienne et j’ai passé ma vingtaine à Londres. Petit, je voulais devenir biologiste marin car j’étais convaincu que l’aquaculture sauverait les poissons sauvages. Mais mon affinité pour le dessin et mes résultats abyssaux en mathématiques m’ont finalement orienté vers une formation artistique privée. J’ai eu la chance de faire un cursus royal: Atelier de Sèvres à Paris, ESAG Penninghen à Paris et un Master en Communication Design à Central Saint Martins à Londres.
Mon père vient de la côte Atlantique et ma mère des montagnes du Jura, ils m’ont toujours exposé à une nature plutôt sauvage et expressive. Une connexion qui m’a beaucoup aidé, sans en avoir encore le recul, dans mon besoin de sérénité. Un calme que j’ai retrouvé grâce à la pêche à la ligne tous les dimanches de mon adolescence aux étangs du bois de Vincennes. Cette activité était devenue un prétexte pour tout savoir sur le monde aquatique et me retrouver au petit matin, souvent seul, au bord de l’eau à fixer la surface et me laisser bercer par le chant des oiseaux pendant de longues heures de méditation. En grandissant, cette passion a évolué vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement comme la pêche à la mouche et l’observation.
Grâce à l’aventure que je vais vous raconter, j’ai aujourd’hui réussi à mêler ma passion pour la biologie marine et mes compétences en communication visuelle et arts plastiques que j’exerce avec beaucoup de plaisir pour des organisations de protection de la vie aquatique comme WWF, European Rivers Network, The River Trust, Bloom et bien d’autres !
La genèse du projet
Avril 2020
L’aventure SALMO commence en avril 2020, pendant la pandémie. Mon obsession pour les saumons, roi des poissons pour les pêcheurs, connu de tous dans nos assiettes a été catalysée par la découverte de leur danger d’extinction.
Le saumon de l’Atlantique est un poisson anadrome, il vit dans l’eau douce des rivières pendant son stade juvénile puis migre vers les eaux salées de l’Arctique pour sa vie adulte. Cette migration est un processus long et périlleux, qui peut durer plusieurs années. Ce long voyage fait de cette espèce un des rares indicateurs de la santé des écosystèmes qu’elle traverse. Son déclin annonce donc que nos rivières et océans vont mal.
Confiné à Londres, le sentiment d’impuissance face à cette découverte m’a inspiré l’envie de créer une bande dessinée de sensibilisation sur le saumon. Au même moment, j’ai pu participer en ligne à un concours d’illustration pour un passage du livre “Saumon” de Mark Kurlansky sur le mystère de sa migration. Ce dessin a déclenché des conversations avec mon entourage et un élan de partage et de solidarité pendant cette période confuse et anxieuse…
Quelques semaines plus tard, Marine Colomies, une amie de longue date devenue productrice, m’a encouragé à créer un court-métrage d’animation basé sur mon illustration:
“Elle est belle ton illustration, tu voudrais pas en faire un film?”
Avec son partenaire Pierre Hervé, ils ont fondé La société de production de films La Méridienne et cherchent à produire des jeunes réalisateurs, mais n’ont jamais produit de film d’animation.
Mes doutes occupaient les quelques m2 de ma chambre londonienne, ils concernaient surtout la faisabilité d’un tel projet compte tenu de mes capacités inexistantes en réalisation, écriture et animation 2D. Mais Marine connaissait ma faiblesse: une grande partie de moi aime prouver à l’autre que tout est possible. J’ai donc accepté:
“Marine, tu l’auras ton film!”
Sans le savoir, je venais de me lancer dans une aventure de plus de 3 ans, de milliers d’heures de dessins, de musique, de centilitres de larmes de joie, de nombreux doutes et une quinzaine de collaborateurs, pour un budget très limité.
Face aux questions sur comment faire un film d’animation, Marine et Pierre ont sollicité des animateurs 2D expérimentés et on a ainsi défini ensemble le choix des outils, des logiciels, de l’appréciation du temps d’animation et de la méthode de travail.
“Inch Allah, ça va bien se passer!”
La conception des éléments de la narration
Décembre 2020 — Septembre 2021 (9 mois)
Étant graphiste et fortement visuel, concevoir une histoire par les mots ne m’est pas familier. Je me suis donc lancé directement dans le storyboard en me laissant guider par mes précédentes explorations graphiques et recherches de mon projet de bande dessinée. Ce qui a permis de poser rapidement beaucoup d’intentions encore présentes dans la version finale.
Mais rapidement, il a fallu collaborer avec le reste de l’équipe sur la création de l’histoire et la constitution du dossier pour les demandes de financements. C’est pour cela qu’un scénario est bien utile : il est plus facile d’interchanger et de débattre des mots car plus flexibles et moins subjectifs que les images. Grâce à des formations en ligne sur le storytelling, j’ai pu me mettre à la tâche et accessoirement découvrir qu’énormément de nos récits grand public sont construits en suivant la structure “The Hero’s Journey”:
Dans la première version du scénario, je n’étais pas satisfait de l’aspect linéaire de l’histoire qui suit étape par étape la migration du saumon, rendant l’évolution trop prévisible. Heureusement la scénariste Romy Coccia Di Ferro m’a aidé à faire évoluer les caractères en créant des transferts d’énergie entre les protagonistes qui ont apporté de la profondeur à cette évolution.
Pour s’assurer que les scientifiques et autres pédagogues puissent utiliser ce film dans leurs travaux de sensibilisation, il était important de respecter les faits réels. C’est à cette étape que la biologiste marine Aurore Baisez m’a aidé à temporiser quelques passages dans le périple. Par exemple, la smoltification, véritable transformation du bébé saumon des rivières en adolescent des océans, illustrée par une transformation magique me paraissait trop tôt. Aurore ne trouvait pas ça problématique, alors nous l’avons gardée.
Parallèlement à la rédaction de l’histoire, il a fallu imaginer et désigner tous les éléments que sont : le background design (le design des arrière-plan), le character design (design des personnages) et le colour script (évolution des atmosphères colorées de l’histoire).
Le background design a évolué à partir d’expérimentations directes sur des étapes clefs du storyboard. Je voulais créer un contraste illustrant avec harmonie les événements naturels millénaires et avec réalisme les perturbations des interventions humaines soudaines. Pour mes recherches, j’ai adoré revoir les fonds peints de Bambi, Petit Pied et de la Petite Sirène.
Pour le character design j’ai observé et dessiné des têtes de saumon pour ensuite les caractériser. Là encore les cours en ligne m’ont aidé à trouver les tensions caractéristiques qui créent des personnages expressifs. Pour illustrer l’évolution des trois personnages Salmo, Salma et Salto, il fallait un maximum d’émotion et un minimum de détails pour ne pas alourdir la production. Dans ma recherche d’émotion, Marine et Rhoda, que j’introduirais plus tard, m’ont beaucoup poussé à accentuer les traits et sortir du réel en prenant exemple sur les personnages Disney. J’ai résisté car je trouvais ces traitements trop enfantins et caricaturaux avant de comprendre que lorsque le spectateur créé un lien émotionnel avec un personnage, nous passons à travers le jugement de sa forme graphique pour être simplement capté par ses ressentis. La recherche des couleurs fut essentielle pour reconnaître aisément les trois personnages à travers leur croissance et les changements de plans.
Le colour script a permis de mettre en lumière pourquoi les saumons effectuent ce voyage périlleux. Ils protègent leurs petits dans l’environnement confiné des berges arborisées des ruisseaux et se nourrissent dans les mers riches de l’Arctique. Une migration qui leur permet de bénéficier du meilleur des deux mondes. Un processus mis en lumière par la boucle de la couleur rose que les saumons mangent, portent et pondent.
Dans le cadre des recherches en financement, nous devions montrer mes capacités en animation, car jusque-là la seule était ce beau chat YMCA ci-dessous ! Ce fut le grand défi de ma première animation : maitriser l’utilisation du logiciel d’animation TV Paint. Nous avons créé un teaser reprenant une scène clé de l’histoire afin de faire d’une pierre deux coups. La réalisation du teaser a duré trois mois et fut une épreuve aussi éprouvante que fascinante. Je réalisais à chaque instant l’ampleur de la tâche et les potentiels créatifs incroyables de l’animation.
Une fois le dossier graphique achevé l’équipe de production a pu se concentrer sur la recherche de financements auprès de fonds d’aide comme ceux du CNC. Les institutions ont jugé notre intention artistique trop pédagogique. En effet, notre intention est proche du docu-fiction, cherchant à utiliser l’animation pour mettre en image toute la vie du saumon. Les intentions artistiques servent donc surtout à renforcer le lien entre le spectateur et le saumon.
Après discussion, nous avons décidé de renforcer le trait émotionnel et maintenu le parti pris réaliste qui posait problème. Pour nous, Salmo est une création qui permet d’appuyer le travail de sensibilisation des scientifiques, elle se doit donc de suivre les étapes de sa vraie vie. Sur le front de la musique, nos intentions d’ambiances à la fois immersives et aquatiques dans le choix des instruments nous ont valu le soutien de la Sacem et de la Maison du film. Une bien belle nouvelle.
Le crowdfunding s’est donc imposé comme la seule option pour combler le manque de financement. 22 000 euros ont été rassemblés en six mois grâce au soutien de nos proches et de nombreuses associations dédiées à la protection du saumon et de l’écosystème aquatique, celle-ci ayant perçu l’opportunité d’un outil pédagogique pour leurs efforts de sensibilisation.
Parallèlement à la recherche de fonds, je me suis attelé à la conception d’une animatique. Premier terme complètement inconnu de mon vocabulaire de graphiste. Ce véritable storyboard animé est une étape essentielle pour donner une temporalité à chaque scène. Elle donne pour la première fois vie à l’ensemble du film et offre la possibilité d’intégrer les intentions musicales et sonores avant le démarrage de la phase d’animation. Simultanément, la musique était en cours d’élaboration grâce à la collaboration d’Anna Cordonnier, compositrice chevronnée et amie d’enfance qui m’a fait l’honneur de rejoindre le projet.
Il n’était donc plus réaliste de compter que sur les fonds publics. Les campagnes de financement n’atteindraient jamais les 100k nécessaire pour un film de cette longueur, nous avons alors décidé de nous lancer dans la réalisation.
La réalisation de l’animation
Septembre 2021 — Mars 2023 (18 mois)
Nous sommes donc presque un an après le début du projet.
La réalisation du teaser m’avait offert une première donnée précieuse: il faut plus de sept heures de travail de ligne et de couleur pour une seconde d’animation. Cela me projetait vers un horizon bien trop lointain, sachant que pour supporter des mois de réalisation sans rémunération, je ne pourrais travailler sur le film qu’à mi-temps.
Il nous fallait de l’aide mais les candidats français n’acceptaient pas notre « smic » surtout au regard de leur niveau d’études dans le domaine de l’animation. Mais grâce à la communauté créative de mon quartier londonien de Peckham “Rye Here Rye Now” dont je faisais partie, j’ai pu rencontrer notre première collaboratrice, Rhoda Villegas. Son engagement s’est avéré être une bouffée d’air frais dans une épreuve déjà éprouvante et trop souvent solitaire car ma distance du reste de l’équipe parisienne m’isolait du support émotionnel nécessaire pour faire face à ce mastodonte.
L’animation fut à ses débuts une sacrée épreuve de technique et de gestion. Avec Rhoda, nous étions tous deux novices dans le domaine, nous nous formions à TVPaint sur youtube, apprenions tous les principes basiques d’animation. Comment animer une nage de poisson ? Sur combien de calques dessiner ? Quel style de crayonner choisir ? Comment faire des amortis ? Comment anticiper l’étape suivante et inconnue de la colorisation ? Sans parler du besoin de gérer le temps qui passe et le temps restant sur des étapes que je n’avais encore jamais vécues. Ça m’a valu quelques recherches de formules savantes sur excel.
Grâce à Rhoda et son enthousiasme nous avons rapidement trouvé un coworking space à Peckham Levels, un ancien parking converti en studio d’artiste, ce qui nous a permis de collaborer coude à coude et de me retrouver dans une communauté créative profondément stimulante et joyeuse. Énormément d’énergie de ce film vient de cet environnement de bonté et de solidarité.
Au long du projet, mes obligations professionnelles m’empêchaient de travailler sur Salmo. Je me sentais frustré de voir mon projet avancer avec une qualité limitée par nos compétences et avec un budget qui m’empêchait d’y participer pleinement. C’est dans ces moments de doute que l’écoute et la sagesse attentionnée de Louise Darblay m’ont donné la force de demander de l’aide à l’équipe de production parisienne.
Il devenait impératif de trouver un intervenant plus autonome et qui accepte de dédier du temps avec un budget réduit. A la suite d’annonces dans les écoles françaises, Pierre a contacté Jenna Lescalier. Elle fut la première à apporter de l’expérience en animation depuis sa caravane qui sillonne les routes françaises. Son arrivée a marqué une reprise de contrôle sur la qualité du film et en parallèle de notre apprentissage le temps d’animation de l’équipe est passé de 15 à 7 heures par seconde.
La répartition des tâches s’est ainsi affinée au fur et à mesure que j’observais nos forces et nos faiblesses. Rhoda se concentrait sur l’expression émotionnelle des personnages. Jenna sur l’animation des éléments naturels, et moi j’assurais la direction artistique, la création des éléments manquants, l’animation et le support sur tous les plans avec du volume ou de la perspective.
Au fur et à mesure que nous finissions les scènes mes calculs de gestion du temps se sont affinés. J’étais fier d’avoir trouvé une formule capable d’anticiper la durée de réalisation de chaque scène et ainsi d’optimiser l’avancée du projet, cela malgré la distance et nos disponibilités. Un calcul qui devait s’adapter à chaque scène et ses difficultés car un gros plan de personnage nécessite précision et expression alors qu’un paysage demande du flair et de la perspective.
Après 10 mois d’animation, en juillet 2022, notre budget pour nos intervenants était épuisé. J’ai donc passé les 8 derniers mois à finaliser l’animation et à corriger les erreurs du passé. Et oui après 18 mois d’apprentissage intensif notre regard avait évolué et nous estimions que les scènes du début avaient perdu en qualité. Heureusement Rhoda m’accordait encore un peu de temps ce qui me permit de garder un certain dynamisme dans cette dernière ligne droite.
La réalisation de la couleur
Mars — Septembre 2023 (6 mois)
Après un an et demi d’animation, je pouvais enfin commencer la colorisation.
Cette étape très excitante valorise le long et laborieux travail de l’animation. Elle permet de voir enfin Salmo en couleur et de réaliser avec une intense satisfaction tout le travail préparatif de character design, de background design, de scénario et d’animation s’assembler.
J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser les scènes où la caméra est embarquée où tout bouge : c’est plus intuitif, animation et colorisation sont simultanées. Ce sont dans ces moments de plaisir que je puise de l’énergie pour un prochain court-métrage. Amen !
La composition sonore
Juillet 2023 — Novembre 2023 (4 mois)
La composition sonore de Salmo a été pour ma part l’étape à la fois la plus sous-estimée et la plus satisfaisante. J’ai vraiment réalisé à quel point le son apporte à l’image.
Dès le début du projet, la compositrice Anna Cordonnier a posé des intentions sonores assez définies qui nous ont vite plu. Elle a travaillé intuitivement inspirée par des instruments comme le Cristal Baschet qui offre des sonorités planantes et aquatiques et offre une cohérence tout au long du film et un effet global ethereal des éléments naturels.
Nous avons posé la mélodie sur quelques moments clefs de l’histoire, dès l’étape de l’animatic pour ensuite mettre en pause le travail d’Anna jusqu’à ce que l’animation et la colorisation soit terminées.
Deux ans plus tard et après beaucoup de “c’est bientôt terminé!”, elle a pu reprendre sa composition à partir de l’image et de la couleur pour s’en inspirer et enregistrer les instruments finaux avec la guitare de Mandi Robillard et la flûte de Margot Mayette calés sur les derniers timings de l’image.
En parallèle, on travaillait les effets sonores comme les mouvements de nage avec Clément Mancheron. Ce travail très important permet de renforcer les émotions et l’immersion du spectateur et ainsi de palier à l’aspect muet du film.
J’ai tout d’abord créé une maquette sur l’animatique réunissant un maximum de mes intentions pour illustrer les sons du monde aquatique et ensuite constitué un moodboard de design sonore pour orienter Clément de manière plus générale sur l’évolution des ambiance.
Ensuite, Marine insistait sur l’idée de rajouter des voix aux saumons pour intensifier l’émotion de certaines scènes et renforcer l’interaction entre le trio. J’étais mitigé de peur de tomber dans l’absurde. Il s’avère que peu de choses sont absurdes quand elles ont du sens et qu’elles sont bien faites.
Nous sommes donc sortis du réalisme, explorant des bruits de cliquetis inspirés du système de communication par fréquence pulsatile des poissons. Avec l’aide de la conceptrice sonore Apolline de Caleçon prod, nous avons créé des pistes fusionnant des sons de dauphins, pingouins, mouettes et chats.
Malgré l’éloignement du réalisme, nous avons réussi à préserver l’effet de cliquetis de la référence initiale grâce à une configuration trouvée par le compositeur Raphaël Lellouche et systématisée par Clément Mancheron avec le logiciel d’effet sonore Protools, unifiant les voix de nos trois saumons tout en maximisant les émotions. Un vrai travail collaboratif très satisfaisant et concluant !
La post-production
Novembre 2023
La phase finale de post-production de Salmo fut une étape minutieuse entre le colour grading et le sound mixing, chaque élément a été peaufiné avec amour !
J’avais des notions de colour grading, mais hésitais à trop retoucher les images par crainte de rompre la cohérence globale du film. Mais après discussion avec le retoucheur expérimenté, Thomas Bouffioulx, j’ai très vite gagné en confiance dans le potentiel de ce travail supplémentaire. J’ai ainsi apporté la touche finale à chaque image, réglant les teintes et contrastes pour créer une palette visuelle à mes yeux cohérente, renforçant ainsi les émotions du film.
Le sound mixing de Raoul Bellec a été l’orchestration finale, fusionnant les compositions musicales d’Anna Cordonnier avec les effets sonores de Clément Mancheron pour créer une expérience sonore cohérente et la plus expressive possible. En studio chaque scène, composition sonore et bruitage ont été méticuleusement équilibrés, enveloppant l’audience dans une symphonie amplifiant l’impact émotionnel du récit. Cette étape a également permis de corriger quelques incohérences narratives présentes à l’image, ajoutant ainsi énormément à l’effet global film !
Mon apprentissage
35 mois — 3 ans
Écrire cet article m’a replongé dans les étapes et les épreuves de ce film, une aventure personnelle que j’associe presque au périple de Salmo !
J’ai encore une fois pris beaucoup de plaisir à ressentir la puissance de la collaboration, de me sentir entouré de talents et d’énergie positive. Une dynamique qui m’a permis d’imaginer ce projet possible.
Au sein de ce collectif, j’ai du approfondir ma capacité à solliciter les autres pour obtenir le soutien nécessaire, observer le talent de chacun et ajuster les équipes pour le bien du projet, savoir communiquer mes intentions artistiques en faisant preuve de flexibilité et de stabilité malgré les retours du macro au micro, du son à l’image, tout en jonglant avec la réalité financière du projet et de mon activité rémunératrice à mi-temps, finançant littéralement mon travail sur Salmo.
Ce projet a aussi forgé en moi une profonde appréciation pour l’art du storytelling et de l’animation. Cette pratique est un panel sans fin d’outils de création et se révèle pour moi un médium artistique vraiment complet, un monde où chaque obstacle est une opportunité d’apprentissage technique et créatif que je trouve stimulant. Entre character design, background design, scénario, animation rough, animation clean, animation FX, colorisation, montage, composition, sound design, mixage et j’en passe… il est impossible de s’ennuyer !
Enfin, j’ai appris que comme dans la vie, pour entreprendre les plus grands projets il ne faut pas se fixer sur le résultat mais prendre du plaisir dans le processus. Merci à Claire, ma tante cinéaste et cinéphile pour cette bonne parole dans les prémices du projet.
Aujourd’hui, je savoure ce fabuleux mélange de passion pour les milieux aquatiques et de la poésie du son et des images. Une symbiose qui m’apporte beaucoup de nouvelles opportunités comme cette invitation à ouvrir un colloque scientifique international pour sauver le saumon sauvage sur le bassin de la Loire. J’y ai rencontré beaucoup d’acteurs et entamé des futures collaborations qui marquent un tournant dans ma carrière.
Et c’est maintenant avec un immense plaisir que j’observe à distance Salmo servir d’outils de sensibilisation à la cause du saumon.
Un grand merci à Marine Colomies et Pierre Hervé pour leur vision et ambition et à moi-même pour y avoir cru. Je suis fier de nous et de notre travail de saumon têtu.
Longue vie à nos rivières et aux saumons sauvages !
Voir le film
Le film suit actuellement son cours dans les festivals. Il sera disponible au public d’ici septembre 2024 et jusque-là vous pouvez le visionner et le partager en privé ou le diffuser dans le cadre de vos projets pédagogiques.
- Le film : email à bonjour@paulpajot.com
- Le teaser : https://vimeo.com/879783678
- Le site internet : https://salmofilm.com
- L’instagram : https://www.instagram.com/salmofilm/
Crédits
Production : Pierre Hervé et Marine Colomiès de La Méridienne
Réalisation et scénario : Paul Pajot
Animation : Rhoda Villegas, Jenna Lescalier, Paul Pajot
Couleur: Paul Pajot
Musique : Anna Cordonnier
Conception sonore : Clément Mancheron
Mixage : Raoul Bellec
Assistance à la coloration : Charles Esteeve
Assistance aux effets sonores : Raphael Lellouche
Assistance au montage : Fred Tschepp
Soutien moral à la réalisation : Louise Darblay
Aide à l’écriture narrative : Romy Coccia Di Ferro
Aide au respect des étapes biologiques : Aurore Baisez
Assistance au bruitage : Remy Tabouret
Conception sonore supplémentaire : Louis Gaussem et Apolline Samot
Guitare : Mandi Robillard
Flûte : Margot Mayette
Remerciements spéciaux à La Maison du Film Court, la SACEM, et AGM Factory Ainsi qu’à EPIDOR, AIDSA, FNE (France Nature Environnement), APS, Bretagne Grand Migrateur, Logrami, Saumon Rhin, SOS Loire Vivante et Migradour.